mardi 30 juin 2009

Une perle pour résumer.

Ça y est, cher lecteur ! Après un travail assez long et, je dois le dire, fastidieux, je viens de classer l'ensemble de mes billets publiés sur ce blog dans une perle. Vous la trouverez ci-dessous.

Avec nos gueules...

J'avais déjà réalisé ce travail pour les Privilégiés. L'usage des perles permet de classer les billets autrement que par l'entrée chronologique, ce qui aide l'auteur à s'y retrouver et autorise les lecteurs de faire des parcours par thème.

Ce classement m'a obligé à relire la plupart de ces billets pour savoir où les mettre. Je me suis rendu compte à quel point mes deux blogs se différenciaient maintenant. D'ailleurs, lorsqu'un thème de billet me vient, je sais instantanément sur quel blog je vais le rédiger. Parfois, je suis conscient de la raison : je sais que le thème va faire réagir Fabrice et/ou Manuel. Or, le but de ce blog étant de créer le débat, c'est intéressant. De plus, je sais que lorsque Manuel et/ou Fabrice réagit, l'autre pointe rapidement son nez… Par contre, le plus souvent, je choisis sans vraiment réfléchir à la raison, mais on retrouve des entrées dominantes. Il faudrait que j'en parle à mon psychanalyste pour faire la part des choses…

J'ai pu aussi me rendre compte à quel point nos commentateurs avaient changé. Ils furent d'abord très LHC, et sont maintenant dominés par les gauchistes et les réactionnaires. Étonnante évolution…

Bon, je te laisse, cher lecteur, redécouvrir ces billets si tu ne les connais pas déjà.

lundi 29 juin 2009

Obama face à l’histoire de la relation entre Etats-Unis et Amérique latine.

Je sais que l'actualité est en ce moment focalisée sur Michael Jackson et sur le grand emprunt, voire même sur la burqa, mais je voudrais te parler aujourd'hui d'un petit pays d'Amérique latine, le Honduras.

Hier, un coup d'État s'est produit dans ce pays. L'armée a procédé à l'arrestation du président Manuel Zelaya, qui tentait d'organiser un référendum pour avoir le droit de briguer un second mandat. Cette réforme était contestée par de nombreux acteurs politiques du pays, l'armée certes, mais aussi le Parlement, la Cour suprême et le propre parti politique du président. Les États-Unis ont nié toute intervention dans cet événement. Le président a été relâché au Costa Rica. Durant le putsch, les ambassadeurs cubains et vénézuéliens auraient été arrêtés et tabassés par les militaires.

Cette action au Honduras fait renaître les putschs militaires que l'on croyait disparu dans cette région du Monde. De plus, elle touche un pays qui a largement souffert des conflits entre États-Unis et URSS. Durant les années 1970, le Honduras servit de base arrière aux États-Unis dans leur lutte contre les sandinistes du Nicaragua. De plus, la démocratie y est récente (1981) et n'est pas solidement installée, comme le prouve cette crise. Je m'étonne que ce putsch ait eu lieu sous la présidence de Barack Obama, qui s'était engagé à faire évoluer la relation des États-Unis avec son pré carré sud-américain. Certes, le président américain a appelé l'armée du Honduras à respecter les institutions démocratiques, mais il est impossible que ce putsch ait pu avoir lieu à la barbe de Washington.

Le président Zelaya, pourtant élu sur un programme conservateur, avait changé progressivement de camp et s'était rapproché de Cuba, du Venezuela et de la Bolivie. En août 2008, le Honduras a rejoint l'Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA), fondée par Hugo Chavez pour regrouper ses alliés, en opposition avec le projet de Zone de Libre-échange des Amériques lancée par George W. Bush.

C'est marrant : ce matin, l'AFP nous apprend que Chavez s'agite et commence à dire qu'il pourrait lancer une intervention militaire sur le Honduras pour rétablir Zelaya. Franchement, je doute que le Venezuela ait les moyens et l'intérêt de lancer une opération pareille. Par contre, c'est toute l'image d'Obama en Amérique latine qui est posée.

Il n'est même pas sûr que le président américain ait été vraiment acteur de cette action : peut-être les opposants honduriens ont-ils simplement tenté leur chance en espérant le soutien américain. Cependant, si Obama soutient, il ouvre la porte à tous les conservateurs sud-américains qui pourraient y voir un signal pour se lancer dans de nombreux coups d'Etat un peu partout, comme en Bolivie ou Morales est très contesté. Ce soutien créerait une instabilité très grande dans la région et remettrait en cause des démocraties déjà fragiles, alors qu'Obama s'était montré plutôt ouvert au départ. Espérons que le président américain garde suffisamment son sang-froid et puisse rompre avec les vieux démons de la politique régionale américaine…

dimanche 28 juin 2009

Le FN refait surface à Hénin-Beaumont.

Ce soir, alors qu'on croyait le FN définitivement enterré, le voici qui refait surface.

Des élections municipales partielles se déroulaient à Hénin-Beaumont, suite à la procédure lancée par la justice contre l'ancien maire socialiste, Gaston Dalongeville. Celui-ci est actuellement écroué pour une affaire de fausses factures, après de multiples critiques sur sa gestion de la ville. Le PS a longtemps tardé à réagir contre un maire très discutable.

Marine Le Pen a donc profité de ce contexte pour tenter de s'implanter. Elle s'était déjà présentée aux municipales de l'an dernier mais avait échoué. Ce soir, elle parvient à obtenir, dès le premier tour, le score de 39% des voix, au-dessus de ce que les sondages laissaient espérer. Certes, les listes de gauche font un score honorable, mais elles sont divisées.

Dans cette affaire, le PS porte une lourde responsabilité. Voilà que le FN se prépare à prendre une ville et à créer un nouveau Vitrolles. Marine Le Pen, si elle remporte cette élection, va pouvoir tenter de gagner une respectabilité en gérant une commune. D'ailleurs, les électeurs ne s'y sont pas trompés : la liste à laquelle participe le PS arrive en troisième position.

Le second tour se déroule le 5 juillet. On ne peut espérer que la défaite du FN, et que la nouvelle municipalité élue se détache de la gestion calamiteuse du précédent édile…

Interdire la Burqa... Pourquoi?

Je vais finalement m'exprimer sur cette nouvelle marotte médiatique et politique qu'est l'interdiction de la Burqa.
Tout d'abord j'aimerais préciser que la vue d'une burqa me hérisse le poil, et certainement pas dans le bon sens du terme, toutefois, comme j'ai pu l'écrire dans un billet précédent, je pense qu'il ne faut surtout pas juger de manière unilatérale la condition des femmes portant le voile.
Il y a quelques jours je suis tombé sur un billet d'Aurélien Véron, avec qui je suis totalement d'accord à ce sujet.
Mais en faisant pour mini tour des blogs ce matin j'ai découvert que Nicolas le provocateur était de retour, mais de manière assez inhabituelle, j'avais presque l'impression de lire du LOmig...
Justifier l'interdiction de la Burqa en France par les horreurs perpétrées contre les femmes dans les pays appliquant la Charia me semble très réducteur et manipulateur.
Je me pose une question concernant cette création d'une commission d'enquête parlementaire sur le port de la Burqa.
A quel but?
Pourquoi relancer le débat sur le voile et vouloir interdire la Burqa?
Combien de femmes portent la Burqa en France?
La commission sera chargée de la déterminer, tout ce que je peux dire, c'est que j'ai du en voir une ou deux en France de toute ma vie. Je pense que le nombre est extrêmement réduit.
Donc on assiste à tout un battage médiatique pour interdire quelque chose de terrible mais touchant qu'un petit nombre de femmes de notre pays.
Le problème, c'est qu'à mon avis, cette interdiction contribuera à creuser un peu plus encore le fossé déjà profond existant entre la communauté musulmane et le reste de la France.
Car on ne s'attaque pas là aux signes religieux en général, on s'attaque à une communauté particulière, et en mettant à l'index les porteuses de Burqa, on diabolise également les femmes portant le voile "simple".
Aggraver encore un peu plus le malaise communautaire en France pour sauver les quelques femmes portant la Burqa, ou plus probablement pour une question de principes je trouve pas cela très fin politiquement.
Les résultats seront probablement une réaction épidermique de beaucoup de musulmans français et une légitimation à rejeter les femmes voilées dans leur ensemble par les français non-musulmans.
Je pense que le gouvernement aurait pu tourner les choses différemment en dissimulant l'interdiction du port de la Burqa derrière une interdiction de dissimuler entièrement son visage, mais non, il s'est attaqué à une communauté spécifique pour une question de principes.
Pour moi une loi, une décision politique doit améliorer une situation problématique, cette proposition ne me semble pas avoir ce but, elle fait du bruit, se veut humaniste, mais aura beaucoup plus d'effets négatifs que positifs.
Je n'avais mis en lien le bon billet de Nicolas, voilà qui est fait.
J'en profite pour ajouter celui de Rubin.

vendredi 26 juin 2009

La disortografy

Je suis sûrement un fétichiste de l’orthographe, je ne sais pas, en tout cas je n’hésiterai pas à effacer un commentaire écrit en langage sms ou regorgeant de participes passaient ou passer.
Je viens de tomber sur un article fort amusant sur la discrimination à l’embauche des écrivains alternatifs sur Rue89.
Je vous en conseille vivement la lecture pour un petit moment de détente, et tant que vous y êtes poussez donc jusqu’au premier commentaire, c’est du haut niveau…
Pour ma part, si je devais me retrouver à nouveau au triage de CVs, je serai impitoyable sur les fautes d’orthographe grossières.
Remplacer le verbe du premier groupe par un verbe du troisième c’est une technique tellement simple que les fautes d’accord m’insupportent complètement.
Je ne suis certainement pas parfait en orthographe mais il y a une limite et elle est franchie de toute part.
Extrait spécial pour Fabrice des commentaires de l’article en question :
« La dysorthographie est à la langue ce que le rap est à la musique. Un aveu d'impuissance… »

Le voile pas si simple que ça

Je ne sais pas pour vous, mais je ne connais aucune femme portant la burqa, j'en ai vues mais ça s'arrête là.
Par contre j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de passer une soirée avec à discuter avec des couples maghrébins dont la femme était voilée, et mis à part un coup de bâton dans la gueule du mari quand elle parlait, elles m'avaient l'air tout à fait sympatiques, ouvertes, "normales".
En outre j'ai une expérience professionnelle avec des habitants très des pays de la péninsule arabique. J'étais responsable de réception dans une résidence hôtelière près de Genève où les saoudiens et autre émiratis aiment venir passer quelques semaines au frais en été.
Burqa, polygamisme, tous ces termes barbares étaient présents de juillet à août, et je peux vous affirmer que ces pauvres femmes étaient plus des marchands d'esclaves que des esclaves elles-mêmes. Marchands d'esclaves à cause de la relation très spéciale qu'elles entretiennent avec leurs "employées" philipines. Arrogantes, désagréables, fashion victimes totales, incapables d'ajouter un bonjour, un merci à leurs phrases, j'ai vu des engueulades monumentales avec leurs maris, qui au lieu de leur mettre des gifles comme on pourrait le croire, se réfugiaient plutôt à l'autre bout de la résidence pour esquiver la fureur féminine.
Alors je ne veux pas dire par là que toutes les femmes voilées sont infectes et font la loi à la maison, mais les considérer toutes commes des choses misérables à la solde d'un mari abusif, c'est un amalgames à éviter également.
Notre oeil occidental a tendance voir le mal, à juger sans vraiment savoir.
La relation de couple en orient est radicalement différente de celle que nous connaissons en occident, les rôles sont différemment répartis et si la matraitance existe, si je pense qu'elle est plus répandue dans les campagnes, au sein des populations non-cultivées et pauvres.
Je suis comme beaucoup choqué à la vue d'un voile intégral, mais je me garderai bien de victimiser la femme le portant, il est délicat de juger sur des apparences.
En tout cas , ce projet de loi pour l'interdiction de la burqa aura pour effet non pas la libération de la femme, mais de stigmatiser un peu plus les populations musulmanes vivant sur notre territoireet creuser un peu plus le fossé entre elles et le reste. Bravo!
Et puis à ce sujet, Michael Jackson est mort, je suis assez triste, ça fait bizarre...

jeudi 25 juin 2009

Coup de génie d'Obama l'iranien?

Depuis le discours d’Obama au Caire, on entend un peu tout et n’importe quoi concernant l’Iran et les dernières élections, difficile de se faire une opinion précise, peu d’information valable et beaucoup de passion et de manipulation médiatique de part et d’autre.
Il y a quand même quelque chose de frappant.
Depuis 30 ans, les Etats-Unis sont en guerre plus ou moins ouverte avec l’Iran, ils ont combattu au travers des irakiens, sanctionné à travers l’ONU, étendu leur influence dans la région en envahissant quelques voisins, menacé plus ouvertement d’envahir le pays…
Tout ça pour quel résultat ?
Un Ahmadinejad complètement légitime dans son pays, avec son discours belliqueux en accord avec la situation internationale.
Obama n’a fait que changer le discours, il a tendu la main.
Ahmadinejad a quand même gagné les élections, les dirigeants iraniens ont refusé la main tendue, mais nous assistons aux plus grandes révoltes depuis la révolution islamique de 1979.
Alors je suis incapable de dire si le pays se dirige vers une véritable révolution, une réforme de fonds de la république islamique ou une simple répression sans conséquences pour le pouvoir, mais ce qui parait clair, c’est que cette soudaine absence de danger pour l’Iran a fait s’écrouler un pilier de la politique des dirigeants iraniens.
Pourquoi continuer à provoquer le monde, à s’isoler quand on peut en faire partie.
Cette possibilité a certainement contribué à cette révolte.
La politique de la peur envolée, le peuple veut vivre mieux, et vivre mieux c’est mettre en phase une société (citadine) moderne avec une république ancestrale.
J’espère que d’autres pays…Israël…réussiront un jour à sortir de cette politique de la peur et de l’affrontement pour faire taire l’extrémisme avec une main tendue…
Je verse dans l’utopie rêveuse, je sais…

mercredi 24 juin 2009

Les chaises ministérielles

Les nombreux remaniements ministériels me laissent perplexes, on prend untel, on le met à la culture et celui qui était à l’éducation nationale pour le mettre au travail, celui qui foutait dehors les immigrés, on le place à l’intérieur…
Alors je suppose qu’il y a des raisons politiques à ce jeu des chaises musicales, mais d’un point de vue de gestionnaire de la maison France, quel est l’intérêt d’interchanger les ministres apparemment sans véritablement tenir compte de leurs compétences ?
Je n’imagine pas mon patron m’envoyer dans un service différent du jour au lendemain, j’ai les compétences pour le poste que j’occupe et plus le temps passe, plus je deviens rentable, en serait-il autrement avec les ministres ?
Les droits de l’homme et le sport, c’est pareil ?
L’éducation nationale et le travail ?
Si un ministre n’a pas été à la hauteur, pourquoi ne pas le virer ?
Et si un ministre a été bon pourquoi le déplacer ?
Placer ses pions en vue de prochaines échéances électorale est-il plus important que d’apporter les meilleures compétences possibles au service du pays ?
Je suis curieux de lire vos avis, merci.

mardi 23 juin 2009

Une réforme pas si anodine que cela, ce discours devant le Congrès…

Cher lecteur, je vais pour une fois faire amende honorable. Il y a quelques mois, j'avais rédigé un article sur la venue du président de la République devant le Congrès, considérant que cette réforme n'avait aucun intérêt pour lui à terme. Fabrice m'avait contredit en me disant que cette possibilité pourrait être utilisée par Sarkozy pour se servir de l'Assemblée comme fusible et pour lancer sa campagne présidentielle. De plus, elle lui permettait d'opposer la légitimité de la majorité du peuple à la légitimité du peuple qu'incarnent les parlementaires, mais séparément.

Après le Congrès de lundi, j'admets que Fabrice, plusieurs mois après la conversation, est parvenu à me convaincre. Plusieurs choses me poussent par là.

Il y a d'abord des symboles : le fait de voir Sarkozy faire son entrée sous les ors du château de Versailles entouré de la garde républicaine me pose un vrai problème. Normalement, le Parlement dispose de sa propre force de sécurité. Or, le voilà « protégé » par les forces du pouvoir exécutif. Même si je maintiens que nous ne sommes plus en 1799 voire en 1873, je reste troublé devant cette image.

Ensuite, le président vient bien de lancer la campagne électorale de 2012, en indiquant qu'il allait poursuivre une politique finalement trouble mais en donnant de nouveaux signaux, comme un débat sur l'âge de départ à la retraite, et le faire avec un nouveau gouvernement (qui devrait quand même ressembler à l'ancien). Or, il s'agit bien encore de marquer le tempo et de se positionner comme l'axe de la vie politique. Dans ce cadre, le Premier ministre n'est plus que celui qui va gérer, techniquement avec le Parlement, les grandes idées des futures réformes.

Enfin, comme Fabrice le disait en juillet, le président ne s'est pas gêné pour impliquer des parlementaires qui pourraient tenter d'être timorés. Ce sera leur rôle de fixer les conditions du futur emprunt national et de se débrouiller avec la burqa, voire avec les retraites. Voilà la majorité parlementaire qui va avoir du travail…

Finalement, les vrais perdants de cette affaire restent les socialistes. Malgré les différents appels à ne pas se rendre à ce Congrès, la grande majorité des parlementaires de l'opposition n'a pas résisté et n'a pas été audible. Les médias n'ont relayé que Bayrou hier. Malheureusement, Manuel avait tristement raison…

PS : tiens, au passage, un autre truc sur lequel j'avais tort

lundi 22 juin 2009

La demi couille socialiste

Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy va jouer à Louis XIV à Versailles et balancer un discours expliquant probablement combien la situation est difficile, mais combien il travaille dur pour rétablir la situation et qu’il faut que tout le monde se retrousse les manches… Blablabla…
Devant cette nouvelle idée auto-grandissante de notre grand chef, la gauche nous montre encore une fois son beau visage d’opposition unie.
Les verts et les communistes boycotteront la mascarade et le parti socialiste nous fait une politique de la chaise à moitié vide…
Avant de lire l’article de Libération, je me demandais ce que cela pouvait bien dire…
Juste un demi-cul assis?
Apparemment cela veut dire j’écoute mais je ne parle pas.
Alors soit les dirigeants ne sont pas très perspicaces, soit ils sont cons, ou alors il faudra m’expliquer où ils ont été pêché l’idée que Sarkozy souhaitait écouter qui que ce soit!
Toujours plus fort le PS, aujourd’hui, demi-chaise, demi-mesure, désaccord avec le reste de la gauche et inefficacité à prévoir de la demi-action.

samedi 20 juin 2009

Martine Aubry peut-elle vraiment changer le PS ?

Lorsque Martine Aubry a pris la tête du PS, j'ai éprouvé une sorte de soulagement. Au moins, on n'allait pas avoir Ségolène Royal, et on pouvait espérer un petit peu de cohérence intellectuelle. De plus, la stratégie choisie par la première secrétaire semblait relativement en phase avec la composition du parti : s'appuyer sur les courants et les leaders pour créer une dynamique.

Pour faire un peu d'histoire, cher lecteur, il faut se remettre en perspective. Lorsque François Mitterrand prend la tête du PS lors du congrès d'Epinay, il s'appuie sur la logique de courant. Ceux-ci ont fait la force du Parti Socialiste dans les années suivantes. Réunissant des idées et des personnalités diverses, le PS a pu brasser des frontières de l'extrême-gauche jusqu'aux frontières du centre-droit. Cette capacité de mobilisation a été utilisée par François Mitterrand pour réunir des électeurs qui se dispersaient auparavant, en profitant de personnalités marquantes comme Michel Rocard ou Jean-Pierre Chevènement. Cette stratégie aurait aussi permis (je reproduis là l'opinion d'un de mes collègues) de réduire progressivement le PCF, pourtant très puissant électoralement dans les années 1970 et appuyé sur un important réseau d'élus, à la portion congrue. Il a pu ainsi se hisser à la présidence de la République.

Martine Aubry avait donc la volonté de se relancer dans le même genre de logique, en utilisant la variété de son propre parti : ainsi se côtoient des gens comme Claude Bartolone, Arnaud Montebourg, Jean-Christophe Cambadélis, André Vallini ou Benoît Hamon au sein même de sa direction, à l'exception des royalistes bien sûr. De même, les listes des européennes ont été constituées en respectant les courants, y compris les royalistes pour le coup.

Pourtant, ce qui ressort aujourd'hui est l'incapacité de Martine Aubry de manœuvrer l'énorme appareil du PS et ses courants. On a même le sentiment que Martine Aubry a de plus en plus de chefs autour d'elles qui pèsent pour que, surtout, rien ne bouge dans un sens ni dans l'autre. Les atermoiements autour du Congrès de Versailles du 22 juin en sont la preuve.

L'explication tient à la structure même du PS. Ce parti, même s'il a encore des militants, est progressivement devenu un parti d'élus, qu'il n'était pas du tout en 1971. Il faut rappeler, cher lecteur, que le PS a gagné régulièrement des élections locales depuis 2002 : les régionales, les cantonales, les dernières municipales… Pour ces élus locaux, l'important est de conserver le mandat et ses prérogatives, qu'elles soient pécuniaires ou politiques. Dans ce cadre, à quoi servent les élections nationales ? Si jamais on l'emporte, on risque de mener une politique qui ne plaît pas et de perdre nos mandats locaux. Autant, dans ce cas, ne pas gouverner et laisser à la droite la charge de l'impopularité : au moins, on touche le jackpot localement.

Martine Aubry va donc devoir engager des efforts surhumains pour espérer obtenir quoi que ce soit d'un tel appareil. Je pense d'ailleurs que Ségolène Royal aurait eu les mêmes difficultés.

Le problème, cher camarade socialiste, est qu'au bout d'un moment, il y a un gros risque que cette inactivité et cet abandon des Français au pouvoir sarkozyste te retombe dessus, et que tu perdes rapidement l'ensemble de tes mandats locaux. Il suffit de quelques années pour cela : repense à l'évolution du PCF. L'occupation du pouvoir central peut quand même aussi avoir un intérêt pour rester présent localement.

J'admets que je n'aimerais pas être à la place de la première secrétaire. Que faire ? Bosser le programme, rénover l'appareil ? Je crains que personne ne veuille aller ni dans une voie, ni dans l'autre.

mercredi 17 juin 2009

Tout le monde se nique vers chez moi.

Je rentre chez moi après une dure journée de travail, au pied de mon immeuble je vois des nanas s'insulter, se menacer, gesticuler dans tous les sens avant de partir dans des directions opposées en hurlant de plus en plus fort des rafales d'insultes parfois assez comiques.
J'arrive finalement chez moi après m'être bien marré devant ce spectacle affligeant, et j'entre dans un appartement aux fenêtres grandes ouvertes, histoire de raffraichir un air brûlant.
Et dès que je me pose dans mon canapé, une bière à la main, je commence à entendre des voix d'hommes cette fois, montant de la rue.
Et là, c'est d'un niveau supérieur à celui des gonzesses de tout l 'heures, j'entends les histoires de culs des mères, des sœurs, même des pères... Tout le monde s'encule, se tue, se suce, apparemment y a un énormément de putes et de salopes dans mon quartier.
Je découvre une réalité que je ne soupçonnais pas...
C'est le quartier de la luxure et du pêché... verbal.
Je vais étonner quelque peu, Didier ne manquera pas de pointer du doigt mes contradictions et il aura raison.
J'ai grandi dans une cité, le hasard m'a fait louer mon appart actuel dans une cité, mais les comportements que j'observe autour de moi me gonfle.
L'hiver c'est mieux, il fait froid, personne ne glande sur les trottoirs, mais l'été, je n'échappe pas aux conversations hautement intellectuelles que je vous ai décrites plus haut.
Je ne vais pas revenir sur toutes les raisons amenant au malaise des banlieues, on l'a fait, je le referai probablement encore, mais je me demande pourquoi ils sont obligés de s'insulter constamment de la sorte.
En plus ils fument du shit ! Heureusement je dirais même, je ne veux pas imaginer la violence verbale sans bédo...
Parfois je ne veux plus essayer de comprendre, je veux juste qu'ils ferment leurs gueules, comme maintenant.


La crise ne touche pas tout le monde

Bonne nouvelle, la crise épargne certaines sphères de notre société, en effet, d’après le rapport du professeur Dosière.
En effet le budget de l’Elysée a augmenté de 18,5% en 1 an, progression sept fois supérieure à l’évolution du budget de l’Etat…
Pour la polémique on pourrait parler de la « Garden Party » de l’Elysée dont le coût est passé de 419.213€ à 475.523€, mais ce serait mal venu étant donné que le coût par convive est passé de 76.22€ à 67.45€. Le nombre de convives a grimpé de 5500 à 7050, et l’explication de M.Frémont, directeur de cabinet de N.Sarkozy est vraiment angélique :
"Le nombre d'invités, c'est exact, a été plus élevé en 2008 qu'en 2007 parce que le président de la République a voulu inviter des personnes qui ne viennent jamais à l'Elysée, notamment des enfants de différents quartiers, mais le coût par invité a été nettement plus faible que les années précédentes"
Il est bon, notre président, il est passé du Karcher aux petits fours…
Pour plus de détails :
AFP
Libération
Le Monde

mardi 16 juin 2009

Camarades iraniens, je vous admire.

Cher lecteur, depuis plusieurs jours, nous assistons à quelque chose d'important, d'exceptionnel, d'admirable. Depuis quelques jours, une partie de la population iranienne essaie de se débarrasser de ses dictateurs. Cela fait maintenant 30 ans que la révolution iranienne s'est déroulée. A l'époque, ce soulèvement visait à faire tomber une dictature impitoyable et corrompue, et avait pour objectif de réaliser une révolution sociale. Or, Khomeiny l'a emporté, et c'est un régime réactionnaire qui s'est mis en place.

Depuis, l'Iran s'est jetée dans une guerre sans possibilité de victoire contre l'Irak. Puis, le pays a connu une croissance économique régulière et une élévation du niveau de développement, provoquant une hausse des contestations et un désir de la jeunesse iranienne de s'émanciper.

Les ayatollahs avaient pensé résoudre le problème en s'appuyant sur les milieux populaires en faisant élire un populiste, Mahmoud Ahmadinejad, pour diriger ce pays. Ce président a manié une politique nationaliste et populiste, isolant de plus en plus l'Iran sur la scène internationale. Aujourd'hui, Israël se prépare sans doute à bombarder les sites nucléaires iraniens, malgré les dénégations du gouvernement Netanyahou.

Et là, voilà que les Iraniens n'en peuvent plus, et le disent, et l'affirment, et demandent que leurs votes soient respectés. Le régime réagit avec force, et il n'est pas sûr que les Iraniens l'emportent sur leur gouvernement. Finalement, ils prennent un autre potentiel dictateur pour se débarrasser de leur président, mais rien ne dit que cela s'arrêtera là, si le mouvement est vraiment lancé.

Je suis admiratif que des gens soient prêts, ainsi, à mettre leurs vies en danger pour être libres de choisir leur futur. A chaque fois, je me demande ce que je ferais en cas de situation pareille ici. Certes, je milite, à ma façon, mais que se passerait-il si j'étais habitant d'une dictature ? Dure question, impossible à trancher tant que le cas ne se présente pas, mais troublante tout de même…

lundi 15 juin 2009

Bibi a parlé!

Hier, Benjamin Netanyahou a jeté un os à Obama, pas un bel os à moelle, mais plutôt un bout d’os déjà rongé et tout sec.
Il parlé d’Etat palestinien, en s’empressant d’ajouter « démilitarisé » et en listant toute une série de conditions plus ou moins réalisables.

- Pas de contrôle de l’espace aérien, pas d’entrée d’armes, pas d’armée, sans possibilité de nouer les alliances avec l’Iran ou le Hezbollah
- Retour des réfugiés impossible
- Reconnaissance publique d’Israël par les palestiniens comme Etat juif
- Jérusalem indivisible

Par ailleurs je reste circonspect quand au sujet des colonies…
Sur ce coup, il a eu plus de mal à plaire à tous son petit monde, en effet il ne souhaite pas faire construire de nouvelles colonies ou confisquer des terres à cette fin, mais il a exclu un gel des colonies au nom de la « croissance naturelle »… Hmm…

Les réactions sont assez radicales, celle de Mahmoud Abbas est compréhensible quand il dit que Netanyahou veut « torpiller toutes les initiatives de paix dans la région. Il entrave les efforts visant à sauver les processus de paix dans un clair défi à l'administration américaine ».
Celle d’Obama est dans la lignée de son positivisme à outrance :
"Le président s'est engagé en faveur de deux Etats, un Etat juif d'Israël et une Palestine indépendante dans le berceau historique de chacun des deux peuples. "

Je pense que ça aurait pu être pire, mais certainement pas mieux, le premier ministre israélien jongle entre les différentes pressions qui s’exercent sur lui, et son discours à dû déplaire à la frange radicale importante de sa coalition.
Avec un discours pareil rien ne va avancer, mais Obama se dit certainement que le bras de fer est encore assez mou et qu’il a matière à faire infléchir un Netanyahou qui aurait pu se montrer plus dur encore.

Je conseille aux anglophones cet excellent article de Haaretz, très justement critique envers le premier ministre israélien.

dimanche 14 juin 2009

La pomme radicale et extrémiste est dangereuse!

Quand un extrémiste trouve une pomme pourrie sur un arbre, il en déduit que le pommier est un arbre mauvais ne connant que des fruits pourris. 
Et à chaque fois qu'il entendra quelqu'un dire que la pomme est un fruit excellent, il le traitera de menteur, choqué que l'on puisse dire qu'une pomme est bonne alors le pommier est forcément mauvais vu qu'il donne des pommes pourries.

samedi 13 juin 2009

Percevoir la réalité de l’étranger : difficile…

J'avais commencé, cher lecteur, à te rédiger un billet sur les élections iraniennes, et puis, Manuel m'a devancé en publiant ses premières réflexions sur le sujet, auxquelles je souscris globalement. A l'évidence, les médias nous ont donné une vision erronée de la situation politique iranienne, nous entraînant à prendre des vessies pour des lanternes. J'efface donc toute ma première partie…

A la dernière République des Blogs, j'ai eu une longue discussion avec Cratyle concernant le futur de la démocratie et son lien avec le réseau internet. Pour lui, les possibilités offertes par les blogs sont énormes : voici un instrument de démocratisation fort qui devrait permettre d'avoir de nouveaux vecteurs d'information à l'infini. J'avais répondu à Patrice qu'on aurait toujours besoin des médias traditionnels, et lui avait donné l'exemple de la Corée du Nord, pays fermé sur l'extérieur et qui ne disposait pas de blog. Cratyle s'en était tiré en se référant aux immigrés nord-coréens vivant partout dans le Monde et pouvant nous dire ce qui se passe sur place, malgré l'absence de médias classiques.

Personnellement, je ne peux pas consulter un blog iranien écrit en persan, ce qui fait que mon information est limitée aux sources en anglais ou en français. Or, les journalistes présents sur place ou les spécialistes se sont eux aussi plantés. Les médias, à travers ses grands reporters comme Ch. Chesnot sur France Inter, semblaient être sûr que la réélection du président iranien n'irait pas de soi.

Seulement, dans une dictature comme l'Iran, il y a un problème. Il est impossible de trouver facilement un accès à la majorité des électeurs, c'est-à-dire les pauvres peu éduqués. Les journalistes, souvent proches des élites, ne peuvent ou ne veulent y accéder directement. Si on était en France, il resterait les blogs, mais, en Iran, les pauvres ont-ils accès à internet ? Et si c'est le cas, savent-ils seulement s'en servir ? Même en France, la blogosphère est clairement constituée de personnes faisant partie des élites financières, politiques, intellectuelles… Alors, dans un pays comme l'Iran…

Pour que la démocratie numérique accessible à tous les citoyens dont Patrice rêve devienne possible, il faut à la fois une démocratie qui fonctionne, mais aussi un niveau éducatif élevé de l'ensemble de la population permettant un accès aux réseaux et une maîtrise de l'écrit. Sans plume, il est encore difficile de se lancer sur internet. Je crains que les Iraniens, dont la majorité n'a pas encore accès à des études denses et démocratiques, n'en soient pas encore là…

PS : il y a une autre hypothèse, celle de la fraude électorale allant en contradiction avec toutes les prévisions. Dans ce cas, j'espère qu'à l'extérieur de l'Iran, nous le saurons vite, et j'espère, comme l'Hérétique, que les Iraniens parviendront à se débarrasser de ce président.

C'est reparti pour un tour de fanatisme en Iran...

C'est pas encore complètement terminé mais presque...
Selon toutes les sources que j'ai pu trouver sur le net, le président iranien sortant, Ahmadinejad devrait remporter les élections dès le premier tour avec les deux tiers des voix.
L'hérétique ne veut pas y croire, j'aimerais bien espérer une autre issue, mais ça m'a l'air compromis.
Le Proche et Moyen Orient ne profitera peut-être pas de la présidence Obama et de sa volonté de changer les relations internationales entre le monde musulman et le monde occidental.
Les israéliens ont élu un gouvernement plus à droite et plus radical que jamais tandis que les iraniens sont probablement en train de réélire le belliciste radical par excellence.
Ai-je tort de penser que les deux mandats de Bush continuent à faire leur effet?
Je ne pense pas non plus qu'il faille considérer cette élection iranienne essentiellement d'un point de vue international, apparemment, Ahmadinejad a réussi à fédérer autour de sa personne les habitants les plus pauvres tandis que nos médias nous relayaient les opinions des couches aisées de la société iranienne plus à même d'avoir une réflexion profonde sur la situation économique et sociale de leur pays.
N'oublions pas non-plus que police et milices sont derrière Ahmadinejad, ce qui donne du poids aux accusations de fraude lancées par Mussavi.
J'ai peu d'espoir de voir le président iranien s'assagir, et je pense que le gouvernement Netanyahou n'est pas malheureux de voir son ennemi continuer à lui donner raison. Obama doit probablement faire la gueule...
Gros coup de massue, et beaucoup d'espoir évanouis.

Nouveau Blog de Foot!

Ce qui devait arriver arriva, je vais faire une infidélité à mes deux grosses gueules préférées, et je vais rejoindre le gotha du blogage politique et sportif français pour animer un blog dédié au football!
Pas d'inquiétudes, je continuerai à raconter mes conneries ici, mais j'en raconterai aussi ailleurs dorénavant.

Le blog s'appelle Une/Deux.

Il est composé de Rubin, le Faucon, Marc Vasseur, le Chafouin, Vogelsong et Seb.
J'espère que vous viendrez nombreux partager notre passion du foot!

jeudi 11 juin 2009

Dieudonné plus grave que le FN ?

Hier, mon camarade de blogage Manuel se questionnait sur les scores de la liste dite « antisioniste » menée par l'ex-humoriste Dieudonné M'Bala M'Bala. Pour appuyer ses questionnements, il fit un lien vers un billet publié le 9 juin par Philippe Chriqui, analyste politique. Celui-ci s'inquiétait aussi sur les scores de ces listes et la localisation des résultats.

Pour résumer les conclusions du billet, Chriqui analyse les localisations de ces votes et se rend compte qu'ils se localisent principalement dans des quartiers plutôt populaires et peuplés d'immigrés. Il est vrai que Dieudonné a réalisé ses meilleurs scores dans des communes en difficulté. Les cinq premières villes de Dieudonné sont : Gennevilliers, Garges-Lès-Gonesse, Clichy-sous-Bois, Les Mureaux et Stains. Je ne m'étonne pas du tout de ce succès dans ces villes. Dans mon lycée dit difficile, j'ai moi-même entendu des élèves relayer les paroles de cette liste, ce qui montre son impact, et dire qu'ils iraient voter pour elle.

Cependant, Chriqui m'étonne par la légèreté de son analyse, si je puis me permettre. Tout d'abord, il s'inquiète que des mouvements de ce type puissent avoir un succès chez les pauvres. Ce n'est pourtant pas une nouveauté : l'électorat FN était déjà composé majoritairement de citoyens issus des milieux populaires. A-t-on oublié que le FN avait recyclé massivement les anciens électeurs communistes des années 1970 ? Fabrice rappelle d'ailleurs, dans les commentaires du billet de Manuel, que les partis montrant du doigt des responsables des difficultés ont toujours eu un impact dans les milieux populaires : le juif, le rital et le polak, l'arabe et le noir sont des personnages utiles pour raccourcir les analyses et pour faire du simplisme.

Or, Chriqui dit aussi, à mon sens, une énorme bêtise. Il considère que ce petit vote Dieudonné est plus grave que le vote FN. Tiens, d'ailleurs, dans les multiples analyses de ces élections européennes, on ne met jamais en avant le fait que le FN ne disparaît pas mais se maintient autour de 6%. Donc, pourquoi cette gravité plus importante ? Je vous cite le passage :

Que par ailleurs, on ne peut pas seulement juger ce score dans l'absolu, mais en relatif. 3% à 6% de suffrages sur des listes si ouvertement antisémites est aussi sinon plus grave que 8 à 10% de votes FN sur des enjeux mêlant rejet des immigrés et protestation sociale. Ce vote est aujourd'hui un vote de haine.

Bon, déjà, je m'étonne qu'on considère que le vote FN n'est pas un vote de haine. Ayant eu l'occasion de fréquenter des électeurs du FN à certaines occasions de ma courte existence, il est clair que les électeurs FN ne portent pas les étrangers dans leurs cœurs. De plus, considérer qu'un vote raciste, parce qu'il est antisémite, est plus grave que le vote FN, seulement raciste contre des ethnies ou des couleurs, est en soi très discutable. Pour moi, l'antisémitisme est une variante du racisme, tout aussi condamnable.

Dieudonné a compris quelque chose de très intéressant. Il a compris que de nombreux immigrés se sentent rejetés et méprisés dans ce pays. Il a ensuite compris que, comme chez les Français dit de souche, il existe un certain nombre de xénophobes, racistes et antisémites potentiels chez les immigrés : il n'y a pas que les blancs européens occidentaux qui ont des racistes chez eux. Or, ces gens ne peuvent pas voter Le Pen puisque celui-ci les rejette et veut les renvoyer dans leurs pays d'origine. Donc, voilà des citoyens qui n'est pas du tout exploité, à part par les islamistes, mais ceux-ci ne se présentent pas aux élections.

Dieudonné a donc trouvé une niche électorale nouvelle, qui va dans le même sens que le FN (je vous rappelle que Dieudonné a invité Faurisson lors d'un spectacle il y a quelques mois, et qu'il s'est régulièrement montré avec Le Pen). Le vote Dieudonné est donc une récupération de l'extrême-droite des immigrés (qui existe aussi) et une capitalisation par l'extrême-droite plus classique.

Pour en finir avec le billet de Manuel, je dirais quand même que les antisémites sont loin de se faire élire, vus les scores. A mon sens, le vrai danger pour les juifs reste du côté du FN mais aussi des islamistes. Enfin, il est vrai que Dieudonné est proche de Le Pen…

PS : Nicolas, pas la peine de me dire que je publie ça en l'absence de Goux. Il revient quand, lui, d'ailleurs ?

mercredi 10 juin 2009

Les antisémites peuvent se faire élire...

L'antisioniste est-il forcément antisémite?
Non.
Mais l'amalgame juif/israélien est de plus en plus fréquent dans notre société.
D'ailleurs Rubin a dernièrement régulièrement abordé ce sujet sur son blog:
Youssouf Fofana est-il antisémite?
Dieudonné l'est-il?
Tout cela a provoqué des débats parfois houleux, et souvent assez étonnants...
On trouve des excuses à des types exprimant leur haine du sioniste/juif, sous prétexte qu'il ne faut pas voir l'antisémitisme partout...
Je vous invite à lire ce billet de Philippe Chriqui analysant les résultats des listes antisionistes des dernières élections européennes.
Ca fait peur.

King of the Bongo

Je voudrais partager quelques phrases que j’ai entendues hier suite à la mort d’Omar Bongo.
La première est de lui-même:

“L’Afrique sans la France, disait-il, c’est une voiture sans chauffeur. La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant.”

Sinon le couple Chirac « regrette un sage ayant contribué à la Paix et à la stabilité de l’ensemble du continent ».

Tandis que Kouchner « salue la mémoire d’un ami » et que Nicolas Sarkozy exprime sa « tristesse » après le décès de ce « grand et fidèle ami ».

Mais que va-ton dire quand Mugabe mourra ?

Certains se sont vraiment bien accommodés de la FrançAfrique…
Heureusement que Noël Mamère nous fait une Noël Mamère, c'est-à-dire pousser son petit coup de gueule révolutionnaire, quelque peu ridicule mais tellement réaliste :

«On ne va pas pleurer sur une crapule de plus qui disparaît de la planète. Tous ceux qui sont attachés à la démocratie ne pleureront pas la mort du président Bongo, symbole de tout ce que nous dénonçons depuis 30 ans, c’est-à-dire la Françafrique, ces relations incestueuses, mafieuses entre quelques gouvernements africains et la France, de gauche comme de droite d’ailleurs.»

Finalement, Giscard balance Chirac et se passe de la pommade, mais je pense qu’il raté une occasion de se taire, mais si je le crois volontiers :

«Normalement vous savez qu’on n’acceptait pas des versements de fonds provenant de pays étrangers qui soutenaient des candidats en France. Et j’ai appris que Bongo soutenait financièrement Jacques Chirac». «Moi j’étais président de la République à l’époque, a-t-il poursuivi, j’ai appelé Bongo et je lui ai dit: “Vous soutenez actuellement la campagne de mon concurrent”, alors il y a eu un temps mort que j’entends encore et il m’a dit: “ah, vous le savez”, ce qui était merveilleux. A partir de ce moment-là, j’ai rompu mes relations personnelles avec lui.»

Source

Ouf; Clavier est sain et sauf!

France Inter m'a révélé quelque chose d'intéressant et tout à fait en accord avec la personnalité de notre très cher président...
La villa corse de Sir Christian Clavier, haut responsable de la République, est gardée depuis l'année dernière par des gendarmes!
Coût de l'opération, en ne prenant compte que des salaires... 400.000€
Après la FrançAfrique, on a la FrançShobiz.
Mais je suis mauvaise langue, c'est vrai que Christian Clavier est un personnage important, en danger de mort, et que cette protection est tout à fait normale.
Il ne faut surtout pas faire d'amalgame entre cette histoire et l'amitié qui lie l'acteur et le président, non, surtout pas!

lundi 8 juin 2009

Résultats des élections européennes 2009 et première impression












Les Européens ont voté, les Français n’étaient pas bien nombreux, un peu moins de 40%, mais les résultats sont intéressants.
L’UMP continue sur sa lancée, elle continue son cavalier seul, telle la Rome antique face aux barbares désorganisés.
Parce que franchement, le PS ne sort pas de sa léthargie, et en plus d’être largement distancé par son rival historique, il est de plus en plus menacé en tant que deuxième parti français, le syndrome 2002 n’est pas parti…
Ce qui me fait plaisir, c’est la poussée écologique, après la poussée extrême gauche des présidentielles, ce sont les verts qui surprennent leur monde.
Près de 20% des votants ont voté écolo, c’est une victoire inattendue!
Ma question à tous ces dirigeants socialistes est relativement simple : quand vont-ils se décider à rassembler de cette masse d’électeurs insatisfaits en leur proposant une vision de la France et du Monde novatrice ?
Entre le nombre de votants Besancenot en 2004, le nombre de votants écolos cette année, il y a quand même quelques petits indices de ce que souhaitent leur anciens électeurs…
Et puis il y a cette crise financière et économique…
Je trouve quand même incroyable qu’elle desserve au PS, alors qu’elle aurait dû être le point de bascule de l’opinion publique.
Les avis divergent, mais cette crise est une crise du capitalisme, et au lieu de voir émerger une idée économique novatrice de notre camp de gauche, il n’émerge absolument rien, et ça se voit.
Alors les penseurs et autres acteurs de la vie politique française, offrez nous une alternative réelle !
Une gauche sociale et écologique, la Démocratie en ressortirait grandie.

dimanche 7 juin 2009

Pièces à fournir pour rester en France, une paperasse d'enfer

Lorsque l’on fait la première démarche pour l’obtention d’une carte de résident en France de 10 ans, les documents suivants sont demandés, original + photocopies :

- 4 photographies d’identité identiques bien contrastées, tête nue, de face

- Passeport en cours de validité (photocopies de toutes les pages écrites et tamponnées)

- Justificatifs d’état civil

Acte de naissance

Si marié ET/OU enfants, livret de famille ou actes de naissance des enfants

- Justificatifs de domicile de moins de trois mois

(Facture EDF, téléphone fixe, quittance de loyer non manuscrite…)

- Si renouvellement, ancienne carte de séjour temporaire

- Contrat d’accueil et d’intégration si vous l’avez signé

- Pièce d’identité en cours de validité de votre conjoint français

- Livret de famille Français ou transcrit si mariage célébré à l’étranger

- Présence de votre conjoint.

- Lettre de motivation

- Documents justifiant de la communauté de vie du couple :

(Documents aux deux noms de M. et / ou Mme indiquant la même adresse)

- Quittance de loyer

- Avis d’imposition ou la déclaration de revenus,

- Justificatifs de comptes bancaires (compte joint ou comptes personnels),

- attestations de la sécurité sociale, documents de la Caisse d’allocation familiale, documents de la mutuelle, factures, etc…

Lorsque vous avez déposé ce dossier, on vous donne un rendez-vous, trois mois plus tard, pour l’entretien préalable à l’obtention de la carte de résident.

Bien entendu vous avez encore une belle liste de pièces à fournir pour pouvoir vous présenter à cet entretien :

- Lettre de motivation

- Déclaration manuscrite sur l’honneur de votre part vous engageant à respecter les principes régissant la République française

- Votre contrat d’accueil et d’intégration signé auprès de l’ANAEM + photocopie ainsi que les photocopies des attestations de suivi des actions prévues au contrat d’accueil et d’intégration

- Contrat de location, dernière facture de loyer et votre dernière facture EDF + photocopies

- 3 derniers avis d’imposition sur le revenu + photocopies

- Dernière déclaration de revenus + photocopies

- 3 derniers bulletins de salaire, ASSEDIC ou pension + photocopies

- Attestation d’assurance maladie + photocopies

- Permis de conduire

- Diplômes français ou étrangers + photocopies

- Attestation d’assiduité aux cours de français.

Bon alors, je précise qu'une carte de résident n'est pas la nationalité française.

Et je me demande à quoi cela sert à la préfecture d'avoir X fois les mêmes documents, ont-ils un hangar à remplir?

Je me demande encore autre chose...

A partir du moment où l'on est marié à un ressortissant français, peut-on refuser une carte de résident pour une raison relative aux nombreux documents bizarre demandés ci-dessus?

Vous avez peut-être lu mes précédents billets sur l'amour que je porte aux diverses préfectures que j'ai pu rencontrer, je voulais simplement terminer en vous indiquant que j'adore aussi leur paperasse.

Obama va-t-il aider Israël?

J'ai aujourd'hui entendu une phrase très négative, pas trop surprenante, mais vraiment stupide.
"Obama is against Israël"
Alors je sais que je m'aventure sur un terrain qui risque d'attirer encore quelques extrémistes, mais bon.
Ma première réaction, était de penser que si Rabin était au pouvoir, Obama et lui seraient probablement d'accord sur une majorité de choses, et probablement que Clinton serait aujourd'hui taxé d'anti-sioniste.
Obama dit quoi?
En gros, il parle d'un plan à deux États et il demande l'arrêt de la colonisation de la Cisjordanie.
A mon humble avis, ces deux choses sont quoi qu'il arrive des conditions sine qua non à une solution pacifique viable dans la région.
J'ai été terriblement déçu par la prise de pouvoir de Netanyahou, la démocratie israélienne m'a déçue, j'ai été déçu par cette soumission du peuple israélien à cette politique de la peur qui a pourtant tellement desservi les américains lors des 8 dernières années.
Je vois donc un Bibi Netanyahou arriver au pouvoir, sans ambition aucune d'arriver à la Paix, mais plutôt celle de camper sur ses positions sécuritaires militaires.
Et moi qui suis viscéralement attaché à Israël, suis terrifié par cette horizon sanglant.
L'Europe a-t-elle une quelconque ambition de peser sur ce conflit se déroulant à quelques milliers de kilomètres seulement de Bruxelles?
J'en suis encore à me demander à quoi elle sert réellement cette Europe, mais bon la n'est pas le sujet, mais hormis N.Sarkozy parti s'agiter quelques jours dans la région, l'influence européenne est plutôt limitée, même ironique.
Alors quand Obama, se montre ferme, je vois cela comme la dernière chance d'Israël de ne pas se voir embarqué dans des décennies de guerres inexorables.
Si les actes suivent les paroles, si la pression américaine s'exerce réellement sur son allié historique, alors Netanyahou se trouvera dans une situation délicate et devra composer avec une données nouvelle et son plan de sécurisation par la terreur se verra gêné.
Pour moi toute fermeté d'Obama à l'égard du gouvernement israélien est un service rendu au peuple israélien.

samedi 6 juin 2009

Le blog et moi, on devrait consulter...

Comme le Faucon je vais faire un petit billet sur le nombril, c'est mieux que rien, peut-être même que cela va me relancer...
J'ai un problème dans ma vie de blogueur, ce problème c'est que travail et vie privée ne laissent dernièrement que peu de place à l'écriture de (bons) billets, alors il me reste le commentaire, et je vous avoue que cet exercice me lasse terriblement...
Ça va faire un an que je partage mes opinions sur la blogosphère, et je m'aperçois aujourd'hui que l'on retombe trop souvent dans les mêmes antagonismes, libéralisme ou non, racisme, Sarkozy...
Je perds patience et deviens de plus en plus virulent. Je frôle même l'insulte régulièrement, ce n'est pas le but de l'opération bloguesque.
Le but, c'est d'écrire d'exprimer son opinion en faisant un effort d'écriture que je trouve vraiment constructif.
Je vais donc très probablement en envoyer chier quelques-uns d'entre vous, ou peut-être vais-je retrouver un second souffle, on va voir!
Voilà, après mon petit coup d'auto-psychanalyse je vous laisse à prof et à ses problèmes politico-lycéens.

vendredi 5 juin 2009

Malgré son importance, le discours du Caire de Barack Obama n’arrive pas en une des médias français !

Ce soir, lors du pot offert par Vendredi aux blogueurs ayant contribué au journal, j'ai eu une petite discussion avec Dagrouik (sous les yeux de Jon et de Mrs Clooney), et je voulais te faire part d'une petite réflexion sur la hiérarchisation de l'information dans les médias.

Nous avons une première information : le crash d'un avion. Cette information est émotionnellement forte, mais elle ne change rien à notre vie. A moins d'éléments importants issus de l'enquête, elle n'a aucun impact politique. Au total, dans quelques jours, une fois l'émotion passée, on continuera nos vies, et seules les familles resteront marquées par ce fait. Aujourd'hui encore, cette information arrive en tête des titres des médias français.

D'un autre côté, on a un fait politique primordial. Barack Obama a fait un discours qui modifie radicalement la politique internationale des États-Unis par rapport au Moyen-Orient. Il y a affirmé la volonté de paix de son pays, y a dit la volonté des Américains de voir la création d'un État palestinien, y a dénoncé la politique de colonisation menée par Israël en Cisjordanie, y a tendu la main aux pays musulmans tout en réaffirmant sa détermination à lutter contre l'islamisme. Ce discours pourrait avoir un impact profond sur nos vies et changer le déroulement de l'histoire. Or, ce discours n'arrivait en général qu'en seconde ou en troisième position dans les médias français ce soir.

Et les élections européennes qui ont lieu ce dimanche ? Hein, quelles élections européennes ???

PS : pour te faire une idée sur le discours du président américain, je te propose ici la vidéo complète, en VO non-sous-titrée…


PS 2 : apparemment, ce blog perd deux places au Wikio politique de juin et se retrouve en 29ème place, et à la 138ème place du général. Une petite baisse, donc, mais on continue…

mercredi 3 juin 2009

Il veut Obama pour lui tout seul...

Les multiples discussions autour de l'invitation ou plutôt de la non-invitation de la reine d'Angleterre aux cérémonies du débarquement me passaient au dessus de la tête... Jusqu'à l'intervention piquante de Bayrou, une fois n'est pas coutume.
Selon Bayrou, donc, notre très cher Monsieur égo a sacrifié cet évènement avec toute sa symbolique et son importance historique pour une habituelle histoire d'élection... Monsieur voulait partager ce moment avec son grand pote Obama (je me marre...) tout seul sans gonzesse pour lui piquer la vedette...
Exit la reconnaissance aux anglais d'avoir grandement contribué à nous éviter de parler allemand aujourd'hui.
Exit la diplomatie qui peut être si fragile .
Bienvenue au collège, aux jeux de gosses qui veulent se faire remarquer...
Eh bien, le moins qu'on puisse conclure de cet acte diplomatique de haut vol, c'est qu'on se tape encore une fois la honte, auprès de nos partenaires et alliés. Le président américain, qui, s'apercevant du jeu du petit Nicolas, va par deux fois, déclarer vouloir que la reine soit présente! Désaveu total pour notre maître en relations internationales... Les affaires de ce style se suivent et se ressemblent...
Non content de nous casser les couilles avec son obsession sécuritaire, de couper les valves de l'immigration à un tel point que c'est un calvaire de faire des démarches simples et légales, de nous pondre des mesures économiques désastreuses, manquant totalement de clairvoyance sur le capitalisme, la crise et c...
Il nous fait connerie sur connerie au niveau international entre les chinois, Khadafi, le Proche Orient, etc... Risible, pitoyable, en tout cas, la France ne va pas mieux et ne va certainement pas dans le bon sens.
J’en reviens au débarquement qui est un évènement extrêmement important dans notre histoire, nous avons été laminés par les Allemands et pour faire court, sans la résistance anglaise, il n'y aurait point eu de débarquement et on serait là à faire des blogs auf Deutsch.
Cette politique dégueulasse, qui n’est pas l’apanage de Sarkozy, non, c’est une manière de faire absolument normale aujourd’hui, tout tourne autour des sondages, des élections du fait de faire plaisir à untel ou unetel.
Mais à quoi bon élire ou se faire élire, si le but de la manœuvre est de finalement passer son mandat à préparer la prochaine élection ?
Ce que l’on peut observer chez nos élites, nos dirigeants, c’est une parodie de démocratie, c’est une démocratie ou le but est de gagner coute que coute sans se poser la question «pour quoi faire ?»

lundi 1 juin 2009

La gauche, divisée, en route pour une nouvelle défaite électorale.

Nous sommes maintenant, cher lecteur, à quelques jours des élections européennes. Je ne vais pas te refaire ici la litanie de l'analyse des pseudo-sondages qui nous annoncent à la fois la victoire de l'UMP mais la défaite de l'ensemble de la droite face à l'ensemble de la gauche.

Je suis nettement plus étonné devant la violence des débats qui ont précédé, à gauche, cette élection. Certes, la campagne a mis du temps à démarrer. Elle a été dominée, de ce côté de l'échiquier, par la personnalité de Jean-Luc Mélenchon, et il n'est pas rare de trouver des blogueurs de gauche séduits par la personnalité de tribun du sénateur ex-socialiste.

Pour t'illustrer cet état, je t'invite à consulter ce billet de Nicolas. Il s'y désole du risque que Benoît Hamon puisse risquer de ne pas être élu. Très vite, la tension est montée dans les commentaires.

Ce qu'illustre ce billet est l'état de désordre qui se maintient à gauche, et les grosses difficultés du PS. A l'évidence, alors que certaines listes ont pris acte de l'évolution du monde et, en particulier, de sa situation économique (comme Europe Ecologie ou le Front de Gauche), le PS est resté assez atone, malgré l'avantage de disposer d'un programme européen. Il aurait pu se lancer dans une opération forte. A mon sens, la meilleure aurait été d'annoncer la rupture du pacte de gouvernance avec le PPE. En effet, le contexte est bon : la droite est plutôt en difficulté de par la crise financière ; il n'y a aucun intérêt pour les sociaux-démocrates à maintenir une quelconque alliance avec eux, alors qu'il serait possible de constituer une majorité avec les centristes et certains mouvements de gauche plus radicaux. Enfin, il y a là une belle occasion de virer Barroso de la Commission.

Malheureusement, rien de tout cela n'est venu. Le PS est resté sur la ligne qu'il tient sur l'Europe depuis 2002. En appeler au vote utile, à cette occasion, est une grosse erreur, vu que le PS a gagné les élections de 2004 et que rien n'a changé dans le PSE en fonction de cela. Le fait même que Barroso ait pu rester commissaire est une illustration des difficultés de la gauche européenne à ressortir la tête du trou.

Sur ce point, je ne crois pas que le PS soit encore englué dans des questions d'égos. Cela est démontré par le meeting de Rezé, durant lequel Ségolène et Martine ont tenu les mêmes discours. Or, dans le contexte, il y avait de quoi se montrer innovant et novateur, et proposer de vraies ruptures avec le passé de la gauche européenne.

On pourrait considérer qu'il faut laisser le temps à la gauche de mener sa reconstruction idéologique. Certes, mais les Européens souffrent en ce moment, et la victoire annoncée du PPE nous relancerait pour cinq nouvelles années de stagnation libéralo-conservatrice à l'échelle européenne.

C'est dommage : encore une belle occasion ratée...

Bilan du mois de mai 2009.

Voici venu le temps des bilans mensuels, en ce 1er juin 2009. Cela tombe bien : l'Éducation nationale bénéficie de cette journée, après de multiples hésitations gouvernementales, mais doit la rattraper à un autre moment. Dans mon cas, je devrais le faire le 2 juillet. En attendant, je vais avoir le loisir de taper quelques billets aujourd'hui, dont ces fameux billets-bilans.

Globalement, le mois de mai correspond, pour les Gueules, à un retour à une certaine normalité. Ainsi, il est intéressant de constater que le nombre de visites a largement baissé. Nous n'avons pas eu la possibilité de créer un buzz grâce à Google comme nous avions pu le faire le mois dernier. Ainsi, le blog se stabilise à 2 416 visites, soit 1 000 de moins que le mois dernier.

Par contre, il est important de signaler que ce blog a maintenant un nombre de visiteurs plus importants que durant la période précédente. Certes, il y a 800 visiteurs de moins que le mois dernier (1 654 contre 2 369) mais il y en a 1,5 fois plus qu'au mois de mars. De plus, notre nombre d'abonnés a augmenté nettement, passant de 80 à 95 environ (cela varie chaque jour). Il est d'ailleurs à signaler que ce blog a reçu certes moins de visites que les Privilégiés, mais davantage de visiteurs, alors que mon autre blog bénéficie de l'antériorité et d'un avantage dans les classements de blogs.

Voici la liste des blogs et sites qui nous ont amené plus de 10 visites ce mois-ci :

Didier Goux prend ses aises : 212
Les Privilégiés parlent aux Français et au Monde : 125
Wikio : 114
La Maison du Faucon : 47
Mtislav : 38
Aurélien Véron : 33
Partageons mon avis : 31
Le merle moqueur : 30
Ruminances : 15

N'hésitez pas à aller les consulter. Je te signale ma grande tristesse de voir Rubin disparaître de cette catégorie : il a moins de temps pour bloguer en ce moment, et cela se ressent. J'espère qu'il va continuer son œuvre en tout cas…

Pour finir, tu trouveras, cher lecteur, dans la colonne de droite, la liste des dix billets les plus lus en mai. Bonne lecture !