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mardi 23 juin 2009

Une réforme pas si anodine que cela, ce discours devant le Congrès…

Cher lecteur, je vais pour une fois faire amende honorable. Il y a quelques mois, j'avais rédigé un article sur la venue du président de la République devant le Congrès, considérant que cette réforme n'avait aucun intérêt pour lui à terme. Fabrice m'avait contredit en me disant que cette possibilité pourrait être utilisée par Sarkozy pour se servir de l'Assemblée comme fusible et pour lancer sa campagne présidentielle. De plus, elle lui permettait d'opposer la légitimité de la majorité du peuple à la légitimité du peuple qu'incarnent les parlementaires, mais séparément.

Après le Congrès de lundi, j'admets que Fabrice, plusieurs mois après la conversation, est parvenu à me convaincre. Plusieurs choses me poussent par là.

Il y a d'abord des symboles : le fait de voir Sarkozy faire son entrée sous les ors du château de Versailles entouré de la garde républicaine me pose un vrai problème. Normalement, le Parlement dispose de sa propre force de sécurité. Or, le voilà « protégé » par les forces du pouvoir exécutif. Même si je maintiens que nous ne sommes plus en 1799 voire en 1873, je reste troublé devant cette image.

Ensuite, le président vient bien de lancer la campagne électorale de 2012, en indiquant qu'il allait poursuivre une politique finalement trouble mais en donnant de nouveaux signaux, comme un débat sur l'âge de départ à la retraite, et le faire avec un nouveau gouvernement (qui devrait quand même ressembler à l'ancien). Or, il s'agit bien encore de marquer le tempo et de se positionner comme l'axe de la vie politique. Dans ce cadre, le Premier ministre n'est plus que celui qui va gérer, techniquement avec le Parlement, les grandes idées des futures réformes.

Enfin, comme Fabrice le disait en juillet, le président ne s'est pas gêné pour impliquer des parlementaires qui pourraient tenter d'être timorés. Ce sera leur rôle de fixer les conditions du futur emprunt national et de se débrouiller avec la burqa, voire avec les retraites. Voilà la majorité parlementaire qui va avoir du travail…

Finalement, les vrais perdants de cette affaire restent les socialistes. Malgré les différents appels à ne pas se rendre à ce Congrès, la grande majorité des parlementaires de l'opposition n'a pas résisté et n'a pas été audible. Les médias n'ont relayé que Bayrou hier. Malheureusement, Manuel avait tristement raison…

PS : tiens, au passage, un autre truc sur lequel j'avais tort

vendredi 10 avril 2009

Hadopi pas encore...

Vous le savez déjà tous, tout le monde en parle, et pour une fois je n'ai trouvé aucune voix contre... La loi Hadopi a été rejetée par le parlement et la blogosphère jubile et se marre bien!
Nicolas évoque la possibilité que la droite ait fait exprès de ne pas voter la loi tandis que Mathieu parle d'une possible consigne de la part du gouvernement pour qu'elle ne passe pas.
Sarkozy la voulait cette loi, ses amis du showbiz peut-être... Les députés UMP étaient plus partagés, leurs gosses pirateurs en herbe et la peur de perdre leur abonnement sans doute...
Plusieurs choses me choquent, tout d'abord, comme beaucoup l'ont souligné, la présence de seulement 36 députés en séance...
Et Christine Albanel qui ne manque vraiment pas de toupet en dénonçant "une manœuvre de couloir, une triste comédie" et en affirmant que "cette manœuvre est contraire à tous les usages républicains".
Venir voter un une loi est donc contraire à tous les usages de la république, rester chez soi, c'est mieux... Apparemment...
Et puis, une petite interrogation, à quoi bon voter une loi, quand immédiatement après un échec, l'ensemble des parlementaires UMP interrogés parle d'un nouveau vote inéluctable.
Ca ne passe pas, pas grave, on recommence!
Je dois avoir une lacune quelque part, mais à la limite nous nous réjouissons pour rien, ou peut-être du pied de nez fait au petit chef...
Je vous dis à Mardi!

vendredi 6 mars 2009

Les relents nauséabonds de la prohibition.

Je voudrais revenir un peu, cher lecteur, sur la polémique concernant l’alcool introduite par la loi Bachelot qui est passée aujourd’hui à l’Assemblée nationale et va maintenant se rendre au Sénat.

Au départ, l’idée était d’interdire tout moyen gratuit de picoler. Finis, les systèmes où tu paies une entrée et où tu picoles librement ensuite. Finie, la dégustation gratuite du vin dans les caves et chez les vignerons. Bref, voici notre gouvernement devant une nouvelle tentative de régulation des pratiques addictives qui va finalement frapper l’ensemble de la population. Finalement, seule la pratique de l'open bar devrait être remise en cause.

Ce matin, les invités de France Inter parlaient justement de ce phénomène. Michel Reynaud, médecin à l’hôpital Paul Brousse à Paris, a indiqué que 50% de la consommation d’alcool était réalisée par 8% des Français. En clair, l’addiction ne concerne qu’un dixième à peine de la population mais on se prépare à briser l’ensemble des Français.

Dans ces cas-là, on se retrouve toujours coincé entre ceux qui pensent que l’Etat doit se mêler de cette question, plutôt conservateur en général, et ceux qui estiment que les autorités doivent intervenir pour aider ces personnes en crise sans léser le reste de la population dans leurs libertés.

L’interdiction a parfois été vue comme une solution, comme aux Etats-Unis dans les années 1920, avec la catastrophe que l’on sait : l’interdiction a suscité de nombreuses dérives, une baisse de la qualité de l’alcool consommé, un développement des mafias et des trafics financiers.

Evidemment, tu l’auras compris, cher lecteur, je me place dans le second camp, d’abord parce que le fait que l’Etat veuille me faire payer mes dégustations de vin dans les caves me prive d’un réel plaisir, alors que je ne suis pas alcoolique et que je ne représente pas un danger pour mes concitoyens, et ensuite parce que j’estime qu’on a aussi le droit de boire une fois de temps en temps, et même souvent si on le souhaite. Les services de santé doivent tenir à disposition des aides pour les personnes qui souffrent, mais l’action publique doit s’arrêter là.

La question des jeunes est évidemment présente, mais, comme je l’avais déjà exprimé sur la pornographie, je pense que c’est dans la famille, dans l’éducation que se gèrent les problèmes d’addiction. Ce sont les enfants en crise et en souffrance qui tombent là-dedans, pas les autres. Et n’oublions pas que les ados se lancent souvent dans de grandes beuveries pour tester les limites mais qu’ils ne deviennent pas alcooliques pour autant ensuite.

Dans ce débat, l’Etat ne devrait intervenir que lorsque l’alcoolisme met en danger les autres citoyens. Il le fait dans le cas de l’ébriété sur voie publique ou dans le cas de l’alcoolémie au volant. Là, son intervention est légitime. Pour le reste, on aimerait que le gouvernement se consacre à d’autres choses qu’à ce type de problème, comme par exemple s’occuper de la crise économique ?

Pour les alcooliques, comme pour les drogués d’ailleurs, la prise en charge doit être sociale ou médicale, mais ne relève pas de la morale ou de la loi. Laissons les services sociaux s’occuper de ces personnes/

Voilà pour une fois un point d’accord avec le camarade Rubin, qui reprend les idées de Nicolas. Damned…