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mercredi 20 avril 2011

Yakuza utile?

J'ai un jour publié ce billet, qui a réveillé une fibre patriotique inattendue et surprenante chez mon ami Fabrice. Il m'avait alors expliqué que si les japonais avaient fait preuve d'un civisme exemplaire pendant les jours suivant la catastrophe de Sendai, c'était en partie dû à la présence active des yakuzas, qui faisaient office de maintien de l'ordre dans les régions affectées par le séisme/raz de marée.
Je ne vais pas refaire le débat ici, mais plutôt parler un peu des mafias japonaises.
En fait, les grands groupes de la mafia japonaises n'ont pas seulement contribué au maintien de l'ordre, ils ont secrètement apporté de l'aide matérielle et financière aux victimes de la catastrophe.
Des camions remplis de soupes instantanées, de couches pour bébés, de piles, de lampes torches, boissons (et c...) ont été envoyés dans les régions sinistrées, le plus anonymement possibles pour ne pas être refusés par les autorités.
Cette aide se compte en tonnes de matériel mais est difficilement estimable précisément.
Les yakuzas sont des criminels, mais des criminels utiles. Ils concentrent les crimes autour des leurs organisations et évitent que la criminalité ne soit hors de contrôle (comme chez nous...).
Ils font partie de la société japonaise.
Lorsque je vendais dans les rues de Tokyo, j'avais régulièrement affaire à eux étant donné que nous devions leur payer un loyer pour le bout de rue sur lequel je bossais. Ca a toujours été cordial et souvent drôle, ça blague, un yakuza...
J'ai un jour assisté à une scène surprenante et assez représentative.
Une bande de jeune emmerdait un couple à l'entrée d'une convenience store, en fin de soirée. Je venais d'arriver et ne comprenait rien à la langue, mais le ton n'était pas des plus doux et le couple n'avait pas l'air très rassuré. Un type d'une trentaine d'années passait par là et a commencé à hurler sur les jeunes en roulant des "r" et en faisant des gestes menaçants, ces derniers sont partis la queue entre les jambes. J'ai aimé. La police française a un jour répondu à un ami dont la femme venait de se faire agresser par la bande du Quick à Pantin qu'ils ne pouvaient rien faire, et bien j'aurais aimé un petit Yakuza à la place...
Une autre histoire vient de ma femme qui roulait avec son frère dans les rues de Tokyo. Devant eux, une voiture roule très lentement, il la double... Manque de pot, ce sont des jeunes yakuzas défoncés qui redoublent immédiatement la voiture de mon beau frère et lui ordonnent de s'arrêter. Il s'exécute et un jeune yakuza s'approche, passe la main par la fenêtre et l'attrape par le col de la chemise en l'insultant. Il n'avait pas vu ma femme qui se met à lui gueuler dessus (probablement proche de l'hystérie...). Le jeune mafieux s'arrête net, s'excuse et repart avec ses potes.
Ca ne veut rien dire, sauf que si les criminels ont des règles de bonne conduite, c'est qu'ils sont des interlocuteurs crédibles et potentiellement utiles.
Impossible de reproduire ça chez nous, c'est certain, mais cela permet de relativiser un peu. La main de fer est moins efficace que la compréhension et la collaboration, même secrète.

vendredi 15 avril 2011

Humilité japonaise.

Quand je suis parti travailler ce matin, France Inter m'a parlé du Japon pendant que je conduisais.
L'empereur Akihito et sa femme se sont rendus dans un centre d'hébergement à Asahi pour apporter leur soutien aux gens et s'excuser pour la catastrophe nucléaire les ayant forcé à quitter leurs foyers.
L'empereur, même s'il ne tient plus de rôle actif dans la politique du pays, tient un rôle symbolique très important. Ses apparitions sont très rares, et moi même je trouve assez émouvant de le voir apparaître en public, qui plus est pour s'excuser auprès de la population pour des faits dont il n'est absolument pas responsable.
Depuis les catastrophes du mois écoulé, nous avons vu Naoto Kan, le premier ministre, les responsables de Tepco, dont le PDG, Masataka Shimizu venir s'excuser pour les erreurs commises.
TEPCO a par ailleurs déjà commencé à indemniser les victimes des accidents à la centrale de Fukushima.
8 300 euros par ménage forcé de quitter son domicile ou de vivre calfeutré à cause des émissions radioactives.
Les dirigeants japonais ont fait des erreurs, c'est certain, mais ils ont cette capacité unique d'accepter leur erreurs et de tout faire pour les réparer.
Les habitants de la Faute-sur-mer peinent à être indemnisés et ont été traités comme de la merde par les autorités et compagnies d'assurance, les habitants de la Nouvelle Orléans ont été abandonnés à leur sort, jusqu'à aujourd'hui.
L'égo des dirigeants occidentaux marche sur les droits des citoyens.
Je trouve qu'ils devraient s'inspirer de l'humilité des japonais.
Le peuple s'est comporté dignement, pas de pillages, il s'est tourné vers l'avenir et a entamé la reconstruction.
Les divers dirigeants n'ont pas essayé de se cacher mais assument leurs fautes.
J'aimerais que ce type de comportement puisse s'observer par chez nous de temps à autre.

lundi 11 avril 2011

Fukushima cache autre chose.

C'est assez rare pour être souligné, mais je viens de lire un excellent article sur le site du Monde, à tel point excellent qu'il entre dans mon panthéon des articles les plus intéressant que j'aie eu le bonheur de trouver sur le net.
Donc venons en au contenu.
C'est une analyse de l'impact considérable de la catastrophe de Fukushima sur l'opinion publique occidentale. Impact en totale inéquation avec les dégâts observés jusqu'à présent, et même avec ceux envisagés sur le long terme.
L'auteur pointe du doigt un élément central de la peur qu'engendre la catastrophe nucléaire.
Ce point n'est pas le nombre de morts, ou les ravages écologiques d'une telle catastrophe, car les ravages du nucléaire sont infimes comparés aux autres sources d'énergie comme le charbon ou la houille, dont les mines détruisent quotidiennement vies humaines et environnement sans que beaucoup ne s'émeuvent...
D'après l'auteur, le nucléaire est la matérialisation d'un contrat tacite passé entre la société et les élites techno-scientifiques promettant une domination de la nature par l'homme lui permettant la vision d'un monde moderne technologique, développé et sécurisé.
La société se repose sur la science pour la sortir des problèmes d'énergie, d'écologie, mais la confiance s'éffrite, et Fukushima est le point d'orgue de l'effritement de cette confiance.
Nous assistons à la perte de contrôle d'un élément créé par l'homme pour l'homme.
Le bébé nucléaire fait aujourd'hui ce qu'il veut à Fukushima.
Naturellement on peut douter de ce qu'il pourrait advenir du bébé OGM par exemple...
Je ne suis absolument pas en train de prôner une sortie du nucléaire ou en train de taper sur les OGM, ce n'est pas le propos ici, mais je suis satisfait d'avoir enfin trouvé un journaliste capable de voir que le réel drame japonais (Tsunami=25000morts) a été occulté par une peur enfouie au fond de chacun et qui risque de remettre en cause l'évolution de nos sociétés. Le monde est habité par des êtres humains profondément égocentriques qui ont
complètement oublié le sens du mot empathie.

lundi 21 mars 2011

Le blog Tsunami, des images pour le Japon.

Superbe blog tout en dessin illustrant la catastrophe au Japon.
Très beau, très émouvant.
Le nom du blog est Tsunami.

Japan nuclear crisis will be overcome!

Une petite traduction de ce que j'ai lu sur BBC News, venant de l'IAEA.
Le Japon surmontera sans aucun doute cette crise.
L'électricité a été restaurée sur 3 des 6 réacteurs et on espère pouvoir tester les pompes rapidement.
En dépit de la fumée émanant du réacteur numéro 2, les taux de radioactivité n'ont pas grimpé.
Le système de refroidissement a été remis en marche sur les réacteur 5 et 6 et ceux-ci ne présentent plus de problème urgent.
Les réacteur 1 et 2 ont partiellement fusionné mais les cloches restent étanches.
On va enfin pouvoir se concentrer sur les vrais problèmes.

vendredi 18 mars 2011

Fuyez!

De nombreuses ambassades au Japon demandent à leurs ressortissants de quitter le Japon.
Et nombreux sont ceux qui quittent le pays.
En un sens, ce réflexe est compréhensible, les pays voulant à tout prix protéger les vies de leurs ressortissants.
Mais le message envoyé au étrangers et aux japonais est quand même très négatif.
Quand le gouvernement japonais évacue sur un rayon de 20km autour de Fukushima, les Etats-Unis interdisent l'accès à leurs soldats dans un rayon de 80km.
Quand les mesures de radioactivité sur Tokyo faites par les scientifiques japonais révèlent un taux dans la normale et que le gouvernement rejette l'éventualité d'une irradiation de la région, les ambassades de nombreux pays appellent leurs ressortissants à quitter l'est du pays.
C'est tout de même une drôle d'entente entre des pays amis...
Si je vivais encore là-bas et que bien entendu je ne pouvais pas partir en laissant ma femme sur place, j'aurais gentiment l'impression d'être abandonné par mon pays.
Ce ne serait vraiment pas bon pour mon sentiment d'appartenance nationale...
Si j'étais japonais, j'aurais l'impression que les gens qui vivaient dans mon pays m'abandonnent maintenant que ça va mal.
Je ne sais vraiment pas quoi penser, je sais juste que je suis dérangé par tout ça, mais je ne suis certainement pas neutre.

jeudi 17 mars 2011

Le vrai désastre au Japon n'est pas à Fukushima, il est plus au nord!!!

Extrait de BBC news

1512:
Professor Gerry Thomas, the director of the Chernobyl tissue bank from Imperial College London, says too much emphasis is being put on the nuclear issue. "I think we're getting an accurate picture as far as the radiological alarm is concerned. What concerns me most is that we're actually focusing on the wrong disaster. The real disaster is the tsunami and the number of people who've lost their lives that way. We're focusing on a disaster that isn't a disaster."


Voila le vrai désastre, lisez bien, lisez bien, c'est en français.



Le Japon pleure, les Libyens pleurent et l'Europe se masturbe.

Les récents évènements tragiques au Japon et en Libye ont confirmé ce que je pense, ce que beaucoup pensent de la politique.
La Libye...
Ben on les laisse crever.
Même si j'ai entendu ce matin que le conseil de sécurité de l'ONU allait voter une résolution concernant la mise en place d'une zone de non-vol dans le pays, il est un peu tard et surtout, la Chine et la Russie ont le droit de véto.
Autre chose typiquement française.
Sarkozy a, pour la première fois depuis très très longtemps, fait quelque chose de positif, il a remué l'Europe et mis en avant une proposition d'intervention militaire aérienne en Libye. Et tout le monde lui tombe dessus à bras raccourcis en le qualifiant de "va-t-en guerre", de populiste, d'opportuniste.
J'avoue avoir du mal à suivre...
Il dit ce que nous voulons entendre et ça ne va pas.
L'intelligence, c'est de savoir reconnaitre quand son adversaire à raison, et l'opposition dans son ensemble n'en fait pas preuve, mais en même temps, ça fait déjà un bail qu'ils sont en dessous de tout, à gauche.

Je passe au Japon et là, mon désarroi est à la hauteur de l'attitude des politiques français (pas que français, mais plus facile de parler de la France).
On ne parle que de NOUS.
Un pays ami vit la plus grande catastrophe de son histoire depuis que les américains ont fait quelques tests dans l'ouest du pays en 1945, et la seule chose qui préoccupe citoyens et politiques, c'est la question nucléaire française!
Et là, on entre dans un monde de fantasmes mêlés à du populisme dont même Sarkozy serait fier.
Les verts se jettent sur l'opportunité comme la faim sur le monde pour reprendre leur bataille contre le nucléaire et Areva en profite pour vanter la sécurité à la française en opposition à la nullité des japonais.
Outre l'indécence de part et d'autre à profiter d'une catastrophe humanitaire terrible pour placer ses pions, pourrait-on ouvrir les yeux qu lieu de nager en plein délire?
Je ne suis pas un pro-nucléaire, je m'en fous royalement, tant que mon compteur EDF fonctionne, mais je ne peux occulter un fait absolument essentiel.
La France est la 3ème puissance nucléaire mondiale, nous vendons du nucléaire, nous vivons du nucléaire, c'est notre truc, le nucléaire.
Alors pour ou contre, c'est joli, le seul problème c'est qu'on n'abandonne pas le fleuron de notre industrie comme on change de chemise, c'est éconmiquement impossible.

Alors au lieu de se tripoter le nombril et de fantasmer des catastrophes à domicile, le politique et citoyen français ferait bien de prendre exemple sur un peuple qui est en train de vivre un drame hors du commun et qui agit avec une dignité dont je ne nous pense pas capables un seul instant.
Au lieu de se lamenter sur notre sort et de nous enfoncer dans nos peurs, on pourrait montrer un peu d'empathie, de compassion et non pas juste utiliser le malheur des autres.

Je suis profondément choqué et dégouté par l'attitude des peuples européens, même si au fond, je ne suis pas surpris.
Nous vivons dans un monde profondément égoïste, et individualiste et malheureusement, j'en perçois la preuve un peu plus chaque jour.

mercredi 16 mars 2011

Aider le Japon - Croix Rouge

Merci à l'Hérétique de m'avoir rappelé comment aider le Japon, alors je transmets.
A ceux qui peuvent et veulent aider, un lien pour faire un donation la Croix rouge Japonaise:


Merci.

lundi 14 mars 2011

Infos sur le problème nucléaire au Japon

Pour celui que ça intéresse, en anglais, un questions / réponses très intéressant concernant la situation nucléaire au Japon.
A voir sur BBC News - Q&A

dimanche 13 mars 2011

Le Japon pleure, les médias rient.

Depuis 3 jours, je suis abasourdi, choqué et triste.
Ceux qui lisent le blog comprendront pourquoi la catastrophe qui frappe le Japon me touche autant.
Je passe des heures entre les fils d'actualité sur internet et les chaines de télévision info de la TNT en espérant de tout coeur que ça n'empire pas.
Je voudrais pousser un coup de gueule, car pour la plupart d'entre cela peut être rigolo, et assouvir le besoin voyeuriste que vous avez en vous, mais pour moi les images du tsunami et du tremblement de terre, sont douloureuses, le nombre de morts me retourne le ventre, les images de japonais en détresse me donne les larmes aux yeux.
Alors entendre ces chiens baveux de ces pourritures de télés pour pauvres parler de cette catastrophe comme Christian Jeanpierre parle de Cristiano Ronaldo, ça me met en colère et je me demande dans quelle société on vit.
Je sens dans leur voix que ces pseudo journalistes veulent que les centrales nucléaires pètent, il veulent des morts.
Je ne vais pas reprendre des exemples pour prouver mes propos, mais je serais étonné que l'on me contredise la dessus. Ce n'est d'ailleurs probablement pas un phénomène français, ni un phénomène nouveau, mais c'est une habitude lamentable.
Et pour ceux qui souffrent d'une manière ou d'une autre d''une catastrophe pareille, ça ajoute encore à la douleur que d'entendre les pantins devant leur micro se gargariser de la dévastation d'une région entière d'un pays. Des gens sont morts.
Je ne parlerai pas ici d la récupération politique de Corinne Lepage en réaction aux propos d'Eric Besson, c'est ridicule et malsain, mais je n'attends rien d'autre des politiques française.
Extrait d'un forum: "...je comprends pas bfm qui préfère faire parler corinne lepage plutot que les experts du nucléaire en conf de presse..."

Pour celui qui s'intéresse réellement à la situation nucléaire au japon:

lundi 27 décembre 2010

Le Japon, c'est en Chine?

Pour un lendemain de Noël teinté de gueule de bois, rien de tel qu'une journée à piccoler dans son canapé à écouter de la musique et jouer à la console.
Au cours de cette journée au combien productive, mon épouse et moi sommes passés par une phase karaoké made in Japan, et j'ai eu le privilège de découvrir certains tubes des années 80' assez sympathiques, dont celui en lien sur ce billet.
Je mettrai le lien lorsque ma chère épouse acceptera de me le donner... A suivre donc...
Ce morceau se moque de la manière dont les étrangers voient le Japon, et de tous les stéréotypes qui vont avec.
En lecteurs intelligents et cultivés que vous êtes, vous pensez certainement ne pas faire partie de cette population confondant Japon et Chine. Vous êtes probablement aussi au courant qu'au Japon il arrive que les gens mangent autre chose que du Sushi.
Et bien si c'est le cas, vous êtes presque des cas spéciaux.
Car je vous jure que plus de 90% des personnes qui apprennent que ma femme est japonaise demandent à ce qu'elle leur fasse un jour des sushis.
Mon kiné m'a dit qu'elle avait aimé (et donc visité) le Japon, mais qu'elle n'avait pas trop apprécié la nourriture car elle n'est pas fan de poisson crû.
Pourtant je vous garantis qu'il leur arrive de manger autre chose...
Sinon vous avez les plus rares mais délicieuses personnes qui disent plus ou moins sérieusement qu'il faut faire gaffe avec une japonaise tout en faisant un geste à la Bruce Lee. J'adore.
Bon, ensuite viennent les incultes, ceux qui utilisent le terme chinois pour tout ce qui est bridé. Les étrangers font souvent ça.
Les plus polis parmi les incultes qui remplacent le terme chinois par asiatique.
Vous ne connaissiez peut-être pas la culture asiatique, la nourriture asiatique, les femmes asiatiques et je crois même avoir entendu un jour parler de religion asiatique.
C'est un peu comme si nous étions tous apparentés à des allemands. Toute l'Europe allemande (on n'en était pas loin mais bon). Un japonais dirait à un français devant une phrase en allemand qu'il doit comprendre vu que c'est de l'allemand.
Ou que le knödel et la soupe à l'oignon, y'en a dans le resto allemand en bas de la rue vers Shinjuku.
Et puis on nous appellerait des boches ou des chleus, tant qu'à faire, ma femme ayant souvent été une chinetoque en région parisienne.
Enfin je ne reviens pas sur le racisme anti-chinois, sinon on n'en finit plus...
Enfin voilà, ce qui me fait vraiment sourire et pleurer en même temps, c'est que des personnes relativement éduquées ou en tout cas pas apparentés au beaufisme de base, me sortent régulièrement ce genre de conneries sans nom où tout se mélange.
J'espère ne pas faire les mêmes amalgames avec les africains, les sud-américains et les arabes/perses/kurdes et c...
Je m'efforce en tout cas.

lundi 22 mars 2010

Mystérieuse ère Edo...


Goux m'a étonnamment lié dans une chaîne qu'il a lui-même lancée, je peux donc remonter le temps, il veut que je reste à Paris, mais j'ai décidé que ma machine me permettait d'aller où je voulais.
Bon cette histoire m'a fait gamberger un poil, et franchement, après avoir pensé me remplir de drogues et de musique à Woodstock, l'Hérétique m'a fait prendre conscience de la chance de posséder une telle machine et j'ai donc élargi mes options à l'histoire un peu plus ancienne.
J'en suis venu à penser à la période Edo au Japon, s'étalant de 1603 à 1867.
Mes rapides lectures, en essayant d'aller un peu plus loin que Wikipedia, en plus des précieuses informations venant de ma femme m'ont rendu un peu moins ignorant en la matière, un petit peu...
En deux mots, Edo fut une longue période de stabilité, de rigidité sociale, mais également de prospérité culturelle et intellectuelle. Et tout ça sous fond de Sakoku, l'interdiction formelle à tout étranger de poser pied sur le sol japonais, bien souvent sous peine de mort.
Ceux qui veulent en savoir plus connaissent google, je ne vais pas m'amuser à copier/coller des pages d'histoire.
Je trouve que cette époque a quelque chose de vraiment unique, un pays qui ferme ses frontières unilatéralement pour ne piocher que les quelques informations voulues.
Il en découle un retard militaire et probablement scientifique, mais si la Paix est à ce prix, je comprends tout à fait que Tokugagwa Ieyasu et sa descendance aient fait ce choix.
Pour ce qui est de la chaîne, quel bonheur que de me balader dans les rues de Tokyo (Edo), pendant une période de développement de la recherche de plaisir incarnée par l'essor des arts, des Kabukis, de la littérature, de la philosophie, des Geishas et c...
Voir se balader des samurais, observer une société si mystérieuse et différente de la nôtre, formidable!
Sinon, j'ai l'impression que cette période a façonné l'identité japonaise telle qu'on la connait aujourd'hui, en bien comme en mal.
Le fait qu'un pays décide de se fermer au monde et que cela amène la Paix, une plus importante activité culturelle et artistique me donne à réfléchir. C'est aux antipodes de nos convictions modernes.
L'ironie, c'est que les vautours occidentaux, pressant, pour finalement menacer le Japon afin de le sortir de son cocon, ont dû le regretter le siècle suivant...
Une longue époque de Paix suivie d'une période belliqueuse et expansionniste jusqu'à la fin que l'on connait.
Cela veut-il dire que cela est une voie à suivre aujourd'hui, non, absolument pas, les temps sont tout autres, ce n'est pas comparable, mais à l'époque ça a donné quelque chose.
Sacrifier en partie la modernisation pour solidifier les fondations de la société et favoriser l'esprit.
Je schématise beaucoup, perçois les choses de cette manière et suis tout ouvert à une analyse historique plus pointue.

jeudi 18 mars 2010

Okuribito

Je ne suis pas très habile pour parler cinéma mais j'ai vu un joli film hier. Au moins ceux qui aiment le japon l'apprécieront ou l'auront peut-être déjà apprécié.
C'est un de ces films lents, ou il ne se passe pas grand chose, mais qui vous procure un agréable sentiment de bien être qui va crescendo.
Okuribito, traduit bizarrement "Departures" en anglais mais que je traduirais plutôt par "Celui qui prépare au départ" parle d'un curieux métier dont je ne connaissais pas vraiment l'existence, embaumeur. Mais embaumeur à la japonaise, méticuleux, précis, respectueux. Un rituel assez incroyable, pour préparer à la crémation, une dernière marque de respect pour le défunt.
J'aime cette partie du Japon, cette perfection dans le mouvements, cette attention prêtée à des gestes que l'ont bâcle peut-être partout ailleurs.
Comme je l'ai dit au début, je ne suis pas un bon critique de cinéma, mais je vous conseille cet agréable moment de cinéma.

mercredi 23 décembre 2009

Les petits plaisirs solitaires du voyage...

Je ne peux plus bloguer du boulot, en fait je ne suis plus censé surfer du boulot, nous sommes à présent monitorés, qu'on nous a dit... Le nouveau chef veut marquer son territoire, libre à lui.
Hier matin, las d'écouter la radio, j'ai remis mes quelques chansons de Nagabuchi, histoire de me donner un petit sentiment de nostalgie japonaise de voyage et ça a marché.
Je m'amuse toujours de ces souvenirs qui reviennent en tête quand on appuie sur le bouton nostalgie. Des souvenirs souvent inattendus, pas vraiment les plus marquants, parfois même des souvenirs complètement anodins, qui ont une saveur incroyable quand on est dans sa bagnole en train de rouler dans la neige vers une journée de boulot habituelle.
Hier, j'ai pensé à mon trajet en car de Tokyo à Kyoto, la recherche du point de départ du car, l'attente, la cigarette solitaire, adossé à un gratte ciel, observant les autres voyageurs.
En fait j'ai repensé à l'aller et au retour, j'ai senti à nouveau le spleen du retour à Tokyo, la petite tristesse de voir ma petite escapade solitaire d'homme marié se terminer, de voir se rapprocher à grands pas la date du retour au pays.
Je sais pendant mes voyages que chaque moment doit être apprécié et je tente de vraiment profiter de tout, car tout a une saveur particulière lorsqu'on est de retour à vie normale.
Ne pas s'ennuyer, ne pas vouloir plus, non, l'ennui peut être bon, ne rien faire, observer, attendre, tout cela est enrichissant lorsqu'on voyage.
Mes voyages m'ont appris à laisser passer le temps, à s'amuser de l'inaction. En France, je suis impatient, nerveux, je dois absolument faire quelque chose, je n'arrive même pas à faire la sieste; en voyage, je peux être assis en face d'un beau paysage ou en plein milieu d'un ville à écouter un chanteur de rue tout en regardant passer les gens.
C'est là que je me suis le plus approché du bonheur, et malheureusement, dans ma vie quotidienne de travailleur, je suis incapable de retrouver ces sensations...
Internet, télévision, téléphone, journal, radio, conversations, je suis toujours occupé à quelque chose.
Alors dans ces moments de nostalgie voyageuse j'essaie de retrouver ces sensations de jouissance si simple afin de ne pas les oublier, à défaut d'être capable de les reproduire...

mardi 17 novembre 2009

Kawaii!!

C’est peut-être la fin de cette saga japonaise à laquelle je joue depuis quelques semaines, et j’ai gardé le meilleur pour la fin, les femmes.

Lors de mon dernier voyage, j’ai redécouvert que Tokyo et Kyoto (pas vraiment été ailleurs...) regorgeaient de femmes splendides, bien évidemment ai-je pensé partager ce plaisir des yeux avec mes amis masculins restés en France. Prendre des femmes en photo dans la rue pouvant être assez mal perçu, je pensais naïvement que ma seule parole suffirait et que nous pourrions discuter de la beauté, de l’allure, des fringues de ces femmes mais c’était sans compter sur des réactions vraiment inattendues…

Je suis quelqu’un de quelque peu impulsif et parfois extrême et bien entendu, je suis revenu avec l’idée qu’elles étaient les plus belles. Un ami m’a répondu préférer les grandes (je soupçonne une petite dose d’humour dans cette réponse) et le second m’a fait remarqué que mon jugement était altéré du fait que j’aimais les asiatiques, ce n’est pas faux, mais je ne suis absolument pas exclusif en beauté féminine.

J’ai donc abandonné le sujet, bien malgré moi, et je le reprends ici; l’avantage du blog c’est que l’on ne vous coupe pas l’herbe sous le pied avec des arguments imbattables.

Bien entendu je ne me permettrais pas d’établir une hiérarchie de la beauté féminine par pays, c’est absurde, et je comprends tout à fait que certains hommes ne soient pas attirés par la beauté asiatique.

En fait il faut garder en mémoire que la société japonaise est une société plus machiste que la nôtre, dans son propre style; les femmes bossent, picolent, sortent, divorcent (moins) mais le rapport homme femme est plus traditionnel que chez nous.

J’espère ne pas m’attirer les foudres des féministes, mais je suppose que ça risque d’être le cas…

Pour ce que j’en ai vu et compris la société japonaise requiert de la femme qu’elle soit belle.

Nous avons tendance à penser que les femmes asiatiques sont naturellement minces, dites le à ma femme, et vous prendrez de volée, que c’est plutôt qu’elles font autrement plus attention que tout ce qu’elle a pu voir des femmes européennes depuis son arrivée en France.

Le résultat de cet équilibre « machiste », c’est que ces femmes dépensent un fric fou en salon de beauté, fringues, coiffure, et que le résultat est visible, et je vous assure qu’il est vraiment bien visible…

Ajoutez à cela une mode vestimentaire très extrême, entendez par là des coupes de cheveux excentriques (ridicules), des combinaisons de couleurs et de formes étonnantes pour les hommes, une conscience de la mode qui me dépasse, moi qui ne me coiffe jamais…

Pour les femmes, c’est le vêtement sexy, tellement sexy qu’il serait indécent de se promener comme ça par chez nous, mais là bas, c’est normal.

Elles font tout pour se mettre physiquement en valeur, au niveau de la démarche, des attitudes, de la voix, de l’apparence tout est fait pour plaire à l’homme japonais.

Et marcher au milieu de cette foule de femmes extraordinairement bien mises en valeur est un plaisir n’importe quel homme (hétérosexuel du moins) saura apprécier.

Je reviens vers ma lectrice féministe qui est atterrée devant un tel déni des qualités intérieures de la gente féminine…

Les japonais et moi avons des goûts différents à plusieurs niveaux, je ne suis pas particulièrement fan des femmes enfants, et je préfère une allure déterminée et élégante qu’une allure « kawai », mignonne, timide, fragile.

J’ai des amies japonaises, et je sais que derrière la façade « pour plaire » se cache souvent un caractère n’ayant rien à envier à nos chefs de maison européennes.

Les femmes sont les maîtres absolues du compte en banque et des finances du foyer, l’homme a droit à de l’argent de poche et bien souvent il tente de cacher un peu de fric pour ses dépenses secrètes.

Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, la mère au foyer devenant une mère travailleuse, l’homme participe de plus en plus à l’éducation des enfants.

Cette image de société traditionnelle machiste cache en fait un foyer où les choses ne se passent pas vraiment comme on veut bien le croire, un peu à l’image des sociétés machistes matrimoniales où il ne faut pas faire le con avec la mama… Sauf que leur mama, elle est de plus en plus carriériste.

Je sais qu'une jolie japonaise aurait été plus apprécié qu'un ridicule host...

Oishii cuisine

J'ai parfois l'impression d'être quelque peu obsédé par mon dernier voyage, et mes billets ressemblent de plus en plus à des réflexions plus qu'à des billets politiques, et franchement c'est très bien comme ça, même si c'est plus risqué. Plus le billet est personnel, plus je suis sensible aux retours, et les impressions de voyages c'est personnel.

Dans mon dernier billet, je parlais pêle-mêle de la cuisine et des femmes japonaises, je ne vais pas encore m'attaquer à la montagne féminine, il va me falloir un peu plus de temps pour réellement pouvoir déterminer ce que je vais dire et comment.


J'ai eu du mal à m'habituer à la cuisine japonaise, mais fort heureusement je n'ai pas eu le choix, j'y ai vécu, je n’allais pas passer mon temps à éviter l'inévitable. Mais le crû, les algues, ça ne m'attirait vraiment pas, en fait jusqu'à aujourd'hui je ne suis pas vraiment fan de ce qui a goût d'iode.Vous avez deviné, je reste dans la cuisine et vais tenter de partager au mieux ma découverte d'une façon de manger totalement différente de celle de mon pays. J'avais déjà commencé l'année dernière avec du
beurre dans les épinards, je vais tâcher d'être un peu plus épicurien dans ma démarche aujourd'hui.

Mais même après avoir passé le cap de la peur de l'inconnu culinaire, j'ai mis beaucoup de temps à réellement apprécier cette cuisine, je la trouvais fade, pas assez grasse, alors je bouffais du curry, des Gyudons (bol de riz avec des lamelles de viande de bœuf) et autres plats simples. Je mangeais bien sûr toutes les autres choses que me faisait découvrir ma compagne, et petit à petit j'ai véritablement commencé à apprécier.

J'ai découvert une cuisine douce, très fine; ce qui me paraissait fade au début est devenu goûtu, j'ai appris à apprécier les textures, les couleurs, manger est devenu une expérience plus complexe et intéressante qu'elle ne l'a jamais été. Que ce soit un tendre Toro (thon gras) ou une table couverte de multiples salades, les pickles ou un ragout, chaque bouchée est devenue un mélange de sensations pour un plaisir accru.

J'ai en quelque sorte redécouvert le plaisir de la bouche, ce qui ne m'empêche pas de savourer avec un bonheur inégalé une bonne côte de bœuf, pas de souci de fidélité en gastronomie.

Un ami a un jour comparé la côte de bœuf à un bol de ramen.

Je trouve la comparaison magnifique, car les deux font partie de ce que j'aime le plus.

Vous connaissez certainement les plaisirs de la côte de bœuf saignante et tendre, peut-être moins ceux du ramen.

Le ramen au sel, au porc (tonkatsu), au soja, au miso, selon les régions, et plus ou moins gras, épais, fin, frais selon les restos. Aucun vrai ramen ne ressemble à un autre, et goûter la soupe du bout des lèvres avant de s’attaquer aux pâtes fines, épaisses, plus ou moins cuites, est un vrai délice pour les aficionados.

Et des aficionados, il y a en a au Japon, les classements des meilleurs ramen, meilleurs sushis, meilleurs restos de toutes sortes, des queues interminables pour une dizaine de minutes de dégustation, vous pouvez allumer n’importe quelle chaine de télévision, vous aurez de grandes chances de tomber sur une émission de dégustation de plats en tout genre, après les traditionnels Oishiiiii, la bouche pleine. Le plaisir culinaire est pour ce que j’en ai vu, au centre des plaisirs, les gens parlent de nourriture, vont très souvent au resto, et sont très exigeants. La seule source de plaisir ayant un impact comparable est probablement le sexe.

Je suis obligé de terminer par une phrase bateau qui commence par : « Les goûts et les couleurs… » pour éviter que l’on me qualifie d’intégriste japonophile. Mais mon plaisir devant une table couverte de leurs petits plats raffinés est pour moi le summum du plaisir de la bouche.

J’espère que certains d’entre vous auront la chance de le découvrir.

lundi 16 novembre 2009

La solitude du retour

Le retour de voyage est un moment assez spécial, on est partagé entre la tristesse de voir se terminer une période aventureuse et excitante et le plaisir de revoir les siens, des souvenirs pleins la tête.

Pour moi, un voyage est une immersion dans un univers différent, à la différence des vacances qui sont la visite d’une région ou d’un pays sans autre prétention que le tourisme.

Lorsque je rentre d’un voyage, ma perception des choses est toujours plus ou moins altérée, voir un pays étranger de près, commencer à le comprendre remet en cause certaines certitudes que j’avais avant de partir.

J’espère donc toujours pouvoir partager mon sentiment avec mes proches, raconter, donner mon opinion, comme je peux le faire sur ce blog.

Ce n’est naturellement pas essentiellement politique, il peut s’agir des femmes, de la cuisine, des relations humaines, etc…

Et même si le temps m’a appris à trier ceux qui peuvent écouter et s’intéresser de ceux qui en sont incapables, je suis quand même à chaque fois confronté à des réactions qui me désolent.

Mon dernier retour du Japon et les discussions que j’ai pu avoir avec certains amis à ce sujet ont généré des réactions très étonnantes.

Si je parle de façon dithyrambique des femmes, de la cuisine, du service au Japon ou que je décris positivement la situation économique du pays, je me heurte souvent à un mur.

Un mur construit avec du rien, car les personnes se cachant derrière ce mur sont ceux qui ne connaissent pas grand chose du Japon et ne s’y intéressent pas particulièrement.

J’ai l’impression qu’il est difficile à certains d’accepter que l’herbe puisse être plus verte ailleurs, que les femmes puissent être plus sexy ailleurs, que d’autres systèmes économiques puissent également fonctionner, qu’un vendeur ultra poli ne soit pas forcément la victime d’une hiérarchie tyrannique, que nous ne soyons pas les rois absolus de la cuisine, avec nos voisins italiens.

Tout cela reste très subjectif, mais à la question :

« La nourriture était comment ? »

Je réponds que pour moi la nourriture japonaise est au dessus de toutes les autres en voulant bien sûr argumenter, car il y a des raisons à une telle affirmation.

Mais plusieurs fois, je me suis heurté à un :

« Non, c’est pas possible, la cuisine française est la meilleure…»

Pareil pour les femmes, quand je confie à certains amis que les femmes japonaises se mettent physiquement en valeur comme je ne vois pas les européennes le faire, je me heurte à une réponse merdique:

« Ouais mais toi, t’aimes les asiatiques ! »

Et des exemples comme ça j’en ai un paquet…

Je prends cela comme un manque total de considération pour mon intelligence, mon sens de l’observation et du jugement et surtout une volonté de défendre les couleurs occidentales qui ferme la porte à une perspective nouvelle et donc par définition intéressante.

En fait, face à ce genre de réaction, je clos généralement le sujet (sauf quand je suis bourré et que je m’emballe…), et mon interlocuteur ne saura donc jamais ce qui m’a poussé à affirmer ces choses qu’il ne peut accepter. Et en fait il s’en fout.

Je trouve cela triste et souvent en en décalage avec l’intelligence des certaines de ces personnes, mais si la défense du patrimoine français ou même européen est plus important que l’écoute d’un avis nouveau, tant pis.

lundi 9 novembre 2009

Le libéralisme d'outre mer

Depuis que j'ai commencé à bloguer en allant, main dans la main avec Fabrice, me fritter avec les libéraux, je note que les forces en place n'ont pas vraiment varié. C'est un peu la Guerre des étoiles politique, d'un côté, la Force avec l'inamovible et sa cour, de l'autre, le Côté Obscur avec ses variantes plus ou moins réactionnaires.

Très souvent les opinions se sont heurtées à une vision différente de l'humanité, j'étais le premier à dire que la vision d'un monde libéral tel que l'imaginent certains n'était réalisable que selon le postulat que l'homme était capable de donner de lui-même, qu'il était en quelque sorte naturellement bon et qu'il était contre-productif d'imposer, car cela nuisait à l'équilibre naturel.

En gros.

Je dois dire que mon voyage (qui ne me quitte pas) m'a ouvert les yeux sur quelque chose.

Nous sommes en crise économique mondiale, là bas, comme ici; toutefois, au Japon, je note un taux de chômage de 5%, je note des prix incroyablement bas, on dirait les soldes perpétuelles. Quand en France, le chômage monte en flèche, les prix montent aussi, je me dis que les nippons ont mieux compris certains trucs que nous.

Le gouvernement français a mis en place certaines mesures pour favoriser la consommation, mais essentiellement dans l'immobilier neuf et l'industrie automobile, les prix des biens de consommation courante sont identiques à avant, les tomates, patates, lait et riz sont aussi chers qu'avant.

Quand le problème majeur est actuellement le pouvoir d'achat, je trouve désolant de voir une telle incohérence.

Comment se fait-il que les prix soient bas, que le nombre d'employés par client soit largement supérieur à celui de France, et cela 24h/24 et 7j/7, et tout cela avec des salaires équivalents voire supérieurs?

Pourquoi réussissent-ils à permettre aux ménages de continuer à consommer normalement quand chez nous, les petits salaires ne bouclent plus les fins de mois?

Il y a quelque chose qui m'échappe.

Mathieu appelle cela la relance par la consommation, et ça sonne vraiment comme une insulte dans sa bouche...

Je ne sais pas exactement quelles mesures ont été prises pour permettre cette baisse des prix, cette relance, mais il y a fort à parier qu'elles sont plutôt libérales, j'imagine un allègement des charges patronales par exemple.

En tout cas, ça marche.

J'en arrive au point que je souhaite soulever dans ce billet.

Des mesures libérales auraient-elles le même effet en France et au Japon?

La baisse de la TVA pour la restauration aurait-elle été un pareil fiasco au Japon?

J'ai l'impression que les réflexes ne sont pas les mêmes, j'ai la triste impression qu'en France, dès qu'on donne du mou, le Patron prend ce qu'il peut, et vice versa.

Il n'y a pas de culture libérale, consommatrice.

Je suis persuadé qu'un patron japonais a une vision totalement différente de la relation avec l'employé, du fonctionnement de la société, idem pour l'employé.

Des mesures impliquant que les deux parties jouent le jeu sont donc peut-être productives la bas, tandis que chez nous, elles provoqueront une défiance, un affrontement devenus habituels.

De là à dire qu'on est pourris, non, je dirais plutôt qu'on s'est enfermé dans un système restrictif où la méfiance est maitresse duquel on ne peut sortir d’un coup de baguette magique.

Je continue donc à penser que le libéralisme n'est pas fait pour notre pays, mais qu'il peut fonctionner très bien ailleurs.

Chaque pays a sa vérité, le problème c'est qu'on en a pas trouvé en France, on jongle entre un socialisme mourant et un sarkozysme complètement injuste et inégalitaire.

Peut-être est-ce le destin de la France, être constamment dans la merde pour toujours avoir la possibilité de gueuler.

dimanche 8 novembre 2009

Le bonheur

Depuis mon voyage nostalgie au Japon, je me suis naturellement et presque involontairement distancé du blog, l'enculage de mouches ou la chiure en farine politique ne m'amusent plus, je me demande bien ce que je vais bien pouvoir publier...
J'ai déjà dénoncé cette rigidité politique qui est à la base du blogage, je vais tenter d'aller un peu plus au fond de cette idée, et parler du bonheur.
En effet, les choix de société, de système économique et social sont intimement liés à l'idée que l'on se fait du bonheur.
Tel Fabrice, j'ai longtemps pensé que le bonheur était lié au temps libre, à un temps de travail réduit. Lorsque l'on me demandait pourquoi j'avais décidé de revenir vivre en France, au lieu de rester au Japon, ma réponse fusait presque machinalement:
"Je ne veux pas me marier à mon boulot"
Cette affirmation paraissait tellement logique, tellement vraie, qu'elle s'est peu à peu détachée de la réalité pour devenir une espèce de vérité ne pouvant pas est remise en question.
Après 5 ans de canapisation française, d'endormissement, j'ai finalement ressorti la tête de mon petit univers franco-français-suisse pour me rendre compte que la vérité n'avait pas qu'une couleur.
En observant famille et amis au Japon, j'ai réalisé que 60h de travail par semaine ne rimaient pas, ni avec dépression, ni avec malheur, mais étaient la normale pour eux, même un choix.
Lorsque mon beau-frère me dit qu'une conséquence grave de la crise était l'impossibilité de faire des heures supplémentaires pour se contenter des 40h "normales" et donc du salaire normal, je me suis dit que les priorités n'étaient pas les mêmes pour tous.
Certains affirment de manière unilatérale que le travail est l'ennemi du bonheur, d'autres que le confort, l'argent est indispensable au bonheur, quelques-uns semblent oublier que les deux sont liés.
Le Japonais est-il malheureux? Je ne peux pas laisser dire cela, je l'ai déjà dit moi-même, et je me suis trompé.
Il trouve son bonheur ailleurs, de la cérémonie du thé, on est passé à des petits plaisirs insoupçonnés par ici, le plaisir de la crotte, le plaisir du lavement, le plaisir de la consommation, ou plus généralement le plaisir du respect dans les relations humaines.
J'ai l'impression que les longues heures de travail ont généré une espèce d'extrême confort pour tout le reste. Si l'on doit bosser dur, le reste doit devenir agréable.
Chez nous, on bosse moins, mais tout le reste est labeur, faire les courses, se faire dévisager par une vendeuse ou une employée administrative, s'asseoir sur une lunette froide, faire un choix entre douche et bain, s'offrir un petit resto sans avoir à le budgéter des semaines à l'avance, s'acheter des clopes ou une boisson chaude ou un snack à 1h du mat' sans avoir à prendre sa voiture.
J'en connais qui pensent que tout cela n'est que superficiel, mais qui sont-ils pour juger de ce qui permet de se coucher avec le sourire ?
On a tendance à vouloir uniformiser le bonheur, tel Bush qui voulait exporter sa démocratie, certains veulent exporter leur vision du bonheur, sans penser une seconde que chaque culture, chaque peuple avait sa propre vérité en la matière.
Nous avons besoin d'un débat sur le bonheur en France, c'est la base de la démocratie, mais par pitié, gardons les résultats chez nous.
Le bonheur français, je serais incapable de le définir, j'ai le sentiment que la tendance est plutôt fabricienne, mais Sarkozy a été élu sur des promesses anti-fabriciennes. La seule chose qui survit à tout, c'est la complainte, le Français se plaint, à tort ou à raison, il se plaint et malheureusement je suis de plus en plus persuadé que le bonheur français réside dans la possibilité de se plaindre de l'absence de bonheur.