dimanche 9 novembre 2008

La charité, ou le système de la culpabilisation libéralisée.

Il y a des jours, cher lecteur, où j'envie les afficionados de ce blog qui vivent en province. En effet, cela te permet d'échapper au déferlement de publicités qui se répandent dans le métro parisien. En ce moment, tu peux découvrir, dans de nombreuses stations parisiennes, les affiches de la campagne 2008 du Secours Catholique. Je ne suis pas parvenu à trouver des images qui la reprennent sur internet, mais tu vas pouvoir trouver un erzats de la campagne sur ce site.

Régulièrement, tu verras sur les blogs libéraux un argumentaire très simple sur les impôts. Pour les libertariens, l'impôt est un vol permanent qu'effectuent les autorités sur les individus qui travaillent librement pour s'enrichir. L'impôt est nécessaire pour assurer les services vitaux de l'État (armée police, justice), mais il faut le limiter au maximum. Chaque citoyen devrait pouvoir choisir librement d'utiliser son argent pour assurer ses services vitaux. Or, il reste le soutien de la société aux pauvres et aux nécessiteux, qui ne peuvent plus recevoir leurs oboles à la sortie de l'église puisque plus personne ne va à l'église. Heureusement, cher lecteur angoissé, le libéral a la solution : la charité ! Ah, la charité, c'est génial. Tu peux librement choisir à qui tu donnes, pour les œuvres que tu préfères. Quand tu dis au libéral qu'une personne ne donnera jamais que peu de choses aux associations et aux fondations, il te répond que c'est à cause du poids monstrueux des impôts. Si on les réduisait, on pourrait mettre en place un véritable système libre de charité.

Or, cher lecteur, je ne sais pas pour toi, mais moi, donner aux associations, que je ne connais pas vraiment, sur qui je n'ai aucun contrôle et dont je ne connais pas les modes de fonctionnement, cela me gène. En plus, je suis un peu égoïste, et j'aime garder farouchement ma petite épargne. Je suis d'ailleurs persuadé que je suis loin d'être le seul. Les associations le savent bien : la campagne que mène en ce moment le Secours Catholique en est la preuve.

Comment se compose l'image ? Tu vois un enfant qui, comme Big Brother, pointe le doigt sur toi. Cet enfant est en train de te parler et te dis : "Je crois en toi." Le message est limpide : moi, pauvre enfant tout pauvre, je crois en ta générosité et je suis sûr que tu vas donner à l'association qui veut bien m'aider et m'empêcher de tomber dans la pauvreté. En clair, l'affiche est là aussi pour te donner mauvaise conscience et pour te culpabiliser. Grâce à cela, tu vas donner et te soulager de ta mauvaise conscience de classe moyenne ou de bourgeois.

Cet aspect est ce qui me gène le plus dans la charité. Tout le processus fonctionne par la culpabilisation des acteurs économiques. Certes, certains donneront naturellement aux associations, mais une toute petite minorité. Pour récolter des fonds, les associations font de la culpabilisation pour récolter plus de dons. Ainsi, alors que c'est la société qui est organisée ainsi et que c'est notre volonté individualiste qui suscite les inégalités, c'est à chaque individu d'assumer la culpabilité du système social et de s'en délester par le don.

Franchement, cher lecteur, je préfère les impôts et les cotisations sociales. Par ce système, les citoyens assument le fonctionnement réel de la société. Chacun est prélevé d'une part de ses revenus par choix de la société, pour permettre à la majorité pauvre de vivre un peu moins mal. Tout le monde contribue, malheureusement inégalement en France, mais il n'y a là aucun processus culpabilisant. Avec la charité, on joue sur l'inconscient et sur la culpabilité des acteurs économiques.

Cher lecteur, tu ne te sens pas déjà coupable de plein de choses ? Laisse les impôts et les cotisations te soulager de tout cela, mais intéresse-toi à la vie politique, et mène les actions nécessaires pour les faire évoluer. C'est cela, la vraie responsabilité !

8 commentaires:

  1. Bonjour Mathieu,

    Ta réflexion est légitime et saine.
    Les Associations malheureusement pour les honnêtes qui existent bel et bien, un majorité sont maffieuses et profite du bon cœur des gens, comme tu le dis si bien, constamment culpabilisé.

    J'ai tenté au cours de ma vie trois associations, je n'ai pas eu de chance, j'ai du mal tomber. Parce que je n'y ai perçu que la volonté de faire des rencontres, voir plus (si tu vois ce que je veux dire) De plus l'argent des contributions "nous" servaient à des libations et des réunions festives, faussement dites dans l'intérêt de la cause.
    Je dis "nous", parce qu'étant assez attractive, j'étais d'office dans la nomenclature choisie pour représenter les autres. Leur système m'a dégoutée, et je ne me suis pas laissée achetée...

    Ce qui ne veut pas dire que tous sont pareils, attention, je ne veux pas nuire, à celles qui sont honnêtes... Mais auxquelles faire confiance ?

    Moi, je n'ai en tête que les Restos du Cœur, la fondation Emmaüs, et le Secours Catholique.
    Pas mal d'association pour la recherche Médicales.... Pour le reste, je préfère rendre service aux gens démunis près de moi.
    Si chacun aidait les "exclus" qui sont devant leur regard, alors cela ferait une grande chaine. Quelquefois, il n'en faut pas beaucoup pour aider quelqu'un juste à se remettre sur les rails qui lui permettrait d'avoir un travail, un suivi social, ensuite, le reste suit...avec de la volonté personnelle.

    Car je dois te dire, que je ne suis pas pour une Société qui doit prendre tout le monde en charge, pour tout. Il y a les handicapés et les malades (rien à dire) Des situations où un parent seul etc... Pour d'autres choses, nous devons être citoyen et ne pas profiter toujours du système.

    Cordialement,

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  2. @ Anonyme : la question de la prise en charge collective est un vrai débat. Pour moi, à partir du moment où les inégalités sont un choix collectif qui serait bénéfique au système, la question de la prise en charge des pauvres se pose donc.

    Dans mon esprit, ce serait aux citoyens de se positionner par le vote pour des candidats proposant différentes voies, avec retour en arrière possible si nécessaire. C'est simplement la démocratie. J'admets que ce n'est pas facile, parce que cela demande à chacun de faire des compromis.

    En France, nous avons du mal avec ça, et c'est dommage...

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  3. Bonjour Mathieu,

    Je ne sais ce que tu mets dans le mot inégalité.
    A mon sens, (cela ne représente que mon avis), Égalité n'est pas vraiment un terme que je trouve heureux. J'aime que l'on puisse rêver. Si la vie nous mettait d'office tous égaux, alors, qui se démènerait pour essayer d'atteindre des objectifs qui paraissent trop "haut" ? Et cela en tous domaine.La personne doit rester une valeur, et pour cela la singularité de chacun est importante.
    Hélas, la situation sociale y participe. Même pour les rêveurs, les artistes, etc...et ceux qui n'aiment pas l'argent...

    L'idéal, pour moi serait que le plus pauvre des individus ait une vie digne. Ce qui implique un logement, des vêtements, de la nourriture, et une vie sociale et culturelle décents aussi.

    Pour le reste, qu'il y en ait de plus riche que moi, peu importe.

    Quand à certains revenus scandaleux tout de même, oui d'accord, certains artistes ou sportifs - ceux qui nous jouent les "bobo" sur les plateaux télé, et qui ne lâcheraient rien de leur part de gâteau. Exemple HADOPI !

    Pour l'Imposition sur les Grand Patrons et les Entrepreneurs, ce n'est pas une loi à la mesure du Pays qui peut changer quelque chose. Il y a des Paradis fiscaux dans d'autres contrées qui leurs ouvriraient les bras. Ce problème doit être débattu et déboucher sur un statut International.

    Enfin, tout ceci n'est que mon humble avis,

    Cordialement,

    MMlles

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  4. @ MMlles : je suis entièrement d'accord avec votre deuxième paragraphe. Par contre, si j'accepte tout à fait qu'il y ait des gens plus riches que moi, je ne vois pas pourquoi on tolère l'existence de super-riches. A quoi servent-ils ? Au nom de quoi le sont-ils ?

    Sur les solutions internationales, je suis d'accord. Les riches ont inventé l'internationale bien avant Marx...

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  5. je ne suis pas d accord ou plutot cela n est pas mon point d vu peut etre suis je une majauritee qui d apres vos mots ce sent coupable devant tant de soufrance ..qui c.. je pense que leurs affiches ne font que nous rapeles!! mais, malgres ces affiches tt cela et bien reel je pense que la politique a sa place et nous la notre et que chacun a un role a jouet pour faire evoluer les chose si pour vous c celui d aller voter moi il ne ce limite pas a sa
    c est aussi donner un sourire a un passant c aider un ami d ans le deficite tt cela parait certainement fleur bleu a vos yeux bien objectif mais pour moi c affiches ne font pas que nous culpabiliser ou nous reclamer notre argent elles nous rappelle aussi que nous sommes humains et nous rapelles des faiblesse notre imcapacitee de gerrer notre vie qui ne nous appartient pas mais aussi de celle des autre je pense que nous devrions et la est mon poin de vue rester tt petit devant des cause qui certes ne sont pas parfaites mais respectueuse de leur bonnes intentions enssuite chacun a son choix moi je fait celui de l humilitee et du respect en attendant d etre vraiment utile un jour..

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  6. @ Anonyme : vous pouvez faire tout ce que vous dites sans donner votre argent à ces associations.

    D'autre part, l'enfer est pavée de bonnes intentions...

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  7. Hé bien, on peut s'entendre.

    Vous versez vos cotatisations à une association qui s'appelle EtatNouNou pour laquelle vous votez régulièrement. Bon d'accord ce n'est pas obligatoire pour les autres, ce qui vous privera d'une large partie du plaisir de payer (la totalité ?) mais vous pourrez tout de même voter avec des gens qui pensent comme vous, c'est déjà pas mal.


    Et vous laissez tranquille, sans violence, ceux qui préfèrent disposer de leurs richesses pour les donner directement.

    Sinon la "société" ne choisit rien. Il n'y a que les individus qui pensent, agissent, aiment...

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  8. @ LPD : donner ses richesses directement et librement ? Vous vivez dans quel monde ?

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