jeudi 30 octobre 2008

Toujours avoir quelque chose à dire

Et bien voilà, nous y sommes, lâchement abandonnés par un leader charismatique nous nous retrouvons à deux pour faire vivre le blog pendant les prochains jours, à deux mais sans l'ombre du début d'une ébauche d'inspiration pour écrire un billet intéressant : marre de parler politique française ou étrangère, de trop bonne humeur pour déclencher une énième rixe avec les bloggeurs libéraux, trop fatigué pour me creuser la tête pour y trouver une idée originale et pas encore vu le dernier James Bond pour dire à quel point j'aime bien Daniel Craig dans ce rôle...

Alors je vais faire dans le bucolique léger, et vous faire partager la chanson qui, inévitablement, accompagne ma douche le vendredi matin :






je préfère la version acoustique mais le clip est beaucoup moins marrant.

Voilà, un billet qui ne sert à rien, mais j'aurai la joie sadique de savoir que voter journée sera hantée par ce morceau qui tournera sans cesse entre vos oreilles !!! ah ah ah ah (imitation de rire sardonique)

mardi 28 octobre 2008

Barack Obama fait campagne en utilisant les artistes : quelles conclusions en tirer ?

Je voudrai, cher lecteur, te faire partager aujourd'hui quelques considérations sur la campagne que mène actuellement Barack Obama aux États-Unis. Grâce à une de mes collègues d'anglais, j'ai découvert le clip que tu peux voir ci-dessous. Il a été inspirée par un discours prononcé par le candidat durant la campagne des primaires démocrates le 8 janvier 2008. Il est réalisé par Will.i.am, le chanteur des Black Eyed Peas, un groupe qui a un certain succès dans la jeunesse américaine, mais aussi, j'ai pu m'en rendre compte au lycée, chez les jeunes Français. Le groupe s'est résolument positionné pour Barack Obama, et réunit ici toute une brochette de stars américaines qui s'engagent elles aussi en participant à ce clip.






La vidéo est à l'évidence assez bien faite. Cependant, je voudrai m'interroger, et t'interroger par la même occasion, sur l'impact de ce type de document. En France, nous n'avons pas encore eu l'occasion d'assister à ce type de chose, mais je pense que vu l'influence du modèle politique américain en France, cela ne va pas tarder.



Tout d'abord, on peut se demander qui est la cible de cette vidéo, largement diffusée sur Youtube mais aussi sur de nombreux blogs nord-américains et sur certaines chaînes de télévision. Personnellement, la vidéo ne me touche absolument pas, même si je reconnais la bonne facture du clip. En tant que passionné de politique, il en faut plus pour m'atteindre et me convaincre de voter pour un candidat. Je peux donc logiquement en déduire que les personnes visées sont plutôt des non-politisées. Ma collègue m'a tout de suite dit que cela visait les jeunes, très peu mobilisés en général aux États-Unis par la vie politique, y compris nationale. J'ai remis en cause tout de suite l'impact réel de ce type de vidéos, mais ma collègue, qui ne se laisse pas démonter facilement, m'a affirmé que les élèves français, avec qui elle avait travaillé sur la campagne électorale américaine, était très touchés par elle. Dont acte, mais nos élèves ne sont pas des Américains.


Quel est ensuite l'intérêt pour Barack Obama de mobiliser des artistes et des acteurs pour sa campagne ? S'il s'agit de mobiliser des jeunes, je trouve que le clip démontre la crise que connaît le monde politique dans son ensemble. Même un personnage charismatique comme Obama sait que son discours sera relativement inaudible chez les jeunes : le voilà obligé de mobiliser le ban et l'arrière-ban du monde des stars américaines pour tenter de bouger les jeunes. C'est d'autant plus étrange finalement qu'on peut douter de la capacité de McCain à attirer ces électeurs-là. Peut-être que le déséquilibre important entre jeunes et vieux (naturellement davantage républicain), qui a tant joué en France en 2007, effraie le candidat démocrate, qui cherche tous les moyens possibles pour se trouver une audience chez les post-ados. Comme cette population se mobilise peu, on essaie ici de la pousser au maximum à aller voter.


Quel est l'intérêt du chanteur et des autres artistes de s'engager là-dedans ? On peut d'abord penser que ce clip peut avoir un impact sur la campagne et faire gagner Obama, pourquoi pas... Je pense aussi que les chanteurs peuvent y trouver un impact financier personnel. Cet ancrage chez les démocrates peut amener de nouveaux auditeurs, même si les Républicains pourraient aussi quitter les salles. Il peut aussi donner une forme de respectabilité à des artistes considérés comme superficiels et sans grand intérêt dans leur production artistique habituelle : tu as peut-être reconnu dans ce clip la chanteuse des
Pussycat Dolls dans la deuxième partie de la chanson...


On peut se poser une dernière question : qu'est-ce que cette chanson exprime de l'état réel de la politique ? A l'évidence, le clip joue sur l'émotion bien plus que sur la raison indispensable à l'analyse politique. Obama fait référence à quelques grands moments de l'histoire américaine : la guerre d'indépendance, l'abolition de l'esclavage ou Martin Luther King. Il fait appel à l'espoir de changement des jeunes et martèle les mots
hope et yes, we can, mais que reste-t-il du programme du candidat, des propositions concrètes ? Au final, peu de choses... L'électeur jeune et adolescent devra se contenter des émotions et de voter pour un vague espoir. Finalement, tout cela n'est guère rassurant sur la politique américaine.

Bon, d'un autre côté, je ne pense pas qu'un tel clip aurait pu être fait en France pour Ségolène Royal en 2007. Peut-être sur de la musique hippie : Fraternité, fraternité, fraternité yeeaahhh...

lundi 27 octobre 2008

Une autre élection primordiale au début de 2009 : législatives anticipées en Israël.

Il y a dans l'actualité internationale des faits qui peuvent parfois amener, cher lecteur, à une certaine forme d'optimisme. Ce week-end, la presse nous a appris la dissolution du Parlement israélien et la convocation d'élections législatives anticipées dans les 90 jours. Voici donc une nouvelle élection dans un pays important sur la scène internationale qu'il va falloir suivre avec attention.


En effet, depuis la séparation entre les deux parties des territoires occupées, puis les affaires de corruption touchant Ehud Olmert, la situation est figée dans cette région. Certes, des pourparlers s'étaient ouverts avec la Syrie grâce à l'intervention de la Turquie, mais n'ont abouti qu'à peu de choses. Cet état de fait vient sans doute aussi de la proximité des élections américaines, et de l'attentisme du gouvernement Bush dans cette région. Pour le moment, les États-Unis ont d'ailleurs des tendances inquiétantes, s'amusant à aller bombarder des pays voisins de leurs terrains d'intervention (Pakistan et Syrie) à l'encontre de la Charte de l'ONU. Certes, je suis suffisamment cynique pour savoir que les États-Unis peuvent se permettre cela sans trop de risques dans une période électorale, mais n'oublions pas que le Pakistan est un pays au gouvernement instable, truffé d'islamistes et doté de l'arme nucléaire...



Mais je m'égare. Les élections israéliennes, qui vont se dérouler trois mois après les américaines, pourraient singulièrement changer la donne. Deux visions vont s'affronter. D'abord celle de Tzipi Livni, partisane de négociations avec les Palestiniens et les voisins arabes et de la nécessité de faire des concessions mutuelles (ce qui veut dire que les Palestiniens vont aussi devoir lâcher des trucs) ; ensuite celle de Benyamin Nétanyahou, partisan de la manière forte et du statu quo, voire de la lutte à outrance avec le Hamas. Les Israéliens vont donc devoir se prononcer sur l'avenir de leur pays mais aussi de la région. Comme je le disais dans des billets récents sur l'Ukraine et le Québec, ce sont des moments historiques particulièrement importants. A ce sujet, j'espère que nos médias sauront retransmettre en entier tout le débat qui va travailler les citoyens israéliens dans les prochaines semaines. J'espère que ces mêmes Israéliens seront capables de faire le deuil de la Palestine : c'est tout ce que je leur souhaite, à eux comme aux Palestiniens.


Cependant, pour envisager l'ensemble de la situation, il y a deux problèmes qui pourraient bien polluer le débat et gêner les Israéliens :
  • Ce sera d'abord le cas des élections américaines. Si Obama l'emporte, Livni aura le vent en poupe, car il est clair que les États-Unis feront bouger les lignes de leur politique au Moyen-Orient. Si c'est McCain, il est sûr que le gouvernement US poursuivra sur sa lancée actuelle, et c'est Nétanyahou qui sera favorisé.
  • Il faut aussi faire jouer l'impact de la crise économique qui s'engage. Israël connaît depuis la fin des années 1990 de gros problèmes économiques, avec un chômage important et des politiques libérales destructrices, justifiées par l'effort de guerre. Ces problèmes économiques pourraient très bien ressurgir durant la campagne et être l'objet de nouvelles manipulations par des politiciens un peu manipulateurs.
Malheureusement, dans ce débat, la gauche, comme dans de nombreux endroits dans le monde, a du mal à émerger. Les sondages sont mauvais pour le Parti Travailliste. Dans ce pays, les progressistes n'ont pas réussi à gérer le lien entre libéralisme économique et guerre contre le terrorisme. Un vrai défi pour eux aussi.

En tout cas, entre le congrès du PS, la crise financière, les élections en Ukraine et en Israël et les élections européennes, l'année à venir s'annonce politiquement passionnante...


P.S. : source de la photographie de Tzipi Livni ici.

samedi 25 octobre 2008

Suis-je en train de devenir un troll?

Ça fait quelques mois que je m'exprime sur divers blogs, et ça m'a tellement plu que Fabrice, Mathieu et moi avons finalement décidé de créer le notre.
Je me suis presque toujours amusé à commenter chez des gens avec qui je ne suis pas du tout d'accord, d'ailleurs j'ai commencé à me prendre au jeu chez LOmig et ses incessants billets sur l'Islam et son danger pour le monde civilisé...
J'aime discuter, m'engueuler, mais dernièrement, depuis cette fameuse crise qui nous tombe sur le coin de la gueule, je perds mon inspiration.
Alors je continue à faire mon tour des blogs, je commente, mais de moins en moins, en tout cas ,finies les discussions suivies comme j'ai pu en avoir. C'est Fabrice qui a pris ma relève chez les libéraux...
Tout ce que je fais, c'est écrire des minis commentaires fades chez mon pote Mathieu et surtout, c'est là où je veux en venir, je suis un mélange de cynisme, ironie et agressivité chez mon vieil adversaire du pays des blogs, LOmig.
Petit à petit je me dis que je suis en train de le troller, et ça me fait tout drôle...
Je n'ai plus la patience de lire le tas de conneries que peuvent écrire certains de ses commentateurs fachos et surtout d'y répondre avec intelligence, mais je ne peux m'empêcher de mettre 2 ou 3 conneries qui n'ont aucun autre intérêt que celui de défouler.
Et puis c'est quasiment le seul blog que je visite encore avec celui de Mathieu, mon co-taulier, exit les très agréables à lire et intéressants blogs de Nicolas ou Rubin, exit aussi les terrains de désaccords tels que Criticus ou Foulon. Ça reviendra!
Le boulot, la crise, l'hiver, il va falloir que je retrouve de l'intérêt dans l'actualité. Avec les élection américaines, ça devrait se faire, je suis heureux de ne pas entendre parler d'Israël (signe que c'est plutôt calme) même si c'est mon sujet de discussion préféré.
Donc LOmig, patience, le temps du trollage prendra bientôt fin, mais pour l'instant c'est mon seul moyen d'expression dans le blogoland.
Je sais que le trollage est un art, le niveau d'un Didier Goux sera très difficile à atteindre, et je sais aussi que cet article n'a aucun intérêt, et pourtant....

vendredi 24 octobre 2008

Défi

Il n'y a (heureusement) pas que les blogs dans la vie, des fois on discute avec des collègues (pourtant militants de ces sociaux-traitres du PS, mais je leur pardonne, parce que moi, vrai homme de gauche, je suis bon...).

Et des fois, ces collègues (malgré leur indécrottable perversion politique) abordent des sujets intéressants, et même ils lèvent un joli lièvre qui vous avait échappé...

C'est ce qui m'est arrivé hier aprem lorsque l'un d'eux m'a envoyé un lien, me demandant si je comprenais bien la même chose que lui.

Et oui, j'ai bien compris la même chose : du peu d'argent finalement affecté au Plan Banlieue (mais si vous savez, le Plan Marshall qu'on nous a vendu en son temps, mais "qu'on a pas d'argent pour financer alors qu'on file 10.5 milliards aux banques") on en affecte une partie à l'implantation d'écoles confessionnelles privées dans les quartiers défavorisés (je ne m'étendrai même pas sur le fait qu'un pauvre ne saurait aller à l'école privée vu que l'école privée coûte de l'argent qu'il n'a pas, je suppose qu'on a pensé à créer une bourse pour les défavorisés voulant faire laver le cerveau de leurs gosses aux frais de l'Etat ?)...

Moi je n'ai qu'une seule question à poser aux ardents défenseurs de la liberté : si cet argent avait été destiné à l'ouverture de classes où l'enseignement religieux était de confession musulmane, quelle aurait été votre réaction ? Allez les gars, ayez le courage de vos contradictions, c'est pas si difficile !!

mercredi 22 octobre 2008

Face à la Russie, les Européens ont des choix difficiles à faire.

Depuis quelques semaines, un sujet inquiète fortement l'ensemble de la scène internationale. Tu vas te dire, cher lecteur : "encore un gugusse qui va nous parler de la crise financière et qui va nous dire à quel point c'est dangereux et pénible etc, etc..." Eh non, comme tu vas pouvoir t'en rendre compte, ce n'est pas de ce point-là dont je veux te parler.


A la mi-octobre, le président ukrainien Iouchtchenko a annoncé la tenue d'élections législatives anticipées, après une crise qui l'opposait depuis plusieurs mois à sa première ministre, Ioulia Timochenko, ancienne alliée de l'époque de la révolution orange. En 2004, lors de ces événements, les Européens avaient espéré un basculement de l'Ukraine du côté européen et un détachement de l'alliance russe. Pourtant, depuis, l'Ukraine est passée par de nombreuses crises institutionnelles et politiques et n'a pas réellement réussi à se stabiliser. Elle va subir pour une troisième fois
depuis 2005 des élections législatives.

Le paysage politique ukrainien n'a cessé d'évoluer récemment. La crise géorgienne a en effet marqué fortement les esprits en Ukraine. La classe politique ukrainienne a pu sentir que les Européens et les Américains, loin de les soutenir systématiquement contre les ambitions russes, pouvaient se révéler des alliés versatiles et peu courageux. Les personnalités politiques se sont divisées : le président a affiché un soutien ostensible à la Géorgie, pendant que la première ministre s'est rapprochée des pro-Russes regroupés autour de Viktor Ianoukovitch. Les Ukrainiens vont donc à nouveau devoir se prononcer sur le choix entre la Russie et l'Occident.

La situation de l'Ukraine est en effet difficile. Depuis l'arrivée de Iouchtchenko, le pays est officiellement candidat à l'OTAN et à l'Union Européenne, marquant son détachement de Moscou. Nous autres Occidentaux avons soufflé le chaud et le froid, mettant en route les processus d'adhésion à l'OTAN tout en n'étant pas complètement clairs sur le futur de ces actions. La crise géorgienne a effrayé tout le monde à l'Est, car il est devenu évident que nous n'étions pas prêt à prendre des risques pour soutenir nos nouveaux amis.

Or, l'Ukraine peut largement craindre la Russie. D'abord, ce pays abrite sur son sol une importante minorité russe concentrée majoritairement à l'Est du pays et en Crimée. Ensuite, elle accueille aussi un important contingent russe, et en particulier la flotte de la Mer Noire, que l'Ukraine a tenté d'immobiliser durant la crise géorgienne sans aucun succès. Enfin, elle dispose de l'accès à la Mer Noire que la Russie considère comme primordial. Maintenant que Moscou a montré sa fermeté, il n'y a aucune raison d'envisager un changement de comportement avec Kiev.

Face à cette situation, les Européens doivent d'abord cesser de se comporter de manière irresponsable avec ce pays. Nous devons dire ce que nous ferons. Soit nous sommes prêts à soutenir cette jeune démocratie à se consolider et à se sortir de l'orbite russe qui empêche cela. Dans ce cas, cher lecteur, il nous faudra assumer une vraie politique offensive face à la Russie, ce qui peut s'avérer assez risqué dans le contexte actuel. Soit nous privilégions nos relations avec Moscou, primordiales pour le gaz, et nous signifions aux Ukrainiens qu'ils ne nous intéressent pas et qu'ils ne doivent pas compter sur nous en cas de conflit avec la Russie.

C'est un choix terrible. Choisir cyniquement entre le soutien à une démocratie et des intérêts géostratégiques et économiques est redoutable. Je crains que les Ukrainiens soient cependant vite déçus, s'ils ne le sont pas déjà, de nos choix futurs.

samedi 18 octobre 2008

Manifeste de la liste écologiste devant permettre de préparer les élections européennes.

Aujourd'hui, grâce à l'infatigable Marc Vasseur, j'ai découvert le manifeste publié par le groupe qui va présenter une liste écologiste unifiée aux prochaines élections européennes. Pendant que le PS s'enfonce dans ses affres pré-congrès et que les autres forces de gauche sont atones, les écologistes présentent un texte qui peut largement servir de base à un programme et qui devrait susciter de nombreux débats dans les prochains mois. Personnellement, je me retrouve dans beaucoup de constats de ce texte, et en particulier dans l'appel à la prise en main responsable et démocratique de notre système économique.

Cher lecteur, pour que nous puissions en débattre, je reproduis ci-dessous le texte publié par le site internet de
Marianne. N'hésite pas à réagir et à dire ici ce qui te plaît et ce qui te gène là-dedans.

Le texte du manifeste :

« L'histoire est en suspens, car la déraison s'est emparée du monde.
Comme en témoignent brutalement les dérèglements des mécanismes financiers, la croissance de la famine, l'aggravation des inégalités ou l'emballement du bouleversement climatique, l'humanité s'est mise en situation de perdre la maîtrise de son destin. Nous sommes parvenus à ce moment clé où tout peut basculer, jusqu'à l'irréversible, ou, au contraire, favoriser un sursaut pour construire une nouvelle donne dont l'Europe deviendrait le creuset.

Soit la trajectoire d'effondrement dans laquelle s'inscrit la mondialisation du tout-marché et de la prédation aveugle se prolonge, et l'on verra la conjonction des crises – écologique, énergétique, alimentaire, financière, économique, sociale, identitaire – précipiter la planète dans une régression sans précédent ; soit les sociétés humaines se ressaisissent, refusant la spirale de l'excès, des fractures sociales et du découplage avec la nature, et alors surgiront les forces porteuses des réformes nécessaires pour échapper au chaos et tracer l'horizon d'une nouvelle espérance.
Il est urgent de se rassembler pour y concourir. Ni demain, ni peut-être. Maintenant et résolument !

Ne rien faire ouvrirait la porte à des politiques autoritaires pour gérer les pénuries ou les conséquences des migrations d'origine climatique. Agir, c'est éviter la barbarie pour choisir la civilisation.
Nous n'avons plus le temps. Tous les indicateurs sont au rouge. Notre modèle de développement est pulvérisé par les faits ! Aveuglé par l'idéologie de la croissance sans limites, dopé par le laisser-faire du libéralisme, le système productiviste fonce tout droit vers la catastrophe, tel un bateau ivre. Partout l'insécurité sociale grandit. Le progrès perd son sens au profit d'une montée de l'insignifiance et d'une destruction du vivant. L'humanité avance vers son désert.

[…] Une autre politique est possible : celle de la responsabilité. Le devoir d'équité universelle, l'attachement au vivant sous toutes ses formes, la nécessité de réduire l'empreinte écologique sur les ressources et les équilibres naturels commandent de changer d'ère. Il faut entrer sans plus tarder dans un nouveau monde, celui d'une profonde mutation écologique et sociale de civilisation. Celle-ci s'appuiera sur les valeurs de sobriété, de mesure et de modération, de partage, de solidarité et de démocratie, a contrario des aliénations marchandes et des violences économiques qui contaminent les écosystèmes, déstructurent les sociétés, écrasent les diversités culturelles et broient les individus dans la compétition du toujours plus et les frustrations permanentes.

D'abord, il faut rompre ! Rompre, c'est s'en prendre enfin aux racines […]. Agir sur les structures de nos sociétés et travailler en même temps à une insurrection des consciences, voilà les deux défis à relever pour éviter une désagrégation tous azimuts et, au final, la défaite de l'homme.

L'urgence commande donc de réunir les conditions collectives pour que la trajectoire humaine s'engage sur une autre voie. Autre projet de société, autre modèle de civilisation… le chemin passe par la refondation progressive et pacifique de nos manières d'être et de vivre, ensemble et individuellement.

b[[…] Nous n'affichons ni lendemains qui chantent ni programmes miracles.]b Nous affirmons seulement un autre choix : celui d'une nouvelle régulation, fondée sur l'impératif écologique et social, dont la déclinaison devra être établie démocratiquement dans chaque domaine impliquant la communauté humaine. Notre démarche consiste à opposer pied à pied des alternatives aux logiques destructrices et spéculatives, à trier entre ce qui est possible et ce qui ne l'est plus, à rassembler les énergies pour que la société s'engage dans une transition vers un monde qui, à défaut d'être parfait, restera viable pour tous et se montrera plus juste au plus grand nombre.

L'enjeu est tel et son urgence si prégnante que nous ne pouvons plus consentir à la tradition des jeux de rôle auxquels la représentation politique se complaît, avec ses rabâchages traditionnels qui pétrifient le futur et ses crispations claniques qui dévalorisent les consciences. Quels que soient leurs référentiels idéologiques, les partis politiques dominants bégaient devant les défis du nouveau siècle, refusant l'obstacle du grand tournant nécessaire. Ils restent liés à un type de développement insoutenable, fondé sur le mythe d'une progression exponentielle des richesses et, au final, sur le diktat absurde de la croissance pour la croissance. Chacun à leur façon, ils persévèrent dans la reproduction de mécanismes de plus en plus aliénants qui consacrent la domination de l'avoir sur l'être et de l'économique sur le politique.

Vivre avec son siècle consiste aujourd'hui à prendre conscience que l'âge du gaspillage et de l'inconséquence est terminé, que l'autorégulation du marché est un mirage, que la réalité est désormais surdéterminée par la crise écologique et l'approfondissement des inégalités sociales.
[…]

C'est pourquoi il s'agit de développer un nouvel espace politique au sein duquel ceux et celles qui se rassemblent dans leur diversité traceront la perspective d'un nouveau projet de société. Celui-ci n'est pas hors d'atteinte. Il repose sur l'aspiration grandissante des populations à vivre autrement que dans l'accumulation, le factice ou les dettes et sur la montée de l'exigence citoyenne pour une répartition équitable des richesses et un juste échange entre les peuples.

Ce modèle alternatif n'est inscrit dans aucun dogme ni bréviaire, même s'il est attaché aux meilleures traditions humanistes, en particulier l'opposition radicale au racisme, à l'antisémitisme, au sexisme et à toute forme d'ostracisme et de domination. Il se construira pas à pas, à partir des besoins de bientôt 7 milliards d'individus, de l'intérêt collectif des peuples de la Terre, de la protection des biens communs et de l'extension des services publics, du partage des ressources et du respect des équilibres du vivant. Il se fondera sur les valeurs de justice sociale et de solidarité planétaire, de sobriété et de conscience des limites, de droits humains et de dialogue démocratique. Il orientera progressivement les activités vers une réduction de l'empreinte écologique, impliquant de nouvelles façons de consommer, de produire, de se déplacer, de travailler, d'échanger, d'innover, d'habiter les villes et les territoires et de faire ensemble société. Il encadrera rigoureusement les mécanismes du marché et leurs prolongements financiers. Il stimulera la recherche scientifique et la créativité industrielle selon une perspective compatible avec les besoins réels et les limites de la biosphère.

A nouveau projet de société, nouvelle régulation économique et sociale. Il s'agit de penser l'organisation de la société selon le principe de durabilité, intégrant à la fois l'impératif écologique et celui de la justice sociale : durabilité des ressources et des équilibres naturels, durabilité, dans leur diversité culturelle, des systèmes économiques de demain, des contrats sociaux et des modes de vie. Autrement dit, il s'agit d'engager des réformes incompatibles avec l'hégémonie productiviste et consumériste qui précipite les dégâts écologiques et sociaux à coups de dérégulation, de financiarisation, de marchandisation et d'uniformisation.

Un nouvel espace politique porteur d'une nouvelle politique de régulation ne peut se concevoir d'emblée qu'à l'échelon européen puisque l'Europe est notre famille, et sans frontières puisque le monde est notre village.
[…]

L'Union européenne, malgré les aléas de sa construction et des pratiques trop souvent technocratiques, a bâti un espace de paix et de coopération entre les 27 États et les 83 peuples qui la composent. Elle a su s'interposer comme une force de conciliation dans les conflits. C'est un formidable acquis, une histoire positive, à rebours des visions archaïques ou souverainistes qui imprègnent encore ce continent qui était celui des guerres. Des cultures différentes démontrent qu'elles peuvent vivre ensemble et s'enrichir mutuellement dans un monde déchiré par la violence multipolaire et les replis nationalistes et communautaristes.

Plus que jamais, nous avons besoin d'Europe. Mais l'Union européenne n'apparaît plus comme une entité capable de réguler les équilibres mondiaux selon des critères de justice sociale et d'environnement. Ses dérives libérales tendent à l'assimiler à un simple épiphénomène d'une globalisation chaotique, voire même à un accélérateur de celle-ci. D'autant plus que les peuples boudent l'Europe parce qu'ils ne se reconnaissent pas dans ses institutions sans visage. Comment s'en étonner, dès lors qu'on leur parle surtout de compétitivité et de concurrence, comme si le marché pouvait à lui seul tenir lieu d'horizon ? L'Europe est plus présente dans leur vie pratique que dans leurs cœurs. Ils attendent légitimement un projet qui les fédère et leur ouvre l'horizon.

Le moment est venu pour que les Européens s'emparent et s'identifient à la perspective politique d'une Europe solidaire et durable. En installant la mutation écologique et sociale comme colonne vertébrale de la communauté de destin des peuples européens, nous avons l'occasion de vivre mieux. A nous tous de la saisir ! »

Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly, José Bové, Jean-Paul Besset, Cécile Duflot, Antoine Waechter, Yannick Jadot, François Alfonsi, Pascal Durand

vendredi 17 octobre 2008

Pour qui vote Homer Simpson?



Bon mon co-blogueur Fab est en colère, allons je vais essayer de le divertir, en fait ça devrait divertir tous les lecteurs j'espère!
Je pensais que Homer était républicain et que son auteur était démocrate, et ben non Homer vote Obama, enfin il essaie tout du moins, et comme à son habitude Matt Groening nous montre son pays avec son ironie et sarcasme habituels.
Seul problème, les Simpsons sont produits et diffusés par la Fox, qui appartient à Rupert Murdoch, fervent supporter de Bush et Mc Cain et accessoirement l'un de ses bailleurs de fonds.
Il n'est donc pas content...
Étonnant tout de même car ce programme a toujours été très critique envers la société américaine moyenne, qui représente pourtant la majorité de l'électorat républicain...
Mais bon, le petit dessin animé sarcastique a rapporté 1 milliard de dollars à la Fox en 12 ans, ceci explique peut-être cela...
Mais bon apparemment là c'en est trop pour Murdoch!

Décidemment je suis de mauvaise humeur...

"Espagne: le "bateau de l'avortement" est arrivé à Valence"

Qui c'est qui parlait de l'état d'avancement des pays occidentaux ?

Je ne suis pas pour la violence gratuite, mais sérieusement ces anti-avortement j'aurais bien une explication "à la semelle" avec eux, qui sont-ils pour juger les femmes qui subissent ces interventions ? Ont-ils seulement idée du traumatisme que ça occasionne ?

J'espère sur ce coup que nos amis libéraux ne viendront pas défendre la cause "pro-life"....

Moi aussi j'ai lu Sun Tzu, la diversion ça prend pas....

Je n'ai pas énormément de temps cette semaine, comme j'ai l'immense bonheur de devoir travailler pour vivre, je ne peux pas consacrer mes journées à l'activité qui occupe en permanence mon esprit : la musique. Eh oui, je prépare mon premier concert "sérieux", après moultes expériences (dont l'une avec Mathieu L.) pas toujours concluantes, j'ai enfin décroché le Graal (enfin, un tout petit Graal hien) en obtenant un concert payé dans un pub branchouille !!

Donc je suis assez occupé en soirée, principalement à faire de l'huile d'olive en me mettant des olives entre les .... voilà quoi....

Mais là ça commence à me gonfler sérieusement, au JT, sur les blogs, à la cafet' du boulot il n'y a qu'un seul sujet : les crétins qui ont sifflé "la Marseillaise" (je n'ai pas de vidéo de ma machine à café mais sur chacun des blogs que je lis il y a au moins un article là dessus, Criticus, Mathieu L., Nicolas, CSP,même içi ; il n'y a que Lomig qui n'en parle pas, mais il devait lire un bouquin de Hayek pendant le match ;) ), comme si le monde avait arrêté de tourner depuis que Laam a massacré cette chanson...

Pourtant y'a beaucoup à dire :

- Les bourses, de rebonds en rechutes, et malgré NOS milliards injectés dans le système bancaire , n'en finissent pas de dérouiller, pendant ce temps là on découvre que les banquiers se paient de sympatiques séminaires ou dîners promotionnels qu'ils n'ont même pas l'élégance d'annuler...

- Le pétrole coûte aujourd'hui 70 dollars le baril après un pic du 1er juillet à 141, pourtant je n'ai pas vu diminuer de moitié le prix à la pompe (remarquez je m'en fout, j'ai pas de bagnole), là l'explication des stocks n'est plus utilisée (pourtant elle justifiait l'explosion des prix il y a 2 mois...), on se contente de dire que "oui..mais vous savez le marché est instable...on préfère rester prudents", en language commun on dirait "ouais on sait, on s'en met grave plein les fouilles et comme vous êtes des cons vous ne dites rien", mais comme en effet on dit rien j'en conclus qu'on doit un peu être des cons !

- Le gouvernement, qui après avoir chanté les louanges d'EDVIGE joue les vierges effarouchées et attaque en justice l'ancien patron des RG qui a dévoilé des infos concernant les habitudes sexuelles des "grands", on peut donc ficher le citoyen lambda parceque "ça se faisait déjà avant" mais pas question d'oser le faire avec ceux là même qui votent la loi, merde faut pas déconner !!

- Après nous avoir seriné que la France et sons système bancaire ne craignaient rien de la crise (un peu comme Tchernobyl, nos douaniers sont super forts, ils arrêtent TOUT !!), avoir à demi-mots avoué s'être plantés, avoir lâché le fric pour les banques, maintenant on nous dit qu'il faut absolument continuer les réformes sous peine de cataclysme, avec l'argument qui tue : "après la crise de 92 les autres pays sont revenus à la normale en 95, la france 2 ans après".... Ouais, rappelons qu'entre 93 et 97 c'est la droite qui est au gouvernement... et que le pays commence à aller mieux, curieusement, au moment où Jospin commet "de terribles erreurs contre l'économie"... Les réformes Juppé ayant brillé par leur inexistence, je serais tenté de poser la question suivante : et si c'était Jospin qui avait relancé la France (et ça me coûte de le dire) ?

- Alors que tous les budgets sociaux sont à la baisse, l'Elysée aime bien l'inflation, le souci de transparence a manifestement ses limites quand il faut limiter les frais, par contre il est illimité quand il s'agit de s'augmenter !

- Après avoir mené contre l'avis des professionnels une politique de durcissement de la justice à l'encontre des mineurs, et après le suicide d'un de ces mêmes jeunes, la ministre de la justice ne trouve pas de meilleur moyen de se laver les mains que de mettre en cause l'attitude des magistrats.
Par contre aucun souci : si vous êtes jeune, blond, habitez Neuilly, êtes élu républicain et fils de... la justice sera beaucoup plus clémente, il vous suffira de dire "j'étais probablement à la Fac"
La prochaine fois qu'on me demandera un alibi je dirais que j'étais "probablement" chez moi, ça a l'air de suffire !

Mais non, il faut faire tout un patakès pour quelques abrutis qui sifflent un hymne (comme si ça n'arrivait jamais pendant les matchs officiels contre l'Italie, l'Espagne et les autres....), regardez bien ma main gauche les enfants, pendant ce temps vous ne en serez pas à ce que je fais de ma main droite...

mercredi 15 octobre 2008

Et si on ne chantait plus la Marseillaise mais qu'on la sifflait?



Je n'ai pas vu le match d'hier soir. Pour d'obscures raisons Domenechiennes, l'équipe de France a perdu un fervent supporter, en l'occurrence, moi.
Mais bon, c'est pas le sujet, le sujet, c'est les sifflets de l'hymne français au stade de France.
La Marseillaise a été sifflée par un public français, acquis à la cause tunisienne probablement d'origine tunisienne ou maghrébine.
Criticus et Rubin ont fait des articles en mettant en avant les causes et les solutions qu'ils ont observées, je me sens d'ailleurs plus proche de Rubin.
On parle d'intégration, mais ce n'est pas un problème d'intégration, on n'intègre des français nés en France. J'ai même lu chez Criticus le terme guerre de religion... Je ne relèverai pas cette énième remarque paranoïaque de l'islamophobe de base.
C'est un problème d'identité, comment se fait il qu'une génération de jeunes français, issus de l'immigration rejette à ce point son identité française?
Une idée, pour ceux qui détestent tant le pays dans le quel ils vivent et duquel ils sont citoyens, c'est qu'il faudrait qu'un jeune de parents étrangers doive faire une demande de nationalité française à ces 18 ans. Que cette démarche ne pose pas de conditions spécifiques, mais que la nationalité française résulte d'un choix et puis d'un geste.
Car sous le coup de la colère, j'ai envie de demander aux siffleurs d'abandonner leur nationalité française s'ils se sentent si mal. Mais c'est pas constructif et stupide.
La situation est bien trop compliquée pour l'expliquer en détails par un billet sur ce blog, et de solution de je n'ai pas.
Ce qui est clair à mes yeux, c'est la société française, menée par Sarkozy et sa bande marche ou court dans la mauvaise direction. La répression, la mise au ban n'engendre que plus de haine et de violence.
Peut être l'un d'entre vous aura quelque chose à proposer...
Je viens d'entendre Roselyne Bachelot dire ça:
"Tout match avant lequel la Marseillaise serait sifflée sera "immédiatement arrêté"
Vous avez noté l'ironie?
Donc ce qui est bien c'est qu'on a le droit de siffler l'hymne de l'adversaire, c'est juste la marseillaise...
Autre remarque, la Marseillaise chantée par Laam avec le style RNB, c'est vraiment moyen...

mardi 14 octobre 2008

Quand FIP fait de la lèche à Carla Bruni-Sarkozy...

Était-ce de l'ironie ou une information franche ? Je ne sais.

Après mon travail, cher lecteur, je revenais dans mon automobile vers mon domicile. Comme souvent le mardi soir, je covoiturais quelques collègues, histoire de me déculpabiliser de polluer et de détruire un peu plus la planète. Quand je suis dans cette configuration, je branche FIP, radio idéale quand, en voiture, on papote avec des amis.

Après avoir abandonné mes trois collègues à une bouche de métro, je reprends ma route lorsqu'arrive le flash de FIP, bulletin souvent très condensé qui résume l'actualité du jour. Après m'avoir mis en rogne sur le vote de l'Assemblée nationale sur le plan de sauvetage des banques, le journaliste annonce nonchalamment que Le Monde, dans son édition de demain, présente ses excuses à Carla Bruni pour l'avoir appelé Cécilia dans son édition d'aujourd'hui...

Sur le moment, j'ai réagi de manière un peu incrédule : pourquoi le Monde prend-il cette peine ? Après tout, cela n'a rien de grave. Un courrier adressé à la première dame aurait sans doute largement suffi. Un simple erratum dans le journal n'aurait pas choqué plus que cela, l'erreur est humaine après tout. Je me suis donc logiquement dit que la presse était décidément totalement écrasée par le poids du pouvoir sarkozyen, pour s'humilier à ce point.

Et puis, pendant que la radio relançait un sympathique morceau de jazz, j'ai commencé à m'interroger sur ce qui avait bien pu pousser ce journaliste à annoncer cette nouvelle. Je sais que FIP n'est pas une radio très écoutée, à part dans les bouchons du soir sans doute. Cette proclamation est pourtant étrange : on annonce ainsi à la France entière que le méchant journaliste qui avait osé faire ce lapsus est obligé de s'écraser comme une galette tombée de la poêle. Oh, le vilain...

Et si c'était plutôt de l'ironie ? D'abord, si je n'avais pas entendu ce flash, je n'aurai jamais su que Le Monde s'était amusé à ce type d'erreur. Surtout, voilà que j'apprends que le pouvoir en est réduit, pour se faire respecter, à exiger des excuses publiques de n'importe quel gugusse journaliste qui fait une erreur, répercutant l'information originelle à une échelle beaucoup plus vaste. Enfin, pourquoi exigerait-on des excuses sur ce sujet-là ? Une sensibilité, Monsieur le Président ?

Lorsque le pouvoir devient ridicule, surtout dans la bouche de ceux qui le défendent, c'est peut-être qu'il est sur le point de basculer, non ?

Comment les riches détruisent le monde (Le Monde Diplomatique)

Dans ce contexte de crise économique décisif et historique, je suis heureux d'avoir trouvé cet article pointant sur toutes les incohérences de notre système économique et social mondial avec ses conséquences écologiques et humanitaires désastreuses.
Je vous conseille la lecture de cet article issu du Monde Diplomatique écrit par Hervé Kempf.
Bonne lecture.

vendredi 10 octobre 2008

This is England

Je viens juste de voir le fil, "This is england" dont vous avez peut être entendu parler ou même déjà vu, en tout cas, je vous le recommande chaudement, ça fait longtemps que je n'avais pas été autant ému par un film.
Enfin, je ne vais pas faire mon critique de cinéma à 2 balles, donc j'arrête là pour le côté cinématographique.
Je ne connaissais pas l'origine du mouvement Skinhead, j'écoute leur musique sans savoir qu'elle était la leur, le Ska des années 70, tout droit arrivé de Jamaïque, qui l'eut crû...
Le mouvement Skinhead a donc eu droit à un détournement, c'est dramatique, la manière dont l'ignorance et la pauvreté (relative) sont un terreau extrêmement fertile pour une idéologie de bas étages maintes et maintes fois observée.
Vous allez me dire:
"Oui, et alors? C'est pas nouveau!"
Ben vous avez raison, c'est pas nouveau, mais parfois j'ai l'impression au fil de mes discussions bloguesques de reconnaitre un discours pas si éloigné de celui que l'on entend dans ce film.
Ce discours paraît anodin dans la bouche de quelqu'un de cultivé, quelqu'un qui sait prendre de la distance avec l'idéologie, mais ce discours révèle tout son potentiel agressif dès qu'il sort de la bouche de quelqu'un qui est moins cultivé.
Je m'échappe un peu de la politique initiale de ce blog, mais l'actualité actuelle me gonfle sérieusement donc je partage autre chose.

Nous sommes vraiment des veaux

La crise, la crise et encore la crise, j'en parle au boulot, je rassure mes clients, j'en discute avec mes amis, je réagis sur mes blogs préférés, j'ai fait quelques billets, mais aujourd'hui je commence à en avoir marre.
On nous raconte tout et n'importe quoi, on nous rassure, on nous inquiète, on nous parle de gros sous, de faillites, mais en fait, on ne peut qu'attendre et espérer que nos dirigeants prendront les bonnes mesures pour nous sortir de là et empêcher que l'on y replonge de si tôt.
Comme le dis Nicolas dans un de ses billets, cette crise pourrait aboutir à guerre, histoire de faire oublier à la populace que la gouvernance libéro-capitaliste du moment nous a amené une fois encore à une catastrophe.
Une bonne petite guerre pour relancer la machine et divertir les gens en cette époque de pénurie footballistique.
Par ailleurs, après un printemps asiatique, avec tour à tour les sanglantes répressions à Myanmar et au Tibet, après quelques années à s'inquiéter de la situation au Darfour, après les terribles ouragan et séisme birman et chinois, les jeux olympique ont commencé leur travail de sape anti prise de conscience collective, relayé on ne peut plus efficacement par la crise actuelle.
Comme disait très justement le Général, les français sont des veaux, mais en fait il n'y a pas que nous, la terre est remplie de veaux développés. Les pauvres n'ayant pas le luxe d'être des veaux, trop occupés à survivre et endurer les souffrances.
Nous sommes tellement simples à manipuler, on nous met devant Dechavanne et si par hasard on zappait sur Arte, papa média et gouvernement a vite fait de remettre TF1...
Tout ça n'est un secret pour personne, mais je n'ai plus envie d'écrire de billets sur la BCE ou autre Trichet, ce qui me désolé, c'est qu'en fait, on se fout totalement de vraies misères de ce monde (pas un secret non plus), mais qu'il y a des modes, alors au printemps, mode Asie, en été, mode rien, en automne, mode crise, en hiver, mode Obama / McPalin, et ensuite?

jeudi 9 octobre 2008

Un peu de pub pour une concurrente....

Cette femme a tout pour m'énerver : elle est non seulement cultivée, intelligente et vive d'esprit, elle s'arrange en plus pour défendre avec brio les causes que j'essaie maladroitement de relayer chez nos (ici le "nos" parle des tenants du blog) adversaires libéraux...non, en plus elle est diablement jolie et dégage un charme dingue (quoiqu'un peu teinté de prétention) !!!!

La dame en question est Caroline Fourest

Caroline, que ne viens-tu pas faire entendre tes arguments chez ceux qui ne les entendront autrement jamais (en effet, je pense que France Culture ou Charlie Hebdo sont peu courant comme médias dans les cercles libéraux) !!!

Et que ne participes-tu pas aux réunions de bloggeurs (j'avoue que ta présence m'inciterait beaucoup plus à m'y rendre que celle de Mathieu, quelle que soit mon amitié pour lui)....

Un peu d'art...

Vous aimez la peinture intense, allez donc jeter un œil par , chez mon ami Iago.

mardi 7 octobre 2008

Voiture écologique

Salut, j'ai lu entendu parler Guy Nègre, au sujet de son invention, la voiture à air comprimé.
J'espère que c'est le début d'une ère de découverte pour nous affranchir du pétrole et in fine des énergies fossiles.
Qu'on soit "réchauffiste", comme moi, ou non, ce genre de trouvailles ne peut être qu'une bonne nouvelles. Pour les uns la priorité c'est réduire les émissions de CO2, pour les autres, c'est réduire les coûts et donc la dépendance au pétrole.
Allez, 3500€ pour le premier prix, disponible pour ce printemps!

lundi 6 octobre 2008

Le parachute et les parachutistes

Depuis quelques jours, on entend à peu près tout le monde dénoncer les parachutes dorés des grands patrons, Laurence Parisot dernière en date.
Alors, j'ai du mal à comprendre, mais j'ai l'impression que le bon peuple de France n'a jamais été trop fan de ce genre de pratique, et qu'à chaque fois qu'on entendait ou lisait qu'un mec allait toucher 5 millions d'euros pour quitter sa fonction, il y avait des murmures de contestation.
J'ai également l'impression, je me trompe peut être, que notre président préféré et Miss Parisot n'avaient rien contre ce genre de pratiques avant cette crise.
Alors est-ce qu'on se foutrait un peu de notre gueule? Serait-ce de la démagogie bon marché?
En tout cas ça ne serait pas la première fois...

dimanche 5 octobre 2008

Il faut assumer nos responsabilités : l'exemple de l'équipe de France de football.

En sortant hier soir, j'ai découvert, cher lecteur, cette affiche disséminée dans le métro parisien. Il s'agit d'une publicité pour le prochain match de l'équipe de France de football, qui aura lieu le 14 octobre 2008. Elle nous appelle à soutenir l'équipe de France. Elle a été financée par la Fédération Française de Football (FFF).

Sur le moment, j'ai réagi avec une certaine incrédulité. L'emploi du terme "reconstruire" laisse à penser que toute l'équipe de France est à reconstruire, alors qu'il s'agit plutôt de l'intérêt du public et de la confiance de nos concitoyens envers elle. Le vocabulaire me fait penser à la "Reconstruction" de l'après-guerre : on est quand même pas dans une telle situation.

Faisons un petit retour en arrière, lors de la dernière coupe d'Europe de football. Durant cette compétition, notre équipe nationale cale en poule, ne parvenant pas à gagner un seul match. On attribue cette piètre performance au départ de Zidane, à l'arrogance des joueurs français. Me remémorant les matchs, j'ai plutôt eu le sentiment que notre équipe avait raté le train de l'évolution de ce sport. L'équipe de France a appliqué la recette qui nous avait permis de remporter la coupe du monde en 1998 et la coupe d'Europe en 2000, mais qui avait aussi réussi à la Grèce lors de la coupe d'Europe de 2004 : une défense très solide, un milieu de terrain redistributeur et une attaque assez réduite mais qui marque lorsqu'elle a un ballon dans les pieds. Cette stratégie a bien marché pendant une période, même si le jeu était assez chiant, et il a permis de menacer des équipes très offensives mais faibles défensivement, comme le Brésil par exemple (en 1998 et en 2004).

Or, en 2008, il est apparu que les équipes européennes avaient changé. L'Espagne présentait un visage hyper-offensif, avec un jeu très ouvert : ça marquait et ce n'était pas chiant. Au contraire, la défense française était en baisse de forme, et l'attaque ne suivait pas. Personnellement, je ne parviens pas à incriminer complètement les joueurs. Je crois qu'il y a eu un gros problème de stratégie, et que l'ensemble du staff se devait de se remettre en question.

Là, le soir de la dernière défaite, Raymond Domenech a focalisé l'agressivité de tous avec sa demande en mariage à Estelle Denis. Sur le moment, cela m'a bien fait rigoler, et j'ai trouvé qu'il y avait là une forme de dédain pour la presse et de rejet des critiques du public qui ne manquait pas de panache. Cependant, cela avait un sens s'il y avait une démission derrière, ce qui ne fut pas le cas. Le sélectionneur focalise maintenant la contestation des joueurs, la haine des supporters et le mépris de l'ensemble de la population française intéressé par le football.

Pour moi, cette situation bizarre focalise la tendance actuelle de l'ensemble de nos concitoyens de ne plus assumer leurs responsabilités sur rien. Dans ma culture, lorsqu'une situation grave se présente pour un groupe, une entreprise, un service public, une équipe, il est nécessaire d'essayer de comprendre les causes du problème. Parfois, l'équipe parvient à se ressouder autour du chef et à surmonter ses difficultés. Parfois, le chef doit démissionner pour permettre à l'équipe de repartir, pour sauver le groupe. Or, de plus en plus, les chefs se refusent à jouer ce rôle. En France, depuis François Mitterrand en 1986, plus aucun chef ne démissionne en cas de défaite électorale, préférant faire sauter le piston du premier ministre. De même, les chefs de grandes entreprises sont certes parfois virés, mais avec des parachutes dorés qui les dédouanent de leurs responsabilités.

L'équipe de France est dans cette situation : un chef décrédibilisé et une équipe qui ne parvient pas à se ressouder autour de lui, un public indifférent voire agressif. Avec une situation pareille, comment "reconstruire" ? Comment redevenir numéro un ? Franchement, je ne sais pas, et les membres de cette équipe vont devoir trouver de sacrées ressources. Finalement, cette campagne de pub ne manque pas de sel...

vendredi 3 octobre 2008

Bilan de septembre 2008 pour les trois auteurs.

Ce soir, le Politburo s'est réuni. Enfin, bon, c'était par téléphone, et nous n'étions que deux sur trois. Je sais déjà que le troisième, gauchiste par excellence, se refuserait à cette course à l'échalote un peu publicitaire, mais bon, je vais te présenter un petit bilan de ce mois de septembre, par décision de la majorité du groupe (deux sur trois donc). Ce fut notre premier mois de fonctionnement, et je dois te dire que je suis assez étonné de ces premiers résultats. J'espère qu'il s'agit d'un signe de qualité.

Nous avons reçu durant ce mois 696 visites et 329 visiteurs uniques absolus.

Voici la liste des blogs et des sites de référencement qui nous ont envoyé au moins 10 visiteurs :
Wikio : 17

Évidemment, la liste est un peu courte, mais il faut bien commencer quelque part. Merci en tout cas à nos quelques commentateurs déjà fidèles qui nous livrent régulièrement leurs réflexions.

Un petit moment de détente musicale

je l'avais oubliée celle là, une chanson hors du temps qui fait pâlir d'envie Léonard Cohen ou encore Georges Brassens.
Je vous invite à vous relaxer, et écouter attentivement ce grand moment de musique et de poésie.
J'ai mis les paroles pour les amateurs de karaoké qui (honte à eux!) ne connaitraient pas les paroles par cœur.





Paroles:

Dans les miroirs chinois
Dans le bleu des photos
Dans le regard d'un chat
Dans les ailes d'un oiseau
Dans la force d'un arbre
Dans la couleur de l'eau
Je te survivrai

Dans l'hiver et le vent
Dans le froid des maisons
Dans les sables mouvants
Où j'écrirai ton nom
Dans la fièvre et le sang
Dans les murs des prisons
Je te survivrai

Je te survivrai d'un amour vivant
Je te survivrai dans des yeux d'enfant
Je te survivrai comme un revenant
Je te survivrai

Je te survivrai et tu m'entendras
Je te survivrai quelque part en toi
Je te survivrai au-delà de toi
Je te survivrai

Dans les bruits de la ville
Dans les aéroports
Dans les jours difficiles
Où je t'aimais encore
Dans les nuits anonymes
Où je perdrai mon corps
Je te survivrai

Je te survivrai d'un amour vivant
Je te survivrai dans des yeux d'enfant
Je te survivrai comme un revenant
Je te survivrai

Dans les frissons du cœur
Dans les maudites chansons
Dans les cages d'ascenseur
Où ils gardent les bas-fonds
Dans l'angoisse et la peur
Frissonnant d'émotion
Je te survivrai

Je te survivrai d'un amour vivant
Je te survivrai dans des yeux d'enfant
Je te survivrai comme un revenant
Je te survivrai

Je te survivrai et tu m'entendras
Je te survivrai quelque part en toi
Je te survivrai au-delà de moi
Je te survivrai

Je te survivrai d'un amour vivant
Je te survivrai dans des yeux d'enfant
Je te survivrai comme un revenant
Je te survivrai ...... {ad lib}



J'ai hésité à mettre mes commentaires en face des phrases qui m'ont fait le plus marrer, mais je pense que cet humour est accessible à tous sans mode d'emploi.

mercredi 1 octobre 2008

Beurre dans les épinards?

Je ne savais pas trop quel sujet aborder, j'en ai un peu marre de la crise financière, télé, radio, même au boulot et entre potes, elle est partout, y'a bien que ma femme qui s'en fout.
Donc, ce matin, dans la voiture, en route vers mon bureau béni, j'ai ré entendu parler de la mesure contre la mal bouffe. Je ne vais pas entrer dans l'habituel débat, pour ou contre, mais juste vous donner mon sentiment général concernant la manière de s'alimenter en France.
Ayant vécu au Japon pendant 3 ans, je commencerai par là. Mon palais n'ai jamais été autant comblé que durant ces années, et j'ai beaucoup mangé, toutefois, étonnement, à mon retour en France, mes amis, ma famille me regardaient avec des yeux effrayés. J'ai toujours été mince, mais apparemment, là, c'était plus que d'habitude.
Alors je ne vais vous raconter ma vie, mais j'ai réfléchi à la question, et force est de constater que mis à part l'arrivée de la haute gastronomie américaine avec les Macdos et dérivés, tout, la bas me parait diététique. Jamais trop d'huile, jamais trop de viande, des légumes, du poisson.
En fait, dans la composition d'un repas de famille, beaucoup de critères autres que le goût sont pris en considération, la variété, la couleur, l'apport nutritif de tel ou tel aliment, et l'heure du repas en détermine sa consistance. On dit que les japonais (sauf certains sportifs...) sont naturellement minces, mais j'ai lu la bas ( en anglais... et désolé, pas de source...) que le japonais n'avait en aucun cas un métabolisme différent du notre en cela qu'ils n'étaient pas prédisposés à être minces, et que c'était même plutôt le contraire. D'ailleurs l'obésité y gagne du terrain grâce à la merveilleuse culture gastronomique américaine qui commence à y fait son trou.
Bon, je vais revenir en France, en fait je ne voulais pas m'étendre sur le Japon mais à chaque fois que je commence, je n'arrive plus à m'arrêter.
Donc, retour en France. Je ne sais pas si je dois me lancer dans une comparaison, car j'ai pas envie d'émettre de jugement de valeur. Toutefois, j'observe auprès de mes proches, une toute autre approche du repas, à tous les niveaux.
Culturellement, nous accordons énormément d'importance au goût, nous salons, huilons, aimons la viande rouge, les sauces et c'est bien comme ça. Mais bon,comment s'étonner d'avoir du mauvais cholestérol, et de prendre du poids quand on verse systématiquement, les yeux fermés, un verre d'huile dans la poêle, une énorme noix de beurre, qu'on sale abondamment avant même de goûter, qu'on s'enfile un diner lourd à 21h pour se coucher à minuit.
On peut tout à fait manger bien, manger beaucoup, mais il faut manger intelligemment.
J'ai commenté chez Nicolas qu'on devrait éduquer les gens à la diététique, j'y ai mis une note d'humour, mais j'étais sérieux.
Les termes régime, diététique sont associés avec privation, on se trompe.
Quand on me dis que c'est historique et culturel en France, je réponds que historiquement, en France, on ne pouvait pas manger de la viande tous les jours, ni du beurre, qu'on mangeait de la soupe le soir avec du pain, et des légumes de saison.
Les gros ont toujours été riches en général, on se demande pourquoi...
Et bien on mange comme des riches d'antan, aujourd'hui, on mange ce qu'on veut quand on veut, et on a perdu l'équilibre.
Je ne parle pas du fastfood, et des pizzas, car j'espère que chacun sait que c'est mauvais, bon au goût, mais mauvais pour le corps.
Tout ça pour dire, qu'une mesure de bonus malus sur la bouffe, ça me paraît bizarre, on est au collège, on marche au bâton et à la carotte.
Les gens doivent perdre cette croyance que bon pour la santé ne rime pas toujours avec moins bien manger.
Qu'on explique au gamins comment manger, c'est plus difficile de changer les parents, mais mettons en place des campagnes de sensibilisation.
Je trouve aberrant de devoir légiférer, et mettre en place des taxes pour que les gens prennent soin de leur santé.