dimanche 26 juillet 2009

La fête canadienne n'a qu'à rester au Canada!


Ce matin, je me suis levé avec une atroce gueule de bois, j'ai beau avoir bu 1 litre de flotte avant de me trainer au lit, la vodka a eu raison de moi.
Hier j'ai donc participé à la fête d'anniversaire d'une amie de ma femme, dans une superbe maison au bord du lac, des grillades, de l'alcool, des gens sympathiques, et j'ai fini incapable de me tenir sur mes deux jambes tout seul...
Tout va pour le mieux dans le meilleur des monde me direz-vous?
Eh bien, en fait, j'ai découvert une méthode d'organisation de fête que je ne connaissais pas.
Mon épouse attentionnée et attentive avait lourdement insisté afin que je n'oublie pas d'apporter mon pack de bière quand je la rejoindrais sur place, rien de bien étonnant à cela, on amène toujours quelque chose, c'est normal. Mais elle a évoqué le terme fête canadienne...
Ça m'avait déjà mis la puce à l'oreille car j'ai déjà eu vent des fêtes canadiennes par quelques amis ayant vécu la bas. Chacun apporte sa binouze et chacun boit sa binouze.
Vous me direz que j'ai apporté des bières et fini à la Vodka...
Ben j'ai rencontré de généreux allemands qui m'ont abreuvé d'alcool fort.
Pour le barbecue, c'était presque ridicule, chacun allait dans le frigo, revenait avec son bout de bidoche et se la faisait griller dans le jardin...


Manque de pot, je n'avais pas de bidoche à faire griller, j'ai donc dû me contenter des salades du buffet.
Bien sûr, que j'aurais pu me frayer un chemin jusqu'aux merguez des autres, mais bon, j'ai perdu ma veine de squatteur.
En fait, j'ai réalisé qu'une partie des invités n'ont pas mangé de grillades, et comme moi, j'imagine qu'ils en avaient envie.
Cette méthode m'a dérangé. L'individualisme dans une fête avec alcool et pétards, ça ne colle pas.
La fête, pour moi, c'est partager, déconner, le bordel, et pas une espèce de cloisonnement étrange comme je l'ai vécu hier.
J'ai eu l'impression d'un libéralisme festif, opposé à un collectivisme festif!
Bon je termine tout de même sur une note positive. Je me suis vraiment bien marré, quand tu bois le ventre vide, tu commences à raconter des conneries très rapidement, et tout va bien à partir de là...

De la baisse de la TVA dans la restauration…

Comme tu avais pu le lire, cher lecteur, j'ai pris une première dizaine de jours de congé la semaine dernière. Durant cette période, je m'étais dit que j'allais tenter de mesurer la réalité de la baisse de la TVA dans la restauration. En effet, depuis plusieurs semaines, des restaurateurs et des bistrotiers affichent ce logo sur la baisse de la TVA, annonçant une baisse des prix sur certains produits-phare. Durant cette période, je me suis arrêté surtout dans des cafés, et dans deux restaurants. Au total, je n'ai pas réellement pu constater une évolution sensible des prix. Le pire a été dans un restaurant japonais parisien cette semaine, qui a refait sa carte en indiquant l'ancien prix barré en rouge et le nouveau prix en rouge aussi. Or, on peut voir, sans être un génie des mathématiques, que la baisse ne correspond absolument pas aux 14% de la baisse mais à environ 6%, ce qui signifie bien que le restaurateur se remet encore 9% dans la poche : au moins le prix a-t-il un peu diminué…

Ce qui est étonnant, dans cette affaire de TVA, c'est que personne n'y a jamais cru. Dès le départ, même les grands médias ont douté de l'effet mécanique de cette mesure, et ont indiqué l'impact négatif sur le budget de l'Etat. Certes, les restaurateurs ont fait de grandes annonces très solennelles, mais quels résultats ? La baisse des prix n'était certes pas une obligation. Personnellement, j'aurais trouvé cela très bien qu'un restaurateur marque au-dessus de son comptoir : « ici, les employés viennent d'être augmentés de 10% suite à la baisse de la TVA ! » Cette mesure aurait même été davantage salutaire, puisque les salaires cotisent pour les régimes sociaux. On aimerait aussi voir un restaurateur indiquer : « grâce à la baisse de la TVA, j'ai embauché un salarié ! ». Rien de tout cela…

Au final, cette mesure semble ne bénéficier qu'à peu de monde, aux restaurateurs en fait. Il faudrait donc rehausser la taxe ? J'y suis maintenant favorable, mais il y a un problème. Si les restaurateurs n'ont pas baissé leurs prix, je suis persuadé qu'ils s'empresseront de les monter si la TVA était raugmentée, histoire de préserver leurs nouveaux bénéfices.

Décidément, une réforme sans grand intérêt et réellement coûteuse… Mais bon, les restaurateurs votent à droite, alors…

PS : source de l'image ici.

jeudi 23 juillet 2009

De la situation actuelle du PS et des moyens d'en sortir.

J'admets que je reste assez interloqué devant les grandes manœuvres qui se déroulent dans les couloirs du Parti socialiste. La semaine dernière, j'ai été coupé pendant plusieurs jours de l'actualité. J'ai pu, à une ou deux occasions, me plonger dans la lecture de journaux régionaux, mais du type de ceux dont la rubrique « faits divers » est bien plus longue que la rubrique « politique française ». Je suis donc passé totalement à côté de l'espèce de conflagration touchant l'intérieur du PS, jusqu'à mon retour, où j'ai eu la chance d'écouter Ségolène Royal massacrant ses petits camarades à la radio.

Il y a d'abord eu les offensives de Manuel Valls. Franchement, cher lecteur, je ne te cache pas que je verrais bien ce cadre du PS aller au Modem ou à l'UMP, où il s'y trouverait très bien. J'ai été totalement estomaqué par l'interview qu'il a accordé à Libération le jeudi 9 juillet 2009, où il a indiqué, dès les premiers mots, qu'il ne croyait pas à la possibilité de socialiser (sûrement un synonyme de nationaliser, mais ce mot doit être trop dur à prononcer...) les moyens de production aujourd'hui. Cela montre d'abord que le sieur Valls est totalement ignorant de la situation actuelle de l'économie, alors que la droite n'hésite pas à nationaliser dans l'ensemble des pays développés dès que les intérêts des plus riches sont menacés. Cela montre ensuite qu'il n'y a pas d'échappatoire au système actuel selon ce cadre du PS.

La polémique sur le nom du parti est du même tonneau. Contrairement à ce que j'ai beaucoup lu, le fait de s'appeler « socialiste » a un vrai sens politique. Renier ce nom pour celui de social-démocrate signifie clairement l'abandon de toute une série de concepts auxquels les citoyens de gauche sont encore réellement attachés, comme l'idée de redistribution des richesses, de mise en commun des moyens de production ou de démocratie sociale. Les cadres du PS qui souhaitent changer le nom se placent forcément hors de ces champs politiques. On comprend alors qu'ils veuillent sortir de cette définition. Déjà que le vote PS est difficile, il ne manquerait plus grand-chose pour nous dégoûter définitivement de lui apporter nos suffrages.

Reste le pire, à mon sens : Ségolène Royal est sortie renforcée de cet épisode tragi-comique. Elle n'a, jusqu'à ce jour, jamais réussi à être crédible, et n'a pas cessé de participer à la déconfiture de son parti. Là, en se plaçant au-dessus de la mêlée, elle s'invente une rôle de sage qui pourrait la servir pour son futur leadership.

J'espère qu'on en arrivera pas là. Comme je l'avais déjà dit, je pense que le PS n'est plus viable du fait de son association entre une gauche sociale-libérale et une gauche étatiste et interventionniste qui ne peuvent plus travailler ensemble. De plus, le PS est davantage un parti d'élus cherchant à se faire réélire qu'un parti visant à transformer la société. Malgré les claques successives, le PS reste en l'état : peut-être qu'une défaite aux régionales lui ferait du bien, mais je doute de plus en plus de la capacité des dirigeants socialistes à sortir de l'ornière dans laquelle ils sont embourbés aujourd'hui.

mercredi 22 juillet 2009

Stress au boulot

Quand il y a grève, je m'engueule avec Fabrice et je discute avec Mathieu.
Et en règle générale j'accepte mieux l'idée d'une grève des profs que d'une autre branche de la fonction publique.
Tout d'abord, j'ai à chaque fois l'impression qu'une grève dans l'enseignement public a d'abord pour but d'améliorer les conditions de travail des étudiants, et faire grève pour les autres, cela rend les grèvistes sympatiques.
Par ailleurs j'ai du mal à cerner les conditions de travail de l'enseignant, j'ai du mal à imaginer à quel type de stress il est confronté. Mathieu me dit que c'est très usant, je le crois, je ne suis pas enseignant je ne sais pas.
Pour ma part, j'ai changé de travail il y a peu, et j'ai découvert une nouvelle facette du stress professionnel. Je connaissais le stress du "trop de boulot", du patron tyranique, mais je découvre la pire forme de stress professionnel qu'il m'ait été donné de connaitre, la peur de la perte de l'emploi.
Ce n'est forcément lié à l'ambiance au boulot, en tout pas dans mon cas. Mais le fait d'être satisfait de sa situation professionnelle, le fait également de savoir qu'une crise sévit partout, attendant patiemment de pouvoir venir me taper derrière la tête, implique une forte détermination à voir sa situation perdurer. Mais lorsque l'on bosse pour une grosse boite, il est très difficile de comprendre et donc de contrôler les leviers pouvant amener un licenciement, sans parler des possibles délocalisations...
Un remise en cause de mon boulot est une remise en cause de ma vie, l'incertitude quant à la pérénité d'un emploi peut être très pesant comme sentiment.
Je me dis donc souvent, que mes deux amis peuvent s'estimer bien heureux de ne pas y être confrontés. Ils s'amusent, surtout le moins chauve des deux, à taquiner le "mec du privé", ce qui me paraît d'ailleurs être une forme mignonne d'essayer de se justifier, mais bon peu importe.
Ont-ils jamais ressenti ce sentiment bizarre et souvent injustifié (pourquoi avoir de se faire lourder quand tout roule?)
Si tel n'est pas le cas, ils ont pour l'instant évité ma pire souffrance professionnelle.
On monte les échelons de la société lentement, et difficilement,mais on peut les redescendre à toute vitesse si les choses vont de travers.
Savoir qu'un palier atteint est définitif, me paraît très confortable...
Je précise tout de même que je ne rêve pas chaque soir ressembler à mes deux amis, chacun fait ce qu'il doit faire de sa vie, mais je voulais simplement exprimer mon sentiment nouveau dans notre petite compétition cachée "privé vs public, qui en chie le plus".

ps: je suis curieux de savoir de quels maux vont pouvoir m'accuser nos lecteurs réac'...

lundi 20 juillet 2009

Les choses qu'on cache (ou pas)

Manuel est au téléphone avec Mathieu (qui passe quelques jours avec moi à la campagne) et il me menace de couper mes accès si je ne publie pas de billet.

Il a manifestement du mal à comprendre un truc :

et

Voilà deux raisons amplement suffisantes pour expliquer que j'ai des choses bien plus intéressantes à faire que de blogger.

Il a compris le "mec du privé qui bosse comme un chien" (mais qui à 16h43 n'est plus au taff...) ?

Le verdict de l'affaire Ilan Halimi : le dangereux jeu politique.

Préambule : j'ai rédigé ce billet durant mes vacances, alors que je n'avais pas de connexion internet. Je le destinais au départ aux Privilégiés. Depuis, Manuel a publié un billet sur le même sujet, ce qui m'oblige, vu mon désaccord de fond avec lui, à lui répondre ici.

Ça y est, le procès Halimi est terminé. Comme tu as pu le découvrir, cher lecteur, les décisions prises ont été très diverses en fonction des accusés. Youssouf Fofana, l'auteur reconnu maintenant du meurtre d'Halimi, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec 22 ans de sûreté. En lisant la liste des peines, j'admets avoir été assez convaincu par le verdict.

Immédiatement, les réactions des parties civiles ont été très brutales. N'ayant pas la capacité de faire appel, elles ont déclenché toute une polémique visant le gouvernement pour que celui-ci fasse appel sur les verdicts concernant les complices de Youssouf Fofana. J'ai entendu l'avocat Francis Szpiner, sur France Inter, affirmer que le verdict qui le choquait le plus était celui de la jeune fille qui avait aguiché Ilan, celle-ci écopant de 9 ans de prison. Très vite, on a annoncé l'organisation de manifestations, menées par les organisations juives comme le Crif et la Licra. Le but était de pousser la Garde des sceaux à faire appel à la place des parties civiles : on entrait là dans le politique.

J'ai été très surpris de cette action, pour la simple raison que le côté antisémite du crime avait été totalement reconnu par la Cour d'assises concernant le meurtre. Décidément, je ne vois pas bien quels sont les objectifs de ces organisations. Je saisis totalement la démarche de la famille : la souffrance est telle que les parents d'Ilan Halimi veulent des sanctions plus sévères. Par contre, je ne vois pas en quoi une punition plus grande des complices améliorera la vie des Juifs de France ou permettra de lutter plus efficacement contre l'antisémitisme. Condamner une gamine à 9 ou à 12 ans de prison, quel impact ?

N'empêche que le plus dérangeant n'est finalement pas là. Tout d'abord, il est vraiment problématique que François Barouin et Jack Lang aient profité de cette affaire pour déposer une proposition de loi visant à détricoter la protection des mineurs. Même si c'est à la Cour de déterminer si le procès doit être public ou à huis-clos, il est évident qu'on sort là de l'aspect éducatif et édifiant de la justice pour mineurs. Même si les complices de Youssouf Fofana ont participé à un crime horrible, il n'y a aucune raison de les juger avec un système d'exception. Une nouvelle fois, deux hommes politiques s'illustrent en proposant une loi qui est bel et bien un texte de circonstance mais qui pourrait transformer radicalement la justice des mineurs.

Et puis, il y a eu la décision de Michèle Alliot-Marie de faire appel du verdict de la Cour. Là, on entre franchement dans la faiblesse politique. Qu'apportera ce nouveau procès à la société ? A priori, rien, vu que les accusés ont reconnu leurs crimes. Il n'est même pas sûr que les jurés se sentent obligés de condamner plus sévèrement les accusés, vu qu'ils sont totalement libres de leurs décisions. On peut supposer que les 9 jurés et les trois juges ont bien soupesé les pièces du dossier. Tout ce que cela risque d'amener, c'est une grosse désillusion pour les familles. Le mieux aurait sans doute été que la ministre laisse les choses suivre leurs cours.

Et s'il y a condamnation plus lourde ? Ne vous inquiétez pas, cher lecteur, la parade des antisémites est toute trouvée : on a condamné plus lourdement parce que les Juifs l'ont demandé. Je suis sûr que l'on verra surgir dans la blogosphère d'extrême-droite des idées de ce type très rapidement, et personne n'y gagnera rien...

lundi 13 juillet 2009

Procès petit bras

Le procès du gang des barbares n'était-il pas à la hauteur des évènements?
Youssouf Fofana a bien hérité de la peine maximale, les médias ont relayé le procès, tout le monde, ou presque, s'accorde à reconnaitre le caractère ignoble et anti-sémite du crime.
Toutefois, le huis clos du procès a empêché d'en faire un exemple, et les peines des lieutenants de Fofana sont beaucoup trop légères.
Quand une horreur pareille se produit sur notre sol, il faut taper du poing sur la table, il faut que nos concitoyens comprennent que l'anti-sémitisme, le racisme sont incompatibles avec les valeurs de notre société. Et à ce niveau là on reste sur notre faim.
Le Fofana a fait son show pendant tout la durée du procès, les autres ont joué la carte des repentis, et au final, on ne sait pas ce qui s'est vraiment passé dans cette cave et on a traité ce cas comme un cas de crime crapuleux odieux teinté d'anti-sémitisme débile.
En effet l'impression que me laissent les différentes descriptions de cette affaire, est celle d'un Fofana illuminé et d'une bande complètement à sa botte, ne réalisant pas vraiment ce qui se passait pendant 24 jours!
Je souhaite vraiment que ce crime soit rejugé, sans huis clos, avec en toile de fond, le fait que ce crime est un crime anti-sémite d'une extrême gravité.
On ne peut pas participer à la torture et le meutre à petit feu d'un jeune homme pour son appartenance religieuse sans récolter des peines requises par le procureur.
On ne peut pas accepter cette espèce d'omerta, qui laisse 2 suspects dans la nature.
C'est un cas exceptionnel qui requiert un jugement exceptionnel, sinon, j'ai bien peur que le crime racial se retrouve au même niveau qu'un crime crapuleux .

mardi 7 juillet 2009

Être de gauche, c’est être anti- ?

Tiens, c'est marrant : en rentrant des résultats du bac, j'ai découvert la nouvelle démarche politique du camarade Authueil. Voici que cet éminent blogueur de la droite respectable s'est brusquement transformé en socialiste réformiste qui cherche à refonder la gauche. On ne peut que s'étonner de cette problématique chez un soutien sans faille de l'UMP. Notre président de la République aurait-il tellement dégoûté les membres de sa majorité ?

Dans le raisonnement du camarade, on retrouve l'habituelle antienne, appliquée ici à l'extrême-gauche, sur le fait que la gauche française passe son temps à s'opposer bêtement à la droite au pouvoir. Authueil étant trop fin pour cela, il n'emploie pas les termes d'« anti-sarkozysme primaire », mais je sais que cette notion traîne souvent dans la blogosphère de droite et dans les médias de la même droite (voir les articles réguliers du Figaro). A chaque fois, j'admets que je suis très troublé devant cette accusation. Je me souviens que, sous la présidence de François Mitterrand, les militants de droite menaient de très violentes attaques contre la personne du président, pourtant moins impopulaire que l'actuel. A l'époque, on n'employa pas le terme d'« anti-mitterrandisme primaire ». On ne peut pas, lorsqu'on est dans l'opposition, ignorer la personne du chef de l'État. Nicolas Sarkozy doit être critiqué, autant sur sa personne (qu'il met suffisamment en avant par ailleurs) que sur ses actes et ses idées politiques. L'anti-sarkozysme n'est bien qu'un argument rhétorique visant à discréditer les opposants.

Dans ce même billet, Authueil tente de trouver quelques axes pouvant permettre de définir un programme de gauche renouvelé. Je te livre ici le passage :

Etre de Gauche aujourd'hui, c'est quoi ? Il y a au moins un fondement qui n'est guère contestable, c'est le refus d'une société dirigée uniquement par l'économique, où on vit pour travailler au lieu de travailler (éventuellement) pour vivre. C'est le refus du travailler plus pour gagner plus, parce que gagner plus, c'est pas forcement ce qu'on demande car on recherche davantage le "mieux" que le "plus". C'est le refus de cette société de consommation où le citoyen de base est pris pour un con plus souvent qu'à son tour, que ce soit comme électeur, comme consommateur ou comme salarié. Je pense que tous ceux qui se revendiquent de gauche peuvent signer ça.
Bizarrement, l'auteur définit tous les fondements de sa gauche renouvelée en commençant par le mot « refus ». Alors que la droite reproche à la gauche d'être sans arrêt dans l'opposition primaire, voilà qu'un blogueur de droite prend toute la pensée de gauche par le négatif.

Rien d'étonnant cependant. Étant baigné dans la culture politique de gauche, je n'aurais pas fait autrement si j'essayais de refonder la droite. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'adversaire politique est naturellement défini par des termes plutôt négatifs, vu qu'on le différencie de soi. Comme le moi est positif, l'autre est négatif. S'il ne l'était pas, il n'y aurait pas de raison de s'opposer à lui et de vouloir gouverner à sa place.

Etant de gauche, je vais aider Samuel. Je ne crois pas que la gauche naît dans le refus mais dans la volonté de progrès et dans l'amélioration des conditions de vie de l'ensemble de la population. Aussi, si je reformulais le paragraphe précédent, je dirais :

Être de Gauche aujourd'hui, c'est quoi ? Il y a au moins un fondement qui n'est guère contestable, c'est la volonté de développer une société où l'économique vise au progrès collectif. C'est une société où l'on travaille parce qu'on veut une vie agréable et paisible, et où le gain financier n'est pas la priorité de tous, surtout au prix d'une vie médiocre. C'est le rêve d'une société démocratique dans laquelle le citoyen reprendrait en main le jeu politique, et dans laquelle le consommateur passerait au second plan. Je pense que tous ceux qui se revendiquent de gauche peuvent signer ça.
Bon, évidemment, il reste du refus, mais je ne vois pas comment faire autrement. Dans un texte de droite, on en trouverait aussi, histoire de clarifier l'offre politique.

Tiens, d'ailleurs, c'est bizarre : Authueil définit la gauche comme souhaitant un monde non dominé par l'économie. C'est pourtant par l'économie que Marx espérait transformer le monde, mais je ne sais pas à quelle gauche le co-organisateur de la RDB s'adresse effectivement…

dimanche 5 juillet 2009

Burqa ne veut pas me quitter...

Ces derniers jours, cette histoire d'interdiction de burqa revient inlassablement polluer mes pensées, je suis assez tiraillé par cette histoire.
Comment garder une faculté de jugement neutre quand la vue d'un voile "intégral" me file la nausée...
Cet après-midi, en flânant au bord du lac d'Annecy, j'ai croisé plusieurs familles saoudiennes ou koweïtiennes ou encore qatariennes, deux des femmes que j'ai vues portaient le niqab.
Le niqab n'est pas la burqa, mais j'ai déjà eu des clientes portant la burqa pendant mes années hôtelières et je me demande si la loi s'appliquerait également à elles et à leurs millions.
J'imagine bien un flic aller interpeller une Saoudienne qui sort de la boutique Chanel, avenue Montaigne, avec 20.000€ d'achats dans les sacs que portent les membres de sa garde rapprochée...
Cette idée d'interdiction serait inapplicable?
Je me demande sérieusement à quoi cela sert de remuer un couteau dans une plaie relativement indolore dernièrement.
Avons nous réellement un problème burqa en France?
Certaines personnes de mon entourage m'ont parlé du danger de la burqa qui envahirait notre pays pour justifier cette interdiction, la parano de l'invasion islamiste est-elle en train de gagner du terrain?
Pour ma part, je ne vois pas de danger et donc pas d'intérêt à cette interdiction, et pourtant j'y pense et je retourne le truc dans tous les sens.
J'espère ne pas avoir été trop impératif, imprécateur, humiliant, ni manichéen...
Probablement que si, je suppose...
D'ailleurs je suis assez frustré car j'ai écrit un joli petit commentaire qu'il me fut impossible de publier, n'étant un membre du blog de Suzanne, dommage.

vendredi 3 juillet 2009

Des liens, bordel, des liens (épisode II).

Comme je te le disais ici, cher lecteur, je suis, en cette belle journée de juillet, incapable de te taper un billet politique au moins aussi cohérent que d'habitude. Aussi, voici la liste des copains qui nous ont linkés durant ce mois de juillet. Ces stats seront désormais intégrées dans les bilans mensuels du blog. N'hésitez pas à aller les visiter !


Les privilégiés parlent aux Français... : 28

Partageons mon avis : 3

De tout et de rien, surtout de rien d'ailleurs : 3

La Maison du Faucon : 3

Betapolitique : 3

Le coucou de Claviers : 2

Peuples.net : 2

Partageons le reste ! : 2

Mon Mulhouse : 2

Le Merle Moqueur : 2

Le blog de Hypos : 1

Ruminances : 1

Rubin Sfadj : 1

Section socialiste de l'île de Ré : 1

Une/Deux : 1

Vu que le mouvement est lancé chez de nombreux blogueurs, je me demande comment Wikio va gérer ces liens en masse. Sans doute ces billets n'auront-ils pas une grande valeur…

mercredi 1 juillet 2009

Bilan du mois de juin 2009.

Contrairement au bilan plutôt positif des Privilégiés, le mois de juin fut difficile pour nos trois gueules.

Certes, le nombre d'abonnés n'a que peu varié, puisque nous tournons autour d'une centaine de personnes qui tirent sur notre flux. Par contre, on ne peut pas dire que le nombre de visiteurs soit positif. Ainsi, nous avons reçu 1 840 visites (soit 600 de moins que le mois dernier) et 987 visiteurs uniques absolus (soit 700 visiteurs de moins). Nous retombons ainsi au niveau du début de l'année 2009.

Dégager des causes de cette baisse est difficile : il est vrai que nous sommes souvent moins actifs par nos commentaires chez les autres (Manuel travaille différemment et Fabrice et moi sommes un peu lassés de cet exercice), et que le nombre de billets a légèrement diminué.

Cependant, j'ai une explication assez simple à cela, en accord total avec Manuel : depuis que Fabrice ne publie plus rien, nous baissons ! En effet, Fabrice se montre timide depuis avril dernier et son dernier billet, celui-ci suivant de près le billet collectif que nous avions publié contre le blog occidentaliste. Alors, au lieu de te battre avec les réactionnaires, tu vas rédiger un truc, oui ???!!!

D'autant plus, cher camarade, que ces mêmes réactionnaires sont parmi nos meilleurs clients, même si cela ne te plaît pas. En effet, voici la liste des sites d'information et blogs ayant amené plus de 10 visites ce mois-ci :

Le Merle moqueur : 146
Les privilégiés parlent aux Français et au Monde : 130
Wikio : 76
Partageons mon avis : 48
Mtislav : 44
La Maison du Faucon : 39
Aurélien Véron : 24
Etiam Rides : 13
Didier Goux prend ses aises : 11

Bon, fondamentalement, nous ne sommes pas accrochés aux chiffres comme des morpions. L'important est que nous continuions à prendre du plaisir dans cette petite aventure bloguesque. De plus, notre blog collectif est l'un des rares qui parvient à tenir un peu. Continuons, avec toi, cher lecteur, je l'espère.

PS : tu trouveras dans la colonne de droite les 10 billets les plus lus ce mois-ci.

Valse avec Bashir

Finalement, après avoir laissé trainer ce film pendant plusieurs mois sur mon disque dur, j'ai regardé hier soir Valse avec Bashir, le film animé de Ari Folman.
Le film est dur, il parle de la guerre, il tourne autour du massacre de Sabra et Chatila, mais il évite de se placer d'un côté ou d'un autre d'un point de vue politique.
Le soldat, en l'occurrence Ari Folman lui-même, est au centre de l'histoire, il a 18 ans, ne comprend pas bien ce qui lui arrive, se retrouve acteur d'une violence et d'une horreur de la guerre, qu'il ne comprend ni ne maîtrise vraiment.
Qui est coupable à Sabra et Chatila ?
Les milices chrétiennes certainement, Ariel Sharon a laissé faire, mais le soldat n'a jamais eu le recul nécessaire pour se rendre compte de ce qui était en train de se produire.
Sans surprise, "Valse avec Bashir" dénonce la guerre, cette guerre qui utilise des tous justes post-adolescents pour aller mener des batailles de chefs de guerre bien confortablement assis dans leurs bureaux à siroter je ne sais trop quoi.
Ce n'est pas bien original, mais c'est touchant, dérangeant par moment.
Je n'ai pas ressenti de parti pris, le réalisateur met l'accent sur les victimes, les Palestiniens, ceux massacrés dans le camp où ceux protagonistes civils involontaires des affrontements. Mais il insiste également sur le sentiment de perdition que peut ressentir un jeune parachuté sur un champ de bataille sans vraiment comprendre ce qui lui arrive.
Je ne vais pas faire dans l'originalité mais les victimes de la guerre sont tous ceux qui y participent, pas ceux qui la commandent.
Je vous conseille de voir ce film, sans haine, ni volonté de se voir confirmer sa prise de parti pour un camp ou l'autre, simplement pour comprendre que tout ça est totalement irrationnel.