dimanche 27 février 2011

L'effet magique du péage de Saint-Arnoult.

A chaque fois que je prends ma voiture pour partir un peu en vacances en province, cher lecteur, il y a un moment que je trouve absolument fascinant, je dirais même plus, magique. A un endroit précis de notre beau territoire, se produit un phénomène tout à fait étonnant que je voudrais te conter.

Ces derniers jours, j'étais parti avec la Privilégiée dans nos belles régions, histoire de nous aérer un peu, de nous cultiver et surtout de réapprovisionner notre cave en vins bien choisis, directement chez le producteur, ce que nous ne manquons jamais de faire. Nous adorons que le vigneron nous fasse goûter ses différents cépages, nous raconte ses aventures de l'année et nous initie à de nouveaux plaisirs gustatifs.

Vendredi soir, nous prîmes donc l'autoroute, la n°11 pour être précis, et nous roulâmes doucement pour retrouver notre bonne vieille ville bourgeoise du 9-3. 

Depuis que Sarkozy a fait ses sorties sur la sécurité routière en 2003, nous avons connu une transformation radicale des comportements des automobilistes. Autrefois (souviens-toi, cher lecteur), on pouvait clairement différencier plusieurs types de couloirs. Sur la voie de droite, roulaient les conducteurs respectant la sacro-sainte limitation de 130 km/heure. Sur la voie du milieu se plaçaient les personnes un peu moins prudentes, mais qui n'allaient que rarement au-dessus des 160 km/h. Enfin, sur la voie de gauche, les as du volant fonçaient à 180 km/h. Si jamais nous avions le malheur d'être sur une autoroute à deux voies, les deux dernières catégories se livraient une guerre féroce sur la voie de gauche, à coup de klaxon et d'appel de phare. Ces comportements ne sont pas si vieux : c'était dans les années 1990.

Et puis, Sarkozy passa par là et réussît la seule grande transformation de ses multiples mandats. En 2002-2003, il lança une grande campagne de sécurité routière, généralisa les radars automatiques et multiplia les contrôles routiers comme des petits pains ! L'effet fut brutal. En quelques mois, les comportements changèrent  complètement.

Hier soir, sur l'A11, nous avons roulé durant trois bonnes heures, en étant sans cesse avec les mêmes automobilistes. Nous nous sommes doublés, doublés et redoublés, tout cela dans un calme assez olympien. Plus de coups de klaxon, plus d'appels de phare, plus de queues de poisson... Les routes françaises ressemblent maintenant à de longs fleuves tranquilles.

On aurait pu imaginer que seule la pleine lune pouvait réellement faire évoluer les choses, mais il y a une exception. Un lieu magique, totalement irréel, que tous les automobilistes franciliens connaissent bien. Il s'agit de la barrière de péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines.

A peine les conducteurs ont-ils passé ce lieu qu'ils deviennent totalement fous ! En quelques mètres, nous voilà revenu en 1995, lorsque je pris la voiture de mes parents pour la première fois. On se double, on se colle, on se serre, on se fait des appels de phare, on se bouscule, on s'insulte. Ces comportements se retrouvent dans tous les coins de la région parisienne.

Très étrangement, lorsqu'on arrive à Saint-Arnoult dans l'autre sens, l'effet s'inverse. Des dingues du volant deviennent subitement de doux agneaux, roulant très tranquillement vers leur lointaine région natale...

A quoi peut donc être dû une telle transformation ? Y a-t-il sous Saint-Arnoult une poche magnétique ? Est-ce un lieu sous lequel se trouve un cimetière mérovingien profané ? Y a-t-il une phrase vaudou à citer pour contrer le sort ?

Des amis attentifs m'ont affirmé qu'on pouvait retrouver des phénomènes équivalents à d'autres endroits. On cite, sous le manteau, les noms de Fleury-en-Bière, de Coutevroult, de Buchelay, des Eprunes ou encore de Chamant.

Si quelqu'un sait d'où vient cette transformation, cet effet loup-garou sur les automobilistes, merci de me laisser une indication sous ce billet.

20 commentaires:

  1. Je vais laisser une indication : dans le sens Province Paris, la sortie du péage est très mal faite puisqu'il faut que les voies de droite (souvent plus dégagées), aillent franchement sur la gauche pour récupérer la circulation. Sans suit donc une nécessité "d'accélérer comme un malade" pour trouver une place dans la circulation... S'en trouve un joyeux bordel...

    Alors, ensuite, quand on se retrouve sur une des deux voix de gauche (les deux de droite étant réservées aux véhicules lents ou, plutôt, à faible accélération), on a beaucoup de mal à retrouver une "vitesse de croisière", un "bon rythme"...

    Pour le reste, je suis assez d'accord avec ce billet (sauf que je n'ai pas spécialement constaté le problème dans l'autre sens, sauf les cent ou deux cent mètres avant le péage).

    (je précise pour les passants que j'habite Paris et que je vais en Bretagne toutes les trois semaines). (vous avez ramené du Muscadet ou de l'Anjou ?).

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  2. @ Nicolas : du Bourgueil et du Saint-Nicolas de Bourgueil principalement.

    Je suis d'accord avec toi sur la sortie de Saint-Arnoult.

    Je trouve toujours étonnant ce décalage dans les styles de conduite entre les régions et Paris, alors que ce sont les mêmes personnes...

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  3. Du Bourgueil par l'A11 ? C'est pas plutôt l'A10 ? Cela dit, excellent choix...

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  4. Même chose au péage de Mantes-la-Jolie, dont je suis un fidèle client. Mais restons à Saint-Arnoult, et restons-y avec Charles Péguy :

    Quand nous retournerons en cette froide terre,
    Ainsi qu'il fut prescrit pour le premier Adam,
    Reine de Saint-Chéron, Saint-Arnoult et Dourdan,
    Veuillez vous rappeler nos chemins solitaires.

    (Pas certain de la ponctuation…)

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  5. La vitesse n'est dangereuse que si il y a des fous au volant. En tout cas j'ai bien ris.

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  6. Non, la vitesse est dangereuse tout le temps et quel que soit le conducteur.

    Mais encore plus s'il est mauvais, bien entendu.

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  7. @ Nicolas : on s'est pas mal déplacé.

    @ Didier : merci pour les vers.

    @ Anonyme : totalement d'accord avec Didier. La vitesse est dangereuse quel que soit le conducteur.

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  8. Qu'est ce qui n'est pas dangereux de nos jours ? Se soigner, être gentil, tolérant, l'amour, l'alcool, se nourrir, être "intelligent", responsable.... Bref je pense que la vitesse est un moindre mal. De plus rouler à 180 Km/h, sur une portion d'autoroute déserte et en ligne droite est moins dangereux que de rouler à 130 KM/h autorisée sur un périf à 4 voix avec un niveau de circulation même fluide.

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  9. @ Anonyme : le périph est limité à 80 km/h.

    Le problème de la vitesse, c'est qu'on ne met pas que soi en danger.

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  10. D'où que je vienne, à chaque fois que j'arrive à moins de 70km de Paris, les règles de conduite du périph parisien reprennent le dessus.
    On reste calé à gauche, on est agressif, le parisien retrouve son chez lui et se comporte comme il se comporte chez lui, comme un con.
    Sinon, la vitesse est dangereuse, mais force est de constater que malgré la non-limitation de vitesse en Allemagne, je me sens plus en sécurité sur leurs autoroutes que sur les nôtres.

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  11. @ Manuel : tu deviens anti-parisien, espèce de provincial !

    Il n'y a pas que la vitesse qui joue, mais aussi le style de conduite. Maintenant, n'ayant jamais conduit en Allemagne, je ne peux vraiment m'exprimer sur cette question.

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  12. Pas anti-parisien, mais force est de constater que le parisien est très souvent un gros con, et pas qu'au volant...

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  13. L'humain au volant est de manière générale un gros con d'après mon expérience.

    Quand au jugement sur le parisien tu es simplement aigri de vivre chez les ploucs mec ;)

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  14. Hahahaha!!
    Oui, Pantin me manque, la grisaille de l'interminable hiver parisien me manque, l'air pur parisien me manque, le métro me manque, les agréables parisiens me manquent, la bande du Quick me manque!
    J'adore Paris et la plus grosse erreur de ma vie a été d'aller vivre quelque part où j'ai trouvé, ville, nature, ski, lac et salaire .
    Tu vasa te cacher derrière l'humour, mais en fait, le problème du parisien c'est justement de croire très fort en ce que tu as écris dans ton commentaire.
    HS...

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  15. Tu vois la démonstration est faite : comme le parisien le provincial est un abruti prétentieux.

    CQFD

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  16. LOmiG a raison : tu verses dans le racisme anti-parisien...

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  17. toi l'exilé à la semi-cambrousse-de-droite te mêle pas à la baston ! ;)

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  18. Je savais que les racistes étaient nombreux ici...

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  19. Oh mon dieu, beaucoup de personnes méritent un point Godwin. La vitesse est dangereuse que si on ne prend pas en compte autrui c'est évident mais avouez que rouler vite lorsqu'il y a pas un chat restera toujours moins dangereux que de respecter des limitations de vitesse en pleine ville...

    Roh et puis la Campagne ça nous gagne... Décevant Mathieu a raison.

    En revanche je vais peut être me mettre à l'allemand.

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  20. @ Anonyme : pourquoi est-ce décevant que j'ai raison ? Mais non, mais non...

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