mercredi 22 juillet 2009

Stress au boulot

Quand il y a grève, je m'engueule avec Fabrice et je discute avec Mathieu.
Et en règle générale j'accepte mieux l'idée d'une grève des profs que d'une autre branche de la fonction publique.
Tout d'abord, j'ai à chaque fois l'impression qu'une grève dans l'enseignement public a d'abord pour but d'améliorer les conditions de travail des étudiants, et faire grève pour les autres, cela rend les grèvistes sympatiques.
Par ailleurs j'ai du mal à cerner les conditions de travail de l'enseignant, j'ai du mal à imaginer à quel type de stress il est confronté. Mathieu me dit que c'est très usant, je le crois, je ne suis pas enseignant je ne sais pas.
Pour ma part, j'ai changé de travail il y a peu, et j'ai découvert une nouvelle facette du stress professionnel. Je connaissais le stress du "trop de boulot", du patron tyranique, mais je découvre la pire forme de stress professionnel qu'il m'ait été donné de connaitre, la peur de la perte de l'emploi.
Ce n'est forcément lié à l'ambiance au boulot, en tout pas dans mon cas. Mais le fait d'être satisfait de sa situation professionnelle, le fait également de savoir qu'une crise sévit partout, attendant patiemment de pouvoir venir me taper derrière la tête, implique une forte détermination à voir sa situation perdurer. Mais lorsque l'on bosse pour une grosse boite, il est très difficile de comprendre et donc de contrôler les leviers pouvant amener un licenciement, sans parler des possibles délocalisations...
Un remise en cause de mon boulot est une remise en cause de ma vie, l'incertitude quant à la pérénité d'un emploi peut être très pesant comme sentiment.
Je me dis donc souvent, que mes deux amis peuvent s'estimer bien heureux de ne pas y être confrontés. Ils s'amusent, surtout le moins chauve des deux, à taquiner le "mec du privé", ce qui me paraît d'ailleurs être une forme mignonne d'essayer de se justifier, mais bon peu importe.
Ont-ils jamais ressenti ce sentiment bizarre et souvent injustifié (pourquoi avoir de se faire lourder quand tout roule?)
Si tel n'est pas le cas, ils ont pour l'instant évité ma pire souffrance professionnelle.
On monte les échelons de la société lentement, et difficilement,mais on peut les redescendre à toute vitesse si les choses vont de travers.
Savoir qu'un palier atteint est définitif, me paraît très confortable...
Je précise tout de même que je ne rêve pas chaque soir ressembler à mes deux amis, chacun fait ce qu'il doit faire de sa vie, mais je voulais simplement exprimer mon sentiment nouveau dans notre petite compétition cachée "privé vs public, qui en chie le plus".

ps: je suis curieux de savoir de quels maux vont pouvoir m'accuser nos lecteurs réac'...

20 commentaires:

  1. Suzanne a dit qu'elle allait te fiche la paix maintenant. Ils ne vont donc rien dire, nos camarades réacs.

    Personnellement, je n'ai jamais ressenti cette pression, sauf peut-être au moment du concours, lorsque je me demandais ce que j'allais devenir en cas d'échec à ces examens. Je ne peux donc rien dire là-dessus.

    Je suis de plus assez surpris par ta vision des grèves de profs. Nous défendons très majoritairement nos intérêts tout de même, et parfois, ils collent avec les élèves...

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  2. Je te taquine surtout parceque souvent tu as l'air de dire que j'en fout pas une au boulot alors que j'ai juste appris avec les années à gérer mes flux professionnels en évitant au maximum les pertes de temps (réunions inutiles et autres brassages de vents collectifs). C'est ce qui me permet de toujours te dire "non tu ne me dérange pas" quand tu m'appelles au boulot.

    Mais c'est vrai, je ne suis pas stressé par la perte de mon emploi et je suis très conscient que c'est un luxe en ces temps de crise. Luxe qui a aussi son coût, car je t'assure qu'à part exceptions "politiques" la territoriale pratique des salaires assez bas comparativement au privé.

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  3. Je ne sais pas pour les profs, je ne suis pas convaincu qu'il y ait toujours l'altruisme dont tu parles dans certains de leurs mouvements de grève, ou alors qu'il n'est pas partagé par tout le monde.

    Par contre je suis extrêmement sensible sur la partie de ton billet qui évoque le stress, qui est pour moi une plaie professionnelle qui est en train de gangrener la société, et ça risque de mal finir. J'ai été choqué de voir que la vague de suicide qu'on a eu en entreprise il y a deux ans (Renault, Areva, Peugeot...) n'a eu aucune conséquence. Et que les syndicats, pour être caritural, préferait se battre contre les horaires d'hiver arrivant à la SNCF, ou pour d'autres petites choses qui font que le clivage public / privé est parfois exacerbé par l'indécence de certains combats.

    J'ai eu, à mes débuts de carrière, beaucoup de mal à supporter certains stress malsains. De clients, mais surtout d'une direction qui semblait faire de moi plus un torchon humide qu'on essore que quelqu'un qu'on veut rendre efficace pour sa société. J'ai eu des maux de santé dont je garde encore quelques douloureux souvenirs. Et des nuits à ne pas dormir, où parfois je me disais que le licenciement serait la moins pire des solutions.

    Et j'ai été témoin de franches dépressions et/ou hospitalisation, à cause d'un environnement professionnel qui fait que. Ambiance générale, petit chef, directeur profiteur, etc, etc..
    Maintenant que je suis dans le clan des "clients" et que j'ai des responsabilités hiérarchiques, au boulot mais aussi au niveau d'élu local, j'essais de me souvenir de mes premières 7 années de vie professionnelle... Je ne sais pas si ça me rend moins con, plus efficace, mais bon...

    J'aurais aimé, à l'époque, que les syndicats s'interresse au gens comme moi, ou aux gens comme ceux qui se sont pendus sur leur lieu de travail. Je ne suis pas sur que...

    Bon billet en tous cas.

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  4. En tant que lecteur réac patenté, je ne trouve rien à redire : allez en paix, mon fils.

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  5. "je rappelle quand même qu'il y a, par exemple, de plus en plus de fonctionnaires qui vont aux restos du coeur !!"
    Nathalie (chez Le Privilégié)

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  6. @ Faucon : je te signale que cela fait plusieurs années que sont lancés des cycles de négociation syndicats-patronat sur la pénibilité de l'emploi, qui échouent systématiquement. Dire que les syndicats ne font rien pour cela me semble un peu dur. D'autant plus que, si la CGT t'avait proposé de lancer un mouvement de grève dans ta boite avec des revendications là-dessus, vous seriez-vous lancés ?

    @ Anonyme : il s'agit en effet de certains fonctionnaires cadre C en région parisienne.

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  7. @Mathieu : malheureusement, je suis syndiqué aussi (donc je parle un peu aussi en connaissance de cause), et j'appuie ce que j'ai dit plus haut.
    Après, mouvements de grève dans certaines entreprises... Un autre sujet, qui fait que tout n'est pas si simple. Non, pas si simple en pratique... Vraiment pas si simple.

    bonne journée

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  8. @ Faucon : tu ne peux pas nous en dire plus, je suppose, mais c'est dommage, j'aurais bien aimé que tu nous racontes un peu. Voilà une belle idée de billet...

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  9. Bon, ne vous méprenez pas, ma situation est tout de même confortable, rien de comparable avec ce qu'a décrit le faucon... Toutefois, même quand tout va, l'épée de Damoclès reste là.
    Ensuite, pour ce qui est de salaires privé/public, j'ai vraiment l'impression que vous vivez dans un monde de rêve les gars, le Smic est le même pour tous.

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  10. @ Manuel

    Dans le privé je ferais entre 500 et 1000 euros de plus par mois. Et toi pour un boulot identique au tiens dans la fonction publique tu ferais facilement autant de moins.

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  11. Fabrice : 1000 €, c'est donc le prix pour avoir des couilles ?

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  12. Didier : pourquoi vous avez économisé et vous voulez enfin devenir un homme ?

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  13. Non, je suis trop vieux, ça ne vaut plus le coup...

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  14. Je ne suis pas sûr qu'il existe un boulot comparable au mien dans la fonction publique. Je ne pense pas non plus que l'on puisse gravir les échelons d'un boite par des concours, aussi durs soient-ils. On doit user de politique, avoir beaucoup de chance et montrer sa motivation en dépassant largement le cadre de son contrat de travail, si on veut monter. Mais rien n'est jamais garanti.
    Cet éternel argument des paies du privé me fait bien sourire.

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  15. "Je ne suis pas sûr qu'il existe un boulot comparable au mien dans la fonction publique"

    Tu t'avance beaucoup...

    "Je ne pense pas non plus que l'on puisse gravir les échelons d'un boite par des concours, aussi durs soient-ils. On doit user de politique, avoir beaucoup de chance et montrer sa motivation en dépassant largement le cadre de son contrat de travail, si on veut monter. Mais rien n'est jamais garanti."

    Et tu crois que c'est différent dans la territoriale ? Un concours te donne une seule chose : la possibilité d'être plus facilement embauché par une collectivité. Il y a un grand nombre de « reçus collés » (ils ont le concours mais, ne trouvant pas de boulot sur le grade dans les 2 ans en perdent le bénéfice). Une fois en place c'est la compétence et le jeu politique qui font une carrière, pas un grade. J'ai vu des Attachés (cadre A) bosser comme des secrétaires sous les ordres d'Agents Administratifs (Cadre C). Et comme nous sommes titulaires de nos grades mais pas de nos postes il est facile de redescendre dans la hiérarchie (et par là de subir des pertes de salaire). Voilà la réalité de la territoriale...

    "Cet éternel argument des paies du privé me fait bien sourire."

    Dès qu'un fait ne va pas dans ton sens tu en ris, il reste pourtant valable, même s'il ne t'arrange pas

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  16. Un cadre en France gagne à partir de 2000€ par mois, tu crois vraiment que beaucoup de cadres en France gagnent plus que 2500€?
    Ensuite, ton salaire grimpe avec les concours que tu passes, ton rang, aussi, ensuite celui qui n'arrive pas à valoriser son acquis en trouvant le poste intéressant, a au moins obtenu un meilleur salaire, une meilleure retraite.
    Quant à mon job, je ne m'avance pas, je pose la question. Une grosse charge de travail en flux tendu, en étant toujours dans le rouge, quelque soit ta capacité à t'organiser, rendre des comptes à la clientèle, je ne suis pas sûr que cela soit très répandu par chez toi.

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  17. 1) Tu crois que la majorité des cadres de la territoriale touchent plus de 2500 euros mensuels ? Et bien non...

    2) Les concours ce n'est pas tout le monde qui les réussit (c'est même plutôt la grosse majorité qui ne les réussit pas) et ensuite il n'y en a pas 3500 à passer dans une carrière. La progression est bien plus difficile que tu ne semble le penser.

    3) C'est le quotidien de tous les services ressource que d'être éternellement en flux tendu à devoir faire des choix de priorité en rendant des comptes à tous les services demandeurs. Et comme le courage est une chose aussi rependue chez nous que dans le reste de la population les choix ne sont jamais indiscutablement validés par la hiérarchie, ce qui nous place toujours en face de collègues dont on a passé la demande à la trappe et qui viennent gueuler et se plaignent à leur hiérarchie qui appelle pour demander des explications.

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  18. 1) Même remarque pour les salaires des cadres du privé.
    2)Heureusement, ça serait le comble que ce soit facile! Je ne dis pas que la progression est facile chez vous tout autant qu'elle est difficle dans le privé, sauf que dans le privé, il n'existe pas de possibilité équitable (concours) pour grimper échelons, mais uniquement la politique.
    3)Le client de la fonction publique c'est entre qutres moi, et je n'ai que très rarement eu le sentiment d'ête traité avec le respect que l'on doit à un client.

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  19. T'es con ou tu le fais exprès ?

    Respect dû au client ? T'es respecté par ta banque qui te cartonne à coups d'aggios et autres frais bancaires ? T'es respecté par la grande distribution qui se fait des marges de folie sur ton dos ? T'es respecté par les assureurs qui te font casquer au maximum et cherchent tous les moyens pour éviter de te rembourser ? Par ta FAI qui met 15 jours à résoudre un problème qui lui prend 18 secondes à régler ?

    Où est le "respect dû au client" dans le privé ? Il n'existe que pour les clients fortunés, ceux qu'on doit absolument garder, les petits se font marcher dessus mais comme on leur dit que c'est normal ils ne le voient pas !

    Ah ça c'est sûr ça râle aux guichets des mairies et des Pôles Emplois, mais ça ferme bien gentiment sa gueule quand ça doit attendre 45 minutes dans la queue au supermarché ou à la banque. Réfléchis un peu à ce que tu subis quotidiennement, et demande toi si ta colère contre la FP ne serait pas un peu (voire beaucoup) alimentée et instrumentalisée à de simples fins politiques.

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  20. Ce n'est pas le fait des employés, mais le fait de la raison d'être d'une société privé par opposition au service public.
    Par contre, je suis nettement mieux reçu dans une banque que dans une préfecture ou une mairie, et les délais partout moins longs que ceux que je dois subir pour toutes mes démarches administratives.
    Ne viens pas me raconter que la satisfaction du client est un élément stressant d'un fonctionnaire, parce que là, ta mauvaise foi serait à son apogée.
    Je ne remets nullement en cause l'existence du service public, mais on parlait de la pénibilité du travail et la satisfaction du client n'y contribue certainement pas.

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