Dimanche, j'avais le droit à un moment important dans ma vie de famille : un déjeuner avec parents et cousins dans un restaurant parisien, plus particulièrement dans la rue des Rosiers. Nous allons y déguster du pastrami, ce qui nous rappelle Montréal et son smoked meat, que je te conseille vivement de goûter si tu passes par là. Attention, pour cela, il faut que tu ailles sur le boulevard Saint-Laurent chez Schwartz's. On dirait une gargotte vendant des produits avariés, mais c'est vraiment excellent.
Enfin, ce n'est pas le sujet. Dans ce restaurant, nous avons stationné un long moment. Tu connais les repas de famille, cher lecteur. On s'y installe, on mange, et on papote, et puis on mange et on mange encore. Le pastrami n'étant pas une nourriture légère, j'ai progressivement commencé à somnoler et à délaisser les discussions familiales, mais j'ai été réveillé par le couple voisin.
Ils s'étaient installés là bien après nous. Ils ont commencé par une longue discussion sur leurs emprunts immobiliers, m'indiquant ainsi un niveau de revenus bien supérieur aux miens. La jeune femme, en particulier, se plaignait de ses difficultés à trouver un logement à Paris alors qu'elle disposait de 500 000 € de capacité d'investissement...
Après quelques nouvelles minutes de somnolence, je suis brutalement réveillé par un débat sur les retraites. Ah, dès qu'on tend l'oreille, on entend vraiment n'importe quoi. Nous étions quelques jours après cette grève très suivie du 24 juin, et les deux tourtereaux commencèrent à dire qu'ils étaient, eux, vraiment privilégiés et que leurs situations leur permettaient de ne pas s'en faire pour l'avenir. Je recommençais alors à divaguer en me disant qu'on ne pouvait pas vraiment être sûr de l'avenir et qu'il fallait être bien confiant pour se voir déjà à 67 ans quand on en a à l'évidence pas plus de 25.
Mais le jeune homme m'a ramené dedans, car il était passé maintenant à l'attaque contre les fonctionnaires. Je te restitue sa phrase : "oui, mais les fonctionnaires, ils abusent quand même, parce qu'ils partent à 55 ans à taux plein et ils trouvent encore le moyen de se plaindre en plus."
Ah, enfin, les vieux privilèges des fonctionnaires ressortaient. C'est marrant, parce que je m'étais amusé (si on peut dire), à estimer ma situation sur ce plan avec le projet gouvernemental. En clair, si je veux partir à taux plein et dans les meilleures conditions, je devrais attendre 67 ou 68 ans, en fonction des scénarios, sauf si le gouvernement maintient l'obligation de départ des fonctionnaires à 65 ans à taux plein, ce qu'il fera sans doute puisqu'il nous aura remplacé d'ici là par des profs en CDI, et il voudra se débarrasser de nous au plus vite. Donc, dans le meilleur des cas, je partirai à 65 ans.
Il y a bien eu, dans le passé, des personnes travaillant pour des EPIC et partant dès 55 ans, mais il faut bien comprendre qu'il s'agissait de plans mis en place par l'État pour se débarrasser de salariés rapidement. Il y a tout de même des fonctionnaires qui partent tôt, mais ce sont des catégories C, payés très mal, qui effectuent des tâches de niveau de qualification 5 ou 4 et qui ont donc commencé à travailler tôt. Tiens, dans mon lycée, une femme de ménage vient de partir à 58 ans, mais après avoir travaillé 39 ans et avec des annuités de moins pour cause d'enfants.
J'ai eu une furieuse envie d'intervenir et de parler avec ce couple et de leur expliquer qu'ils disaient une connerie. Cependant, j'ai hésité puis j'ai abandonné, estimant que je n'aimerai pas qu'on m'interrompe lorsque je suis à table avec ma femme pour m'expliquer que je dis une connerie. Je ne sais pas, cher lecteur, si tu l'aurais fait. Est-ce convenable ?
En attendant, les idées fausses continuent de circuler dans la population sur les retraites. Merci aux médias.
Enfin, ce n'est pas le sujet. Dans ce restaurant, nous avons stationné un long moment. Tu connais les repas de famille, cher lecteur. On s'y installe, on mange, et on papote, et puis on mange et on mange encore. Le pastrami n'étant pas une nourriture légère, j'ai progressivement commencé à somnoler et à délaisser les discussions familiales, mais j'ai été réveillé par le couple voisin.
Ils s'étaient installés là bien après nous. Ils ont commencé par une longue discussion sur leurs emprunts immobiliers, m'indiquant ainsi un niveau de revenus bien supérieur aux miens. La jeune femme, en particulier, se plaignait de ses difficultés à trouver un logement à Paris alors qu'elle disposait de 500 000 € de capacité d'investissement...
Après quelques nouvelles minutes de somnolence, je suis brutalement réveillé par un débat sur les retraites. Ah, dès qu'on tend l'oreille, on entend vraiment n'importe quoi. Nous étions quelques jours après cette grève très suivie du 24 juin, et les deux tourtereaux commencèrent à dire qu'ils étaient, eux, vraiment privilégiés et que leurs situations leur permettaient de ne pas s'en faire pour l'avenir. Je recommençais alors à divaguer en me disant qu'on ne pouvait pas vraiment être sûr de l'avenir et qu'il fallait être bien confiant pour se voir déjà à 67 ans quand on en a à l'évidence pas plus de 25.
Mais le jeune homme m'a ramené dedans, car il était passé maintenant à l'attaque contre les fonctionnaires. Je te restitue sa phrase : "oui, mais les fonctionnaires, ils abusent quand même, parce qu'ils partent à 55 ans à taux plein et ils trouvent encore le moyen de se plaindre en plus."
Ah, enfin, les vieux privilèges des fonctionnaires ressortaient. C'est marrant, parce que je m'étais amusé (si on peut dire), à estimer ma situation sur ce plan avec le projet gouvernemental. En clair, si je veux partir à taux plein et dans les meilleures conditions, je devrais attendre 67 ou 68 ans, en fonction des scénarios, sauf si le gouvernement maintient l'obligation de départ des fonctionnaires à 65 ans à taux plein, ce qu'il fera sans doute puisqu'il nous aura remplacé d'ici là par des profs en CDI, et il voudra se débarrasser de nous au plus vite. Donc, dans le meilleur des cas, je partirai à 65 ans.
Il y a bien eu, dans le passé, des personnes travaillant pour des EPIC et partant dès 55 ans, mais il faut bien comprendre qu'il s'agissait de plans mis en place par l'État pour se débarrasser de salariés rapidement. Il y a tout de même des fonctionnaires qui partent tôt, mais ce sont des catégories C, payés très mal, qui effectuent des tâches de niveau de qualification 5 ou 4 et qui ont donc commencé à travailler tôt. Tiens, dans mon lycée, une femme de ménage vient de partir à 58 ans, mais après avoir travaillé 39 ans et avec des annuités de moins pour cause d'enfants.
J'ai eu une furieuse envie d'intervenir et de parler avec ce couple et de leur expliquer qu'ils disaient une connerie. Cependant, j'ai hésité puis j'ai abandonné, estimant que je n'aimerai pas qu'on m'interrompe lorsque je suis à table avec ma femme pour m'expliquer que je dis une connerie. Je ne sais pas, cher lecteur, si tu l'aurais fait. Est-ce convenable ?
En attendant, les idées fausses continuent de circuler dans la population sur les retraites. Merci aux médias.
Quelle réactivité, pour le lien ! Merci ! :)
RépondreSupprimerJe ne sais pas si j'aurais eu la force de résister à l'envie de rétablir la vérité, moi...tant pis pour la politesse et tout ça ! J'ai parfois l'impression qu'on est trop bien élevés et qu'on se laisse ainsi marcher sur les panards...
Je serais intervenu. Sur ce genre de sujet, j'ai le coup de gueule facile. En fait, c'est le type qui a fait une connerie : il n'avait pas à dénigrer les fonctionnaires alors que tu étais là. Il méritait donc une petite baffe : "tu racontes des conneries, ça n'est pas vrai".
RépondreSupprimerMathieu : vous avez évidemment bien fait, c'est une simple question de correction, de savoir-vivre. Et ce quelque soit le sujet.
RépondreSupprimerCC : "rétablir la vérité" : vous êtes tout entière dans cette formule d'idéologue à œillères ! Et en quoi ce couple (même s'il disait en effet des sottises) a-t-il marché sur les "panards" – comme vous dites si élégamment, si fémininement – de Mathieu ?
Nicolas : et comment le type de la table voisine aurait-il pu savoir que Mathieu est fonctionnaire ? J'ai l'impression que l'un de nous deux n'a pas bien compris ce billet...
Didier,
RépondreSupprimerOups ! J'avais oublié que ce n'était pas à leur table...
Mon cher Didier,
RépondreSupprimerLe fait est que les fonctionnaires se font, poétiquement, marcher sur la gueule en permanence, par les médias, pas les politiques, par ceux qui imaginent que nous sommes payés comme des princes tout en ayant des vacances de rentier...
En vérité, on a des payes bien modestes et quelques vacances qui tombent toujours pendant les vacances scolaires et pendant lesquelles on ne fait pas autre chose que le smicard de base, puisqu'on a pas vraiment les moyens de faire autre chose. Quant à un investissement immobilier à 500 000 Euros, même pas en rêve...
Ce n'est pas la Vérité révélée du Temple Solaire, mais c'est quand même une vérité qu'on n'entend pas tous les jours...
Et je ne vois pas pourquoi je devrais m'exprimer avec élégance au prétexte que je suis une femme. D'autant que je suis une camionneuse invertie aux grands panards. Pour vous servir.
Je croyais que les fonctionnaires partaient à la retraite à 50 ans ?
RépondreSupprimerTu es sûr de tes 65 ans ?
Non mais sérieusement, entre toutes les vacances, le nombre d'heures par semaine, les logements de fonction, les comités d'entreprise qui envoient aux baléares, les transports en commun gratuits, les notes de frais de ministre et les déplacement en hélicoptère, comment veux-tu qu'on ne considère pas les fonctionnaires comme des privilégiés ?
C'est drôle, mais je n'ai jamais été fonctionnaire et mes deux amis fonctionnaires n'ont jamais vraiment bossé dans le privé, ce qui limite les possibilités de comparaison.
RépondreSupprimerQui souffre le plus?
Franchement, à en croire les cris de détresse plusieurs fois par an dans les rues parisiennes, on serait tenté de croire que c'est vous. Salaires de misère, vacances pendant les vacances scolaires (je l'aime beaucoup celle là), pourquoi diable vous sacrifier ainsi pour la communauté?
Pensez à vous, venez gagner des ronds dans le privé, et partez vers les Caraïbes en janvier!
CC : ne tombez pas dans la caricature : PERSONNE ne croit que les fonctionnaires gagnent des fortunes ! Et encore moins moi qui suis fils de (petits) fonctionnaires, précisément. Mais, à votre tour, veuillez considérer qu'un nombre de plus en plus grand de salariés (quand ils ont la chance de l'être, salariés) du privé rêveraient de gagner ce que gagne un fonctionnaire, même de bas échelon. Pour le reste, je ne prétends pas du tout que les deux voisins de Mathieu n'étaient pas des crétins imbus d'eux-mêmes et incapables de réfléchir : juste qu'ils avaient le droit de déjeuner en paix sans subir un cours de politique appliquée.
RépondreSupprimerEt, ne vous en déplaise, je considère encore l'élégance comme un apanage (et donc une contrainte) plus particulièrement féminine.
PERSONNE, vraiment ?
RépondreSupprimerJe crois qu'on est nombreux à tomber dans le panneau de la division de la classe moyenne...Moi la première, sans doute. Un enseignant qui débute, s'il n'a pas quelques primes ZEP ou zone violence, n'a pas beaucoup plus qu'un SMIC. Mais il a quand même un BAC + 5. Dans le privé, un bac + 5 prétend à un salaire un tout petit plus valorisant et ne se fait pas cracher dessus en permanence par les lecteurs du Figaro.
"Moi, c’est moralement que j’ai mes élégances,
Je ne m’attife pas ainsi qu’un freluquet,
Mais je suis plus soigné si je suis moins coquet ;
Je ne sortirais pas avec, par négligence,
Un affront pas très bien lavé, la conscience
Jaune encore de sommeil dans le coin de son œil,
Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil."
@ CC : j'ai tendance à penser qu'il vaut mieux ne pas être malpoli. Cela n'améliorera pas notre image pour autant.
RépondreSupprimer@ Nicolas : oui, c'était mes voisins de table.
@ Didier : oui, je suppose.
@ Alakhnor : tu confonds fonctionnaire et ministre je crois.
@ Manuel : dans ce billet, je n'ai absolument pas abordé la question de la souffrance.
J'aime bien manier le verbe et la verve. C'est la première fois qu'on me le reproche et pourtant, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive...
RépondreSupprimerCC : bac + 5 ? Mais ça ne veut rien dire, bac + 5 ! C'est le marché du travail (comme on dit) qui compte ! Vous voulez que je vous en présente combien, des bac + 5, dans la presse, qui sont pigistes "à la demande" et arrivent péniblement à gagner 1000 € par mois sans savoir s'ils pourront payer leur loyer le mois suivant ? Qu'est-ce que vous croyez que les patrons, à l'heure actuelle, en ont à faire, de vos bac + 5 ?
RépondreSupprimerEt d'ailleurs, cette notion est absurde ! Si vous êtes bac +5 spécialisé dans le droit des affaires (c'est un exemple) vous valez sans doute quelque chose. Si vous êtes bac + ( dans les prétendues "sciences humaines" (psycho, socio, lettres, tous ces trucs de branleurs), vous n'êtes rigoureusement rien. Et à vous le SMIC précaire.
Dans ces conditions, on comprend bien pourquoi la fonction publique devient une sorte d'eldorado pour les jeunes générations et pourquoi le seul truc qui semble parvenir à les sortir de leur ataraxie est le fameux "problème des retraites".
Et il n'y a absolument aucune verve dans le mot "panard", désolé.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerRipaton, c'est mieux ?
RépondreSupprimerPeut-on vraiment parler de ses arpions, d'ailleurs, quand on se targue d'élégance ? Grande question...
" quelques vacances qui tombent toujours pendant les vacances scolaires "
RépondreSupprimerMerci pour l'éclat de rire...
Pardon, j'ai cru que j'étais sur le blog du Privilégié.
RépondreSupprimerUne femme professeur qui a eu trois enfants nés au milieu de l'année scolaire, qui a pris tous les congés auxquels elle a droit, est en retraite à... voyons voyons, pas 67 ans, ni même 55, si elle a commencé à travailler aussitôt après ses études.
CC: les professeurs que je connais voyagent dans le monde entier. Je ne trouve pas que les professeurs volent leur salaire, le métier devient de plus en plus difficile, mais pour d'autres raisons que "les congés toujours en période scolaire" (on dirait du Pierre Dac)
S'ils n'ont pas de privilèges, les fonctionnaires ont un avantage, celui de la sécurité de l'emploi.
je profite du passage pour dire à Manuel que j'ai lu attentivement et beaucoup apprécié ses billets sur Israël, qui m'ont bien fait voyager.
Le but n'est évidemment pas de faire des profs des martyres. Mais juste de souligner qu'il n'est pas pire, qu'il n'est pas mieux, qu'il a des avantages, qu'il présente des inconvénients...
RépondreSupprimerPour les vacances toujours pendant les vacances scolaires, c'est évidemment une boutade de ma part. J'aime bien le petit effet de cette réplique absurde, quand je la sors : les gens, souvent, prennent conscience de cela. Par exemple, certains me disent : "Ah ! Oui ! sur la plage, vous rencontrez vos élèves ! Vous n'avez pas trop l'impression d'être en sortie scolaire ?" Ou alors : "Les promos de Partirpascher.com, c'est jamais pour votre pomme, alors ?"...
C'est un détail, c'est évident...Mais ça fait parti du métier. Ainsi que le fait que nous n'ayons pas de CE, pas de chèque vacances, ni de tickets resto, pas 13ème mois, pas de RTT, pas de possibilité de commencer à 8h30 ou 8h45, si notre emploi du temps commence à 8h, pas la possibilité de téléphoner depuis notre lieu de travail, pas d'ordinateur fourni par notre employeur (même pas un stylo, d'ailleurs, encore moins une imprimante), qu'on peut être muté quasiment du jour au lendemain à l'autre bout de la France, en début de carrière et à l'autre bout de l'académie, ensuite, que nous avons l'obligation de recevoir les parents d'élèves selon leur bon vouloir, à toute heure et bénévolement...
Bref, nous ne sommes pas les plus à plaindre et on peut encore supporter beaucoup avant que la révolution pointe son nez. Surtout si on se met à contempler le sort de l'ouvrier Indien, de la porteuse d'eau africaine ou du retraité américain.
Il y a toujours pire ailleurs, hein...
martyrs
RépondreSupprimer"pas de possibilité de commencer à 8h30 ou 8h45, si notre emploi du temps commence à 8h, pas la possibilité de téléphoner depuis notre lieu de travail, pas d'ordinateur fourni par notre employeur (même pas un stylo, d'ailleurs, encore moins une imprimante),"
RépondreSupprimerBon, je ne sais pas quoi dire, je vous souhaite de bonnes vacances.
Demain, seulement...demain...
RépondreSupprimer@Suzanne - Je ne devrais pas peut-être mais je me permets d'intervenir. J'ai travaillé dans deux entreprises différentes pendant plus de dix ans avant de choisir (oui, choisir) l'enseignement. Et je vois très bien ce à quoi CC fait allusion, ce à quoi j'ai renoncé - pas du tout en connaissance de cause d'ailleurs - par désir sincère de transmettre à mon tour. Sans regret donc, mais l'opprobre à longueur de temps j'en ai aussi plus que marre.
RépondreSupprimerAxel: je crois que le terme "opprobre" est un peu fort. Comme s'il y avait une majorité de gens qui considèrent les enseignants comme des parasites surpayés, comme si c'était un sentiment général. Il y a parfois dans la façon de se plaindre quelque chose d'un peu puéril. (Le "on ne nous donne même pas un crayon" ou "on ne peut pas commencer les cours à l'heure qu'on veut",) qui peut provoquer des réactions agacées... Par ailleurs, je considère les instituteurs ou professeurs de SEGPA comme des héros méconnus.
RépondreSupprimer@ Suzanne : je n'ai pas d'enfants encore et je ne suis pas une femme. Je ne pourrai donc pas bénéficier de cette mesure que vous évoquez, mesure que la nouvelle loi va supprimer de toute façon. Je partirai donc à 67 ans, n'ayant pas envie de changer de sexe et, de toute façon, ne pouvant pas faire trois enfants en tant que trans...
RépondreSupprimerJe signale à tout le monde, au passage, que ce billet visait plutôt les fonctionnaires dans leur ensemble, et pas seulement les profs.
Suzanne, vous m'avez décidément très mal comprise. Je ne me "plains" pas. Je pointe juste le fait que dans une entreprise privée, il ne viendrait pas à l'idée des employés d'amener leurs propres crayons et de payer de leur poche le matériel informatique. C'est une différence.
RépondreSupprimerJe pointe du doigt que les employés d'une boîte privée, en général ont des arrangements concernant les horaires, notamment les femmes qui se chargent souvent d'emmener les enfants à l'école le matin.
Je pointe du doigt qu'en général, dans les banques, par exemple, ou dans les bureaux de telle ou telle société, en général, les employés peuvent passer un coup de téléphone à leur moitié pour savoir qui va chercher les gosses.
Je pointe du doigt que chez Peugeot, par exemple, il y a un CE puissant qui organise des fêtes pour les enfants à Noël, des voyages, qui propose des locations...
Je pointe du doigt (et qu'est-ce que c'est mal poli) qu'il y a dans de très nombreuses sociétés des chèques vacances, des chèques resto, ce qui n'existe pas dans l'EN.
Ce sont des différences. Je ne me plains pas particulièrement de mes vacances de 6 semaines environ pendant l'été, mais je remarque qu'avec les RTT, dans les entreprises privés, on arrive à peu près à la même chose.
Suzanne, il n'y a peut-être pas "une majorité de gens qui considèrent les profs comme des parasites surpayés", mais c'est en effet un sentiment général...Combien de dîners entre amis qui se terminent par "Oh ! Ben oui, mais quand même, vous avez la sécurité de l'emploi et des vacances mortelles...En plus, franchement, une fois que vous avez fait vos petits cours une fois, vous êtes tranquilles..."
Combien de fois aussi j'ai droit à des "En ZEP ? Ah lala ! Mais tu risques ta vie ! Avec tout ce qu'on entend ! Et comment tu gères la violence ? Pour rien au monde je voudrais prendre ta place : c'est vraiment un boulot de fou..."
Mais quand même le sentiment général, c'est en effet que les profs sont la cause de tous les maux. Surtout si on a le malheur de lire les commentaires des articles parlant d'éducation, sur le net...
Mais loin de moi l'idée de me plaindre. Avant ça, j'ai bossé dans la restauration, dans la banque...Et mes parents étaient agriculteurs...J'ai des points de comparaison qui me permettent de relativiser. Cependant, en faisant des études, en passant ce concours exigeant, j'avais une vision de ce métier bien différente. Il est évident que je ne le ferai pas toute ma vie...
@ CC : je signale quand même que nous avons le droit aux chèques-vacances. C'est la MGEN qui les gère.
RépondreSupprimerZut, je suis à la MAGE...
RépondreSupprimerNon, c'est pas vrai, je suis bien à la MGEN.
Mais ils n'en font pas une pub d'enfer, je n'étais pas du tout au courant. Merci de l'info !
Ah ben, je n'y ai pas droit...Trop riche...
RépondreSupprimerBon, les chèques vacances, c'est réglé. Ouf.
RépondreSupprimerBon ben CC, je sens que le moment est venu de placer ma blague favorite(dont la justesse est imparable): quand il y a grève, les ouvriers occupent leur usine, et les professeurs occupent la FNAC. Je n'ai fait que creuser un peu plus le grand fossé d'incompréhension qui sépare un abominable parent d'élève (ah, s'il n'y avait pas les parents) et un professeur (épuisé en fin d'année). Nous communierons sans doute dans le grand espoir que nous plaçons en la politique Sarkozyste pour améliorer un peu les choses... non ? (Si Sarko nousl it, il vous donnera un stylo avec sa photo, comme les stylos du Mont-Saint-Michel)
Et non, ce n'est pas réglé ! Comment expliquer que ma conjointe, dans un organisme privé, avec le même revenu de référence que moi, y a droit, et pas moi ?
RépondreSupprimerLa FNAC ? Beurk ! Je préfère une vraie librairie avec une vraie libraire.
Mathieu: ok, j'arrête. Je soutiens à fond beaucoup de revendications des professeurs, mais certaines d'entre elles, dans ce billet, me semblent des vétilles, et je m'en amuse un peu,c'est tout.
RépondreSupprimer@ Suzanne : l'âge de départ à la retraite ne me semble pas être une vétille. Je suppose que tu parlais des commentaires.
RépondreSupprimerMes billets ne parlent pas de vétilles, bordel !
Mathieu: oui, je parlais des commentaires qui suivent le billet, pardon. ("les revendications des professeurs")
RépondreSupprimerSuzanne, si c'est de mes commentaires dont vous parlez, vous vous trompez : je ne revendique rien. J'effectue juste des comparaisons, en bonne nénette de la classe moyenne.
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