vendredi 6 mars 2009

Elie Domota sort de son rôle

Je ne suis pas trop l'actualité ces derniers temps, manque de temps, autres priorités plutôt...
Mais certaines phrases me feront toujours bondir, la dernière en date, sortie de la bouche d'Elie Domota, le leader du groupement syndical LKP.

"Soit ils appliqueront l'accord (prévoyant une augmentation salariale mensuelle de 200 euros), soit ils quitteront la Guadeloupe"

Le leader syndical, en Guadeloupe est il une espèce de chef d'État?

Je ne suis pas trop intervenu au sujet des problèmes en Guadeloupe car je ne connais vraiment pas le sujet, mais je comprends le français et je trouve ces propos déplacés.
Tout accord doit être appliqué selon les lois de la république, on ne menace pas une frange de la population d'un département de la foutre dehors!




31 commentaires:

  1. Je trouve cette personne dangereuse. Très.
    Ton billet pose de bonnes questions

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  2. La négociation est un rapport de force, et elel ne s'arrête pas au moment où l'on signe un accord. On a souvent vu une des deux partie signer et ne pas tenir derrière, il est donc assez logique de continuer à mettre la pression.

    Domota énerve et inquiète parce qu'il est la preuve que pour contrer la droite "libérale" il faut radicaliser le mouvement sinon on obtient que du vent. Sarkozy (alors simple candidat) avait bien dit "la France aimez la ou quittez la", c'est la même chose que dit Domota non ?

    Et bien moi je suis content que Domota existe, parce qu'il nous a prouvé que le patronat et la droite réac' pouvaient plier sous la pression contrairement à tous les discours lénifiants du TINA qu'on entendait jusqu'alors.

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  3. Sarkozy a dit beaucoup de conneries, et alors? C'est pas pour autant qu'on doit les accepter les conneries!
    La Guadeloupe, c'est la France, et il est anormal que ce gusse se permette de menacer de virer des français de France.

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  4. Tant qu'il reste dans la menace c'est juste mettre la pression sur le MEDEF local (à juste titre d'ailleurs, je ne leur ferais pas non plus confiance pour respecter l'accord, et le gouvernement n'ira jamais les ennuyer s'ils s'essuient les pieds dessus).

    En manif on scande bien "sarko démission" alors qu'on est pas légitime pour l'exiger, c'est le même principe : rapport de force.

    Entre les mots et les actes il y a toujours une différence, vouloir le décrédibiliser sur ces mots c'est bien la preuve qu'on ne peut pas le faire sur ses actes et qu'on l'a mauvaise (une technique que tu connais bien chez le jeune C.)

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  5. Comme s'il était encore besoin de "décrédibiliser" Domota !

    Le gouvernement français (la France, donc) s'étant proprement déculotté face à des exigences inacceptables, la milice LKP tente de prendre le pouvoir, c'est la logique des choses...

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  6. @ Manuel : je comprends ton agacement, mais je pense qu'il faut aussi remettre cette phrase dans son contexte. De qui parle-t-il ? A mon avis, vu la phrase, du MEDEF local. Ce que je trouve affligeant, c'est d'en arriver là pour obtenir une aussi réduite augmentation de salaire, alors que ceux-ci stagnent en Guadeloupe pour les petits revenus depuis les années 1980.

    @ Fabrice : je ne suis pas d'accord sur un truc. On est parfaitement légitime à demander la démission de Sarkozy. L'obtenir est un autre problème. Globalement, un président démissionne lorsqu'il prend conscience que la majorité de la population ne veut plus de lui du tout, sans appel. Je crains que cela ne soit pas encore le cas.

    @ Didier : vous faiblissez. Je pensais que vous nous auriez dit d'envoyer la troupe...

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  7. @Mathieu

    Non nous ne sommes pas légitimes pour la demander, le seul moyen légitime serait d'organiser (de forcer à organiser plutôt) un référendum portant question "Souhaitez vous la démission de Nicolas Sarkozy". Ce qu'une élection démocratique légitime, seule une élection démocratique peut le défaire légitimement. Mais je te rassure sur ta crainte : nos politiques actuels resteraient en place même s'ils étaient honnis par 100% de la population, la place est trop bonne pour qu'on l'abandonne sans y être forcé ;)

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  8. La fin justifie les moyens? C'est ça Fabrice?
    Sauf que ces propos appellent à la discrimination raciale.

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  9. @ Fabrice négocier=imposer?

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  10. La haine contre la haine, l'intolérance contre l'intolérance, le racisme contre le racisme, la violence contre la violence... Mouais...
    J'avoue que personnellement, tout pas de gauche que je suis, ce n'est pas la société dont je rêve... "je suis violent mais c'est la faute de celui contre qui je m'oppose", c'est la porte ouverte à toutes les dérives...

    En tous cas, je n'adhère pas à cette vision de la "négociation" ou du combat politique. Mais c'est très personnel.

    Bonne fin de semaine

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  11. @ Fabrice : en tout cas, je le demande !

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  12. @ FalconHill : mais dans ce cas, que faire quand l'employeur se refuse à négocier ? Faire la grève six mois, ça va cinq minutes...

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  13. L'employeur n'a pas à négocier dans ce cas là, mais à appliquer ce qui a été décidé, si j'ai bien compris, et le gusse LKP n'est pas là pour faire respecter la loi, il y a l'état pour ça.

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  14. Matthieu, tu réponds exactement ce que je stigmatise plus haut : "je suis violent mais c'est la faute de celui contre qui je m'oppose".

    Et comme je te dis, je n'adhère pas à cette méthode. C'est la porte ouverte à tout débordement, parce que finalement toute cause peut justifier la violence dans ce cas.

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  15. @ Manuel : si, on peut négocier, ce que le MEDEF a strictement refusé de faire, car la négociation doit aboutir normalement à un accord.

    @ Faucon opposant : je sais que je suis en désaccord avec toi. Ce que je voulais savoir, c'était ce que tu proposais quand il y avait un blocage comme celui-là. A mon avis, la solution, et c'est malheureux, se résume à savoir si tu penses que ce sont les salariés qui ont raison ou bien les employeurs. Les solutions s'adaptent ensuite...

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  16. @ Manuel : ouais, mais un accord pourri et sans le MEDEF. Je te conseille mon dernier billet sur le sujet.

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  17. @Manuel

    Selon les déclarations d'Yves Jégo ce matin "L'Etat ne soutient pas le protocole d'accord", il cantonne le rôle du préfet et des médiateurs à une "assistance aux négociations" et indique qu'ils n'ont "rien signé".

    En clair ça veut dire : MEDEF fais ce que tu veux nous on s'en lave les mains.

    Dans cette optique où on voit bien que l'accord signé n'engage que ceux qui ont voulu y croire il est plus compréhensible que Domota continue à mettre la pression non ?

    @Faucon pacifiste

    Désolé de t'inviter dans le monde réel mais la violence sous-tend toutes les formes de cohabitation sociale du genre humain, c'est con mais on ne s'est pas encore assez distanciés de l'animal qui vit en nous...

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  18. Dans un monde de communication et un environnement aussi sensible que les DOM TOM, un responsable doit faire attention aux propos qu'il tient.
    Maintenir la pression ou non n'est pas le problème, mais tenir des propos discriminatoires, en est un.

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  19. De l'autre côté de la barrière on a ce genre de mecs : http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/02/13/un-reportage-sur-les-bekes-enflamme-la-martinique_1154769_823448.html

    Les tensions raciales sont très fortes, dans un camp comme dans l'autre, c'est un fait, seul un retour à une situation "normale" (pas "habituelle", hien "normale", c'est à dire respectant les principes de la république française, dans lesquelles on compte le principe d'égalité)les apaisera.

    Vouloir faire le procès de Domota pour ce genre de propos c'est aussi une façon de nier que la situation est en grande partie une conséquence d'un "pouvoir blanc" qu'on a jamais combattu depuis la métropole, une façon de fermer les yeux sur notre propre racisme complice (allez, personne n'était dupe de la situation là bas et pourtant on a jamais rien fait).

    C'est facile de dire "ah c'est ce genre de mecs qui fout la merde à souffler sur les braises du racisme", on finit même par s'en convaincre et ça nous donne l'impression d'être des gens bien et pacifistes, mais la situation est plus complexe, et nous sommes collectivement responsables de toutes les errances qui se passent sur notre territoire, des ghettos abandonnés au racisme institutionnel pratiqué outre-mer.

    J'attends maintenant Didier est sa verve habituelle qui ne manquera pas de critiquer cette "attitude de gauchiste qui voudrait qu'on en finisse pas de s'excuser de déconner", mais tant qu'on continue à déconner Didier, n'est-il pas normal de continuer A Minima de s'excuser ?

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  20. Salut à tous,
    Intervention rapide (vacances, et Internet pas trop souvent...). Répondre à vos commentaires, et essayer d'expliquer un peu mieux ma position.

    Fabrice, je te remercie de ton accueil chaleureux dans le monde réel. Néanmoins, toutes taquineries gentilles mise à part, je ne pense pas que nous vivons dans des mondes tellement différents. Et si j'ai pu donner à paraitre, dans mon dernier commentaire, un coté "peace & love" babacool irréaliste, j'en suis désolé, car tel n'est pas mon état d'esprit.

    Par contre, d'une manière générale, je suis convaincu que la violence est la pire des méthodes pour défendre des idées que l'on souhaiterait voir accepter par un plus grand nombre. L'intolérance est la pire des méthodes si on veut susciter l'adhésion. A condition, bien sur, de vouloir l'adhésion, et non pas imposer au plus grand nombre, par la violence, sa manière de voir les choses. Auquel cas on n'est plus dans le domaine du débat démocratique, mais dans autre chose.

    Pour en revenir à l'histoire de la Guadeloupe, on pourra toujours stigmatiser l'attitude du Medef local, arrogant et comburant efficace dans les troubles qui se sont produits. Mais comme j'ai dit plus haut, on pourra toujours trouver une cause à violence, tendant à la légitimer. Et contre cette violence qui répond à une autre violence, on fait quoi ? On ajoute à la violence ? Et après, où tout cela s'arrêtera t'il ?

    Je ne suis pas naïf. Je pense simplement que rien ne légitime certaines violences que l'on peut voir ici et là, dans les attitudes, ou dans les propos. A droite comme à gauche cela s'entend, j'ai entendu hier soir des propos d'une adjointe de Marseille (UMP) à propos des grévistes dans les ports, qui m'étaient autant insupportables que ceux de certains leaders du LKP ou de membres d'extrêmes gauche.

    Il faut faire attention. Lorsqu'on légitime la violence dans certains cas, qui arrange ces propres desseins, il faut avoir l'honnêteté de ne pas ensuite aller reprocher au "camps d'en face" (au pluriel) la radicalisation de leur position. Appeler à la violence quand ça nous arrange, et à la tolérance et respect des droits de l'homme et de la démocratie dans un autre temps, je trouve que ça manque de cohérence... Et qu'au final, c'est dangereux.

    En tous cas, dans le monde réel dans lequel je vis, je n'ai pas envie d'un monde où il faut tout casser et montrer qu'on sait faire plus mal que l'autre pour arriver à faire avancer ses idées et ses intérêts. Le Far West et la loi du plus fort, je la trouve pour ma part bien peu républicaine...

    Enfin, Matthieu, tu me demandes ce que je ferais dans un tel blocage ? Et si ceux sont les employeurs ou les employés qui ont raison.
    Sur le deuxième point, je l'ai dit plus haut, l'attitude du Medef local, méprisante et arrogante, mérite d'être stigmatisé. Mais je ne sais pas si c'est en allant dans une surenchère de violence que l'on fait le mieux avancer les choses.
    D'ailleurs, une grève est elle obligée d'être violente ? Je n'en suis pas sur... Sachant que pour moi, la grève est la dernière des armes (légale et républicaine) dans les négociations. L'attitude du Medef local me semble légitimer cette grève.

    Par contre, les paroles (que je trouve abjectes) de Domota, peut être pas.
    Alors autant je trouve abjects les personnes cités par le très bon article que met en lien Fabrice, autant je trouve tout aussi nauséabond les attitudes et paroles de Domota. Et je crois que ce n'est pas scandaleux de stigmatiser toutes les intolérances, tous les racismes, toutes les attitudes qui rendent une vie moins agréable à vivre. Parce que si c'est un Domota qui arrivait au pouvoir à la place de ceux qui le sont aujourd'hui, je ne suis pas sur que les choses seraient mieux et meilleures...

    Enfin, ce n'est que mon avis. En ajoutant que je ne le trouve pas si éloigné du votre...

    Bonne semaine à tous

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  21. @Fauconbavard (désolé mais il fallait que ça sorte)

    Pour ma part la violence verbale, pour peu qu'elle le reste ne me dérange pas trop, j'aurais tendance à la pardonner beaucoup plus facilement que quand elle s'exprime physiquement.

    Domota parle, ses opposants agissent, dans cette affaire même si les propos peuvent me choquer je le met sur le dos de l'exaspération face à un groupe de dirigeants économiques ségrégationniste et totalement hermétique au dialogue.

    J'aimerais aussi que les négociations se fassent dans la paix et la sérénité, mais il existe des intérêts de caste (Marx dirait de classe) qui sont défendus avec la dernière violence, et conter ça rien ne fait sauf la même violence à l'opposé, c'est très dommage mais l'égoïsme est encore trop humain.

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  22. @ Faucon expensif : je rejoins Fabrice, en ajoutant que la grève et la violence des discours évitent les violences physiques. Je pense aussi que les adversaires de Domota doivent aussi avoir des discours très durs. De plus, l'aspect néocolonial de ces territoires doivent être pris en compte.

    Si on vivait dans une société de progrès, il n'y aurait jamais de grève...

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  23. "...la grève et la violence des discours évitent les violences physiques."
    Mouais, la violence verbale peut exacerber la violence tout court et provoquer la violence physique.
    Sinon, je lis avec intérêt votre conversation.
    Je me demande simplement du haut de mon ignorance du sujet, si la victimisation d'un coté et les "ségrégationnistes de l'autre, ne sont pas un peu surfait.
    J'ai tellement eu d'échos terriblement négatifs sur la Guadeloupe que j'ai l'impression qu'on verse, en métropole, dans la tendance gauchisante de la défense du faible...

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  24. Le Faucon revient de vacances (et il ne trouve pas que "bavard" ou "expensif" soient péjoratifs, pourquoi vous vouliez être méchants à mon encontre ^___^ ne pas être bavard sur des blogs ou des forums, ce serait dommage ^^ ?)

    Je partage l'avis de Manu : la violence verbale me dérange quand même un peu. Sur ces conséquences. Et ne dit on pas que parfois, les mots font plus de mal et de douleur qu'un bon coup de poing dans le bidou ?

    Sinon évidemment que les adversaires de Domota ont également des discours très durs. Cela ne me le rend pas plus sympathique que ça.
    Ne pas trouver Domota sympathique ne veut pas dire cautionner ce qui se passe en Guadeloupe.

    Enfin, sur ce qui est la violence dans les discours, je ne cautionne pas plus la violence dans les discours de Le Pen ou Lefevbre que dans les discours d'une Laguiller ou Domota. Que je mets personnellement dans le même sac (oui, je trouve Lefevbre extrémiste et dangereux dans ses attitudes et paroles...)

    Bonne journée à tous

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  25. Pareil que FH, je note le silence des deux révolutionnaires en herbe qui partagent cet espace d'expression avec moi...

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  26. @Faucondouillet

    On dit que les mots blessent, mais je préfère encore me faire insulter que me faire démonter la face...

    Sinon je ne trouve pas Domota sympathique, je le trouve efficace et je pense que les métropolitains auraient beaucoup à apprendre de ce qui s'est passé en Guadeloupe : l'union fait la force, et le patronat finit toujours par céder quand on est suffisamment déterminé.

    @ Manu

    Non, la situation là bas est très claire : une minorité de propriétaires (blancs car descendants de colons) a pérennisé un système mafieux intolérable pour garder le pouvoir sur tout les autres.Ce dont on ne parle pas c'est des amitiés étranges tissées au fil du temps entre ces "békés" et la droite française...mais chuuuut, il ne faut pas rappeler que notre moralisateur capitaliste pourrait avoir eu connaissance de cette situation et s'en être fait complice !

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  27. C'est Besancenot qui voulait importer le chaos en métropole.
    Après, le parallèle entre béké et droite française... Jospin parlait "la droite est anti dréyfusarde et colonialiste", trollant et oubliant les responsabilités de la gauche française sur ces sujets. Je ne suis pas sur qu'un camp soit davantage immaculé que l'autre dans ce genre de situation.

    Enfin bon... La discussion est sympa, mais passons sur un autre sujet : y en a des biens sur ce blog.

    Bonne fin de journée

    Enfin bon

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  28. Je vais sortir de ce débat moi aussi, mais Fabrice, je pense que ton analyse est très simpliste. Si inégalité il y a, il y a probablement aussi un gros problème identitaire et culturel qui dépasse le problème du fric.

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  29. @Manuel

    Je te rappelle que dans un monde marchand le fric détermine beaucoup de choses, dont les sentiments identitaires (on est en général moins obnubilé par les ethnies chez les très riches que chez les très pauvres) et l'accès à différentes richesses culturelles.

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  30. Fab, je ne veux pas raconter de conneries, je vais donc pas m'étaler, mais dire que les Guadeloupéens sont les pauvres victimes de nous autres métropolitains ou plus particulièrement des Békés, je trouve ça très simpliste.Ils ont l'accès à la culture et ne sont pas miséreux, il ne faut pas tomber dans le misérabilisme, car je sens qu'on va bientôt les plaindre au même titre que les soudanais..

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