Quel bonheur!
J'ai appris vendredi que Sieur Lance Armstrong allait participer au Tour de France de cyclisme 2009.
Je vous rappelle un petit peu, Sieur Lance a donc gagné 7 fois de suite la grande boucle après avoir failli mourir d'un cancer des testicules en 1996, selon ses dires il aurait perdu 1 ou 2 kilos et serait donc reparti pour gagner son premier tour en 1999 après un an d'arrêt.
Jusque là, c'est beau, la belle histoire d'un mec qui a vaincu le cancer et triomphé de manière inégalée (et inégalable) dans le sport le plus dur.
Et pourtant... Il a été contrôlé positif au corticoïdes en 1999, avant de présenter un certificat médical à postériori. Il aurait dû être suspendu mais ne le fut pas.
Il a dit avoir collaboré avec le docteur Ferrari, personnage ayant comparé l'EPO à du jus d'orange et condamné en 2004 à 1 an de prison pour fraude sportive et exercice abusif de la profession de pharmacien.
Il réussit également à écarter du peloton Christophe Bassons (sorte de
Jacques Glassmann du cyclisme), ne supportant pas ses prises de position anti-dopage.
Il y eu également une jolie histoire avec son assistant personnel entre 2002 et 2004, Mike Anderson. Mike Anderson a trouvé chez Sieur Armstrong une boîte de stéroïdes et se fait licencier sur le champs. Pour avoir refusé de signer une clause de confidentialité, il est attaqué en justice par Sieur Armstrong avant de contre attaquer et finalement trouver un arrangement grâce au bon vieux pognon (pas Ronald...).
Bon jusqu'ici, on se dit qu'il n'a pas l'air très sympa, le patron du peloton, mais rien de bien tangible, ni de bien méchant...
Mais en 1995, le journal l'Equipe annonce que 6 échantillons d'urine de Lance Armstrong, prélevés en 1999, contenaient de l'EPO.
En 1999, on ne pouvait pas encore détecter l'EPO, mais le laboratoire de Châtenay-Malabry conserve les échantillons même si Armstrong était à l'abri d'une condamnation. En effet on ne pouvait pas faire de contre expertise sur l'un des échantillons positifs condition sine qua none à une suspension pour dopage.
Face à ces accusations, Armstrong nous sort le grand jeu, très à la mode en ces temps d'anti-américanisme et anti-bushisme (ils sont potes!) français, il nous sort donc le coup de la conspiration!
Armstrong n'est pas aimé en France, on n'aime pas les tricheurs, mais on n'aime pas trop les vainqueurs non plus, c'est vrai.
Donc il remet en cause la compétence du laboratoire de Châtenay-Malabry et même son intégrité. Logique, en France on cherche à le détruire, le pauvre petit Armstrong, on est des méchants anti-américains... La conspiration vous dis-je... On a voulu lui faire payer la guerre en Irak...
Le dossier est étudié par une commission d'enquête indépendante commandée par l'UCI, mais cette commission a essentiellement travaillé sur la forme et non sur le fond, donc aucune décision sur le fait qu'Armstrong se soit dopé ou non en 1999. C'est mieux de ne pas savoir, ça aurait fait tâche.
Bon, quoi qu'on en pense, le cas Armstrong est pour le moins controversé, son attitude au sein du peloton, celle d'un dictateur qui pouvait décider de chasser un coureur si celui ci ouvrait sa gueule (Bassons), tout comme sa position très souple vis à vis du dopage ne plaident pas pour un tapis rouge en célébration de son retour.
Ce qui me bluffe, moi, pauvre petit amateur de cyclisme télévisuel, c'est que je me souviens d'Armstrong du début des années 90', il n'était pas bon, rouleur, sprinteur, lâché en montagne... Et le revoilà, après avoir frôlé la mort, à écraser la concurrence comme jamais auparavant... Etonnant!
Aujourd'hui, le Tour de France se lave difficilement, lentement, mais sûrement de sa merde, il éjecte régulièrement les dopés, exclue les équipes douteuses et intensifie les contrôles.
Le peloton est pour la première fois en accord avec ses mesures, il n'y a plus à avoir peur du grand méchant loup, et chacun exprime sa volonté de purifier ce sport.
Le peloton roule moins vite, personne ne domine vraiment, on a l'impression que ça va mieux.
Et au moment où l'on commence à reprendre espoir, voilà l'autre qui se pointe pour nous remettre dedans, c'est déprimant. On a mis 3 ans à l'oublier, et il revient, mais pourquoi?
Pas pour le fric, il est riche à millions...
Peut être pour faire chier les français...
Peut être parce qu'il s'ennuie dans son ranch Texan...
La version officielle c'est qu'il veut faire prendre conscience aux gens du fléau qu'est le cancer...
Voilà, le foot français a son Domenech et dans un autre registre, le cyclisme n'arrive pas à se débarrasser de son Armstrong.