lundi 29 septembre 2008

L'Autriche : un très sérieux coup de semonce.

Ce matin, un blogueur s'inquiétait de l'inactivité des blogs de gauche ces dernières semaines, depuis le début du mois d'août en fait. Moi-même, j'étais un peu lassé ce dimanche de la volonté de certains blogueurs de se consacrer principalement aux affres du PS et pas à la politique que mène actuellement le gouvernement de Nicolas Sarkozy.

Et pourtant, aujourd'hui, cher lecteur, nous avons reçu un terrible avertissement. Ce soir, l'extrême-droite autrichienne a fait un retour en force, après quelques années d'éclipses, du fait du départ de son chef, Jörg Haider, de la tête du FPÖ. L'extrême-droite a donc réussi à faire un come-back alors qu'on la croyait sérieusement diminuée. En France, nous avons le même sentiment, conforté par la retraite récente de Jean-Marie Le Pen. Cela ne doit cependant pas nous embrumer l'esprit. Le siphonnage de Nicolas Sarkozy et la peur des électeurs de gauche en 2007 ne pourront pas toujours nous protéger des fascistes.

Cela est d'autant plus vrai que l'UMP échoue à l'évidence à améliorer la vie des classes populaires. Cela est d'autant plus vrai que le PS n'a toujours pas compris que nos concitoyens veulent qu'on leur parle politique et pas politicien. Cela est d'autant plus vrai que nous entrons dans l'une des crises économiques les plus graves depuis 1929, que l'échec du plan Paulson va sans doute rapidement révéler.

En tant que blogueurs, qui avons fait le choix de nous exprimer publiquement, la situation nous oblige à être les meilleurs possibles, à travailler nos articles avec sérieux, à définir nos positions, à proposer des solutions. Pitié, chers blogueurs, penchons-nous nous aussi sur la situation de nos villes, de nos régions, de notre pays et de notre planète, recherchons des voies politiques pour sortir de nos difficultés, pour construire une société solidaire, égalitaire, juste et responsable.

Ah, Nicolas, j'espère que ton message sera entendu.

samedi 27 septembre 2008

Imaginons un peu la suite...

Les États-Unis vont débourser 700 milliards de dollars en titres merdiques pour éviter un naufrage global, ils vont alourdir encore un peu plus leur dépendance envers les pays d'Asie pour pouvoir réunir cette somme.
Où alors ils n'interviennent pas dans la crise financière et nous assisteront à un crash économique mondial sans précédent.
Quoi qu'il arrive, les mois et les années à venir seront pénibles économiquement parlant encore plus pour les américains que pour nous.
Alors poussons un peu le bouchon, imaginons que Mc Cain et sa fabuleuse vice présidente soient élus à la tête de la première puissance militaire mondiale en prise à de grave problème économique. Regardons derrière nous et voyons rapidement comment se sont déroulés les mandats républicains de ces 20 dernières années. Bush père et fils, deux guerres en Irak et une en Afghanistan pour autant de catastrophes humanitaires et aucune utilité reconnue à postériori. Reagan était là pour la fin de la guerre froide, (mais je pense que Gorbatchov avait son rôl à jouer) mais il a également gentilment alimenté la guerre Iran-Irak et s'est bien occupé de son poulain del'époque, un certain Oussama BL.
Je conçoit que mon analyse géopolitique est très simplifiée et basique, mais je voudrais juste mettre l'accent sur le fati que les mandats républicains ont facheuse tendance à être plutôt belliqueux.
Alors revenons à Mc Cain et à Palin et à leurs propos plutôt agressifs quand on les questionnent sur la Géorgie, la Russie, l'Iran ou l'Irak.
Que pourrions nous redouter de pire dans le cas de figure ou nous aurions la première puissance militaire mondiale en proie à une récession, gouvernée par un président appartenant à un parti ayant prouvé à maintes reprises ses tendance guerrières?
Voyons voir... Palin a dit que si elle était présidente et la Russie envahissait la Géorgie, elle attaquerait la Russie... Ca serait le top, je ne pense pas qu'on puisse faire mieux, ou pire, mais je n'y crois pas trop.
Alors il nous reste les ennemis préférés, les amis de LOmig, les vrais méchants... Les islamistes! (ironie...)
En première position, biensûr, l'Iran, indéboulonnable leader, ensuite, la Syrie, et un nouveau candidat qui doit faire ses preuves, un actuel allié qui tourne mal... Le Pakistan.
Alors à ceux là, on peut biensûr ajouter les éternels Coréens du Nord et leurs Kim JOng Il éternel.
Je rigole, mais en fait je ris jaune, car j'ai vraiment peur qu'on assiste à une catastrophe humanitaire mondiale après la catastrophe économique.
Je ne dis pas qu'avec Obama, ça se passera mieux, mais il y aura plus d'espoir qu'avec Mc Cain, c'est sûr.
Et n'oublions pas que notre président n'est plus Chirac, qui malgré tous ses défauts a maintenu sauf l'honneur de la France en 2002.
Aujourd'hui, un cas de figure semblable se reproduirait, j'ai bien peur que le petit Sarkozy ne serait pas aussi courageux.
Voilà, c'est un billet impulsif, passé tout droit de mon esprit sur l'écran, donc soyez indulgents!

vendredi 26 septembre 2008

Le message politique de Georges Lucas

Suite à un défi lancé par notre taulier principal je vais aujourd'hui m'atteler à l'étude politique de l'œuvre d'un des plus grands réalisateurs de cinéma du 20e siècle d'un réalisateur de blockbusters mondialement célèbre : Georges Lucas...

Tout d'abord, je dois avouer ici mon incompétence notoire, j'ai été totalement incapable de retrouver les deux premiers courts-métrages qu'il a fait durant ses études, et je n'ai pu que visionner un extrait de son film de fin d'études : 1:42:08 to qualify, par contre le reste je l'ai vu de nombreuses (trop nombreuses dirait une certaine femme qui partage ma vie) fois.

Alors étude politique de son court métrage ? Bof, pas grand chose à dire, c'est plus un exercice de style graphique qu'autre chose, la gestion de l'impression de vitesse me fait penser à la scène dans la tranchée de l'Etoile de la Mort.

Vient ensuite THX1138, un film que j'ai eu du mal à accrocher la première fois, mais il faut dire que je l'avais en VO non sous-titrée... Le film date de 1970 et on note le questionnement de l'époque qui secouait les USA, le Summer of Love avait vécu, ne restait dans le paysage idéologique qu'une gauche moribonde, portée à bout de bras par les syndicats, et la droite capitaliste et conservatrice. THX s'inscrit donc dans la dénonciation du tout consumériste, l'humain n'existe plus en tant qu'individu, il est "productif" grâce aux drogues et "consumériste" par habitude, Lucas nous décrit là sa peur de voir son pays se tourner vers une dictature pernicieuse à force d'avoir peur du "dehors" (içi symbolisé par le côté radioactif de la surface qui pousse la société à se retrancher sous terre en autarcie complète), le héros, dont le seul crime est d'avoir fait l'amour avec sa compagne (ici la crainte de la perte des libertés, un sujet toujours récurrent chez les américains, quelque soit leur bord politique, pour qui la liberté est un don de Dieu et ne saurait donc être limitée...théoriquement...). Je passe sur la symbolique des flics robots (Lucas, étudiant, à dû tâter de la matraque comme tous ses confrères de l'époque) et sur le côté esthétique de l'œuvre, ce serait bien trop long...

Il réalise ensuite American Graffiti, un film plaisant mais pas très intéressant dans notre propos, c'est plus une nostalgie du "bon vieux temps" de sa jeunesse qui s'exprime. De bons acteurs, avec, déjà, Harrisson Ford qui point le bout du nez...

Enfin nous arrivons à SON œuvre, le space opéra mythique, celui qui alimente encore, 30 ans après, les jeux, merchandising et autres "économie du souvenir", la GUERRE DES ETOILES, avec son Vader qui fait peur, le vieil ObiWan qu'on aimerait avoir comme tonton, la princesse qui prouve que les filles peuvent diriger, Han Solo pour faire fantasmer les nanas et Chewbacca pour faire rêver aux mecs qu'un jour eux aussi feront peur avec leurs muscles puissants...
Alors STAR WARS nous présente un univers ultra-manichéen, d'un côté un Empire tout puissant, sur armé, dont les soldats et gradés sont presque anonymes, seul Vader a un semblant de personnalité, en face de l'Empire il y a les gens, qui sont victimes de la barbarie et qui n'y peuvent rien (on appelle ça "les innocents" au cinéma, ne cherchez pas c'est comme ça) et l'Alliance, on ne comprend pas trop son organisation au premier épisode, mais elle est gentille, pacifiste, républicaine (eh oui) et incarnée par la douce princesse Leia (qui est bien moins pacifiste dans The Blues Brothers...).

Bien que les politiques aient repris certains termes de la trilogie (pour un programme de bouclier anti-missiles par exemple) je pense que ce film est à peu près exempt de toute propagande politique, chose suffisamment rare dans les années 80 à Hollywood pour être notée. Bien sûr l'Empire ressemble un peu à l'URSS (d'ailleurs le terme Evil Empire était alors utilisé pour la nommer), mais il ressemble en fait à n'importe quel État totalitaire (ou en voie de le devenir); hormis une forte pression militaire sur le peuple il n'y a pas d'idéologie claire, l'Empereur est le Chef, Vader son disciple, le conseil des Moffs forme le gouvernement, si Vader a une croyance en "la Force" elle n'est partagée que par l'Empereur (et par ObiWan et Yoda mais on en parle pas encore), pas de consumérisme de masse, mais pas non plus de sentiment de pauvreté (Tattoine vit bien un peu à l'arrache avec du matos pourri mais c'est un monde "le plus éloigné du centre de l'univers" selon Luke, une grosse île déserte quoi, rien d'anormal qu'elle soit pas très riche). Même chose pour l'Alliance, ce sont les combattants pour la démocratie plus que pour la liberté, ils n'ont pas non plus de pensée politique. A ce titre l'Alliance est une sorte de "résistance" de bisounours du futur, on se regroupe face à la dictature mais on ne prévoit pas les jeux de pouvoir de "l'après" (à la différence de la vraie résistance ou chacun avait déjà prévu les jeux d'influence).

Les Jedis ne sont pas vraiment politisés non plus, ce sont les "gentils" mais au sens où ils défendent la démocratie (là encore c'est un concept Divin pour les américains, qui ne conçoivent pas d'autre système...théoriquement...), leur inaction politique de "La Menace Fantôme" le met en exergue : ils obéissent au Sénat sans discuter les décisions.

On a donc un paysage complètement aseptisé de pensée politique qui se contente de dire "la dictature c'est mal", pas vraiment de quoi nourrir mon poisson rouge tout ça...

On pourrait disserter sur l'organisation de tel ou tel peuple (par exemple les wookies) mais ce serait sur la base de "spin off", pas des films, donc on évacue la question.

Vient, dans la carrière de Lucas, la trilogie (tétralogie maintenant, mais le dernier épisode est une honte) du bel Indiana Jones, au chapeau et au fouet, à la cicatrice au menton qui plait aux filles et à la peur des serpents qui permet aux mecs de dire qu'ils sont finalement plus balèzes qu'Indy.

Là encore, pas l'ombre d'une réelle pensée politique, le héro lutte contre les nazis (ou les méchants thugs, et contre les communistes sur le dernier mais j'ai déjà dit que c'est une merde ce film), pas particulièrement pour défendre le système américain mais par des valeurs universelles telles que "sauver des enfants", "empêcher Hitler de détruire le monde" et "Sauver son papa qui a été blessé par un salaud de collabo". A noter un sarcasme sur le modèle américain dans le denier épisode (mais il est tellement nul que je vais arrêter d'en parler).


Au final, le seul film politisé de Lucas aura donc été THX1138, un film de jeunesse témoignage d'un vrai questionnement (du dernier vrai questionnement devrais-je dire) qui avait traversé les USA, rentré dans le market system du cinéma par la suite il a abandonné toute velléité politique pour se contenter d'être un "amuseur", il donne aux enfants des mondes simples à comprendre, aux ados des films permettant de dragouiller en paix et aux adultes une madeleine de Proust.

Voilà m'sieur le taulier, billet effectué, j'ai le droit de partir en Week End ?

PS : pour toute opinion contraire à mon étude, je suis preneur mais je souligne qu'en aucun cas je n'accorde de réelle importance à ce texte qui représente plus une masturbation cérébrale stérile (comme toute vraie masturbation non ?) qu'un réel exercice de pensée politique.

mercredi 24 septembre 2008

Le capitalisme bouge encore...

Depuis le déclenchement de la crise financière, les blogs de gauche sabrent le champagne. Les journaux les suivent de la même farandole festive, indiquant que l'intervention de l'État est de retour et que le néo-libéralisme est à l'agonie. Partout, les gauchistes se réjouissent et annoncent la mort du capitalisme et l'arrivée prochaine de la révolution prolétarienne. Il n'y a bien que les leaders de PS pour continuer à compter les voix de leurs six motions sans s'intéresser à ce qui se passe dans le monde.

Et pourtant, je résiste encore et toujours à ce positivisme nouveau. Certes, les États-Unis ont annoncé un plan de sauvetage inégalé de leur système bancaire. Cette réaction risque bien, d'ailleurs, de leur coûter très cher dans le futur. Ils devront soit réduire drastiquement la dépense publique (dans ce pays, c'est l'armée qui risque d'en payer le prix), soit augmenter considérablement les impôts, alors que l'administration Bush s'est échinée à les diminuer, soit décider de creuser encore leur abyssale dette en pompant l'épargne asiatique et moyen-orientale, ce qui risque de rendre de plus en plus dépendante de l'extérieur l'économie américaine. Doit-on se réduire de la crise à venir de la superpuissance américaine ? Je n'en crois rien. Le risque est plutôt le développement d'une instabilité grandissante des relations internationales et de conflits ressemblant comme deux gouttes d'eau à ce qui vient de se dérouler en Géorgie.

Les pays de l'Union Européenne vont bien être obligés d'intervenir aussi pour sauver les banques de dépôts des pays les plus touchés, particulièrement au Royaume-Uni et en Espagne. Le gouvernement de sa majesté est d'ailleurs déjà fortement intervenu en début d'année. L'Espagne, où l'inflation flirte avec les 7%, risque bien de suivre rapidement. La France a l'air épargné car les banques de dépôts sont très encadrées au niveau du crédit, mais peut-on en être sûr ?

Et pourtant, cher lecteur, et pourtant, est-ce que tout cela remet réellement en cause les idées néo-libérales de nos élites politiques ? La réponse est non. Si tu écoutes les discours qu'ont prononcé les chefs d'État, personne n'a annoncé de politique visant à remettre en cause la distribution inégalitaire des richesses entre les habitants de nos pays, et avec ceux du Sud. Bush a parlé deux minutes hier de la crise financière pour consacrer la majorité de son discours aux islamistes, qui ne sont absolument pour rien dans tout ce bordel financier. Sarkozy a certes parlé de moraliser le capitalisme, mais cela ressemble plus à une vision traditionaliste de l'économie qu'à une réelle volonté de changer les choses.

Pour tous ces gens, la vision de l'État ne change pas. Il est d'abord là pour assurer les services minimums (armée, police, justice), mais aussi pour protéger les actionnaires et les investisseurs des éventuels bêtises qu'ils font (toujours la socialisation des pertes). Il vise aussi à répartir de moins en moins les richesses, tout en disant que le libéralisme permet de les répartir davantage et mieux. Enfin, il retrouve de plus en plus un rôle répressif face aux pôles de résistance qui subsistent un peu partout dans notre monde développé.

En clair, ces interventions des pays développés, si elles se résument à sauver les banques, ne changent rien du tout au fond du problème. Ne nous réjouissons pas trop vite, mes amis, le libéralisme est encore bien vivant.

Des clients pour IGGACE

Hier après midi, alors que j'avais quelques minutes à tuer, j'ai été visiter le site de CSP, un mec qui m'a l'air fort sympathique mais dont le militantisme me ferait passer pour un centriste mou tendance Raymond Barre (alors que merde, je suis moi aussi un gauchiste tendance NPA!!)...

L'article d'hier était fort intéressant, il parlait d'IGGACE, un joli acronyme qui cache des pratiques pas jolies jolies, évidemment j'ai une fois de plus pesté contre ce gouvernement pour qui la chasse au pauvre et à l'étranger semble tenir lieu d'idéologie, et je me suis dit que jamais au grand jamais je ne pourrais me rendre complice d'une telle ignominie.... jusqu'à ce que je lise un petit article en première page du canard ce matin intitulé "les krachs du chomedu".

Vu que c'est un journal respectable, je ne ferai pas de plagiat de l'article, je vous conseillerai d'acheter l'hebdomadaire satyrique, 1 euro 20 c'est pas non plus une fortune....

Enfin, cet article, s'il faut le résumer, pointait l'attitude cavalière des jeunes français loups de la finance londonienne, qui après s'être gavés sans partager, avoir conspué le modèle français, son protectionnisme d'un autre âge et souvent demandé la peau des "salauds de pauvres profiteurs, escrocs d'un système minable", reviennent dans notre charmant pays suite a leur licenciement (que je suppose en lien avec la crise financière). Mais ils ne reviennent pas les mains vides, enfin si, les mains le sont, ce sont leurs poches qui ne risquent pas de désenfler : au sacrifice d'une journée de travail dans l'hexagone (chez Mc Do, en intérim ou encore du babby sitting) ils échangent leurs faramineuses indemnités chômage anglaises (75 livres par semaine, puisqu'on vous dit que le système anglais est parfait....) contre les miettes que leur donne l'Etat français, à savoir 57% du salaire gagné outre-manche (avec un plafond maximum de 6366 euros) et ce pendant 23 mois !!!

J'aime beaucoup ces coming-out de jeunes "libéraux", quand le masque tombe et qu'on peut enfin voir que les vrais profiteurs, ceux qui non seulement critiquent en permanence mais en plus font ce qu'ils peuvent pour gratter le maximum (et continuent quand même à critiquer), ça me fait marrer de voir que derrière le discours policé qu'on peut lire partout (en ces temps de pensée unique de droite) se cachent les pires exemples de la bassesse humaine (on pourrait aussi parler de ces expat' qui paient le forfait annuel de la sécu histoire de se faire soigner à l'oeil, critiquer la sécu oui mais faut quand même en profiter, ça coûte cher les lunettes optiiiiiiiiic deux miiiiiiiille).

Finalement, IGGACE va avoir du pain sur la planche avec ces charmants individus, je les imagine déjà aller pleurer la misère à l'ANPE, blackberry dans la poche, costard à 3000 euros et porshe cayenne garé en stationnement gênant devant l'entrée.... C'est que ça coûte cher de vivre comme un riche ma bonne dame, faut que l'Etat fasse un effort pour sa jeunesse dorée !

Et pourtant quelque chose me dit que ces zigs là ne seront pas réellement dérangés, et qu'ils toucheront jusqu'au dernier centime auquel ils peuvent prétendre, avant de repartir à l'étranger refaire fortune (et toujours sans cotiser). Faut continuer à traquer le RMIste qui cache avoir travaillé au black pour 20 euros, et fliquer le chômeur de peur qu'il se complaise à toucher les minimas sociaux (qui lui permettent, luxe suprême, de ne pas partir en vacances, de ne pas avoir de loisirs et de passer ses soirées devant Carla au Grand Journal ou ses dimanches à regarder le servile Drucker, l'ami des vieux de droite)

mardi 23 septembre 2008

Ben pourquoi?

Je viens de raccrocher au nez de mon pote Mathieu, celui qui nous a lancé dans ce monde (souvent de connerie) qu'est le blog. On discutait de la raison pour laquelle chacun d'entre nous (trois) participait à ce blog, et quelles étaient donc nos ambitions, nos buts...
Je ne vais pas répondre pour mes deux acolytes, ils sont assez grands, mais en ce qui me concerne, tout a commencé grâce à Lomig, ce blogueur culte qui m'a réveillé, et m'a forcé à venir me dépêtrer dans sa connerie ambiante.
Puis, de fil en aiguille, on a créé ce blog et je m'amuse à y écrire mes opinions et mes sentiments (politiques).
Le tout ayant commencé par de nombreux commentaires de ma part sur des blogs libéraux, j'ai bien entendu mis mon site en lien à chacun de mes commentaires en tant que taulier de mon propre blog (enfin...co-taulier).
Mon ami Mathieu en fait autant, ayant déjà une grande expérience du monde des blogs.
Mais notre cher et adorable Fabrice est un rebelle et se refuse à en faire de même... Alors mes libéraux préférés me diront ... libre à lui... Ben oui, en effet, et d'ailleurs, il fait ce qu'il veut le bougre.
Mais mon but étant d'avoir un nombre intéressant de commentateurs pour pouvoir discuter, je me dis que c'est dommage de ne pas faire le minimum pour y arriver.
Car mes deux potes sont sympas, et il y a aussi Charlatan, qui est là, et je l'en remercie, mais bon, on tourne vite en rond, à 4...
Bon mon Fab, réponds, moi, dis moi que tu ne veux pas faire comme tout le monde, que tu ne veux pas suivre cette mouvance collective idiote, cette mode stupide que de mettre son blog en lien, que tu ne plieras pas sous la pression, car tu es un vrai rebelle!




dimanche 21 septembre 2008

Bourse, mensonges, et liberté

Radio, télévision, on nous abreuve de crise boursière, qu'on le veuille où non.
Ma petite logique novice en la matière a relevé plusieurs points qui me dérangent.
Lehman brothers fait faillite, on parle de crise internationale comparable à celle de 1929.
Puis, comme prévu, d'autres établissements bancaires se retrouvent en grande difficulté... La, je me suis dit, ça va donner, tout ce monde pourri de la bourse va se casser la gueule! Ben non, le lendemain le CAC40 nous fait du +7%, les Etats Unis ont "sauvé" AIG et la BCE a injecté 130 milliards d'euros pour "nous" sauver de la crise.
Je sais que ce mini résumé est très simple, mais toutefois, même sans être un économiste, on peut se demander d'où viennent ces 130 milliards d'euros, et à qui ils profitent...
Pour ma part, j'ai compris que les banques ont fait ce qu'elles voulaient pendant des années, ont gagné énormément d'argent et se sont finalement cassé la gueule en voulant trop risquer pour trop gagner. Quand on se penche un peu sur l'histoire des sub-primes, c'est quand même affolant!
Donc, comme diraient mes amis libéraux, c'est normal, liberté d'investir, libre échange, libre tout ce qu'on veut, et surtout libre possibilité de se planter et ensuite liberté de se démerder avec sa merde. Et bien non, on est libre de se planter et ensuite on est libre de se faire aider.
En gros, le libéralisme est appliqué pour les bénéfices, et le collectivisme pour les déficits.
Et nous on est les couillons!
J'aimerais vraiment avoir le sentiment d'un libéral là dessus et les explications de quelqu'un qui connaît toutes ces magouilles du méga pognon.
130 milliards... Combien coûte le RSA?

mercredi 17 septembre 2008

Une proposition libérale : le revenu d'existence, le retour.

Comme tu as pu le lire dans mon billet précédent, cher lecteur fidèle, je m'intéressais grandement au programme libéral présenté par René Foulon sur son blog, et particulièrement à une mesure proposée : le revenu d'existence. J'avais présenté quelques critiques et réflexions à ce propos dans un billet précédent.

René Foulon a répondu et clarifié quelques points, car je n'avais pas été le seul à réagir. Je dois te dire que ma première réaction a été l'agacement profond. Mon contradicteur a en effet trouvé opportun de me classer dans un groupe politique particulier, qu'il a présenté comme étant de "philosophie collectiviste". Je dois te dire que ce type de rhétorique me gène, au moins sur deux aspects:
  1. Tout d'abord, il vise à discréditer le contradicteur auprès des autres lecteurs du blog. En effet, la plupart d'entre eux sont libéraux, ce qui signifie que je ne fais pas partie du cénacle. Je suis donc immédiatement discrédité et mon argumentaire, collectiviste par essence, ne peut donc être que bêtement contre. Ce type de raisonnement marque la volonté de me classer comme un opposant pavlovien (c'est à la mode). Or, j'ai posé des questions simples et appuyé un raisonnement auquel René Foulon n'a pas complètement répondu, préférant se concentrer sur les remarques de Criticus. Si tu ne le connais pas, cher lecteur, Criticus se dit proche politiquement du sieur Foulon, et ils cogèrent ensemble, avec LOmiG, le réseau LHC.
  2. Ensuite, cette logique amène à ne pas répondre à toute une partie de mon argumentation, puisque je suis collectiviste, et donc inaudible par essence. C'est malheureux, car je posais des questions que j'estime légitime.

Passons sur cette série de divagations personnelles (tu remarqueras que je suis un sentimental, cher lecteur) et allons au fond. L'auteur a quand même eu la volonté de préciser les modalités de son revenu d'existence (RE). Comme je l'avais supposé, il considère que notre société, développée et moderne, ne peut supporter l'extrême pauvreté, et propose donc le RE. Cependant, le montant qu'il avance pour cette aide est très bas, puisque René le met en-dessous du RMI actuel, ce que je situe autour de 300 € pour une personne seule (mais peut-être va-t-il plus bas). Cette somme est totalement insuffisante pour accéder aux biens fondamentaux, y compris au logement. Elle doit juste permettre à une personne de pouvoir survivre.

Car là est le fond de l'argumentaire. Contrairement à moi, l'auteur estime que le travail est une obligation inhérente à l'homme. le RE ne doit donc être qu'un moyen de survivre pour pouvoir se remettre en cas de coup dur, et de redémarrer ensuite. Il ne permet cependant pas de vivre, car l'auteur semble considérer qu'une rente trop élevé risque d'amener à l'absence de travail, suivant ainsi les argumentaires traditionnels sur le RMI et les ASSEDIC. Il s'agit donc de faire un peu de social sans en faire trop.

En y réfléchissant bien, je dois te dire que je suis persuadé que cette somme ne servira en rien à personne, et je te fais le tableau par groupe social :

  • Pour les riches, ces 300 € par mois ne seront rien du tout. Ils passeront dans le budget comme une gouttelette d'eau dans la mer. Les plus aisés seront sans doute toujours en train de râler contre les cotisations à payer pour toucher une somme dont ils n'ont finalement rien à faire.
  • Les classes moyennes pourront toujours utiliser cela pour faire un peu d'épargne ou mettre du beurre dans les épinards dans un moment de crise. La somme pourra être marquante pour certains niveaux de revenus. Pour moi, je le sais, cette somme mensuelle représentera une hausse de 13,9% de mon pouvoir d'achat, et ce n'est pas rien.
  • Pour les pauvres salariés, ces 300 € seront réellement vitaux, car, pour une personne au SMIC, la somme tournerait autour de 31% du salaire touché. Toute une catégorie de la population serait donc dépendante du RE.
  • Pour les exclus, la somme serait vitale mais ne permettrait pas une vie correcte en attendant de pouvoir s'en sortir. Les chômeurs touchant juste le RE s'en sortirait encore moins bien que les RMIstes actuels, alors que ceux-ci sont déjà dans une misère totale.

Il faut ajouter à cela que pour l'auteur, les autres prestations seraient toutes supprimées pour verser ce RE, qui deviendrait donc la seule ressource pour tout assumer, santé comprise ! Le RE, à mon avis, ne servirait à rien pour les exclus, et n'aurait finalement une utilité que pour les pauvres, les classes moyennes en ayant un usage plus modéré.

Mais je vois derrière cela un processus encore plus pervers. Je suppose que ce sont les cotisations-chômage qui serviront à financer le RE. Or, le patronat pourra alors considérer que le RE est une forme de revenu, puisqu'il paie des cotisations qui vont directement dans la poche des citoyens. N'exigera-t-il pas que le RE soit inclus dans le calcul du salaire minimum ? Dans ce cas, on aurait une diminution du coût du travail pour les entreprises, financée par l'ensemble de la collectivité pour maintenir le pouvoir d'achat alors que ce dispositif n'est pas efficace pour les vrais exclus.

On arriverait donc à la situation suivante :

  • Une mesure inefficace pour les plus pauvres.
  • L'abandon d'aides pour supporter le chômage qui sont aujourd'hui plus utiles et qui coûtent la même chose.
  • Le renoncement à une action collective pour traiter des problèmes sociaux.
  • Une baisse potentielle de versement de salaire pour les entreprises qui peut très bien servir à investir mais qui peut aussi aller vers le capital, donc vers les plus aisés.
  • Une dépendance, de manière assez paradoxale, d'une grande partie de la société à ce RE, parmi les salariés eux-mêmes.

Je dois te dire que tout cela me laisse perplexe, et qu'au final, je n'en vois pas l'intérêt. Je préférerai autant qu'on m'augmente un peu moins mon salaire, que cela fasse augmenter mes contributions sociales et que j'ai le sentiment de gagner honnêtement mon salaire. L'abandon complet du collectif qu'implique le RE ne me semble pas en valoir la peine.

Maintenant, bien sûr, cher lecteur, le débat est ouvert...

lundi 15 septembre 2008

Armstrong is back

Quel bonheur!
J'ai appris vendredi que Sieur Lance Armstrong allait participer au Tour de France de cyclisme 2009.
Je vous rappelle un petit peu, Sieur Lance a donc gagné 7 fois de suite la grande boucle après avoir failli mourir d'un cancer des testicules en 1996, selon ses dires il aurait perdu 1 ou 2 kilos et serait donc reparti pour gagner son premier tour en 1999 après un an d'arrêt.
Jusque là, c'est beau, la belle histoire d'un mec qui a vaincu le cancer et triomphé de manière inégalée (et inégalable) dans le sport le plus dur.
Et pourtant... Il a été contrôlé positif au corticoïdes en 1999, avant de présenter un certificat médical à postériori. Il aurait dû être suspendu mais ne le fut pas.
Il a dit avoir collaboré avec le docteur Ferrari, personnage ayant comparé l'EPO à du jus d'orange et condamné en 2004 à 1 an de prison pour fraude sportive et exercice abusif de la profession de pharmacien.
Il réussit également à écarter du peloton Christophe Bassons (sorte de Jacques Glassmann du cyclisme), ne supportant pas ses prises de position anti-dopage.
Il y eu également une jolie histoire avec son assistant personnel entre 2002 et 2004, Mike Anderson. Mike Anderson a trouvé chez Sieur Armstrong une boîte de stéroïdes et se fait licencier sur le champs. Pour avoir refusé de signer une clause de confidentialité, il est attaqué en justice par Sieur Armstrong avant de contre attaquer et finalement trouver un arrangement grâce au bon vieux pognon (pas Ronald...).
Bon jusqu'ici, on se dit qu'il n'a pas l'air très sympa, le patron du peloton, mais rien de bien tangible, ni de bien méchant...
Mais en 1995, le journal l'Equipe annonce que 6 échantillons d'urine de Lance Armstrong, prélevés en 1999, contenaient de l'EPO.
En 1999, on ne pouvait pas encore détecter l'EPO, mais le laboratoire de Châtenay-Malabry conserve les échantillons même si Armstrong était à l'abri d'une condamnation. En effet on ne pouvait pas faire de contre expertise sur l'un des échantillons positifs condition sine qua none à une suspension pour dopage.
Face à ces accusations, Armstrong nous sort le grand jeu, très à la mode en ces temps d'anti-américanisme et anti-bushisme (ils sont potes!) français, il nous sort donc le coup de la conspiration!
Armstrong n'est pas aimé en France, on n'aime pas les tricheurs, mais on n'aime pas trop les vainqueurs non plus, c'est vrai.
Donc il remet en cause la compétence du laboratoire de Châtenay-Malabry et même son intégrité. Logique, en France on cherche à le détruire, le pauvre petit Armstrong, on est des méchants anti-américains... La conspiration vous dis-je... On a voulu lui faire payer la guerre en Irak...
Le dossier est étudié par une commission d'enquête indépendante commandée par l'UCI, mais cette commission a essentiellement travaillé sur la forme et non sur le fond, donc aucune décision sur le fait qu'Armstrong se soit dopé ou non en 1999. C'est mieux de ne pas savoir, ça aurait fait tâche.
Bon, quoi qu'on en pense, le cas Armstrong est pour le moins controversé, son attitude au sein du peloton, celle d'un dictateur qui pouvait décider de chasser un coureur si celui ci ouvrait sa gueule (Bassons), tout comme sa position très souple vis à vis du dopage ne plaident pas pour un tapis rouge en célébration de son retour.
Ce qui me bluffe, moi, pauvre petit amateur de cyclisme télévisuel, c'est que je me souviens d'Armstrong du début des années 90', il n'était pas bon, rouleur, sprinteur, lâché en montagne... Et le revoilà, après avoir frôlé la mort, à écraser la concurrence comme jamais auparavant... Etonnant!

Aujourd'hui, le Tour de France se lave difficilement, lentement, mais sûrement de sa merde, il éjecte régulièrement les dopés, exclue les équipes douteuses et intensifie les contrôles.
Le peloton est pour la première fois en accord avec ses mesures, il n'y a plus à avoir peur du grand méchant loup, et chacun exprime sa volonté de purifier ce sport.
Le peloton roule moins vite, personne ne domine vraiment, on a l'impression que ça va mieux.
Et au moment où l'on commence à reprendre espoir, voilà l'autre qui se pointe pour nous remettre dedans, c'est déprimant. On a mis 3 ans à l'oublier, et il revient, mais pourquoi?
Pas pour le fric, il est riche à millions...
Peut être pour faire chier les français...
Peut être parce qu'il s'ennuie dans son ranch Texan...
La version officielle c'est qu'il veut faire prendre conscience aux gens du fléau qu'est le cancer...

Voilà, le foot français a son Domenech et dans un autre registre, le cyclisme n'arrive pas à se débarrasser de son Armstrong.

samedi 13 septembre 2008

Une proposition libérale : le revenu d'existence.

Sur un site concurrent, un aimable blogueur nous présente son programme libéral pour réformer la société dans son ensemble. Un commentateur indique d'ailleurs que les propositions reprennent les idées d'Alternative Libérale. Au départ, je voulais commenter chez lui, mais j'y ai renoncé, parce que le commentaire aurait été bien trop long. Parmi les propositions, figure le revenu d'existence. Cette proposition m'a toujours fasciné, parce que je la voyais comme un moyen de remettre en cause cette idée bien pensante que le travail était une nécessité pour vivre et que tout homme avait le besoin de travailler pour se sentir bien.

L'auteur nous présente l'idée. Il s'agirait de cesser de verser les prestations sociales comme le RMI et les ASSEDIC, pour réaffecter les sommes à ce minimum vital. Ainsi, chacun recevrait quelque chose qui permet de survivre, mais qui ne permet pas de vivre convenablement, incitant ainsi à la reprise rapide du travail en cas de chômage. Les citoyens qui ne toucheraient que cela paieraient aussi un impôt dessus de même que des cotisations sociales, l'idée étant pour l'auteur de supprimer la progressivité de l'impôt. Tous contribueraient à la solidarité nationale mais l'Etat ne pourrait plus faire varier ce taux.

L'idée peut paraître extrêmement séduisante à un homme de gauche comme moi, car voilà éradiqué d'un coup l'extrême pauvreté. Nous aurions tous quelque chose de minimal. L'auteur ne dit cependant pas si ce revenu minimum augmenterait ou baisserait en fonction du coût de la vie, et qui en fixerait le taux. De même, il n'indique pas ce qu'est le minimum vital pour lui : s'agit-il de l'alimentation, du logement, de l'énergie, des transports ? Vu les autres propositions, je sais déjà qu'il en exclut la santé, la retraite, la famille et l'éducation, qui sont dépendantes du libre-choix de l'individu après versement du salaire et n'est plus pris en main par l'Etat, réduit à la portion congrue.

C'est là que je m'interroge sur la logique de la proposition. En effet, aujourd'hui, les chômeurs touchent le RMI ou les ASSEDIC, et les salariés au minimum le SMIC. Ces salaires permettent à des personnes de vivre et d'assumer toute une série de besoins, mais seulement parce que la collectivité, par l'impôt ou par les cotisations sociales, prend en charge toute une série de domaines. Un RMIste seul et sans enfant touche aujourd'hui 447,91 €. Avec ce chiffre, il doit se payer son alimentation, son logement, son transport et une partie de son énergie. Il n'assume par contre pas sa santé, sa retraite qui dépend de la collectivité, l'arrivée d'un enfant. S'il on a deux RMIste avec un enfant, on se retrouve à 806,24 €, ce qui ne permettrait pas non plus de payer l'éducation d'un enfant dans un système privatisé, comme cela existe aux États-Unis.

Évidemment, je suppose que l'auteur estime que la baisse considérable des impôts que permettrait toutes les mesures de son programme de libéralisation permettrait une redistribution bien plus grande des revenus vers les salariés, et que le travail rapporterait beaucoup plus, permettant à chacun de payer pour tous ces services. Cependant, il oublie une chose fondamentale : lorsque les États étaient faibles, au XIXe siècle, et que beaucoup de ces domaines relevaient du privé, les revenus allaient très majoritairement vers le capital et pas vers les salaires. La hausse générale du niveau de vie a été liée à une expansion considérable du domaine de l'intervention de l'État. Même les pires libéraux le savent très bien, et vouloir revenir à une société qui ne partageait pas les richesses pose quand même de nombreuses contradictions.

Alors, soit le revenu d'existence (RE) permet d'assumer les besoins vitaux. Dans ce cas, il devient un super-RMI mais justifie qu'il n'y ait plus aucune autre politique que la charité et annule l'intervention de l'État. De plus, il insinue que le chômage n'est jamais de la responsabilité de la collectivité mais de chaque individu. Il supprime toute possibilité de contestation de l'ordre social (pourquoi vous plaignez-vous, vous avez le RE) et casse les liens de solidarité existant au-delà de ce RE.

Soit il couvre aussi les domaines moins vitaux, mais il s'agit alors d'une véritable collectivisation des revenus dont je doute de la part de l'auteur de ce blog, vu son aversion pour le communisme.

Cette idée est très maligne et il faut s'en méfier. Les libéraux ont là une arme qui se prépare à enterrer définitivement toute contestation des inégalités sociales. J'espère que les hommes et les femmes de gauche ne tomberont pas dans le panneau de cette carotte qui cache finalement le bâton.

P.S. : l'auteur cité ici vient de répondre à ce billet dans un
nouveau texte, où il précise certaines choses que je soulignais ci-dessus. Je réagirai sans doute dans les prochains jours.

vendredi 12 septembre 2008

Mon curé chez les laïques

Ce matin, notre président Omar Abdullah Sharif va recevoir le Mollah Ben Arafat cet après midi à l'Elysée, ce qui provoque un tollé d'indignation de la part du parti d'opposition, Virage Libéral, qui voit là une inexcusable compromission du politique avec le liberticide religieux. Notre envoyé spécial a rencontré le porte-parole du mouvement libéral bien connu à la sortie de la FNAC Montparnasse où il dédicaçait une biographie de Pascal Salin écrite à quatre mains avec Romano C. .

Stéphane L. Bonjour....

Bonjour Marc, comment va la famille ?

Elle va bien merci, vous êtes intervenu hier soir assez violemment à propos de la venue de Mollah Ben Arafat au palais de l'Élysée...

Et comment !! Dans un pays de libertés l'islam est le pire des dangers, cette religion est liberticide, dangereuse et barbare ! Pire, en accueillant ce Mollah nous permettons à cette idéologie de pénétrer nos maisons, au risque de corrompre nos femmes et nos enfants

J'entends bien, mais on pourrait vous répliquer qu'il est aussi le Chef d'Etat du LaMequistan, et qu'à ce titre il a droit aux égards dûs à tout chef d'État

Ce bout de désert avec un gros caillou noir au milieu, c'est une dictature, aucune élection n'a eu lieu, c'est son clergé d'arriérés qui le désigne, on imagine qu'il promeuvent toujours le plus intégriste d'entre eux! Le recevoir c'est recevoir le diable en habits de dictateurs et pas autre chose.

Autre sujet, le gouvernement prévoit une modification des champs d'application du fichier EDVIGE

Ah ? Je n'étais pas au courant... Cependant pour une fois vous me voyez obligé de reconnaître une action intelligente du gouvernement, c'est ce fichier qui garantit nos libertés fondamentales en permettant aux forces de l'ordre de garder un œil attentif sur les éléments perturbateurs qui cherchent à renverser notre société

Quand même, faire figurer les programmes TV visionnés...

C'est évidemment un peu à contre courant mais la police doit pouvoir se renseigner sur les messages reçus par la délinquance...

Enfin là on parle tout de même de ficher les opinions religieuses

Hein ??!! Mais c'est une véritable insulte à la liberté, vous vous rendez-compte ?? On reçoit un mollah le jour où l'on veut ficher les religions ? Autant mettre des voiles sur les visages de nos femmes et affuter les couteaux pour trancher les mains des voleurs tout de suite, nous devons refuser qu'on empiète encore plus sur nos libertés !!!

Mais c'est une position difficile à tenir pour un des plus ardents défenseurs d'EDVIGE.

Pas du tout, je suis libéral, je défend la liberté tout le temps

Si vous le dites....

Et comment que je le dit !!

Un dernier point, nous sommes aujourd'hui entrés dans la 34e année de conflit armé avec les résistances Afghanes, Irakiennes et Iraniennes, le gouvernement nouvellement élu a officiellement annoncé qu'il allait retirer les troupes françaises et, je cite "laisser les américains ramasser la merde qu'ils ont semé", une réaction ?

Ha !! Une lâcheté de gauchiste islamophile !! Encore une !! A-t-on oublié les 3000 morts du WTC ? Même si ces pays ont élu des gouvernements, nosu ne pouvons croire à leur prétendu laïcisme, ce sont des islamistes déguisés qui veulent mettre à bas nos libertés, nous devons rester là bas et combattre avec nos alliés américains, nous sommes tous occidentaux oui ou non ?

On parle de 500 000 enfants morts à cause du blocus américain de 91, de milliers de victimes civiles de bombardements, d'une situation bloquée en chine où le gouverneur américain a déclaré préférer l'esclavage des enfants au communisme, peut-on encore parler d'alliés ?

Quel esclavage ? La chine est un pays libre, si les enfants ne veulent pas travailler ils ne le font pas, mais il ne faut pas attendre que l'État s'occupe d'eux s'ils sont fainéants... Quand aux morts civils, c'est toujours facile de dire qu'un mort n'était pas un combattant, l'armée américaine accomplit chaque jour un travail remarquable, sacrifiant sa jeunesse pour protéger l'occident, la polémique française me fait honte...

On parle souvent de pensée unique quand on vous décrit....

Moi la pensée unique ?? Vous plaisantez, je suis minoritaire, celui qui dit que la minorité électorale applique la pensée unique ne peut être qu'un imbécile puisque la majorité a voté contre cette pensé !!!

Eh bien merci beaucoup pour vos réponses franches et directes, à vous les studios !

Merci et à Bientôt !

Chers auditeurs, c'était l'interview de Stéphane L., représentant de l'opposition.

Dans la série des documents de l'histoire, nous reviendrons aujourd'hui sur la visite du Pape Benoît 16 à Nicolas Sarkozy en septembre 2008 et sur les archives bloggesques d'indignations ou de soutiens qui furent alors apportés à cette visite.

Fabrice + Manuel

mercredi 10 septembre 2008

Pas moins de droits, mais pas d'avantage monsieur le président...

Je note depuis quelques jours, avec une assez grande surprise, que le buzz consécutif à l'éviction du responsable sécurité de Corse pour cause de "non défense des intérêts personnels d'un ami du chef" est retombé comme les soufflés que j'essaie parfois de faire à la maison, et que cela a lieu après une mise au point ministérielle.

Comme je ne suis pas du genre soupçonneux, je crois totalement la version qui veut que ce soit le (la) ministre de l'intérieur qui ait ordonné qu'on démissionne monsieur Rossi. Je ne reviendrais pas sur la polémique (vite désenflée) concernant le Padduc et l'étrange mélange des genres qui fait du président de l'autorité administrative délivrant les permis de construire un entrepreneur en bâtiment, la corse et ses étrangetés mériteraient bien plus qu'un billet, voire qu'un long bouquin.

Non, je voudrais revenir sur les surprenants propos, ressassés en boucle, justifiant le démissionnage : le viol de la propriété privée, non empêché par monsieur Rossi, serait à ce point grave qu'il justifie que l'on remplace le responsable territorial des forces de l'ordre et que le fait que monsieur Clavier soit l'ami du président ne lui donne pas moins de droits qu'aux autres.

Un rapide coup d'œil aux statistiques me donne un peu plus de 340 000 cambriolages pour l'année 2005 (en hausse constante donc certainement plus en 2008), dont plus de 8000 rien que dans mon cher département la Seine Saint Denis. en comptant un commissaire de police par ville (40) plus un sous préfet (il doit y en avoir un spécialement dédié aux affaires policières je pense) et un préfet, j'arrive à un total de 42 personnes dont l'UMP m'apprend aujourd'hui que nous sommes en droit d'obtenir le remplacement à chaque cambriolage, soit plus de 8000 fois par an, à elle seule la Seine Saint Denis verrait passer 336 000 haut-fonctionnaires chaque année, avec une longueur de présence au poste de 1h et 6 minutes !!!

Et j'oublie dans mon calcul la coutume corse qui veut qu'on plastifie les gendarmeries les soirs de pleine lune (ou de lunes pleines ? j'oublie toujours...), mais vous serez d'accord avec moi pour dire que l'attaque des représentants de l'ordre républicain à l'arme de guerre est beaucoup moins grave que l'occupation de la piscine d'une villa pendant un gros quart d'heure non ?

Et là je me dis, Fabrice, tu es vieux, tu (ou je me tutoie, je trouve cela assez importun mais je ne me respecte pas encore assez pour me vouvoyer) as la mémoire qui flanche, la drogue a fini de détruire les quelques neurones qui avaient échappé à l'alcool, et pourtant tu as encore un brin de lucidité, comment se fait il que nos journalistes, jeunes, bien informés et intelligents, n'aient pas eu l'idée de faire remarquer à Mme la ministre ou à notre président que "pas moins" ne signifiait pas "d'avantage" ?

dimanche 7 septembre 2008

Les médias et Israël

Encore une agression de jeunes juifs, et on va encore nous raconter que ça n'a rien d'antisémite...
On n'en sait rien en fait, on peut le supposer comme avec le petit Rudy, dans le même quartier, on peut aussi dire que ça n'a rien à voir, que les passages à tabacs sont fréquents, mais uniquement médiatisés quand ils touchent la communauté juive.
Par contre, j'observe depuis le milieu de années 90 (j'étais un peu trop jeune avant...) que les médias français ont pris parti dans le conflit israélo-palestinien, que les informations sont souvent présentées de manière à choquer, provoquer un émoi.
On parle de victimes, englobant terroristes et civils, on parle d'enfants abattus par l'armée, quand il s'agit peut-être de bavures. Je ne vais continuer la liste, je n'ai aucune envie de dévier, je ne veux pas émettre un jugement sur le conflit au moyen orient, juste mettre l'accent sur le traitement des informations.
Je me suis longtemps demandé pourquoi les médias français agissaient ainsi.
Il y a l'éternelle défense du faible, l'anti-américanisme, et pour certains amis un peu extrêmes, l'envie de plaire à la communauté musulmane de France. Je n'adhère pas à cette dernière explication. En fait je n'ai toujours pas trouvé de réponse me convenant.
Par contre, ça a créé un fossé entre la communauté juive et la population défavorisée estampillée "banlieue". Un adolescent de banlieue qui est en révolte, qui voit son avenir bouché est dans un conflit permanent avec la société, la hiérarchie, et voilà qu'on lui offre en pâture une victime parfaite, éternelle, le juif!
Sur un autre blog, on me surnomme Mouloud, je passe pour un islamiste radical, pour mes amis, je suis pro-israélien...
On est dans la radicalisation permanente, trouver des méchants et des gentils, c'est n'importe quoi, et c'est comme ça qu'on monte les gens les uns contre les autres.
Je ne veux pas passer pour un idéaliste, mais je souhaite que les médias, les élites de notre pays pensent aux réactions à leurs propos, et non pas à vendre du papier ou gagner des voix.

samedi 6 septembre 2008

Décompter les morts du passé pour faire de la politique : cela me gène (partie 2).

Je vais aujourd’hui poursuivre, cher lecteur accroché, mon raisonnement sur l’usage du décompte des morts en politique. Je l’ai entamé dans un billet précédent du fait de mes expériences sur d’autres blogs, mais aussi à cause d’une discussion qui a eu lieu avec un des deux co-auteurs de ce blog-ci.

Pourquoi revenir sur cette question en deux billets différents ? Cela est venu d’une série d’échanges entre commentateurs, sur des blogs divers et variés, concernant l’islamisme d’abord, et l’islam ensuite en général. Bien que relativement récent dans l’histoire politique (les Frères musulmans ont été fondés à la fin des années 1920), les islamistes sont aujourd’hui considérés comme le principal danger pour notre société développée et occidentale par de nombreux intellectuels, journalistes, hommes politiques et même, à ma grande surprise, blogueurs.

Les islamistes ne sont devenus nos ennemis que récemment, depuis les années 1970, et encore, pas tous. Si les islamistes chi’ites d’Iran ont, dès les années 1970, rejeté la division du monde en deux blocs et choisi la stratégie du « ni-ni », les autres sont longtemps restés des alliés. Les Iraniens, à l’origine de plusieurs attentats sanglants depuis 1979, sont plutôt, à mon avis, dans une volonté de se dégager de la tutelle occidentale plutôt que dans la lutte religieuse, dans une région où la manne pétrolière nous a attirés depuis longtemps, même s'ils mettent de la religion partout pour justifier leurs actes politiques. De même, leurs tirades sur Israël sont sûrement plus destinées à la population iranienne, le gouvernement menant ainsi, pour se maintenir au pouvoir, les mêmes stratégies que Vladimir Poutine. Durant toutes les années 1980, l’Occident a abondamment armé les mouvements islamistes afghans pour lutter contre les Soviétiques. A cette époque, Ben Laden était fréquentable, et il l’est finalement resté jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001, date à laquelle l’Occident endormi s’est brusquement trouvé un nouvel ennemi qui aurait dû permettre de le ressouder et de le relancer vers l’avant, et ce malgré plusieurs attentats sanglants les années précédentes d'al Quaida (WTC une première fois, Kenya, Soudan, Yemen...).

Bon, ici, cher lecteur, je tiens à clarifier quelques petits points. Il ne s’agit pas pour moi de dédouaner les islamistes de quoi que ce soit. Comme je l’ai déjà écrit dans le passé, les islamistes correspondent à nos extrêmes-droites européennes et il est pour moi évident que je ne peux pas les ignorer. En plus, ces braves gens emploient une lutte terroriste qui marque grandement les esprits et qui leur permet d’occuper sans cesse le terrain politique, attirant toujours plus de jeunes occidentaux musulmans désabusés par le sort qui leur ait fait chez nous et qui cherchent des réponses à leurs questions, à leur mal-être et à leurs souffrances. Ce sont des gens dangereux qui doivent être combattus par des principes démocratiques, sur le plan politique, car ils ne sont pas des religieux mais des politiciens. N’oublions pas non plus que s’ils dirigent l’Iran, les vrais islamistes ne sont au pouvoir nulle part ailleurs depuis l’invasion de l’Afghanistan, sauf peut-être au Soudan, et sont très souvent ultra-minoritaires dans le monde musulman, même si la stratégie terroriste les hypertrophie. Il y a certes le cas de l’Arabie Saoudite, monarchie islamique appliquant des principes religieux très durs, mais là, ce sont des alliés, alors pas touche…

Ce qui m’agace profondément est le raccourci facile qui est fait par nombres d’internautes entre islamisme et islam. Et c’est là que mes morts ressurgissent. Pour appuyer leurs argumentaires, ces blogueurs prétendent que l’islam est une religion qui contient des principes qui la rend dangereuse et qui permet la naissance de l’islamisme. Ils prennent pour cela appui sur les morts faits dans le passé par les peuples musulmans, reprenant une multitude de chiffres sans les contextualiser ni les rationaliser.

Citer les chiffres des victimes des musulmans à l’époque moderne ou au Moyen-Âge pour les comparer avec notre réalité d’aujourd’hui est totalement stupide car ces morts correspondent à un contexte historique. Pour comparer quoi que ce soit, il faut s’appuyer sur l’époque en question. On pourrait par exemple, comparer les comportements des Croisés et de leurs adversaires musulmans, et on serait alors peut-être surpris du résultat d'ailleurs. Par contre, dire que les islamistes s’appuient sur ces crimes passés est à la limite de la malhonnêteté intellectuelle. Si nous reprenions notre propre passé d’Occidentaux, nous devrions tous être des tueurs en série, vu que notre histoire est jonchée de cadavres. N’oublions pas que nous sommes à l’origine de la colonisation et de l’exploitation moderne des territoires américains, asiatiques et africains, de deux guerres mondiales (10 millions de morts durant la première et 50 millions durant la deuxième) et d’une guerre froide, du plus marquant génocide de l’histoire contemporaine (6,5 millions de Juifs, 250000 Tziganes et 2,5 millions de Slaves) et de l’invention des armes les plus meurtrières existantes. Et pourtant, nous considérons-nous comme des barbares ? Pensons-nous que notre civilisation et nos religions, du fait de ce passé, sont bonnes à balancer aux ordures ?

Les peuples de religion musulmane ont suivi les mêmes évolutions que nous. Lorsque les Turcs éliminent les Arméniens, l’Europe se massacre à coup de canons et les Russes sont sur le point de faire une Révolution qui va faire des millions de morts. Lorsque les islamistes commencent leurs attentats, l’Europe a déjà une très vieille histoire du terrorisme derrière elle, comme en Italie ou même en France dans les années 1980.

Il faut donc dire que chaque fait historique est unique et doit être analysé dans son contexte, sous tous ses aspects et sans à priori idéologique intolérant. Un crime ne peut se comprendre que de cette manière, en essayant de ne pas trop user de l’émotion. Je sais que certains considèrent que l’émotion est une bonne façon de montrer la monstruosité d’un crime, comme l’auteur de Shoah, Claude Lanzmann, par exemple. Je n’y adhère pas, car je reste persuadé que c’est par la raison que nos instincts les plus bas peuvent et doivent être combattus.

Je ne cherche pas du tout à relativiser les crimes mais à les remettre dans leurs contextes respectifs. Nous ne pouvons pas condamner tout l’islam parce que l’islamisme s’appuie sur lui. N’oublions pas qu’en Occident, des régimes se sont appuyés sur la religion chrétienne assez récemment et ont fait de multiples victimes sans que nous ne balancions le christianisme aux ordures, comme l’Espagne de Franco (300 000 morts durant la guerre civile), l’Italie de Mussolini ou le Chili de Pinochet. L’existence de démocraties là où le christianisme est majoritaire démontre que cette religion n’est pas dangereuse en soi au niveau politique, tant que les extrémistes fondamentalistes sont écartés du pouvoir.

Il est vrai qu’il existe peu de démocraties dans le monde musulman, mais cette situation est bien plus liée à un niveau de développement plus faible, à une pauvreté endémique, aux restes de la colonisation, à la présence d’États pourris qui accaparent les richesses, à la confiscation de ces mêmes richesses par une toute petite élite dans les pays pétroliers et au maintien de notre domination néo-coloniale qu’à la présence de l’islam. Nous devons aussi remettre en cause toutes ces choses sur lesquelles nous avons une réelle influence. Sans cela, nous ne pouvons que nous attendre à une croissance régulière des islamistes, et à de futures victimes, encore et toujours.

Concernant l’usage des morts dans le discours politique, pitié, n’en usons qu’avec modération, car le discours peut toujours nous être retourné, surtout à nous vu notre histoire. N’en usons qu’avec parcimonie et raison.

vendredi 5 septembre 2008

Info du jour

je viens d'apprendre sur une radio populaire que la fédération française de football était rattachée à la convention collective des journalistes... Logique...
Donc, la fédération de foot choisit sa convention collective en fonction des avantages qu'elle présente et non en fonction de son activité professionnelle...
Ah la la, c'est beau le sport!

Valse avec Bashar

Je discutais hier soir avec mon ami Mathieu de la visite de Sarkozy en Syrie et tout ce que cela implique, et naturellement, ce matin je suis allé surfer un petit peu sur le net pour compléter mes informations.
Sarkozy continue sa politique de léchage de bottes totalitaires, on a eu droit à Putin, aux chinois, à Khaddafi, et maintenant à Bashar al Assad.
D'abord non content d'essayer de le ramener sur la scène diplomatique en nouant le dialogue, ce qui en soi est une bonne initiative pour envisager une paix au proche orient, il l'invite à notre fête nationale.
Maintenant on a droit à sa visite à Damas, mais pourquoi donc?...
Bon il y a bien Total et un petit contrat, mais on a vu avec la Libye que les promesses n'étaient pas toujours tenues.
Il y a aussi depuis quelques mois des négociations entre la Syrie et Israël par l'intermédiaire de la Turquie qui sont plus avancées que jamais auparavant.
Et là, mais ça n'engage que moi, je vois bien notre petit président de notre France aller essayer de se placer et tirer un peu de couverture à lui en cas de succès.
Je pense qu'il ne faut pas aller trop vite en besogne. La Syrie est responsable du chaos libanais, de l'assassinat de Rafiq Hariri et de la dernière guerre contre Israël en 2006 "grâce" au Hezbollah, la Syrie est également fournisseur/intermédiaire (Iran) de groupes terroristes palestiniens. La Syrie est en (grande) partie responsable de la crise au proche orient.vous me direz, et je suis d'accord, que la paix passe par elle.
Toutefois, j'ai l'impression que certaines étapes sont sautées par notre président, j'ai encore l'impression d'un petit gars plein de bonne volonté qui vient jouer avec les grands.
On ne peut pas faire ami ami avec un régime totalitaire, croire en ses promesses de paix et faire le beau en l'invitant à sa table.
On négocie, on reste discret, et on lève la tête du guidon quand c'est fait, pas avant.

mercredi 3 septembre 2008

Naissance de la liste Cohn-Bendit : une bonne stratégie pour les écologistes ?

Depuis le milieu du mois d’août, on peut constater que la campagne électorale de 2009 se prépare, à droite comme à gauche. Ainsi, le Modem est-il en train de constituer ses listes, pendant que LO essaie d’exclure une de ses tendances, l’étincelle, décidée à faire alliance avec le NPA d’Olivier Besancenot.

Une affaire m’intéresse nettement plus. Daniel Cohn-Bendit, ancienne tête de liste des Verts aux élections européennes, tente de monter à nouveau une liste de candidats, mais nettement différente cette fois. L’ancien leader étudiant de mai 68 veut réunir une liste écologiste unitaire, regroupant les Verts, mais aussi José Bové, CAP 21 de Corinne Lepage, et les personnes orbitant autour de Nicolas Hulot, celui-ci ayant déjà décliné l’invitation à s’engager en politique. A ce jour, les Verts semblent accepter dans le désordre la dynamique, de même que José Bové. Si Corinne Lepage va plutôt se présenter sur les listes du Modem, les amis de Nicolas Hulot seront sur la liste, puisque l’un de ses adjoints, Jean-Paul Besset, devrait être en position éligible.

Cohn-Bendit bénéficie d’un contexte politique très favorable pour réussir son pari. D’abord, les candidats écologistes marqués politiquement à gauche ont fait des scores ridicules aux dernières présidentielles, sans doute à cause de la peur de le Pen. D. Voynet a été quasiment inaudible et José Bové n’a pu faire émerger les idées alter-mondialistes, après avoir fait exploser, avec d’autres, la tentative d’un candidat unique de la gauche de la gauche. A eux deux, ils ont fait moins de 4%, ce qui a pu faire penser que l’écologie politique était morte et enterrée.

Pourtant, cher lecteur, au contraire, les idées écologistes ne se sont jamais aussi bien portées. Nicolas Hulot, en obligeant les différents candidats de 2007 à signer son pacte écologique, a bien montré que les électeurs y tenaient fortement. Jamais Sarkozy n’aurait organisé le Grenelle de l’environnement sans cette forte pression de l’opinion. De plus, les questions environnementales reviennent sans arrêt dans tous les débats de société que les médias diffusent en ce moment. Finalement, tous les partis font un peu d’écologie, ou feignent d’en faire.

Amenés à la crise, les écologistes sont sur le point de remettre au goût du jour une de leurs vieilles questions politiques : faut-il être autonome ou se raccrocher à l’une des deux grandes familles politiques françaises pour exister ? Je ne sais pas si tu te souviens, cher lecteur un peu âgé, mais lorsque les écolos ont percé dans les scrutins électoraux (entre 1989 et 1992), leur mouvement était dominé par deux leaders : Antoine Waechter et Brice Lalonde. Ces deux dirigeants se sont écharpés à l’époque, d’abord, il est vrai, pour des questions d’ambitions personnelles, mais surtout, pour cette question que j’évoquais plus haut. Waechter défendait l’idée du « ni-ni » et essayait de faire de l’écologie politique un courant en soi. A l’inverse, Brice Lalonde prônait un rattachement à l’une des deux grandes familles politiques. Si ces deux leaders n’ont plus d’audience politique aujourd’hui, Cohn-Bendit est en train d’essayer de repasser les plats, mettant en difficulté les Verts qui ont fait le choix de la gauche en 1993.

En fait, j’ai toujours eu beaucoup de mal à saisir si les écologistes portaient une véritable vision du monde et une idéologie ou s’ils essayaient simplement de teinter les idées politiques existantes d’une consonance environnementale. Le ralliement des Verts à la gauche n’a pas résolu cette question, car on pourrait très bien considérer que l’écologie est une idéologie plutôt à gauche, à cause de son côté réformiste et progressiste. L’évolution de Corinne Lepage, très chiraquienne au départ et aujourd’hui au Modem, le démontrerait plutôt. Or, de nombreux hommes politiques de droite ont inclus dans leurs discours des logiques environnementales, même si elles ne sont pas dominantes dans leur camp. Il existe bien quelques mouvements politiques d’extrême-gauche, proche de l’écologie sociale, qui regroupent quelques militants.

Malgré tout, je reste persuadé que les Verts avaient fait le bon choix dans le passé. La logique écologiste impose une certaine forme de contrôle sur l’économie, et donc un Etat fort. Les libéraux, qui estiment que le marché régulera de lui-même les choses, ne peuvent l’accepter, et les blogs libéraux tentent d’ailleurs régulièrement de démonter l’existence de la crise environnementale. En clair, les écolos ne peuvent s’allier qu’avec des mouvements interventionnistes, qu’ils soient de droite ou de gauche.

Là est, à mon avis, la solution à la crise du positionnement écologiste. Les réformes écologistes ne peuvent s’appuyer sur un Etat faible et sur un système de libre-régulation, puisque ce système est celui d’aujourd’hui sur la majorité de la planète. Les écologistes ne peuvent que se rallier à des mouvements qui imaginent un Etat interventionniste. S’ils font le pas dans ce domaine, pourquoi ne le feraient-ils pas dans le social ou en économie ?

En 1993, le choix des Verts de se coller à la gauche ne m’avait pas semblé incohérent à cause de cela. Cependant, si le PS continue sa virée vers le libéralisme, il est clair que les écolos n’ont plus rien à faire dans cette alliance. La logique est la même avec la droite. Cohn-Bendit pose une question intelligente, mais reste à savoir comment il va y répondre.

Pour moi, une liste d’union Cohn-Bendit ne peut être intéressante que dans une configuration : il faut que les participants acceptent tous que le pouvoir politique est le moteur de la transformation écologiste et de la croissance verte à construire derrière. Cette logique peut s’accompagner d’une réelle démocratisation du système politique, car les choix à faire pour protéger l’environnement tout en essayant de maintenir notre mode de vie méritent qu’on en débatte. Si tous les candidats de cette liste, de droite comme de gauche, ne le font pas, elle ne sera qu’une opération de communication, sans réel intérêt politique. J’espère que les écologistes seront enfin capables de dégager une logique cohérente à tout cela.