mercredi 21 octobre 2009

De l’efficacité de parler de Jean Sarkozy pour attaquer le chef de l’Etat.

Depuis que l'annonce de l'arrivée de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD a été connue du grand public, nous nous en sommes donnés à cœur joie, nous, opposants antisarkozystes primaires. Or, nous ne sommes pas les seuls. Cette affaire a aussi choqué à droite. Les articles, les commentaires, les billets ont été nombreux, obligeant le chef de l'État à sortir de son silence normalement respectueux à l'égard des médias ce matin. Frédéric Lefebvre avait encore, hier, servi de pitbull au parti majoritaire.

Comme à chaque fois depuis que Sarkozy est au pouvoir, le président ne se démonte pas, et ses fans contre-attaquent. Il faut dire qu'ils surfent sur une situation déjà bien ancrée. En France, la reproduction sociale est instituée dans le fonctionnement même de l'Etat, des services publics et des entreprises. Le fait que le chef de l'État déclare, lors de son discours sur la réforme du lycée, qu'en France, on réussit maintenant par son mérite, ne dupe personne. Progressivement, les noms de personnalités d'autres bords politiques ayant bénéficié de faveurs commencent à sortir. Aujourd'hui, c'est la fille de José Bové qui en est victime.

Sarkozy est le cas typique d'une reproduction sociale très efficace dans notre pays. Certes, des personnalités parviennent parfois à s'intégrer dans le système, comme David Douillet récemment, mais dans la très grande majorité des cas, le fait d'être « fils à papa » est une nécessité dans ce pays pour espérer être intégré à l'élite.

Le fait que le chef de l'État mette en œuvre ces principes aussi ouvertement choque, et c'est normal. Cependant, ce n'est pas en insistant uniquement sur les traits de personnalité du caractère du président que l'on pourra le battre. Des chefs d'Etat butés, colériques, fiers, notre planète en a connu de nombreux qui ont été capables de se maintenir au pouvoir. Des chefs d'État favorisant leurs familles, la France n'a connu que cela.

Pour battre Sarkozy, il faudra certes mettre en valeur sa personnalité, mais uniquement les aspects qui remettent réellement en cause sa mission de chef de l'État. Pour le reste, il faudra plutôt se diriger vers les résultats de sa politique : dégradation des services publics, creusement des inégalités sociales, prise de contrôle progressive des médias, politique internationale hasardeuse…

Car franchement, cher lecteur, soyons franc : si la politique de Sarkozy avait du succès et que le président culminait dans les sondages, cette élection de Jean Sarkozy serait passée comme une lettre à la Poste. Cette polémique ne fait qu'illustrer l'impopularité du président.

Elle est un signe, mais elle n'est pas un moyen. Pour battre Sarkozy et l'UMP en 2012, il faudra se positionner sur le terrain politique, et pas ailleurs.

Au travail, camarades !

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