Je suis assez absent en ce moment, j'espère que vous tenez le coup avec mes seuls deux compères...
Je viens de bondir de ma chaise en écoutant la radio, j'écoutais un enseignant d'une classe de 5ème qui intervenait en direct de sa classe et nous expliquait devant ses jeunes élèves, que l'on entendait d'ailleurs murmurer et rigoler, que le système de vente de devoirs corrigés sur internet mis en place sur le site www.faismesdevoirs.com était une excellente chose.
Je vous invite à lire ces quelques billets pour mieux saisir le concept car je n'ai pas le temps d'entrer dans les détails.
L'argument principal de cet enseignant étant économique, j'ai été choque par son approche capitaliste de l'enseignement.
Le pauvre ne touche que 30 cts d'€ par copie corrigée pour l'éducation nationale, tandis que le site rémunère quelques €. Il a également dit que l'éducation était devenue de la consommation pour les élèves et qu'il était logique de mettre tout à plat afin que tout le monde puisse en profiter, sous entendu pour lui arrondir ses fins de mois...
Ce professeur a même sondé sa classe en direct pour savoir si ces derniers utiliseraient ce site internet en insistant une nouvelle fois sur le prix du service proposé et les élèves ont majoritairement répondu que c'était trop cher.
Je suis d'avis qu'un enseignant agissant comme celui-ci soit sévèrement réprimandé.
On ne parle pas fric, ni de politique, on ne dénigre pas l'éducation nationale devant des gosses de 12 ans.
L'école doit apprendre aux enfants à penser, à s'organiser, à se servir de leurs connaissances. Mettre dle pognon la dedans, c'est permettre la triche à grande échelle, c'est supprimer la nécessité pour l'élève de se prendre en main.
Vous avez une question? Pour 20€ on nous donne un 20/20, pour 15€, un 15/20... Peut-être qu'on en arrivera là un jour.
Je suis curieux de savoir ce que Mathieu, professeur à temps perdus, pense à ce sujet, et suis d'ailleurs étonné de le devancer sur ce sujet...
Pour ma part, je pense que l'idée est mauvaise et que cet enseignant est une honte pour l'éducation nationale.
Mais enfin, l'Éducation nationale a dépassé le stade de la honte depuis déjà un petit moment, très cher !
RépondreSupprimerFais gaffe Manu, le capitalisme te choque, tu situes la morale au dessus des intérêts financiers et tu veux l'égalité entre les citoyens, certains vont te dire que tu files un mauvais coton ;)
RépondreSupprimerA trop discuter avec les "libéraux" tu te dégoûtes de ta partie capitaliste, à trop lire Didier tu en viens à détester ton penchant réactionnaire... tu vas finir par me rejoindre dans les manifs !
Enfin sinon je te rappelle qu'au lycée il nous est arrivé de négocier un devoir d'allemand contre un devoir de maths, mais c'est vrai qu'on était alors dans le troc artisanal et pas dans le rapport au fric...
De toute façon, quelle importance, puisque, à l'arrivée (ou "au final", pour employer le moderne sabir), 80 % auront le bac, quasiment sur ordre du ministère, quoi qu'ils puissent faire ou ne pas faire ?
RépondreSupprimerDidier, dans ce cas autant les envoyer à la mine dès 14 ans, ils seront plus utiles.
RépondreSupprimerFab, quand on est gosse on triche, on ment, on cherche la facilité, mais si c'est autorisé et accepté, où est le fun?
c'est marrant cette habitude de considérer que le bac est donné à tout le monde, je me souviens que quand on l'a passé (il n'y a pas si longtemps, et déjà on parlait du bac comme d'un diplôme "cadeau") les nuls se sont bien plantés, les "moyens" ont découvert les joies de l'oral et les "meilleurs d'entre nous" (dont certains sont devenus profs depuis après avoir brillamment passé un concours très difficile) avaient dû s'employer pour obtenir une mention, et même là c'était pas "avec les félicitations du jury"...
RépondreSupprimerComme une habitude de grand mère à moustache de croire que c'était mieux avant ?
Sinon je suis d'accord avec toi, je préfère un site qui te donne toutes les méthodes historiques de tricherie à un site de ce genre là... au moins quand on triche on a le rush d'adrénaline...
Manuel : où avez-vous vu des mines, dernièrement ?
RépondreSupprimerFabrice : il ne s'agit pas de "considération" mais de chiffres, que tout le monde peut se procurer s'il le souhaite.
Quant au bac, son déclin ne date pas d'hier matin, évidemment. C'est une chute progressive, amorcée dès les années soixante, mais qui s'est considérablement accélérée ces quinze ou vingt dernières années.
Vousaurez beau dire, mais un diplôme qui, à la fi du XIXe siècle devait être décroché par 10 ou 15 % des jeunes gens et qui l'est aujourd'hui par la quasi-totalité des lycéens ne peut évidemment pas avoir la même valeur, ni en soi, ni sur le marché du travail. L'équivalent du "sésame professionnel" que représentait encore le bac dans les années soixante, il faut aujourd'hui aller jusqu'à la licence pour en retrouver un de même efficacité – et encore, pas dans toutes les disciplines.
Enfin, bon...
Didier, vu qu'il y a plus de mines, on les envoie au pôle emploi maintenant...
RépondreSupprimerSinon d'accord avec vous, le Bac c'est un fourre tout qui ne sert plus à rien. L'échec est reporté sur l'université et on manque d'ouvriers qualifiés à force de guider tout le monde vers la filière traditionnelle.
Système allemand, grosse sélection à la sortie du collège, orientation.
@ Didier
RépondreSupprimerVous avez raison, qu'on renvoie ces fils d'ouvrier à la communale puis à l'usine, ça fera redescendre le pourcentage relatif... Ce qui dans voter logique fera remonter le niveau...
Certes je pourrais vous répliquer que je suis sorti du lycée plus instruit et éveillé que ne l'étaient vos camarades de promotion (au pif je dirais 1970 ?), ou encore qu'il ne faut pas juger du pourcentage comme d'une généralité car il existe nombre de bacs pro qui n'existaient pas alors (cet enseignement se faisait alors sous la forme du compagnonnage), que la France a abandonné sa tradition industrielle et artisane pour une activité de services qui demande un savoir général plus qu'une champ aigu mais restreint de compétences et que cela demande forcément la généralisation du socle universel du savoir (socle que l'on atteint qu'au Bac, la philosophie étant aussi importante que les sciences mathématiques pour bien comprendre le monde)... Mais là évidemment je casse le trip "France décadente, générations perdues" qui semble vous lier à Manuel...
@ Manuel : je m'intéresse au sujet, mais je préfère me poser avant de faire un billet.
RépondreSupprimer@ Fabrice : bravo.
@ Didier : vous connaissez cette célèbre citation d'Aristote : "Le niveau baisse."
Fabrice : vous savez, vous pouvez très bien ne pas être d'accord avec ce que je dis sans pour autant caricaturer (et c'est une litote) ce que je dis : votre opposition n'en aurait que plus de force.
RépondreSupprimerLes fils d'ouvriers à qui une conspiration de bourgeois barre l'accès au savoir : quelle blague ! Dois-je vous rappeler que Charles Péguy était orphelin de père et fils d'une rempailleuse de chaise. Que Jean Guéhenno travaillait dès l'âge de 12 ans et a ensuite repris des études ? Etc.
Pour ce qui est du "savoir général" possédé par les jeunes bacheliers d'aujourd'hui (et d'hier : je ne suis pas sottement passéiste), vous m'excuserez, mais il m'arrive de parler avec eux, à l'occasion...
@Didier
RépondreSupprimerExceptio probat regulam cher ami (oui car je partage avec mon confrère prof un passé de latiniste distingué) ,mais j'aurais tendance à constater que l'ascenseur social (pour peu qu'il ait réellement existé un jour) est en panne et que la volonté de régionaliser l'éducation nationale marque bel et bien une volonté de limiter les possibilités d'émancipation des classes inférieures tout en garantissant aux classes aisées qu'elles garderont l'accès aux hautes études et à la culture (la richesse permet une mobilité géographique qu'interdit la pauvreté).
Pour faire abattre son chien on dit qu'il a la rage, pour démolir l'Education Nationale on dit que les diplômes ne valent rien (ce qui est faux, nos diplômés s'exportent même assez bien) et on fait des amalgames douteux pour pigeonner le couillon.
Mais je sais que vous n'êtes pas un couillon Didier, juste un vieux réac' ;)
Et pour ce qui est du "savoir général", rappelez vous que vous avez eu le temps de lire pas mal, d'apprendre et de comprendre beaucoup depuis vos années bachelières, et que, si vous êtes manifestement cultivé, je connais aussi beaucoup de quinquagénaires à qui je peux faire la leçon...
Je ne vois pas en quoi l'entonnoir "Bac" favorise l'ascenseur social...
RépondreSupprimerOu alors que le bac soit réellement diversifié et comporte des sections techniques, professionalisantes.
@Manu
RépondreSupprimerbienvenue dans le monde des bacs pro : http://www.studyrama.com/secteur.php?id_rubrique=3127
et à notre époque ça existait déjà vieux... ;)
Entre exister et être mis en valeur, il y a un monde.
RépondreSupprimerA notre époque pas si lointaine, le bac pro était un refuge pour cancres style Bruno Fesse.
A notre époque pas si lointaine un mec passionné d'électronique passait un bac pro électronique, il en profitait pour se faire une validation Microsoft Networks pendant ses stages et se faisait embaucher comme technicien réseau dans n'importe quelle boîte à 2500 euros nets par mois début de carrière...
RépondreSupprimerY'a pas que Bruno ton amour d'adolescent dans la vie...
Je me trompe peut-être, mais pour moi, le bac est la porte vers l'université, et vu l'échec énorme en première année de fac, et des types comme toi (fab) et moi qui sommes allées bosser après cet échec, je me dis qu'il doit y avoir un moyen d'éviter cette masse d'échecs.
RépondreSupprimer@ Manuel : les bacs pros sont plutôt des diplômes très reconnus. Ce sont les bacs techniques qui ont plus de mal, et encore, pas tous.
RépondreSupprimerQuant à la fac, le problème vient plutôt de son organisation pourrie et du niveau des étudiants (les meilleurs ne vont pas à la fac) que du bac en lui-même.
Bac technique, bac pro, je ne m'y connais pas trop.
RépondreSupprimerMais quand tu dis que c'est entre autres le niveau des élèves qui pose problème à la Fac tu abondes dans mon sens, à trop refiler le bac, on attire à la Fac des gens qui n'ont rien à y faire.
@ Manuel : Le problème est plutôt d'investir sur des gamins pas forcément plus fort mais dont on peut faire quelque chose. Mais ça coûte, encore une fois...
RépondreSupprimerÇa coûte donc mieux vaut les laisser chômer, on repousse le problème de quelques années, mais le coût est le même sinon plus élevé.
RépondreSupprimer@ Manuel : ça, c'est sûr, mais nos dirigeants actuels ne pensent pas comme ça.
RépondreSupprimermoi je ne comprend pas cette polémique, ca fait plus d'un an que je vais sur le site www.mesdevoirs.net et je n'ai jamais eu à m'en plaindre, mes corrections faites en temps et en heure avec toujours une explication du professeur.
RépondreSupprimerCe n'est pas un site qui chercher a faire tricher les eleves mais plutôt un professeur qui vous aide à distance !
@ Anonyme : tu paies combien pour cela ?
RépondreSupprimerApparemment, c'est 5€, mais anonyme saura mieux répondre.
RépondreSupprimerFaire ses devoirs, c'est se prendre en main et les faire, pour l'aide et la correction on a l'enseignant, c'est assez simple, je pense comme système.
5 ou 500 on romp de toute façon le pacte républicain de l'égalité.
RépondreSupprimerConcernant le prof qui fait ça je serais partant de le radier (après tout un serviteur de l'Etat se doit de défendre les principes de la république, s'il ne le fait pas il commet une faute).
Est-il besoin que j'exprime le même avis sur le principe de l'école privée ? Merci Tonton d'avoir reculé en 83, y'a pas à dire le PS français a toujours cultivé le courage politique....
@ Manuel : 5 € ? C'est cher et inutile, et moralement discutable.
RépondreSupprimer@ Fabrice : malheureusement, les enseignants ont le droit de faire ce type de boulot. Certains utilisent cela pour combler les fins de mois. Là, c'est encore le politique qui porte une part de responsabilité...
Je suis d'avis que l'enseignant devrait prêter serment. Faut voir exactement de quoi.
RépondreSupprimerEn tout cas un enseignant a une mission extrêmement importante pour la nation et son statut devrait être réévalué avec les contraintes qui vont avec.
@ Mathieu
RépondreSupprimerJ'abonde dans ton sens, c'est le législateur qui devrait avoir bordé ce genre de dérives...
@ Manuel
Un serment d'hippocrate dans l'EN ? bonne idée !!!
Je pensais me faire crucifier par mon bon vieux professeur, tu me surprends...
RépondreSupprimer@ Fabrice : ok.
RépondreSupprimer@ Manuel : je ne vois pas sur quoi je pourrais te crucifier.
Ben je ne pensais pas que le coup du serment passerait si facilement...
RépondreSupprimerPutain c'est Fabrice qui a répondu "bonne idée"... Je pensais que c'était Mathieu...