Il y a quelques jours, le terrible Manuel nous a lancé dans une chaîne interne. Le bougre était ambitieux : en un billet, il fallait tenter de résumer l'ensemble de notre vision du monde et du système économique que nous désirons pour notre planète, ou peut-être au moins pour notre nation. Fabrice a déjà donné sa réponse.
Je n'avais pas vraiment eu le temps de m'y pencher ces derniers jours mais j'y ai quand même régulièrement réfléchi. Je suis arrivé, dans mes circonvolutions, à un point tout à fait précis : je n'ai pas de vision économique de la société idéale. Étant plus jeune, je me suis passionné pour les grands écrits des idéologues du XIXe siècle, qui structurent encore notre mode de pensée dans la quasi-totalité des courants politiques. Ces auteurs avaient une capacité à refaire le monde qui me séduisait grandement. A ce moment, je fus attiré par les grands auteurs de gauche (Marx, Proudhon, Jaurès...) tout en lisant un peu quand même les libéraux et les conservateurs. Mon parcours estudiantin me le permettait.
Depuis, mon expérience de la vie et ma pratique, dans diverses structures, de l'action publique, m'ont amené à la conviction forte et ancrée qu'il n'existe pas de société idéale, de modèle que l'on peut imposer à tous sans distinction aucune. C'est pour cela, cher lecteur, que je tape si souvent sur les libéraux sur mes différents blogs : tout simplement parce qu'ils sont les seuls, à mon sens, à conserver une vision unique et absolue du monde, et ce malgré les expériences des autres idéologies et malgré celles des thuriféraires de leur modèle qui ont tenté de l'appliquer dans le passé. Ces tendances sont, à mon sens, dangereuse, car l'imposition d'un modèle risque d'amener, dans tous les cas, à l'écrasement des valeurs démocratiques et à la violence.
Alors, comment faire pour construire une action politique dans mon cas ? Je pense qu'il n'y a pas de bon modèle, de modèle idéal qui va nous permettre de vivre heureux. Quoi que nous fassions, il y aura toujours des mécontents et des gens qui souffrirons du système en place. Comment faire, à ce moment-là, pour qu'un système soit soutenable par la très grande majorité de notre société ?
La démocratie est à mon sens la seule solution viable. Régulièrement, on se plaint des défauts de ce système. Ce qui se passe en ce moment au PS semble en être le dernier avatar. Pourtant, à mon sens, il est celui qui suscite le moins de violence et de tensions dans toute situation. En effet, la joute électorale permet à tous de s'exprimer librement, mais une majorité finit par l'emporter ce qui permet la prise de décision. Ensuite, toute une série de systèmes permet aux minorités politiques de continuer à s'exprimer, et, parfois, de faire changer d'opinion la majorité. Enfin, on peut au moins se dire qu'on pourra virer la personne qu'on a élu aux prochaines élections.
Evidemment, la démocratie dans laquelle nous vivons aujourd'hui n'est pas suffisante. Je voudrai pouvoir la développer sur de nombreux points. En voici quelques-uns :
Bon, j'ai un peu éludé la question de Manuel. J'y répondrai dans un autre billet. En préalable, je tiens quand même à dire que tout système économico-social, pour être positif pour la société, doit pour moi répondre à cette équation simple mais terriblement complexe : permettre la vie démocratique pour la plus grande masse de citoyens, satisfaire la majorité de la population et pouvoir être transformé sans violence dès que les citoyens l'exigent.
La suite au prochain numéro...
Je n'avais pas vraiment eu le temps de m'y pencher ces derniers jours mais j'y ai quand même régulièrement réfléchi. Je suis arrivé, dans mes circonvolutions, à un point tout à fait précis : je n'ai pas de vision économique de la société idéale. Étant plus jeune, je me suis passionné pour les grands écrits des idéologues du XIXe siècle, qui structurent encore notre mode de pensée dans la quasi-totalité des courants politiques. Ces auteurs avaient une capacité à refaire le monde qui me séduisait grandement. A ce moment, je fus attiré par les grands auteurs de gauche (Marx, Proudhon, Jaurès...) tout en lisant un peu quand même les libéraux et les conservateurs. Mon parcours estudiantin me le permettait.
Depuis, mon expérience de la vie et ma pratique, dans diverses structures, de l'action publique, m'ont amené à la conviction forte et ancrée qu'il n'existe pas de société idéale, de modèle que l'on peut imposer à tous sans distinction aucune. C'est pour cela, cher lecteur, que je tape si souvent sur les libéraux sur mes différents blogs : tout simplement parce qu'ils sont les seuls, à mon sens, à conserver une vision unique et absolue du monde, et ce malgré les expériences des autres idéologies et malgré celles des thuriféraires de leur modèle qui ont tenté de l'appliquer dans le passé. Ces tendances sont, à mon sens, dangereuse, car l'imposition d'un modèle risque d'amener, dans tous les cas, à l'écrasement des valeurs démocratiques et à la violence.
Alors, comment faire pour construire une action politique dans mon cas ? Je pense qu'il n'y a pas de bon modèle, de modèle idéal qui va nous permettre de vivre heureux. Quoi que nous fassions, il y aura toujours des mécontents et des gens qui souffrirons du système en place. Comment faire, à ce moment-là, pour qu'un système soit soutenable par la très grande majorité de notre société ?
La démocratie est à mon sens la seule solution viable. Régulièrement, on se plaint des défauts de ce système. Ce qui se passe en ce moment au PS semble en être le dernier avatar. Pourtant, à mon sens, il est celui qui suscite le moins de violence et de tensions dans toute situation. En effet, la joute électorale permet à tous de s'exprimer librement, mais une majorité finit par l'emporter ce qui permet la prise de décision. Ensuite, toute une série de systèmes permet aux minorités politiques de continuer à s'exprimer, et, parfois, de faire changer d'opinion la majorité. Enfin, on peut au moins se dire qu'on pourra virer la personne qu'on a élu aux prochaines élections.
Evidemment, la démocratie dans laquelle nous vivons aujourd'hui n'est pas suffisante. Je voudrai pouvoir la développer sur de nombreux points. En voici quelques-uns :
- Tout d'abord, je voudrai que se mette en place la démocratie directe partout où c'est possible. Les communes me semblent en France les meilleurs endroits pour réaliser ce type de système. Mes contradicteurs me diront que les élus locaux se jetteront dans le populisme. Je crois qu'il faut relativiser : seule une minorité de citoyens participera, mais au moins, davantage qu'aujourd'hui. Les modalités peuvent largement être discutées.
- Pour les autres échelons, le développement du débat public est une nécessité. Je prône la mise en place du mandat impératif (il serait bon qu'on puisse démettre un élu qui ne respecte pas ses engagements ou ses principes), le référendum fréquent et sur tous les sujets possibles, la réduction au minimum du rôle de l'homme (ou de la femme) providentiel, la mise en place d'espaces de débats.
- Enfin, je souhaite que les citoyens disposent de moyens de contrôle sur le fonctionnement de notre société, d'outils d'évaluation lisibles et fiables, hors des systèmes partisans comme aujourd'hui, de médias dont les appartenances politiques sont clairement exprimées.
Bon, j'ai un peu éludé la question de Manuel. J'y répondrai dans un autre billet. En préalable, je tiens quand même à dire que tout système économico-social, pour être positif pour la société, doit pour moi répondre à cette équation simple mais terriblement complexe : permettre la vie démocratique pour la plus grande masse de citoyens, satisfaire la majorité de la population et pouvoir être transformé sans violence dès que les citoyens l'exigent.
La suite au prochain numéro...
Bon même temps, l'important, c'est ce qu'on en fait, hein, de la démocratie :-)
RépondreSupprimer@ Toréador : euh, oui, je ne crois pas avoir dit autre chose...
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