jeudi 29 avril 2010

Concertation ta mère !

Ce matin, cher lecteur, Éric Woerth, notre joyeux ministre des affaires sociales, était l'invité de France Inter. J'ai pris la peine, comme je suis sûr de nombreux auditeurs, d'écouter avec attention les mots choisis par le ministre pour parler des concertations en cours sur la réforme des retraites.

Ah, les concertations... Plus ça va et plus ce terme est pénible à entendre. Le ministre en a fait ce matin une définition absolument parfaite et il faut que je puisse vous la livrer. Alors que Nicolas Demorand s'interrogeait sur sa rencontre avec Martine Aubry...

Bon, là, cher lecteur, il me faut faire une pause. Comme cela avait été annoncé, Aubry n'a pas communiqué au ministre sa vision de la réforme des retraites, estimant que le gouvernement risquait de piller le programme du PS. Il est très difficile de comprendre cette stratégie, même après une très longue réflexion. Pourquoi ne pas dire ce que l'on veut faire, même si le gouvernement prend des éléments après ? Il sera d'autant plus facile ensuite de dire que l'UMP n'a pas d'idées et qu'elle est obligée de faire une politique de gauche. Avec ce choix, la droite aura beau jeu de dire que le PS ne dit rien parce qu'il n'a pas d'idées...

Et donc, en recevant Martine Aubry, Woerth a proclamé qu'il avait "écouté" la leader socialiste, car nous étions en "phase d'écoute". Voilà une définition de la concertation parfaite venant d'un politique. On écoute, cher lecteur, on écoute, mais fondamentalement, on s'en fiche et on fera ce que l'on veut. Vu le pilonnage médiatique actuel autour de la situation du régime de retraites, le gouvernement a la voie libre pour réformer tranquille. Les actions sociales n'en prennent que plus de sens.

Pendant ce temps, cela ne semble inquiéter personne mais la Grèce est sur le point de faire faillite et de déclencher la véritable crise que nos politiques avaient réussi à éviter partiellement à la fin 2008. Derrière, le Portugal, l'Espagne, l'Irlande et l'Italie pourraient suivre...

8 commentaires:

  1. Merde, quand j'ai lu le titre, j'ai crû au réveil du communiste guerrier de salle de bains, mais non...
    Sinon, pas besoin d'être de droite pour penser que si la gauche ne dit rien, c'est qu'elle n'a rien a dire...

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  2. @ Manuel : si tu lis le lien sur concertation, tu comprendras mieux.

    Si, elle a plein de choses à dire, mais elle a une stratégie de merde.

    La gauche a raison, mais est incapable de gagner.

    C'est con quand même...

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  3. Je me souviens de ce billet, mais je ne vois pas en quoi cela change mon opinion sur le manque d'idées viables de la gauche.

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  4. Je vous conseille cet excellent petit lexique d'Acrimed pour comprendre qu'une "concertation" lancé par le gouvernement n'implique même pas une "consultation" des parties convoquées à la "concertation" (qui devient un discours unilatéral finalement)
    Et plein d'autres termes dont le sens a été modifié :
    http://www.acrimed.org/article3367.html

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  5. j'ai noté dans l'intervention d'Eric Woerth sur France inter ce matin : "aujourd'hui on vit en bonne santé jusqu'à un an ou deux avant sa mort"

    Chapeau bas !

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  6. @ Manuel : il y a des personnes qui pensent ne pas voir d'idées viables et d'autres qui cherchent et qui trouvent sans problème.

    @ Dr Maboul : merci pour le lien.

    @ Peuples : tiens, j'ai dû décrocher à ce moment-là. Je ne l'ai pas entendue.

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  7. Bon ben j'attends une présidence socialiste avec curiosité et intérêt et attends toi à mes foudres lorsqu'on s'apercevra que c'est à peu près la même merde...

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  8. @ Manuel : j'ai parlé de la gauche, pas du PS en particulier. Du PS, je n'attends rien.

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