Depuis plusieurs jours, nos gouvernants, pour défendre Eric Woerth (je ne vais pas te faire un résumé de l'affaire, on la connaît déjà en long, en large, voire en travers), diffusent l'idée que l'opposition cherche à ruiner la réforme des retraites en attaquant le ministre.
Il est évident que notre démocratie soi-disant moderne a une lourde tendance à personnaliser la politique. On aurait pu espérer que les progrès de notre civilisation nous permettraient de progresser sur ce point, mais non ! Nous, Français, avons toujours besoin de visualiser des personnes responsables. Ainsi, la dernière réforme des retraites porte le nom de "réforme Fillon", précédée par la "réforme Juppé" et la "réforme Balladur". Finalement, on oublie presque le contenu pour ne se souvenir que du contenant.
Or, si une réforme est cohérente et justifiée, il ne devrait pas y avoir de lien entre la réforme en question et le ministre qui la porte. On oublie, semble-t-il, que, si le corps vivant du ministre peut disparaître (comme celui du président ou du roi), le corps symbolique demeure. N'oublions pas que, lorsque le roi était inhumé à Saint-Denis, l'on jetait le sceptre (symbole du pouvoir royal) au sol en criant "Le roi est mort !" puis qu'on le ramassait immédiatement en disant "Vive le roi !" et en tendant le symbole au successeur. De fait, l'État ne meurt jamais, et les lois qui passent au Parlement non plus.
Donc, si cette réforme était si juste, la simple chute d'un ministre ne changerait pas grand-chose. Je doute d'ailleurs que la gauche et le PS visent à cette stratégie, car finalement, dans notre démocratie si moderne, c'est Nicolas Sarkozy qu'il faudrait faire chuter pour abattre une réforme. Il est clair que l'opposition s'attaque à l'hyperpersonnalisation du pouvoir en affaiblissant l'un des ministres populaires du gouvernement. On peut trouver cette stratégie pathétique (je n'en suis pas loin d'ailleurs, car si on doit demander des comptes, on pourrait au moins respecter la présomption d'innocence) mais elle répond finalement aux pratiques tout aussi pathétiques de l'équipe dirigeante.
Aujourd'hui, des soupçons pèsent sur un ministre. Il se doit d'y répondre. On peut estimer qu'il doive démissionner pour pouvoir le faire. Par contre, il est tout à fait sûr que sa chute ne changerait rien au processus de réforme des retraites, que le président mènera à son terme, pour prouver à son électorat qu'il en est capable.
Alors, quel intérêt ? Sans doute une pauvre stratégie politique qui est en train de montrer son inefficacité. Woerth va finir par tomber et la réforme des retraites continuer.
PS : tiens, Woerth était à côté de chez moi hier. Si j'avais su, j'y aurai été... Dommage.
Il est évident que notre démocratie soi-disant moderne a une lourde tendance à personnaliser la politique. On aurait pu espérer que les progrès de notre civilisation nous permettraient de progresser sur ce point, mais non ! Nous, Français, avons toujours besoin de visualiser des personnes responsables. Ainsi, la dernière réforme des retraites porte le nom de "réforme Fillon", précédée par la "réforme Juppé" et la "réforme Balladur". Finalement, on oublie presque le contenu pour ne se souvenir que du contenant.
Or, si une réforme est cohérente et justifiée, il ne devrait pas y avoir de lien entre la réforme en question et le ministre qui la porte. On oublie, semble-t-il, que, si le corps vivant du ministre peut disparaître (comme celui du président ou du roi), le corps symbolique demeure. N'oublions pas que, lorsque le roi était inhumé à Saint-Denis, l'on jetait le sceptre (symbole du pouvoir royal) au sol en criant "Le roi est mort !" puis qu'on le ramassait immédiatement en disant "Vive le roi !" et en tendant le symbole au successeur. De fait, l'État ne meurt jamais, et les lois qui passent au Parlement non plus.
Donc, si cette réforme était si juste, la simple chute d'un ministre ne changerait pas grand-chose. Je doute d'ailleurs que la gauche et le PS visent à cette stratégie, car finalement, dans notre démocratie si moderne, c'est Nicolas Sarkozy qu'il faudrait faire chuter pour abattre une réforme. Il est clair que l'opposition s'attaque à l'hyperpersonnalisation du pouvoir en affaiblissant l'un des ministres populaires du gouvernement. On peut trouver cette stratégie pathétique (je n'en suis pas loin d'ailleurs, car si on doit demander des comptes, on pourrait au moins respecter la présomption d'innocence) mais elle répond finalement aux pratiques tout aussi pathétiques de l'équipe dirigeante.
Aujourd'hui, des soupçons pèsent sur un ministre. Il se doit d'y répondre. On peut estimer qu'il doive démissionner pour pouvoir le faire. Par contre, il est tout à fait sûr que sa chute ne changerait rien au processus de réforme des retraites, que le président mènera à son terme, pour prouver à son électorat qu'il en est capable.
Alors, quel intérêt ? Sans doute une pauvre stratégie politique qui est en train de montrer son inefficacité. Woerth va finir par tomber et la réforme des retraites continuer.
PS : tiens, Woerth était à côté de chez moi hier. Si j'avais su, j'y aurai été... Dommage.
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