Hier matin, comme ce matin, j'ai branché France Info en me rendant au boulot. C'est rapide, concis, ça permet d'avoir une idée grossière de l'actualité.
Donc, hier comme aujourd'hui, j'ai été frappé par un double évènement, l'activité favorite du privilégié... La grève!
Vous le savez tous, hier, la gare Saint Lazare était au repos et aujourd'hui, c'est Marseille.
France Info nous a donc gratifié d'interviews de différents clients SNCF en attente forcée. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils étaient colère les braves gens.
Et on peut les comprendre, tu vas au boulot, pas de train, attente, bus de remplacement qui t'amène ailleurs, correspondances, retard au boulot, et la même au retour, super journée, je sais de quoi je parle, j'ai vécu à Paris et j'ai eu ma dose de ces conneries.
Alors ma première réaction, c'est que France Info joue le jeu du gouvernement en dénonçant les méchants grévistes qui emmerdent tout le monde, ils sont fainéants, privilégiés, égoïstes...
C'est certainement vrai.
Les raisons de ces deux grèves sont deux agressions de membres du personnel de la SNCF et de la RTM. Je comprends.
Mais je comprends bien plus les usagers qui se voient perdre une journée, qui ne demandent rien à personne, et qui se retrouvent dans la merde.
Fabrice et Mathieu les privilégiés, m'ont expliqué à maintes et maintes reprises que la grève était un combat pour tous, bla bla...
Mais franchement, vu de l'extérieur, on a vraiment l'impression que tout est prétexte à la grève.
Je vais faire grève car il y a du verglas, c'est dangereux, mon pote va faire grève car pour aller au travail il doit traverser un cité, moi encore je vais faire grève parce que mon boss m'a demandé de lui faire un café ce matin.
Je comprends qu'on puisse en avoir marre, il n'y a pas que les employés du public, les syndicats, le patronat et le gouvernement en France, il y a aussi tous les autres.
Alors pour finir sur une note positive, grève oui, je suis pour, il y en a une pour se plaindre du pourvoir d'achat, ok, mais pas pour n'importe quoi tout le temps.
Combien de jours de greve en 2008 car la greve sncf ne s'arrete pas en 2009
RépondreSupprimerJe m'étonne que tu ne dénonce pas plus ardemment les "approximations", l'utilisation "du choc des images" pour faire du "sensationnel au lieu de l'information" parce que les médias nous parlent souvent de la grève, mais jamais des refus de négociations qui y conduisent...
RépondreSupprimerQuand aux "autres", je te rappelle qu'on peut être syndiqué et se faire bloquer dans une gare à cause d'une grève et en être emmerdé comme tout le monde... (certains diront même que certains profs ont des enfants qu'ils doivent faire garder pour aller aux manifs mais ça doit être de la désinformation).
@Seoultra: je n'ai pas bien saisi le sens de ton commentaire...
RépondreSupprimer@Fabrice: j'aurais pu dénoncer plus ardemment, et je suis d'accord, j'ai d'ailleurs commencé mon billet par ça.
Il n'empêche que faire grève parce qu'un mec s'est fait agressé, ça emmerde tout le monde!
@ Manuel
RépondreSupprimerLa grève dure depuis le 14 décembre, et pas pour une agression. L'agression n'a fait qu'amplifier un mouvement déjà en place, c'est d'ailleurs cette amplification du mouvement qui a conduit la direction à céder sur les revendications, d'aucuns diront qu'elle aurait pu céder plus tôt, ça aurait évité des désagréments.
La grève dure depuis 1 mois, mais en bossant... Je ne veux pas commencer notre éternelle discussion sur les grèves, on en a fait le tour tous les deux, il faudrait un troisième larron... Non pas toi Mathieu, toi on connait, t'es le pire des privilégiés!
RépondreSupprimerLe fait, c'est que quand ils font grève, ça emmerde des gens qui n'y peuvent rien, et que des grèves, y'en a vraiment mais alors vraiment SOUVENT!
Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'aperçoit que personne s'en aperçoit ?
RépondreSupprimerC'est vrai, je l'avais oubliée celle là, on dirait que tout le monde s'est aperçu que certains s'en sont aperçus de ces 2 mini-grèves...
RépondreSupprimerEntre 90 et 93, je vivais à Cergy Pontoise et me rendais tous les jours près de la gare de Lyon. Je prenais le RER B, d'un bout de la ligne à un autre quasiment, il y avait 50 mn de RER. D'ailleurs, comme je pouvais être assise, je n'ai jamais autant lu de ma vie.
RépondreSupprimerRégulièrement, mais ça veut dire une ou deux fois par mois, il y avait une grève, soit à la SNCF soit à la RATP, et ça avait immanquablement des répercussions sur le trajet que je faisais.
C'était assez insupportable, et encore, j'avais de la chance du coté de mes horaires et de mon employeur, puisque j'étais ... permanente syndicale.
N'empêche que ne jamais savoir quand on va être à destination, et surtout, l'énorme fatigue qu'engendre ces grèves, c'est très lourd.
Dernièrement, j'ai voyagé alors qu'il y avait des grèves à la SNCF : maintenant, on va sur infoligne, et on sait tout à l'avance (enfin ... la veille, faut quand même pas pousser) : si le train prévu va bien être en service, et sinon, lequel on peut prendre. C'était le cas, mon train ne roulait pas, j'ai choisi d'en prendre un autre, de chez moi, et j'ai pu ainsi prévenir, prendre des dispositions etc.
Deux grèves vécues différemment ...
Ce que supportent mal les gens, je crois que c'est d'être d'une part surpris, mais mettons que PARFOIS on ne puisse envisager à l'avance un mouvement de grève (style réaction à une agression) (encore que ...), mais surtout, d'autre part, de ne même pas savoir / comprendre les motifs, de ne voir aucun des grèvistes. Cad qu'on subit des grèves mais aucun gréviste n'est là. Je crois que les gens ont l'impression, du coup, que la grève, déclenchée par bouton poussoir, (tel syndicat dit, les salariés suivent) ne "coute" pas aux grèvistes qui la prennent plutôt comme une journée de congés de plus.
Faire grève et ne pas venir sur les lieux de travail, expliquer aux publics, faire connaitre les revendications, c'est incomplet, à mon avis, comme action.
Le terme d'"otage" après ne peut plus surprendre. L'usager, qui est le plus embêté d'autant qu'il s'agit d'un service public qu'il paye doublement (prix de l'abonnement et les impôts), a vraiment l'impression de ne pas être le bon interlocuteur, et aussi d'être méprisé.
A la SNCF, il se peut que se jouent une partie qui nous échappe : aux dernières élections, la CGT avait 40 % des voix, Sud Rail 15 %, l'unsa 14,5 %, la CFDT 11,5 %, la CFTC 8 %, FO 6,5 %, la Fgaac 3 % et la CGC 1 %.
Comme je l'explique dans un article de la Fabrique à Brac, les enjeux en termes de représentativité sont importants (et nous dépassent), et les grandes batailles sont d'ores et déjà engagées, dans les boites où, comme à la SNCF, 8 syndicats doivent se partager maintenant le gateau, avec une sortie de la scène pour les plus petites parts ...
Enfin, dernier questionnement, il y aurait de quoi réfléchir sur le droit de grève et les grèves "surprise" (ainsi que les grèves de 59 mn) dans certains secteurs, autant probablement sur le comportement des partenaires sociaux (tout de même, dans cette histoire, pour qu'il y ait autant de grèves, c'est que la direction de la SNCF est loin d'être une championne du dialogue syndical, d'autant qu'on a vu qu'avec la gare ST Lazare, 20 postes ont été obtenus en plus des 30 !!! ce qui est loin d'être négligeable, comme résultat, et montre les marges de manoeuvres existantes et bien cachées par les directions), donc revoir les relations sociales disais-je, mais aussi, la façon d'informer, d'expliquer, et pourquoi pas, de militer ...
Merci Audine pour ton intervention intéressante et juste à mon avis.
RépondreSupprimerJ'attends l'arrivée de nos deux grévistes patentés pour connaitre leurs réactions...
@ tous : en fait, c'est l'ensemble du processus de négociation qui est à revoir dans ce pays, et des deux côtés. Tant qu'on ne sera pas capable d'être responsable, on n'avancera pas...
RépondreSupprimerD'accord avec Mathieu
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