mercredi 28 janvier 2009

Pour réduire le déficit public, sabrons les budgets du planning familial.

Le 27 janvier 09, le Mouvement du Planning Familial annonçait la fermeture d’une partie de ses 68 centres ouverts en France. En effet, l’État vient de décider de réduire ses financements de 20%. Le MPF touche ces subventions car l’État lui a délégué une partie de sa prévention sur l’avortement et la contraception.

Certes, on sait que les finances publiques ne sont pas en grande forme et on peut ne pas s’étonner de ces réductions. Pourtant, quand on regarde les chiffres, on tique : le financement est passé de 2,6 à 2,1 millions d’euros, soit une diminution de 500 000 € cette année. Franchement, dans le vaste déficit public, cette somme apparaît comme une gouttelette dans la mer.

Le planning familial est une institution fondée en 1956 qui a lutté depuis pour permettre aux femmes de prendre le contrôle de leurs vies et avoir la possibilité de choisir leur moment pour faire un enfant. Cette association a participé largement à l’obtention du droit à la contraception (1967) et du droit à l’avortement (1975). Souvent, le MPF s’est retrouvé en opposition avec la droite de l’époque sur ces questions de société, mais on pouvait penser que le conflit était clos depuis un moment.

Apparemment, il n’en est rien. On pourrait supposer qu’il s’agit d’une volonté de relancer la natalité. Si c’est le cas, je crois que le gouvernement fait fausse route. La France a déjà le deuxième taux de fécondité des pays développés. Cette croissance démographique exceptionnelle (seule la très catholique Irlande fait mieux que nous) s’appuie à la fois sur la réduction régulière du temps de travail, sur l’action des CAF, sur l’existence des congés parentaux et sur l’important réseau de crèches qui permet aux femmes de ne pas complètement abandonner leurs carrières professionnelles. Cette originalité française est tellement ancrée dans nos mentalités que même le Conseil d’Orientation sur les Retraites (COR) vient de proposer de prendre en compte dans les annuités les années de maternité et les congés parentaux. La France agit donc, sur ce point, par l’incitation, et je trouve que c’est très positif, car respectueux des choix de chaque femme et de chaque homme.

Cette mesure doit donc largement être inspirée par des visions politiciennes. La droite réac en profite pour rabaisser cette institution dont l’efficacité a pourtant été démontrée largement.

Parfois, on aimerait que la politique prenne un peu moins le pas…

8 commentaires:

  1. Ils ont quand même encore les moyens de se payer une campagne d'affichage dans le métro parisien. Ils ne sont donc pas encore complètement à la rue...

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  2. @ Authueil : c'est dommage. Demain, pas de métro...

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  3. Une "croissance démographique exceptionnelle" ? Vous n'avez pas bien lu les chiffres : il n'en est rien. Ce n'est pas parce que nous sommes les moins pires que c'est une croissance démographique : avec un taux entre 1,8 et 2,1, on assure tout juste le renouvellement des générations !

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  4. Pseudo bizarre, tu veux quoi? Qu'on chie des gamins par dizaines?

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  5. Mathieu, ben si, métro. Et pas bondé en plus. Le top !

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  6. Je n'ai pas examiné la question de très près, mais vu ce que j'en ai lu, j'ai un peu l'impression qu'on se sert de l'état calamiteux des finances publiques pour donner des gages à une petite frange de l'électorat...

    C'est marrant, parce qu'aux États-Unis il y a ces jours-ci une polémique exactement inverse : les Républicains ont accusé Obama de se servir du plan de relance pour augmenter les financements de la diffusion de produits contraceptifs !

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  7. @ Authueil : malheureusement pour vous, je ne crois pas que cette situation vienne de la loi sur le service minimum.

    @ Rubin : venant des républicains, je ne suis pas surpris... D'accord sur le reste.

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  8. @ Avortementivg : pour un pays riche, c'est tout à fait exceptionnel.

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