jeudi 16 avril 2009

Comment gérer le gouvernement Netanyahou?

Je viens de tomber par hasard sur un blog du Monde concernant le futur des relations américano-israéliennes avec d’un côté un gouvernement Obama désireux de rompre avec le laxisme des années Bush et de l’autre, un gouvernement Netanyahou pas vraiment enclin à faire avancer le schmilblick.
Ce document explique « les dispositions permettant théoriquement aux Américains de “convaincre” M. Nétanyahou de la pertinence de leurs vues » par Stephen Walt.
Ces dispositions ont la forme de huit points assez intéressants que je vous invite à consulter.

- La réduction de l’aide économique et militaire, qui aurait pour effet de montrer au gouvernement israélien que le soutien américain n’est pas indéfectible (même si pour des raisons géopolitiques, il l’est), et qu’il faudra se conformer à certaines règles.

- Un ton plus dur vis à vis de la colonisation, fléau du processus de paix. Personnellement, je n’arrive pas à comprendre le but de la colonisation…
Grand Israël ? Zone de sécurité ? Quoi qu’on en dise, la colonisation est à l’origine de nombreuses frustrations palestiniennes accueillies à bras ouverts par le Hamas et consorts. De plus la majorité de la population israélienne est contre le fait d’envoyer leurs enfants protéger une bande d’illuminés rêvant d’une terre qui ne leur appartient pas.

- Le soutien à une résolution des Nations unies condamnant l’occupation de la Cisjordanie doit aller de pair avec une autorité palestinienne forte et capable de faire respecter l’ordre sur son territoire. On me rétorquera que cette force passe par le désengagement de Tsahal, pas faux. Force internationale sur place ?

- Suspendre des “coopérations stratégiques” renforcées… Je ne suis pas d’accord, Israël est l’allié numéro 1 des US dans la région, si faire pression sur Israël pour faire avancer le schmilblick est nécessaire, l’abandon d’une coopération stratégique marquerait une rupture dangereuse.

- Hausser le ton vis à vis des institutions américaines soutenant la colonisation, va dans le sens du ton plus dur vis-à-vis de la colonisation, on ne peut souffrir que dans un pays démocratique, on offre des réductions d’impôt à des organisations soutenant un mouvement anti-pacifique.

- Réduire les garanties d’emprunts: elle avait été mise en pratique (un gel) par James Baker et George Bush père pour protester contre la poursuite de la colonisation… Presque 3 fois plus de colons aujourd’hui qu’il y a 20 ans, cela n’avait donc pas vraiment marché, mais le laxisme ne marche pas non plus…

- Le dernier point évoque un ralentissement de l’approfondissement des relations entre européens et Israël... Je ne vois pas quel en serait l’intérêt sauf à vouloir isoler Israël, et là on servirait les intérêts anti-sionistes. Servons les intérêts d’un espoir d’avancer vers la Paix, pas l’affaiblissement des uns ou des autres.

Ce n’est pas mon habitude de souhaiter qu’Israël soit sanctionné, mais avec ce nouveau gouvernement, les choses ne s’arrangeront pas avec la simple « bonne volonté » et l’espoir que ça aille bien. Une absence internationale aboutirait très certainement à une nouvelle guerre, Gaza, Cisjordanie, Syrie, Hezbollah, on a le choix !
Livni me paraissait avoir une réelle volonté de voir deux États cohabiter en paix, Netanyahou me paraît avoir la volonté de maintenir les palestiniens dans leur situation actuelle, celle qui génère la haine, la violence, le terrorisme et la guerre.
Je pense que certains des points énoncés dans ce billet pourraient être bénéfiques aux peuples du Proche Orient.
Il ne faut toutefois pas les considérer comme des propositions punitives, mais comme des leviers pour arriver à une solution à ce conflit.
Être anti-palestinien ou anti-sioniste, et parler de Paix, ça me fait doucement rigoler…

10 commentaires:

  1. « Personnellement, je n’arrive pas à comprendre le but de la colonisation… »

    Non, ça, on sent bien que nous n'arrivez pas à comprendre. C'est curieux, d'ailleurs : Israël est entouré de pays qui ont juré sa destruction, et qui n'accepteront jamais aucun plan de paix. Ce même Israël sait que, avec Obama, les États-Unis ne sont plus l'allié inconditionnel qu'ils ont toujours été et qu'il va bien falloir qu'ils se débrouillent tout seuls face à leurs ennemis. Vous leur conseilleriez quoi, au juste ?

    RépondreSupprimer
  2. Qu'ils se débrouillent tout seul?
    Vous avez vu jouer ça où?
    Les États-Unis pensent les aider en les laissant faire et en les couvrant à l'ONU, je ne conseille rien mais j'aimerai qu'ils les aident en les poussant à arrêter de participer à nourrir les conflits.

    RépondreSupprimer
  3. Manuel, n'allons pas trop vite en besogne. Obama a dragué les lobbies pro-israélien durant sa campagne et il n'est pas sûr qu'il ait les moyens de changer de politique. Taper sur la droite israélienne peut être un moyen de faire croire que, mais que se passerait-il si Kadima revenait au pouvoir, alors que ce parti a laissé aussi la colonisation se poursuivre ?

    RépondreSupprimer
  4. Et alors? Kadima a la capacité de s'adapter, c'était le but de la création de ce parti, créer un consensus pour obtenir un Paix.
    La droite n'a aucunement cette ambition.

    RépondreSupprimer
  5. @ Manuel : certes, la droite n'a pas cette ambition, et justement. Il est plus facile pour Obama de taper sur le Likoud, repoussoir en Occident, que de le faire sur Kadima ou sur les travaillistes. Taper sur la droite lui permet d'annoncer des tas de choses qu'il ne sera pas forcément obligé de suivre ensuite.

    RépondreSupprimer
  6. S'il ne tape pas sur le Likoud, on lui repprochera à raison, s'il le fait, on l'accuse de faire mine de vouloir bouger la droite israélienne.
    Procès d'intention qui se vérifiera ou non, dans le doute, Obama mérite, à mes yeux, le bénéfice du doute.

    RépondreSupprimer
  7. @ Manuel : c'est bien ce que je disais : attendons de voir...

    RépondreSupprimer
  8. S'il fallait attendre de connaitre les véritables raisons et conséquences des actions politiques pour pouvoir en parler, on fermerait les blogs...

    RépondreSupprimer
  9. Mathieu et sa légendaire réthorique sur un sujet dont il ne veut pas parler à un instant T...

    RépondreSupprimer