Je me suis déjà aventuré dans l’écriture d’un billet sur mon expérience japonaise, et malgré mes réticences et hésitations, je vais me lancer à nouveau.
La moitié de ma vie, j’ai été un étranger quelque part, enfant, adulte, et quelque soit le pays, ce fut une expérience positive pour moi.
En même temps je n’ai jamais été étranger en France…
Je vais m’attarder quelque peu sur le Japon, car c’est sans aucun doute la bas que j’ai pu vivre et observer les relations humaines entre étrangers et locaux les plus étonnantes.
Les sentiments se mélangent, ils évoluent au fil du temps, au fil de la compréhension du peuple qui nous accueille.
J’ai d’abord été amusé par leur gentillesse, leur timidité, leur curiosité, leur peur.
C’est un sentiment bizarre que de faire peur à quelqu’un pour la seule raison de son appartenance ethnique. C’est même gargarisant quelque part, mais dérangeant sur le fonds.
Ces sentiments que l’on éprouve dans un pays étrangers évoluent, la timidité, la curiosité et la peur ont commencé à m’énerver ? Je me suis mis à comparer ces comportements avec ceux de mes semblables occidentaux (ce terme me fait marrer depuis la dernière guerre des blogs…), à les mépriser un peu…
Ce n’est pas glorieux, mais je vous garantis que la vente de rue est une activité professionnelle très éprouvante !
Et puis vint le temps de la compréhension, pourquoi diable sont-ils différents?
Le temps et l’ouverture d’esprit permettent de comprendre son hôte, et c’est pour une étape fondamentale à une intégration réussie.
Pour ma part, j’ai eu très peu d’amis japonais, en dehors de ceux de ma femme, d’ailleurs elle a aussi peu d’ami(e)s français depuis qu’on est ici… Elle n’est peut-être pas si facile à surmonter, la barrière culturelle…
Bref, peu d’amis japonais, ou alors des mecs un peu barrés, et sortis du chemin « normal ». Beaucoup d’amis israéliens, communauté oblige…
Et là j’en entends certains dire que je ne voulais pas m’intégrer, communautarisme et tous leurs autres gros mots…
Et bien, je n’ai pas l’impression d’avoir été une plaie pour ce pays, j’ai amusé beaucoup de gens, j’ai essayé de respecter leur culture, leurs traditions, leurs habitudes comportementales. J’ai appris la langue tant bien que mal, mais bon je ne suis pas japonais, et quoi que je fasse, ça se voit sur ma gueule !
Car j’ai eu droit à mon lot de surprises (vulgairement appelé racisme par ici).
Le métro bondé avec une place assise éternellement libre à côté de moi.
Les personnes me fuyant quand je leur demandais une information
L’appellation naturelle pour eux : Gaijin (étranger), mais choquante par chez nous.
Et même de vraies insultes raciales par un mec bourré !
Les contrôles de police quasi systématiques, délit de faciès absolu !
Honnêtement je n’ai jamais été affecté par rien de ce que je viens de vous lister.
Ce n'était pas agressif, loin de là et c'était très certainement pas méchant, plutôt une forme maladroite d'exprimer son malaise ou sa peur.
J’ai vite compris que ce peuple était tiraillé entre leur profond attachement à leur riche et ancestrale culture et une étonnante envie d’être libre comme nous.
Un peuple tiraillé qui aujourd’hui est malheureusement un peu perdu entre tradition et Macdonald.
Et puis ne surtout pas oublier, à leur décharge que le nombre d’étrangers avant les années 80’ se résumait aux nombre de GI’s dans leurs bases…
Tout ça n’est que mon sentiment issu de mon expérience, et très certainement que chacun vivrait cette expérience différemment.
Je ne suis pas un expert des lois sur l’immigration au Japon, mais ce que j’y ai observé m’a beaucoup influencé.
Le Japon a un énorme pouvoir d’attraction, c’est un eldorado asiatique, vous y trouverez des philippins, coréens, chinois, indiens, pakistanais, iraniens, nigérians, israélien, et beaucoup d’occidentaux.
Il y a donc une forte demande d’immigration.
C’est une île, surpeuplée et historiquement, on ne peut pas dire que l’ouverture au monde soit leur fort…
J’ai donc vu des lois strictes, même très strictes et surtout… Appliquées !
Essayez donc de dépasser la durée de votre visa, pour déconner… Prison, interdiction de séjour.
Par contre, quand j’ai entrepris mes quelques démarches pour prolonger mon visa, j’ai été content de me voir traiter humainement, normalement. En fait, je n’ai pas vraiment relevé.
Je m’en suis souvenu le jour où j’ai entrepris des démarches similaires pour mon épouse dans notre beau pays la France.
J’ai compris à ce moment à quel point le dédain peut vous remplir de haine.
Le respect est une notion importante, au Japon, j’ai eu droit au respect, que ce soit avec l’immigration, la police ou les gens.
En France, nous avons vu nos droits bafoués, nous avons été traités comme des chiens illégaux dans la préfecture de Bobigny, nous avons été traités comme des coupables par la Police. Point de respect par ici.
Et le plus drôle, c’est qu’ici nous avons toujours été dans le cadre de la loi, toujours dans notre bon droit, tandis qu’au Japon je demandais une exception…
Je ne veux pas relancer l’éternel débat sur l’immigration, je vous donne juste mon vécu, qui m’a en partie amené à penser comme je le fais.
Pour le fonctionnaire de la préf, ta femme japonaise devait être une menace pour la France...
RépondreSupprimerCependant, tu n'es pas resté sur place. Qu'en est-il des étrangers qui s'installent définitivement ? Quelle vie ont les Coréens et les Chinois qui sont là depuis 50 ans ?
Difficile à dire...
RépondreSupprimerLes immigrants asiatiques s'intègrent plus facilement que le ferait un occidental ou un africain, pour des raisons évidentes.
Mais je n'en ai pas connu et je ne veux pas raconter de conneries.
Des occidentaux, j'en ai connu, ils restent français, anglais ou autre, et vivent au Japon sans jamais s'imaginer un jour réellement devenir japonais.
Ils seront à jamais "accueillis".
Je me trompe peut-être, c'est ce que j'ai pu ressentir de quelques discussions.
Interessant billet, mais pour ma part je ne ressens pas ce gaijin perimeter dont beaucoup parlent ici... j'ai toujours des gens a cote de moi au metro, et la police ne m'a jamais controlee, en 5 ans et 3 villes au Japon.
RépondreSupprimerPar contre sur le respect, entierement d'accord.
Merci Tinou, concernant ce gaijin perimeter, ne me comprends pas mal, je n'ai pas été constamment témoin de ça mais cela m'est arrivé quelques fois, et en fait ça m'a amusé.
RépondreSupprimerLa police par contre ne me faisait vraiment pas de cadeaux quand j'étais à vélo. Je me faisais contrôler 2 à 3 fois par semaine le soir au retour du boulot!
Intéressant ton blog, je vais le feuilleter un peu!
Pourquoi tu me cites en "bizarre" ? J'adore le Japon, sa culture, en plus... (si je me marrie un jour, c'est là bas que j'irai en voyage de noce)
RépondreSupprimerMais plus sérieusement, ton billet est franchement poignant. Très touché de lire ça ce matin. Merci du récit de ton expérience, de ton histoire.
Bonne journée
(Tiens, Tinou vient ici :) Coucou Tinou (c'est cool ici, les gens sont sympas))
« Les immigrants asiatiques s'intègrent plus facilement que le ferait un occidental ou un africain, pour des raisons évidentes »
RépondreSupprimerTiens, tiens, tiens...
Tiens tiens quoi Didier?
RépondreSupprimerLes raisons évidentes sont physiologiques, un coréen est plus susceptible de passer pour un japonais qu’un français, ça me paraissait assez évident pour ne pas avoir à l’expliquer !
@Faucon, merci.
Non, tu n’es pas bizarre, le fait de faire un billet sur les chevaliers du zodiaque l’est un peu.
@ Manuel : en fait, en lisant le blog de Tinou, j'ai l'impression que vous n'avez pas non plus le même statut social, ce qui pourrait expliquer les différents comportements de la police à votre égard.
RépondreSupprimer@ Didier : franchement, Didier, c'est normal. Il est plus facile pour un immigré blanc de s'intégrer dans un pays où tout le monde est blanc. Les Antillais en savent quelque chose...
Je n'ai pu que le feuilleter, mais c'est sûr que ça joue, comme le fait d'être un homme, et d'être brun.
RépondreSupprimerTon témoignage est passionnant, il me donne envie d'aller le compléter dans la foulée chez Tinou. Je retiens que l'une des principales différences entre l'accueil japonnais et le nôtre, c'est le respect.
RépondreSupprimerTon billet concorde vraiment avec ce que j'ai pu voir (un mois seulement) au Japon. Il faut aller là-bas pour comprendre ce que c'est que de se sentir un étranger. Voyager dans les pays d'Europe c'est complètement différent, on est juste quelqu'un qui parle une autre langue.
RépondreSupprimerMerde, j'étais persuadé que Tinou était un pseudo féminin... Excuse moi Tinou!
RépondreSupprimer@Coucou, merci!
Va voir vers chez Tinou, c'est un autre parcours, intéressant!
@Paul, j'ai trouvé très enrichissant cette expérience de l'étranger presqu'immigré.
Je n'ai ressenti ça nulle part ailleurs.
Dans les pays moins développés comme en Asie du sud-est ou en Afrique, le rapport est très différent.
Très bon article sur les étrangers au Japon. Je suis moi-même partie à Tokyo 6 mois...à la différence que je suis franco-japonaise (physiquement, je ne fais pas du tout japonaise). Eh bien je peux vous dire que c'est très difficile d'être "classée" dans les Gaijins alors que je suis censée faire partie des "leur". Finalement, je me suis rendu compte qu'il valait mieux chercher à jouer les étrangers, plutôt que d'essayer en vain de s'intégrer dans leur communauté. Un gaijin ne sera jamais Japonais, en tout cas, c'est mon avis.
RépondreSupprimerMerci, je te trouve un peu dure, disons qu'avec le temps on peut s'intégrer à la vie sociale japonaise, en tant que Gaijin bien entendu, mais c'est pas désagréable, ils sont fascinés par les Gaijins.
RépondreSupprimer4 ans de japon un divorce est biento encore un mariage avec une japonaise est ma fille 5 ans vis au japon(kyoto) j'ai bosse 3 ans 12 heure par jour jusquas juillet 2008(rentre causse fatique) mai je pense retourne au japon dans 2 ans est en plus c'est les amis japonais qui meus trouve le boulos comme je dit toujour sur plein de blog sur le japon je doit etre un extraterrestre j'ai pas fais et vus le meme japon que beauquous PS: j'ai de quoi ecrire un livre sur la vie de tous les jour au japon j'ai fais et vus des truc que beauquous ne pourront jamais voir mai il y a des secret que je devoileuré pas! trop facile pour les touriste est un-culte de la culture du sake(j'adore), le japon est un pays qui se mérite
RépondreSupprimerPourtant, tes petits secrets m'intéresseraient...
RépondreSupprimerJe dirais que le Japon, comme beaucoup de pays, peut se visiter ou se vivre. Tout le monde ne peut pas le vivre, et bien c'est tant pis pour eux.