jeudi 24 septembre 2009

Un Japon un peu perdu

Dans 2 semaines mon épouse et moi allons retourner au Japon pour 3 semaines de famille, d’amis, de souvenirs et de bouffe.

Ce pays reprend donc une place importante dans mes pensées.

A l’époque où j’y vivais j’ai été marqué par le mélange de tradition et d’ultra modernité, mélange savoureux et impressionnant à première vue mais dénotant une relation assez controversée leur patrimoine culturel et leurs traditions.

Je viens de tomber sur cet article très intéressant du Monde Diplomatique qui nous explique assez simplement et clairement à quel point la deuxième guerre mondiale et surtout la manière dont elle a pris fin ont des répercussions importantes sur l’évolution de la société jusqu’à aujourd’hui. L’auteur parle d’amnésie politique et historique ou encore de négationnisme institutionnalisé jusqu’à la fin du siècle dernier.

Les deux bombes atomiques, l’occupation américaine qui s’en est suivie, et l’utilisation par les Etats-Unis du Japon pour son emplacement stratégique en Asie ont en fait empêché toute analyse des crimes commis pendant la grande guerre.

J’ai le sentiment que le Japon a en quelque sorte été absous de son passé criminel en échange de la souffrance infligée par les U.S et leur utilité depuis lors.

Les allemands, bien au chaud au milieu d’une Europe finalement amie, ont pu se remettre en question et repartir sur des bases saines. Le Japon est encore sous occupation militaire américaine, et il suffit de se promener à Roppongi ou sur l’île d’Okinawa pour s’en persuader.

J’avais l’impression de voir une culture extraordinairement riche se perdre. Les nouvelles générations me donnaient l’impression d’être tiraillées entre les traditions et cet américanisme si brillant.

Je dirais presque que le Japon a besoin d’une psychanalyse, de regarder son passé en face, de l’accepter, et de se construire dans son environnement régional, l’Asie.

Car le Japon est loin de l’Asie, je vais me permettre une petite anecdote:

Ma femme et moi avions prévu des vacances en Thaïlande et elle évoquait à chaque notre départ pour l’Asie. J’ai donc fini par la reprendre en lui rappelant qu’on était déjà en Asie. Elle m’a regardé de haut, et m’a répondu, pleine d’aplomb, mais non, on est au Japon ici, pas en Asie.

Ce n’est pas grand-chose, mais je trouve que cela illustre bien le décalage existant entre le Japon et son continent. Et hormis la situation insulaire, je pense que le fait de ne jamais véritablement avoir joué cartes sur table avec Chine et Corée en faisant son mea culpa sur les crimes de l’occupation a maintenu des relations très tendues entre ces pays et le Japon.

Aujourd’hui la crise frappe très lourdement le pays, et je ne peux qu’espérer que leur force de travail et leur abnégation leur permettra de sortir de cette très mauvaise passe.

Le côté positif à toute cette situation de crise financière et identitaire, c’est une vague artistique rafraîchissante et pour ce que j’en ai vu, une partie de la jeunesse consciente de la richesse exceptionnelle du patrimoine culturel et traditionnel du Japon et de l’importance de le préserver (sauver?). Et je suis persuadé que l’art peut être salvateur dans ce type de situations.

10 commentaires:

  1. Mais comme vous êtes drôle ! Bien entendu que le Japon n'est pas en Asie, petit Européen ! Le Japon est au Japon, et nulle part ailleurs ! Les Japonais, si j'ai bien compris, ont accepté d'allonger leur temps de travail pour ne pas avoir recours à l'immigration massive (ce que nous, les bisounours, leur reprochons vertement). Les Japonais veulent rester Japonais : quelle horreur !

    Les Japonais n'en ont rien à foutre des Chinois (qui eux-mêles se foutent des Japonais) et encore moins des Coréens : atroce ! Les Japonais pensent que leur civilisations est à peu près ce qui peu se faire de mieux au monde : ignoble !

    J'aime énormément les Japonais.

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  2. En fait c'est votre vœu pour la France, la suite de conneries que vous venez de déblatérer?

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  3. L'élection d'un gouvernement de centre-gauche est déjà en soi le signe d'une évolution nouvelle. J'espère que tu pourras nous retranscrire l'ambiance quand tu y seras.

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  4. Je ne pense pas qu'il faille tout ramener à la politique et au clivage gauche droite, le Japon n'est pas la France, et le Japon a assis sa force économique sur un système libéral capitaliste.
    Les mentalités sont différentes, et donc le système le plus approprié n'est pas le même que chez nous, je ne crois pas à un système économique universel gagnant, tout dépend du contexte.

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  5. @ Manuel : certes, mais un gouvernement orienté à gauche au Japon, c'est tellement rare que cela va forcément être intéressant.

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  6. Mathieu, intéressant n'est forcément synonyme de progrès.
    Talons, merci à toi, dommage que tu n'en aies pas profité pour t'exprimer plus longuement.

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  7. @ Manuel : certes, mais c'est à observer en tout cas.

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  8. J'ai finalement décidé d'écrire un commentaire sur votre blog. Je voulais juste dire bon travail. J'aime beaucoup lire vos messages.

    mineraux

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