jeudi 3 juin 2010

La judaïcité, ciment culturel d'Israël

Il y a un fil rouge dans les sujets de mes billets, je vous laisse deviner lequel...

Il est encore trop tôt pour me lancer ma rubrique culinaire tant attendue sur les Falafels de Haïfa, mais le sujet est en stock et viendra quand l'air sera plus léger...

Je vais tenter de m'éloigner des analyses de conflits et des réactions émotionnelles de mes précédents billets pour tenter de partager mon ressenti sur la société israélienne et plus particulièrement son judaïsme.

Lors de discussions animées avec mon collègue Fabrice, je notais qu'un point fondamental de la société israélienne choque son côté anti-clérical profond, le fait qu'Israël soit une nation juive et que cela empêche, entre autres, le retour de réfugiés palestiniens.
N'étant moi-même pas vraiment un type religieux, j'ai toujours été moi-même assez circonspect le concernant, même s'il ne fait aucun doute à mes yeux qu'une Israël non-juive ne pourrait pas être.
J'ai donc quelque peu réfléchi à la question.
Israël a une soixantaine d'années d'existence, elle est un melting-pot assez incroyable entre Nord-africains, Européens, Irakiens, Iraniens, Yéménites, Russes ou Ethiopiens. Des mondes culturels complètement différents se rencontrant pour fonder une nation, aucune autre base culturelle commune que la Torah, pas de langue commune, tout est à construire autour de ce qui lie tous ce gens, leur judaïsme.
Quand la France peut se targuer de longs siècles d'histoire, d'une langue commune, d'une riche identité culturelle et artistique, Israël n'a que la Bible et les traditions juives pour rassembler ce peuple disparate.
Plus qu'une religion, le judaïsme est la culture d'un peuple, son histoire, la religion a permis aux juifs se continuer à exister au fil des siècles, éparpillés aux quatre coins du monde, avant de finalement venir en Israël fonder leur nation.
Aujourd'hui Israël est peut-être encore trop jeune pour espérer fédérer autour d'autre chose que la religion, trop jeune et trop traumatisée par des décennies de guerres et conflits.
A mes yeux, il existe clairement une identité israélienne, que je retrouve chez mes amis israéliens, juifs et arabes, mais cette identité serait probablement écrasée si la population subissait un retour massif des réfugiés palestiniens, par exemple.
Israël est juive, mais tolère la laïcité, l'islam ou la chrétienté, la loi en vigueur dans le pays n'est pas une loi religieuse, le gouvernement est composé de juifs comme de musulmans, la religion n'est pas un ciment politique comme en Iran, elle est un ciment culturel.
Par ailleurs, en me baladant dans Ako, j'ai pu voir de belles mosquées, et minarets, j'ai pu entendre les appels à la prière, et lorsque j'ai interrogé mon ami à ce sujet, il a été surpris que je remette le droit à l'expression de la religion musulmane en question.
C'est que l'Europe et la France sont bien moins tolérants vis-à-vis de l'Islam...

7 commentaires:

  1. Super billet, même si je suis toujours étonné qu'il faille (ré-) expliquer ce genre de choses...

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  2. Merci, mais je peux expliquer ce que je veux, je vais certainement avoir droit à un "barbare sioniste!" dans les commentaires...

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  3. Je laisse la dernière ligne à nos commentateurs réacs.

    Tu me donnes une idée de billet, tiens...

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  4. Et les autres lignes, tu les laisses a qui?
    Ton billet, c'est par ici mon coco!

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  5. Manuel, que penses tu du fait que dans quelques décennies il y aura presque autant d'arabes/musulmans en Israël que de juifs ?
    Certains parlent d'échanger des terres pour garantir la majorité juive. Qu'en pensent les israéliens ?

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  6. Paul, les israéliens espèrent beaucoup des nouveaux arrivants, comme les russes ou éthiopiens dans les années 90':
    Pour ma part, j'espère que l'identité israélienne se renforcera et que les arabes israéliens en seront partie intégrale et ne voudront pas perdre leur qualité de vie et leur liberté.

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