lundi 25 mai 2009

Le prix du lait baisse par ci par là mais pas partout.

Depuis quelques temps maintenant, j’entends parler de la colère des éleveurs devant la chute interminable du prix du lait.
Ils ne rentrent plus dans leurs frais, vendent à pertes, ne survivront pas à cette évolution négative du marché laitier.
Alors bien sûr, en bon consommateur que je suis devenu, je me suis demandé pourquoi le prix du lait n’avait pas varié d’un iota dans mon rayon.
Pour la première fois, ce matin mon compagnon de route radiophonique m’a donné un élément de réponse, assez confus mais au moins la bonne question était posée.
Le journaliste demanda donc au « spécialiste en économie laitière» (SEL) pourquoi la répercussion de la baisse n’arrivait pas jusqu’au consommateur.
Après quelques phrases confuses et devant l’insistance du journaliste, le SEL expliqua donc à peu près cela:
Les producteurs perdent de l’argent, les intermédiaires perdent de l’argent.
Qui en gagne est on en droit de se demander ?
Et bien d’après le SEL, les industriels laitiers doivent inclure dans le prix du lait actuel les déficits dus à la vente à perte de ces dernières années. Comprenne qui pourra…
Heureusement que le net est là pour m’expliquer les choses un peu mieux comme ici.

En amont de la chaîne, les industriels réunis au sein de deux grands pôles (Lactalis et Sodiaal) subissent une chute des commandes à l'export et une stagnation du marché national. Conséquence: ces industriels imposent des prix aujourd'hui plus faibles (car ils ont beaucoup augmenté à la même période l'année dernière) aux producteurs. Ceux-ci, dans un système de marché plus déréglementé depuis un an, doivent fatalement absorber la baisse des prix.
Problème: les baisses de prix devraient être transmises aux consommateurs. Mais il semble que la conservation des marges bride cette baisse.


Bon là je comprends mieux, je vous conseille de visiter le lien ci-dessus histoire de voir le petit schéma très instructif sur la composition d’un litre de lait.
C’est comme d’habitude les petits du début et les petits à la fin qui se font baiser.

11 commentaires:

  1. J'ai pas l'impression que mes yaourths et ma bouteille de lait baisse dans mon supermarché local... Y a vraiment des choses qui filent mal à la gorge, vraiment...

    Merci du billet.

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  2. Et pourtant cette dérégulation des rapports entre fournisseurs et grandes surfaces nous avait été vendue comme "avantageuse pour les fournisseurs et les consommateurs".

    Tout comme on nous vend les théories libérales comme "avantageuses pour tous".

    Et pourtant à chaque fois la nature humaine nous le rappelle : en l'absence de lois et règlements le puissant nique le faible.

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  3. C'est marrant parce qu'un libéral te dira le contraire...
    On appelle ça comment le mec qui ne veut pas voir ce qui est juste devant sa gueule?

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  4. quelle "déréglementation" ? La loi Galland est toujours la, modifiee a la margé.

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  5. @ Aurelien

    La DGCCRF n'a pas envoyé en mai 2008 un courrier à la FNPL lui intimant de revenir sur le principe de recommandation nationale du prix du lait ?

    Courrier dans lequel était stipulé que cette recommandation nationale provoquait une distorsion de la libre concurrence (thème libéral jusqu'à nouvel ordre cette "concurrence libre") et donc nuisait directement à l'intérêt des exploitants et consommateurs ? On voit ce qu'il en advient à peine un an plus tard.

    Un bel exemple de dialectique : on a en effet pas déréglementé (la loi n'a pas été beaucoup modifiée) mais on a dérégulé (en abattant un outil d'équilibrage des rapports de force).

    Déréglementation ou dérégulation toutefois cela ressemble fort à une application de principes libéraux et à la démonstration qu'ils ne peuvent fonctionner dans le monde réel.

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  6. D'abord, les producteurs vont devoir produire moins, ou moins cher. Mais la vraie question est une fois de plus celle de la chaine qui va du producteur au consommateur : les grandes surfaces.

    Et de droite comme de gauche, tous ceux qui se sont penchés sur la question ont abouti à la même réponse : les lois Royer et raffarin d'une part, la loi Galland d'autre part, nuisent autant aux producteurs qu'aux consommateurs. Le LME n'est pas parvenue à revenir sur ces réglementations qui bloquent tout un pan de notre économie.

    Certes, les enjeux politico-financiers bien connus perdurent, mais il va falloir faire sauter ce poids sur notre pouvoir d'achat et sur les producteurs pénalisés par une entente quasi licite des centrales d'achat à l'abri de toute concurrence.

    Note : désolé, répondre depuis l'iphone n'est pas facile et apporte son lot de fautes. Et au bureau, les réponses n'apparaissent pas à l'écran.

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  7. Je suis un peu perdu au milieu de toutes vos loi que j'ai la flemme et pas le temps d'aller googler.
    Apparemment nous sommes tous d'accord que les intermédiaires "Grandes Surfaces" sont les seules à bouffer du beurre, alors si je peux imaginer la solution fabricienne à ce problème je suis curieux d'en connaitre la solution libérale.

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  8. @ Manuel

    Comme d'hab je présume : dérégulons encore plus...

    Parce que je suis curieux de savoir comment on produit "moins cher du lait"... on ne nourrit plus les vaches ? on demande aux multinationales de bosser sur des vaches génétiquement modifiées pour produire plus de lait (et peu importent les possibles séquelles en santé publique) ? On "innove" comme le propose Aurélien sur son blog (naïvement je me pose la question de l'innovation dans la production du lait de vache, à part nourrir les vaches exclusivement de fraises pour obtenir du Yop je vois mal comment changer un fonctionnement biologique) ?

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  9. Pas mauvaise ton idée pour le Yop, tu devrais la développer, y'a du fric a se faire...

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  10. J'ai voulu développer mais un garnement a craché dans son Yop, réduisant à néant mes rêves de fortune ;)

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