Depuis que j'ai commencé à bloguer en allant, main dans la main avec Fabrice, me fritter avec les libéraux, je note que les forces en place n'ont pas vraiment varié. C'est un peu la Guerre des étoiles politique, d'un côté, la Force avec l'inamovible et sa cour, de l'autre, le Côté Obscur avec ses variantes plus ou moins réactionnaires.
Très souvent les opinions se sont heurtées à une vision différente de l'humanité, j'étais le premier à dire que la vision d'un monde libéral tel que l'imaginent certains n'était réalisable que selon le postulat que l'homme était capable de donner de lui-même, qu'il était en quelque sorte naturellement bon et qu'il était contre-productif d'imposer, car cela nuisait à l'équilibre naturel.
En gros.
Je dois dire que mon voyage (qui ne me quitte pas) m'a ouvert les yeux sur quelque chose.
Nous sommes en crise économique mondiale, là bas, comme ici; toutefois, au Japon, je note un taux de chômage de 5%, je note des prix incroyablement bas, on dirait les soldes perpétuelles. Quand en France, le chômage monte en flèche, les prix montent aussi, je me dis que les nippons ont mieux compris certains trucs que nous.
Le gouvernement français a mis en place certaines mesures pour favoriser la consommation, mais essentiellement dans l'immobilier neuf et l'industrie automobile, les prix des biens de consommation courante sont identiques à avant, les tomates, patates, lait et riz sont aussi chers qu'avant.
Quand le problème majeur est actuellement le pouvoir d'achat, je trouve désolant de voir une telle incohérence.
Comment se fait-il que les prix soient bas, que le nombre d'employés par client soit largement supérieur à celui de France, et cela 24h/24 et 7j/7, et tout cela avec des salaires équivalents voire supérieurs?
Pourquoi réussissent-ils à permettre aux ménages de continuer à consommer normalement quand chez nous, les petits salaires ne bouclent plus les fins de mois?
Il y a quelque chose qui m'échappe.
Mathieu appelle cela la relance par la consommation, et ça sonne vraiment comme une insulte dans sa bouche...
Je ne sais pas exactement quelles mesures ont été prises pour permettre cette baisse des prix, cette relance, mais il y a fort à parier qu'elles sont plutôt libérales, j'imagine un allègement des charges patronales par exemple.
En tout cas, ça marche.
J'en arrive au point que je souhaite soulever dans ce billet.
Des mesures libérales auraient-elles le même effet en France et au Japon?
La baisse de la TVA pour la restauration aurait-elle été un pareil fiasco au Japon?
J'ai l'impression que les réflexes ne sont pas les mêmes, j'ai la triste impression qu'en France, dès qu'on donne du mou, le Patron prend ce qu'il peut, et vice versa.
Il n'y a pas de culture libérale, consommatrice.
Je suis persuadé qu'un patron japonais a une vision totalement différente de la relation avec l'employé, du fonctionnement de la société, idem pour l'employé.
Des mesures impliquant que les deux parties jouent le jeu sont donc peut-être productives la bas, tandis que chez nous, elles provoqueront une défiance, un affrontement devenus habituels.
De là à dire qu'on est pourris, non, je dirais plutôt qu'on s'est enfermé dans un système restrictif où la méfiance est maitresse duquel on ne peut sortir d’un coup de baguette magique.
Je continue donc à penser que le libéralisme n'est pas fait pour notre pays, mais qu'il peut fonctionner très bien ailleurs.
Chaque pays a sa vérité, le problème c'est qu'on en a pas trouvé en France, on jongle entre un socialisme mourant et un sarkozysme complètement injuste et inégalitaire.
Peut-être est-ce le destin de la France, être constamment dans la merde pour toujours avoir la possibilité de gueuler.
Le Japon apparaît au Français moyen (j'en suis) comme un mystère, et ce que tu dis dans ton billet ne fait que renforcer ce sentiment. Oui, comment font-ils?
RépondreSupprimerMais non, pas du tout, je trouve ça très bien, la relance par la consommation. En France, on sert les riches, c'est tout !
RépondreSupprimerJe ne vais pas dire que le japon est parfaitement égalitaire, j'en sais rien, les riches doivent bien être servis eux aussi.
RépondreSupprimerJe fais simplement un constat.
Une culture politique et économique, des valeurs différentes font que les réflexes de gestion des sociétés ne sont pas les mêmes que les nôtres.
Cela parait utopique, mais je pense que le respect, la solidarité sont plus développés chez eux et que si l'on favorise fiscalement les boites, ils baissent les prix.
Je suis dans la croyance, mais je ne vois rien d'autre.
@ Manuel : peut-être. Il doit aussi y avoir des explications historiques, sociétales et philosophiques. Mais je ne connais pas suffisamment le sujet pour aller plus loin.
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