mercredi 20 mai 2009

Travailler le Dimanche, vendre, acheter, louer, emprunter, putain....

Hier, j’ai lu le billet de Rubin dénonçant la forme de la nouvelle loi sur le travail le Dimanche, bien évidemment, lorsqu’une loi ne correspond pas à ses aspirations politiques et sociales, tout est à jeter.
En fait, pour moi, la question est bien évidemment une question de fonds et non de forme :
Voulons-nous une société totalement marchande ?
Ne voulons-nous pas garder un jour de repos commercial, sans parler de repos tout court ?
Bien sûr il y a des arguments pour le travail Dimanche, tout à fait recevables dans une logique libérale.
Il y a également les arguments contre, les arguments habituels de la gauche syndicale ou non.
Personnellement, j’ai très souvent travaillé le Dimanche et je me fous du confort des français que le patron pourrait forcer à bosser ce jour.
Fabrice a déjà soulevé le fonds du problème dans les commentaires du billet sur la Courneuve et les Kalachnikovs, voulons nous continuer à tout axer sur la consommation, le fric, la possession, ou voulons nous préserver le peu de source de bonheur alternative au pognon?
En fait cette question est la seule qui m’empêche de verser dans le libéralisme, car mon cheminement personnel fait de moi un libéral, mais libéraliser revient à mes yeux à capitaliser et à commercialiser nos sociétés, et cela ne me va pas du tout.
Ce billet est finalement une sorte de suite à l’optimisation dont j’ai parlé il y a quelques mois.

20 commentaires:

  1. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas : je suis entièrement d'accord avec vous ! Il me semble que ce qu'on nous présente comme une autorisation à travailler le dimanche (qui pourrait à la rigueur être recevable) va se transformer rapidement – au moins dans la tête des patrons toujours prêts au chantage à l'emploi – par une obligation à le faire. (Du genre : « Si t'es pas content, y a des chômeurs qui d'mandent qu'à prendre ta place, connard... »)

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  2. aaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhh
    *bruit du métèque (gros) tombant de l'échelle*

    Didier vous êtes décidément plein de surprises....

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  3. Le travail le dimanche ne se réduit pas a une question commerciale, et la remarque de Didier devrait te faire réfléchir : venant d'un type comme lui, est lourd de sens. Le jour "non commercial" doit-il être le même pour tous ?

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  4. Je ne m'attendais certainement à tomber d'accord avec Didier sur ce sujet, mais la vie est pleine de surprises...
    Aurélien, je me fous de quel jour doit être épargné par le commerce, pour une fois je serai occidentaliste en disant que la logique culturelle veut que ce jour soit le Dimanche puisqu'il faut en choisir un, on ne va pas commencer à faire des aménagements religieux.
    D'ailleurs ce n'est même pas une question religieuse, c'est une question d'équilibre.

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  5. Sauf que tout le monde n'a pas envie d'avoir à consacrer le même jour que les autres, le même jour d'une semaine à l'autre. Parents divorcés avec des gardes d'enfant compliquées, célibataires, jeunes et vieux sans enfants à charge, etc. A moins d'avoir une vision de la société un peu autoritaire et de vouloir absolument imposer ce type de norme comportementale à tous.
    La plupart des pays n'ont pas cette rigidité, et celane les empêche pas d'avoir un jour un peu plus calme que d'autres.

    Quant au rapport employeur-employé que suggère Didier Goux, je crois lire CSP ! Cela dit, il y a une circonstance atténuante : quand la culture économique et sociale s'arrête à Zola, je comprends qu'on soit réac.

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  6. On ne peut pas arranger tout le monde et le but du travail le Dimanche n'est pas philanthrope, c'est une loi à but commercial.
    C'est vraiment hypocrite de prendre comme prétexte le confort des gens.
    Les gosses ne vont pas a l'école le Dimanche, la plupart des épouses ou mari ont congé le Dimanche, et pour avoir travaillé jusqu'en 2007 tous les Dimanches, je peux dire que dès que je me suis retrouvé en couple, c'était pourri.

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  7. Manuel et Fabrice : votre étonnement m'étonne ! Qu'y a-t-il d'étonnant à ce qu'un type estampillé "réactionnaire nostalgique" (et à très juste titre) soit pour le maintien de la tradition dominicale ? Je n'ai par contre (et m'en félicite chaudement) rien de commun avec M. Veron, lui et ses pareils me révulsant profondément.

    Le dimanche, au départ, c'était la trêve de Dieu, non ? Les petits Veron, eux, i z'aim'raient qu'chacun fasse sa petite trêve dans son coin, t'vois. C'est ça qui s'rait vach'ment cool, on va dire... Surtout pour les familles décomposées qu'on envie de se r'composer plutôt l'mardi.

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  8. manuel, la loi est extremement modeste. Cela n'enlève rien au fait que travailler dimanche n'est pas un problème pour beaucoup de monde(basé sur le volontariat), et que de nombreuses familles ont du mal a ne faire leurs achats "que" le samedi. Chaque cas est différent et je ne vois pas ce qui justifie qu'on mette tout le monde au même rythme.

    Il s'agit avant tout de respect pour les preferences de chacun, dans un esprit laïc, notion que didier Goux ne connaît manifestment pas.

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  9. Je précise que ce que je dis est dans un esprit résolument laïc, je me fous de savoir de quel seigneur est le Dimanche.
    Mais je ne pas pour l'interdiction unilatérale du travail le Dimanche, mais je suis contre une normalisation du travail le Dimanche.
    Que cela reste pour des domaines d'activité précis, que cela reste exceptionnel et rémunéré en tant que tel.
    Volontariat réel oui, mais si c'est institutionnalisé, ce sera du volontariat forcé.
    Cette loi, même si comme l'a montré Rubin, elle est tirée par les cheveux sur certains aspects, me convient.

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  10. Salut Manuel, et merci pour lien.

    Cela ne va sans doute pas te surprendre, mais j'ai comme Aurélien du mal à accepter que la loi décide pour tous quel jour devrait être consacré au repos.

    En outre, cette idée d'un jour "non commercial" ne tient pas : quand tu te fais une bouffe avec tes amis un dimanche à midi, par exemple, es-tu dans une logique "commerciale" ou "humaine" ?

    Et si tu restes chez toi devant la télévision tout le dimanche, est-ce une activité "commerciale" ? À de nombreux égards, oui : tu consommes de l'électricité, tu amortis ta télévision, tu regardes des publicités...

    On voit immédiatement que la question elle-même n'a aucun sens : le simple fait qu'une partie de telle ou telle activité soit liée à l'argent ou au travail d'un tiers ne permet pas de la classer comme "commerciale", ou d'en diminuer l'intérêt, la valeur, le rang ou que sais-je encore.

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  11. En effet, je ne suis pas trop surpris...
    Décider pour tous quel jour sera consacré au repos tend à éviter que ce soit le patron qui le fasse. Car de toute façon le gentil citoyen travailleur ne décidera de rien.
    Pour le reste, Rubin, je trouve que tu mélanges un peu tout...
    Je n'ai jamais dit vouloir couper tout contact avec le monde de la consommation qui nous entoure, mais garder cette relative de trêve de consommation.

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  12. D'accord avec toi, à la fois sur l'aspect d'une journée qui ne soit pas truster par le commerce, et que l'on garde le dimanche par tradition. Cela permettra aux cathos d'aller à la messe et à Didier d'aller au bistro.

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  13. amortir sa télévision...

    curieuse façon de décrire une activité consistant à s'avachir sur un sofa en regardant de consternantes séries non ?

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  14. @Fabrice : précisément. Pas plus curieuse que de considérer un dimanche à faire les magasins en famille comme une activité purement commerciale spoliant les travailleurs.

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  15. @Rubin

    Faire les magasins est en soi une activité liée au commerce non ? J'ai rarement pu consacrer du temps à vagabonder dans les étals d'un magasin fermé...

    Et jusqu'à preuve du contraire pour qu'un magasin soit ouvert il faut que des gens y travaillent. Et rien ne me permet de penser que l'ensemble de ces gens soit absolument enchanté de bosser le dimanche.

    Quand à l'intérêt de bloquer une journée comme repos pour tous la voici pour moi : mes amis n'exerçant pas forcément le même métier que moi il m'est plus simple de coordonner les soirées arrosées la veille des jours de repos communs (ou le midi desdits jours). En l'absence de possibilité de ce genre le contact social (et donc la vie en société) devient bien plus difficile.

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  16. Voilà ou mène le fascisme festif ;0))

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  17. @ Manuel : j'ai du mal à suivre la logique qui partant de "il ne faut pas penser qu'au fric", une opinion que je partage, nous mène à "il faut interdire aux gens de travailler le dimanche"...
    Le fait de forcer les gens à se reposer le dimanche, c'est une méthode pour les rendre moins vénaux ? Curieux remède... Tu n'as pas l'impression que ce genre de logique considère la société comme une tambouille que le législateur peut modeler à son gré, en rajoutant un peu de sel ou de poivre ?
    Tiens, je trouve que les gens ont l'esprit trop commercial, je vais limiter leur possibiliter de consommer pour les remettre dans le droit chemin...
    Déjà, c'est complètement ridicule, le fait de ne pas pouvoir travailler le dimanche ne change pas grand chose à la nature humaine, et en plus c'est liberticide
    Et injuste en plus : on peut consommer dans un bistrot mais pas à la Fnac... Où est la logique ? Se saoûler, c'est pas consommer, acheter un DVD, oui ?

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  18. Je l'impression que je m'exprime mal, est-ce que j'ai écrit quelque part qu'il fallait interdire le travail le Dimanche?
    Je souhaite que le travail le Dimanche ne devienne pas obligatoire!
    Institutionnaliser le travail le Dimanche c'est donner le pouvoir aux patrons de forcer au volontariat.
    Il n'est pas question de limiter, d'empêcher, d'interdire, il est question de garder un jour de congé commun à la majorité.
    De toute façon l'idée de faire du Dimanche un Lundi n'est absolument pas philanthrope, elle fait partie d'une logique économique qui n'est pas pertinente au vu de la conjoncture économique et sociale du moment.
    Faire consommer, mais sans pognon, on aura beau ouvrir la nuit, ça ne changera rien.
    Alors avant de parler de privation de libertés, libertés que peu de gens réclament, en tout cas pas ceux susceptibles d'être aux guichets le Dimanche, expliquez moi en quoi ce jour travaillé supplémentaire améliorerait notre vie? Je suis curieux.

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  19. @Manuel : mais qui veut rendre le travail obligatoire le dimanche ? Et quand le travail est-il obligatoire ?

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  20. Ne pas institutionnaliser le travail le Dimanche permet de sauvegarder ce jour commun de loisir, s'il devient "normal" de travailler ce jour, les chef d'entreprise rendront ce jour obligatoire aux employés.
    Si encore, on motivait les gens à bosser le Dimanche par l'appât du gain, je comprendrais.
    Dans ma boite, il faut une permanence les jours fériés tels qu'hier, et bien tout le monde veut bosser car on est payé double et on récupère ce jour en CP.
    Mais ce ne serait pas le cas en France, ou je parie qu'au maximum les gens gagneront 125% du salaire et le jeu n'en vaut pas la chandelle.

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