En écrivant mon dernier billet et en publiant ce rap sarcastique israélien, j'ai eu envie de vous dire ce que je sais de la jeunesse israélienne.
Le sujet est très vaste, et je ne suis pas un analyste sociologique, je vais donc décrire ce que je sais de ce que je connais.
Je connais Israël, je connais le pays, je connais les gens, je connais la langue.
Tout d'abord j'aimerais revenir sur le fait que c'est un patchwork de familles venues de pays totalement différents, de cultures, de langues, de mentalités parfois totalement antagonistes. En vrac, Irakiens, Turcs, Marocains, Tunisiens, Algériens, Russes, Polonais, Yéménites, Égyptiens, Géorgiens, Éthiopiens, et j'en oublie sûrement.
Toutes ces familles, venues des quatre coins du continent s'intégrant à un jeune pays, devant apprendre la langue et s'habituer les unes aux autres.
Il existe des tensions, principalement entre Séfarades et Russes, arrivés après la chute du bloc soviétique.
Ce n'est pas la jeunesse, j'en conviens, mais je voulais rappeler ce point de détail qui a son importance.
Je vais maintenant vous décrire mon expérience de la jeunesse de ce pays.
On va parler de voyages, de l'armée, de fêtes, de musique.
J'ai été de nombreuses fois en Israël, mais c'est à l'étranger que j'ai pu me glisser dans leur communauté, étant accepté comme l'un des leurs, du fait de ma pratique de l'hébreu.
La première chose marquante est le nombre d'Israéliens de moins de 30 ans éparpillés aux quatre coins du monde avec leur sac à dos et leurs combines.
Que vous alliez en Inde, Asie du sud-est, Japon, Australie, Amérique latine et du Nord, vous ne pourrez les rater. On a même tendance à se plaindre d'eux, ils sont souvent en groupe, et sont bruyants, et on tombe régulièrement sur des petits cons. J'explique ce pourcentage de petits cons dans des coins inattendus, par le fait qu'ils sont tellement nombreux à partir après l'armée, que fatalement leurs "zivas" sont également de la partie, et on les retrouve en Thaïlande ou en Inde, dans les coins touristiques.
Mais vous avez les autres, parfois hippies, voyageant souvent pendant plus d'un an, travaillant à droite à gauche, et s'installant même dans certains pays, comme le Japon.
Ils aiment la fête, vivent à 200 à l'heure.
Je ne peux pas penser autrement que le fait que cette génération des 20 - 35 ans qui a bourlingué dans le monde pour oublier l'armée, pour finalement revenir s'installer dans leur pays tant adoré ait une sensibilité, une compréhension de l'autre plus développée que celle de leurs parents. Quand on voyage, que l'on ouvre les yeux sur le monde, que l'on se mélange avec ce monde, on s'humanise, on sort de cette vision manichéenne que provoque la vie dans un pays en guerre.
J'ai souvent parlé de l'armée avec mes amis de voyage, j'en connais qui étaient Golanis, d'autres qui étaient à Jenine, d'autres au sud Liban ou à Gaza, et je vous assure que ce ne sont pas les soldats sans merci décris dans nos journaux. L'armée est une passage rituel "normal" dans la vie d'un Israélien, c'est l'étape finale avant de devenir adulte, on passe le bac et on fait l'armée, pas d'alternative.
De ce que j'en sais, les jeunes soldats sont très bien encadrés, très étroitement surveillés sur le plan psychologique, le pays se doit d'avoir une armée saine et les jeunes soldats sont aimés, et remerciés. Les gens savent que sans Tsahal, il n'auraient plus de pays. Si Tsahal est aujourd'hui diabolisée, il ne faut pas oublier les quelques guerres régulières que Tsahal a su gagner.
Le cheminement est donc assez simple, on fait l'armée de 18 à 21 ans (20 ans pour les femmes) et on part voyager plus ou moins longtemps avant de revenir, même si certains ne reviennent pas.
Il y a un autre point sur lequel je voudrais insister, c'est l'amour implacable qu'ils vouent à leur patrie. Je suis français, j'ai vécu en Allemagne et au Japon, mais je n'ai jamais vu ça chez qui que ce soit.
Ils ont un attachement quasi-charnel avec Israël, d'ailleurs le terme le plus employé pour nommer leur pays c'est "Haaretz" (comme le quotidien), qu'on pourrait traduire par "le pays". On retourne "au pays", on ne retourne pas en Israël, mais au pays, il n'y a qu'un pays.
Cet attachement viscéral à leur pays, la peur perpétuelle de le perdre, et là je parle de toutes les générations confondues, provoque des réactions démesurées, décriées de ce côté de la Méditerranée. 4ème armée du monde ou non, ils ont vraiment peur de se retrouver sans terre, et la peur a toujours été un facteur de violence. Je pense que si on veut comprendre l'Israélien il faut comprendre ce sentiment de peur. Celui ci n'excuse rien, mais il explique.
Je termine par la fête. Allez faire un tour à Tel-Aviv, et vous vous retrouverez dans une ville jeune, dynamique qui ne connait pas de temps mort.
La mort ou la fête, j'ai l'impression que c'était le leitmotiv des années 90, la drogue, le sexe, tout va vite, c'est l'endroit rêvé pour quelqu'un qui aime aller trop loin.
Mais il n'y a pas qu'en Israël, au Japon, les meilleures fêtes trance sont organisées par des israéliens, idem en Thaïlande ou à Goa (Inde), je ne connais pas l'Amérique latine, mais j'imagine que c'est la même chose.
Partout où ils vont, c'est musique et danse.
Je ne vous cache pas que j'adore ça...
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RépondreSupprimerSans parler du charme puissant (pour moi irrésistible) de ces jeunes femmes très brunes, sanglées dans leur tsahalien treillis...
RépondreSupprimerDidier... Mon fantasme non réalisé... Elles mériteraient un billet à part entière!
RépondreSupprimerBon, je vire l'anonyme, je sais ce que tu veux, mec, mais tes liens sauvages pour télécharger de la musique, c'est pas par ici.
Les israéliennes méritent un billet à part entière... Et la liste de leurs traumas aussi.
RépondreSupprimerMais c'est une autre histoire que celle de la religion transmise par la mère.
PS: A ce sujet, je vends une poussette bébé 1er prix pour ma fille trop grande, maintenant.
mise à prix, 1 shk.
lieu de ramassage : Sderot Rotchild pina Nachmani. ;-)
Oh que oui, les israéliennes mériteraient un billet leur étant dédié entièrement...
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