lundi 9 février 2009

Supprimons la première tranche de l'impôt sur le revenu, histoire de couler l'Etat encore un peu plus...

Lorsque le président de la République a annoncé sa volonté de supprimer la première tranche de l’impôt sur le revenu, j’ai eu un moment de flottement. Evidemment, on pourrait se dire qu’il s’agit d’une belle mesure de soutien aux petites classes moyennes, dans un pays où, dès que l’on évoque la hausse des salaires, les élites sortent leurs revolvers.

La mesure ne manque pourtant pas de démagogie. D’abord, les pauvres ne sont pas concernés. On oublie souvent que la moitié des Français ne paient pas d’impôts sur le revenu. Le seul impôt qui concerne, sans proportion, tous les habitants de notre territoire est la TVA. Là, le président l’a bien dit : il n’y aura pas de changement.

De plus, la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu risque bien de frapper les plus démunis et les classes moyennes au final. Ces groupes sont ceux qui bénéficient le plus des services publics mis en place par l’Etat, que ce soit les services hospitaliers (que l’Etat soutient du fait du déficit de la sécurité sociale), l’Education nationale, les transports, les soutiens à l’économie… Sabrer la tranche la plus payée revient à priver l’Etat de ressources qui lui permettent de faire tourner ces services. Cela va correspondre, à terme, à un transfert de charge du collectif vers l’individuel, qui bénéficiera bien plus aux plus aisés qu’aux autres, et qui posera de gros problèmes aux plus pauvres.

Enfin, cher lecteur, n’oublie pas la suppression de la taxe professionnelle. Il est évident que les collectivités territoriales répercuteront la perte de cet impôt sur les autres, que tout le monde paie (taxe d’habitation et taxe foncière). On peut encore compter, à cause de cela, sur une dégradation nette du pouvoir d’achat. Le gain de l’impôt sur le revenu va vite disparaître.

Encore une fois, on ne peut pas dire que l’on soutienne la grande majorité de la population. Je ne sais pas si le président a convaincu les Français, mais ce n’est certainement pas mon cas.

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