Et pendant ce temps, alors que nous nous passionnons pour les différentes annonces du président de la République, le mouvement universitaire prend de l’ampleur.
Aujourd’hui, la manifestation parisienne a regroupé entre 15 000 (selon la police) et 30 000 personnes (selon les organisateurs). Cela fait maintenant trois semaines qu’un mouvement important est engagé. Certes, l’actualité en Guadeloupe cache maintenant cette grève, mais elle est significative. C’est la première fois depuis 1968 que les universités sont touchées par un tel mouvement.
Il y a dans cette grève plusieurs aspects :
Ne perdons pas ce mouvement de l’œil, cher lecteur…
Aujourd’hui, la manifestation parisienne a regroupé entre 15 000 (selon la police) et 30 000 personnes (selon les organisateurs). Cela fait maintenant trois semaines qu’un mouvement important est engagé. Certes, l’actualité en Guadeloupe cache maintenant cette grève, mais elle est significative. C’est la première fois depuis 1968 que les universités sont touchées par un tel mouvement.
Il y a dans cette grève plusieurs aspects :
- D’abord, se pose la question du statut des professeurs d’université. Actuellement, ces collègues doivent partager leur temps de travail entre l’enseignement et la recherche. Cependant, certains souhaitent davantage se consacrer à la recherche. Le nouveau statut prévoit que les profs qui ne font pas de recherches soient obligés d’enseigner davantage, tandis que les autres pourraient faire uniquement de la recherche. Or, pour pouvoir garantir que l’on fait de la recherche, il faut publier dans des revues assez réduites en nombre, ce qui risque d’obliger de nombreux collègues, pourtant chercheurs, à augmenter le temps d’enseignement (très lourd en préparation à la fac) et à négliger la recherche.
- La réforme du CAPES (l’un des concours de recrutement des enseignants du secondaire) inquiète aussi beaucoup, car elle met en place deux voies, après un master, pour accéder à l’enseignement : des fonctionnaires qui seraient de moins en moins nombreux, et des personnes ayant le master mais ayant échoué au CAPES, et qui pourraient être recrutés en contractuels par l’Éducation nationale. De même, ces nouveaux masters professionnalisants ne seraient plus connectés aux connaissances fondamentales, et feraient donc perdre des chercheurs potentiels aux universitaires. On pense aussi que le nouveau de compétences de ces enseignants serait moindre.
- Enfin, la recherche souffre d’un manque chronique de financements publics en France. Le discours de Nicolas Sarkozy sur la recherche, pris par les chercheurs comme une marque profonde de mépris, n’a rien arrangé.
Ne perdons pas ce mouvement de l’œil, cher lecteur…
Ça gueule tellement de partout que je commence à me demander ce que les gueulards veulent vraiment... Veulent ils que NS ait une politique socialo-populiste?
RépondreSupprimerLes français sont vraiment, vraiment cons.
NS se présente, ils votent pour lui, il fout sa merde comme prévu, et tout le monde gueule.
Le mieux serait peu-être de voter pour quelqu'un d'autre...
Mais alors... Le français ne pourrait plus se plaindre.
Que veut le français? Se plaindre ou aller mieux? Les élections doivent permettre de choisir et il faudrait arrêter d'être maso!
@ Manuel : c'est vrai que nos compatriotes ont un côté sado-maso, mais n'oublie pas que 47% des gens n'ont pas voté pour lui, et que beaucoup ont voté pour lui par rejet de Ségolène aussi. Cela a compté en 2007.
RépondreSupprimer@ Manuel
RépondreSupprimerNS a très bien sectorisé son discours de campagne, et les gens sont tombés dans le panneau de la com' croyant que les promesses qu'il faisait allaient être tenue (la fameuse "Rupture"...).
Il a donc été élu sur une manipulation des masses (qui sont certes responsables de ne pas s'être suffisamment intéressées aux contradictions qui faisaient déjà jour), et aujourd'hui un grand nombre de personnes se rend compte que le coup du "promis les efforts ce sera pour les autres, vous n'aurez que du bonus" était du foutage de gueule et son mécontents...
Le rejet de la poitevine a aussi beaucoup joué, au final la dernière élection ne proposait que des candidats porteurs de déceptions, c'est peut être le signe que notre démocratie arrive au bout d'un souffle et qu'il serait temps de revenir à une politisation plus qu'un une marketisation de la chose publique.
@ Fabrice : bravo ! Mort au marketing, vive la politique !!!
RépondreSupprimerLes gens se plantent souvent alors... Entre Chirac, le rejet de Jospin et celui de la vilaine, c'est un mal récurrent...
RépondreSupprimerChirac a été ressenti (à la 1èere élection) comme une alternative à 14 ans de mitterrandisme, c'est con mais l'alternance fait toujours envie quand on a une situation morose.
RépondreSupprimerEn 2001 Jospin a fait uen campagne de merde, négligeant le 1er tour alors que déjà montait une forte grogne contre le tournant social-démocrate. Il n'a pas su voir que cette théorie, loin de séduire au delà des élites parisiennes, provoquait une profonde méfiance dans l'électorat socialiste, résultat il s'est planté.
La poitevine est encore un peu plus différente : produit marketé imposé par la puissance médiatique aux militants PS (qui sont depuis 20 ans de moins en moins politisés et de plus en plus dans une attitude de défense de son clan sans réflexion plus profonde), elle a remporté la donne au PS et ne s'est imposée face à Bayrou que grâce aux résidus du traumatisme de 2001. Ça a marché une fois ça ne remarchera pas, le PS version social-démocrate ne séduit personne, même plus ses propres militants (le vautrage de Delanoé, la pontée de Hamon et Aubry en sont la preuve) et la fan attitude devenue norme sourit à une nunuche sans réel programme.
La "social-démocratie" n'étant qu'une invention marketing pour justifier le passage d'une idéologie collectiviste et réformiste à un asservissement à la pensée économique libérale (dont le meilleur exemple est Eric Besson, qui est moins "traitre" que "honnête" dans son parcours, à la différence de beaucoup lui assume qu'il est passé à droite), on en revient à l'échec du marketing et mon souhait de revenir à des débats politiques.
Tu analyses très bien les différentes élections, mais je ne voulais pas aller jusque là.
RépondreSupprimerQuelles que soient les raisons, les français votent presque toujours à droite.
Biensûr, Chirac était charmant, Jospin un inéligible looser, Royal une honte pour notre pays d'être arrivée au 2ème tour, mais pourquoi un pays qui manifeste tous les quatre matins ne peut il pas avoir une gauche digne de ce nom?
oulala mais ta question implique une réponse très longue !!
RépondreSupprimerPour faire simple la France n'est "de droite" que par manque de force de la gauche : au sortir de la 2e guerre mondiale le PCF et la SFIO sont largement influents au sein de l'assemblée, mais les querelles intestines permanentes font le jeu de la droite qui grapille alors des places jusqu'en 59 ou (bien aidé par les communistes, dont le sens politique est toujours aussi efficace) Mongénéral manipule les tensions algériennes pour revenir au pouvoir et instaurer la 5e république. De là le Gaullisme s'installe en France, l'épisode socialiste réel ne dure qu'un court moment sous Tonton (qui doit son élection autant aux manœuvres de sabordage d'un Chirac contre Giscard qu'à la mobilisation des forces de gauche) mais la politique de rigueur dès 83 marque la fin de l'idéologie et l'arrivée d'un "pragmatisme" qui déguise mal le libéralisme d'un Fabius alors 1er ministre. De là déceptions, cohabitation infructueuse, re-déceptions, élimination des candidats à la reprise crédible (Rocard), re-cohabitation avec machinations pour faire tomber Doudou (quitte à faire gagner Chirac). Avec la victoire aux législatives de 97 (merci Chichi) renait l'espoir d'une gauche "de gauche" mais re-déception avec les débuts de la privatisation donc défaite aux élections suivantes... et depuis on refuse toujours de remettre le logiciel social-libéral en question plus loin que quelques discours vite contredits et on continue de perdre...