En ce moment, nos analystes économiques sont en pleine forme. Partout, on peut lire une multitude de théories diverses et variées pour expliquer comment la crise économique va se dérouler, et ce qu’il faut faire, et surtout ne pas faire.
Parmi ces visions, il y a une antienne qui revient en permanence : l’idée que l’augmentation des salaires n’aurait aucun effet sur le processus de crise. Pourquoi ? Parce que les Français, ces imbéciles, se jettent, dès qu’on leur donne du pognon, sur les produits venant de l’étranger, au lieu de consommer bien de chez nous, et particulièrement sur les produits allemands et asiatiques. Patrick Devedjian n’a pas hésité à nous resservir cela ce matin sur France Inter.
Ce qui est vraiment intéressant là-dedans, c’est la logique du processus. Comme tu le sais sans doute, cher lecteur, 44% des Français touchent une somme égale ou inférieure au SMIC. Les autres ne sont pas forcément mieux lotis, puisque le salaire médian se montait à 1 484 € en 2004. Donc, lorsqu’on donne une petite somme à des salariés (contrairement aux riches qui épargnent), les pauvres consomment. Or, comme ils souhaitent obtenir le maximum de choses pour la somme obtenue, ils vont donc logiquement se ruer sur le moins cher.
Oh, les vilains pauvres ! Oh, lorsqu’ils ont un peu d’argent, ils achètent ce qu’ils peuvent seulement acheter avec ! Oh, ils ne se jettent pas sur la dernière Mégane mais achètent une pauvre Logan ! Oh, vraiment, ils sont vilains. En plus, ils creusent une balance commerciale déjà bien mal en point.
Cette vision-là est bonne pour la macroéconomie, et encore est-elle spécieuse. Le citoyen pauvre (ou de classe moyenne, vu la période) ne réfléchit pas comme cela. Il se dit que cela fait longtemps que ces capacités d’achat n’évoluent pas, qu’il est déjà endetté, et que les gens qui lui promettaient l’abondance se sont enrichis, que leur système s’est cassé et qu’ils sont toujours riches. Par contre, à lui, on refuse la petite augmentation de salaire qui lui éviterait de se dire que les temps sont durs, et en plus, on le menace dans son emploi, dans sa sécurité sociale même.
Pour pouvoir gérer la crise, nos élites ne doivent pas seulement faire de la macroéconomie. Ils doivent faire attention à ce qu’ils disent, et ne doivent pas laisser penser aux autres groupes sociaux qu’ils sont toujours les premiers à payer.
La grève du 29 janvier a été un premier coup de semonce. Attention aux retours de flamme dans les prochaines semaines.
Parmi ces visions, il y a une antienne qui revient en permanence : l’idée que l’augmentation des salaires n’aurait aucun effet sur le processus de crise. Pourquoi ? Parce que les Français, ces imbéciles, se jettent, dès qu’on leur donne du pognon, sur les produits venant de l’étranger, au lieu de consommer bien de chez nous, et particulièrement sur les produits allemands et asiatiques. Patrick Devedjian n’a pas hésité à nous resservir cela ce matin sur France Inter.
Ce qui est vraiment intéressant là-dedans, c’est la logique du processus. Comme tu le sais sans doute, cher lecteur, 44% des Français touchent une somme égale ou inférieure au SMIC. Les autres ne sont pas forcément mieux lotis, puisque le salaire médian se montait à 1 484 € en 2004. Donc, lorsqu’on donne une petite somme à des salariés (contrairement aux riches qui épargnent), les pauvres consomment. Or, comme ils souhaitent obtenir le maximum de choses pour la somme obtenue, ils vont donc logiquement se ruer sur le moins cher.
Oh, les vilains pauvres ! Oh, lorsqu’ils ont un peu d’argent, ils achètent ce qu’ils peuvent seulement acheter avec ! Oh, ils ne se jettent pas sur la dernière Mégane mais achètent une pauvre Logan ! Oh, vraiment, ils sont vilains. En plus, ils creusent une balance commerciale déjà bien mal en point.
Cette vision-là est bonne pour la macroéconomie, et encore est-elle spécieuse. Le citoyen pauvre (ou de classe moyenne, vu la période) ne réfléchit pas comme cela. Il se dit que cela fait longtemps que ces capacités d’achat n’évoluent pas, qu’il est déjà endetté, et que les gens qui lui promettaient l’abondance se sont enrichis, que leur système s’est cassé et qu’ils sont toujours riches. Par contre, à lui, on refuse la petite augmentation de salaire qui lui éviterait de se dire que les temps sont durs, et en plus, on le menace dans son emploi, dans sa sécurité sociale même.
Pour pouvoir gérer la crise, nos élites ne doivent pas seulement faire de la macroéconomie. Ils doivent faire attention à ce qu’ils disent, et ne doivent pas laisser penser aux autres groupes sociaux qu’ils sont toujours les premiers à payer.
La grève du 29 janvier a été un premier coup de semonce. Attention aux retours de flamme dans les prochaines semaines.
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