Mes deux comparses se disputent cette semaine pour savoir qui est le moins macho des deux, d'un côté un alpestre "un peu de tout mais surtout du sud" à l'œil noir de ses colères légendaires, de l'autre le pâtre grec, au fessier poilu et à l'héritage sexuel... discutable...
Assez drôle à lire quand on connait les zozos dans leurs vies privées depuis un moment. Malheureusement peu de lecteurs de ce blog sont dans mon cas, ce qui classe leur baston dans la catégorie "private joke involontaire" et vous fait rater tout le comique de la situation.
Moi je ne vais pas énumérer en quoi je suis un macho, pour la bonne et simple raison que je ne suis pas macho. Ni féministe. Je suis juste respectueux des humains, sans distinction de genre ou de couleur (avec cependant une propension à considérer certains comme dignes de mon affection et d'autres tout juste dignes de mon mépris, ce qui n'est au final pas réellement plus intelligent qu'un machisme enragé. Nul n'est parfait...).
A les lire (ainsi que Rubin ou d'autres) cependant il m'a semblé nécessaire de faire un petit billet pour différencier le macho du machiste. C'est mon papounet qui m'avait tenu la jambe avec cette distinction l'année dernière, et comme mon papa est un génie (bien qu'il soit macho au dernier degré) il doit avoir raison.
D'un côté nous avons donc le Macho. Rétrograde non pas par conviction mais par pure fainéantise intellectuelle qui l'empêche de dépasser coutumes d'un âge révolu le macho ne considère pas la femme comme a priori inférieure, il se considère juste comme "pas destiné" à accomplir certaines tâches et "destiné" à en accomplir d'autres.
Archaïsme hérité des loi saliques (elle-mêmes pompées sur les lois romaines, ce qui explique qu'on puisse considérer qu'au 21e siècle il soit complètement dépassé voire ridicule d'être Macho) c'est, pour simplifier, une façon de considérer le mâle comme "propriétaire" (seuls les mâles héritent de la terre) des biens matériels, et par conséquent de considérer la femme comme "ouvrière" dépourvue de pouvoir et confinée à l'exécution des tâches ennuyeuses et répétitives qui se regroupent sous le terme de "gestion du quotidien".
A l'homme donc la noble tâche de gagner sa vie (le pouvoir économique est un pouvoir de propriété puisque nous sommes dans des sociétés marchandes) et celle de la famille, à l'homme encore de combattre pour la protection de sa famille (face à l'étranger quel qu'il soit, protégeant de fait sa propriété) ou de prendre sur lui la lourde charge des décisions (en propriétaire avisé lui seul sait ce qui est bon pour son bien). Accablé par toutes ces obligations harassantes le mâle n'a plus aucune énergie à consacrer aux tâches domestiques, il décide de déléguer une part de son autorité à la femme...
... Qui a donc le bonheur de régner en maître sur la gestion des affaires courantes que sont les tâches ménagères ou l'éducation primaire de la descendance du maître. Pas propriétaire "légale" donc ne disposant pas de l'autorité nécessaire pour la prise de décisions importante, on lui donne un os à ronger en la laissant libre (dans une certaine mesure, il ne faudrait pas dilapider le bien) dans les dépenses alimentaires. Ca ne coûte pas bien cher et ça occupe. Idem pour les enfants : elle peut leur apprendre à marcher, à lire et à écrire mais dès que le petiot devient capable de réflexion c'est papa qui va l'instruire des référents philosophiques à considérer, il ne faudrait pas que la lignée se retrouve corrompue par des penseurs allant à l'encontre de la tradition familiale, ça gâterait la valeur du bien.
Raisonnement vieux comme mes robes (ou celles d'Hérode je ne me souviens plus) qu'il a fallu de nombreux siècles et pas mal de penseurs pour fissurer. Mais changer les habitudes c'est compliqué et le Macho (harassé des contraintes sus-citées) n'a pas le courage de s'y attaquer alors il répète le cours de l'histoire en se disant "je fais comme avant mais après tout on a toujours fait comme ça".
Manuel me dira peut être que ça n'a rien à voir avec le Japon, je n'en ai aucune idée vu que je ne connais ni le japon actuel ni l'ancien, et que je n'ai pas la moindre idée des origines de leurs codes de loi. A ce qu'il décrit la femme japonaise est plus "propriétaire" que les autres, mais reste aussi "ouvrière".
et puis il y a le Machiste. Lui n'est pas paresseux. Il ne se contente pas de reproduire ce qu'ont fait ses ancêtres, il veut s'assurer que rien ne changera jamais, et pour cela il a développé tout un arsenal, juste au cas où ces enragées de féministes viendraient bousculer l'ordre établi qui le met en haut de la pyramide du pouvoir. Lui est supérieur à la femme. Plus intelligent, plus fort, plus sensé, élu des dieux, son rôle est de régner. Elle n'est que le produit d'un os surnuméraire, objet de péché, bouffeuse de pommes, instable à cause de ses hormones, physiquement faible, à peine plus réfléchie qu'un chien, elle n'est bonne qu'à être l'objet du plaisir du mâle, et déjà ça c'est lui faire bien des honneurs... (j'ai voulu mettre "bien l'honorer" mais c'était trop vulgaire, et en plus mensonger dans 95% des cas)
Pour s'assurer la pérennité le Machiste a d'abord pensé à instrumentaliser la Loi. Celle des hommes. En inscrivant son autorité dans le marbre il s'assure qu'on ne pourra pas la remettre en question. Mais les femmes sont perfides et même le marbre s'effrite dans le temps, on a vu des greluches diriger l'Empire dans l'ombre de maris trop faibles pour imposer leur droit.
Alors le Machiste a trouvé la deuxième étape : la loi Divine, la Religion. En présentant la femme comme un cadeau fait à l'homme il lui nie l'essence divine. En la rendant mauvaise et responsable du péché il s'assure qu'elle sera tellement accablée par son sentiment de culpabilité qu'elle ne pensera plus au pouvoir, sachant qu'elle fera forcément le mal. Pour ne pas trop exagérer on présente aussi des femmes "pures" mais une telle pureté est impossible à atteindre donc ce ne sont que des exceptions qui confirment la règle. Ca a tenu un bout de temps, et ça tient encore pas mal dans pas mal d'endroits, mais des crétins ont remis en question les lois divines dans leurs bouquins et ces pétasses de suffragettes ont sauté sur l'occasion, ça a foutu un bordel tel que le Machiste ne sait même plus à quel saint (sein ?) se vouer, on le retrouve donc un peu partout où on parle de retour à l'ordre et d'autorité forte. Il n'y a plus de respect, tout se barre en couille ma pauvre dame...
Heureusement pour le Machiste le cinéma est encore friand de ces héros beaux et musclés qui sauvent le monde en s'encombrant d'une pouffiasse inutile qui ne fait que braire et les foutre dans la merde en essayant (la conne !) de l'aider alors que tout le monde sait que sauver le monde c'est une histoire de mec ! Faut bien rêver...
Manuel Macho ? Je pense que oui, jeune réac' devenu réac' d'âge moyen et se destinant à devenir un vieux réac' il aime bien la stabilité des coutumes, qu'elles soient françaises ou japonaises, qui lui permettent de ne pas vivre dans un univers sans règles. Peut être qu'il a raison, c'est vrai que chez moi la répartition des tâches cause souvent de longues discussions...
Mathieu lui... n'est pas un Machiste... enfin pas complètement, mais quand même... Un Machiste de gauche, agnostique laïcard et collectiviste, mais un Machiste tout de même.
Moi ? pfff, je suis certainement un traître à la cause des mecs, un demi-homme qui accepte un peu trop facilement d'être l'égal des gonzesses, un futur mauvais père qui préfère acheter à ses gosses un tableau magique plutôt qu'un pistolet ou une poupée barbie.
A toute fin utile je précise que j'ai fait ce billet avant de lire celui de Manuel, comme quoi c'est un sujet qui nous occupe...
Assez drôle à lire quand on connait les zozos dans leurs vies privées depuis un moment. Malheureusement peu de lecteurs de ce blog sont dans mon cas, ce qui classe leur baston dans la catégorie "private joke involontaire" et vous fait rater tout le comique de la situation.
Moi je ne vais pas énumérer en quoi je suis un macho, pour la bonne et simple raison que je ne suis pas macho. Ni féministe. Je suis juste respectueux des humains, sans distinction de genre ou de couleur (avec cependant une propension à considérer certains comme dignes de mon affection et d'autres tout juste dignes de mon mépris, ce qui n'est au final pas réellement plus intelligent qu'un machisme enragé. Nul n'est parfait...).
A les lire (ainsi que Rubin ou d'autres) cependant il m'a semblé nécessaire de faire un petit billet pour différencier le macho du machiste. C'est mon papounet qui m'avait tenu la jambe avec cette distinction l'année dernière, et comme mon papa est un génie (bien qu'il soit macho au dernier degré) il doit avoir raison.
D'un côté nous avons donc le Macho. Rétrograde non pas par conviction mais par pure fainéantise intellectuelle qui l'empêche de dépasser coutumes d'un âge révolu le macho ne considère pas la femme comme a priori inférieure, il se considère juste comme "pas destiné" à accomplir certaines tâches et "destiné" à en accomplir d'autres.
Archaïsme hérité des loi saliques (elle-mêmes pompées sur les lois romaines, ce qui explique qu'on puisse considérer qu'au 21e siècle il soit complètement dépassé voire ridicule d'être Macho) c'est, pour simplifier, une façon de considérer le mâle comme "propriétaire" (seuls les mâles héritent de la terre) des biens matériels, et par conséquent de considérer la femme comme "ouvrière" dépourvue de pouvoir et confinée à l'exécution des tâches ennuyeuses et répétitives qui se regroupent sous le terme de "gestion du quotidien".
A l'homme donc la noble tâche de gagner sa vie (le pouvoir économique est un pouvoir de propriété puisque nous sommes dans des sociétés marchandes) et celle de la famille, à l'homme encore de combattre pour la protection de sa famille (face à l'étranger quel qu'il soit, protégeant de fait sa propriété) ou de prendre sur lui la lourde charge des décisions (en propriétaire avisé lui seul sait ce qui est bon pour son bien). Accablé par toutes ces obligations harassantes le mâle n'a plus aucune énergie à consacrer aux tâches domestiques, il décide de déléguer une part de son autorité à la femme...
... Qui a donc le bonheur de régner en maître sur la gestion des affaires courantes que sont les tâches ménagères ou l'éducation primaire de la descendance du maître. Pas propriétaire "légale" donc ne disposant pas de l'autorité nécessaire pour la prise de décisions importante, on lui donne un os à ronger en la laissant libre (dans une certaine mesure, il ne faudrait pas dilapider le bien) dans les dépenses alimentaires. Ca ne coûte pas bien cher et ça occupe. Idem pour les enfants : elle peut leur apprendre à marcher, à lire et à écrire mais dès que le petiot devient capable de réflexion c'est papa qui va l'instruire des référents philosophiques à considérer, il ne faudrait pas que la lignée se retrouve corrompue par des penseurs allant à l'encontre de la tradition familiale, ça gâterait la valeur du bien.
Raisonnement vieux comme mes robes (ou celles d'Hérode je ne me souviens plus) qu'il a fallu de nombreux siècles et pas mal de penseurs pour fissurer. Mais changer les habitudes c'est compliqué et le Macho (harassé des contraintes sus-citées) n'a pas le courage de s'y attaquer alors il répète le cours de l'histoire en se disant "je fais comme avant mais après tout on a toujours fait comme ça".
Manuel me dira peut être que ça n'a rien à voir avec le Japon, je n'en ai aucune idée vu que je ne connais ni le japon actuel ni l'ancien, et que je n'ai pas la moindre idée des origines de leurs codes de loi. A ce qu'il décrit la femme japonaise est plus "propriétaire" que les autres, mais reste aussi "ouvrière".
et puis il y a le Machiste. Lui n'est pas paresseux. Il ne se contente pas de reproduire ce qu'ont fait ses ancêtres, il veut s'assurer que rien ne changera jamais, et pour cela il a développé tout un arsenal, juste au cas où ces enragées de féministes viendraient bousculer l'ordre établi qui le met en haut de la pyramide du pouvoir. Lui est supérieur à la femme. Plus intelligent, plus fort, plus sensé, élu des dieux, son rôle est de régner. Elle n'est que le produit d'un os surnuméraire, objet de péché, bouffeuse de pommes, instable à cause de ses hormones, physiquement faible, à peine plus réfléchie qu'un chien, elle n'est bonne qu'à être l'objet du plaisir du mâle, et déjà ça c'est lui faire bien des honneurs... (j'ai voulu mettre "bien l'honorer" mais c'était trop vulgaire, et en plus mensonger dans 95% des cas)
Pour s'assurer la pérennité le Machiste a d'abord pensé à instrumentaliser la Loi. Celle des hommes. En inscrivant son autorité dans le marbre il s'assure qu'on ne pourra pas la remettre en question. Mais les femmes sont perfides et même le marbre s'effrite dans le temps, on a vu des greluches diriger l'Empire dans l'ombre de maris trop faibles pour imposer leur droit.
Alors le Machiste a trouvé la deuxième étape : la loi Divine, la Religion. En présentant la femme comme un cadeau fait à l'homme il lui nie l'essence divine. En la rendant mauvaise et responsable du péché il s'assure qu'elle sera tellement accablée par son sentiment de culpabilité qu'elle ne pensera plus au pouvoir, sachant qu'elle fera forcément le mal. Pour ne pas trop exagérer on présente aussi des femmes "pures" mais une telle pureté est impossible à atteindre donc ce ne sont que des exceptions qui confirment la règle. Ca a tenu un bout de temps, et ça tient encore pas mal dans pas mal d'endroits, mais des crétins ont remis en question les lois divines dans leurs bouquins et ces pétasses de suffragettes ont sauté sur l'occasion, ça a foutu un bordel tel que le Machiste ne sait même plus à quel saint (sein ?) se vouer, on le retrouve donc un peu partout où on parle de retour à l'ordre et d'autorité forte. Il n'y a plus de respect, tout se barre en couille ma pauvre dame...
Heureusement pour le Machiste le cinéma est encore friand de ces héros beaux et musclés qui sauvent le monde en s'encombrant d'une pouffiasse inutile qui ne fait que braire et les foutre dans la merde en essayant (la conne !) de l'aider alors que tout le monde sait que sauver le monde c'est une histoire de mec ! Faut bien rêver...
Manuel Macho ? Je pense que oui, jeune réac' devenu réac' d'âge moyen et se destinant à devenir un vieux réac' il aime bien la stabilité des coutumes, qu'elles soient françaises ou japonaises, qui lui permettent de ne pas vivre dans un univers sans règles. Peut être qu'il a raison, c'est vrai que chez moi la répartition des tâches cause souvent de longues discussions...
Mathieu lui... n'est pas un Machiste... enfin pas complètement, mais quand même... Un Machiste de gauche, agnostique laïcard et collectiviste, mais un Machiste tout de même.
Moi ? pfff, je suis certainement un traître à la cause des mecs, un demi-homme qui accepte un peu trop facilement d'être l'égal des gonzesses, un futur mauvais père qui préfère acheter à ses gosses un tableau magique plutôt qu'un pistolet ou une poupée barbie.
A toute fin utile je précise que j'ai fait ce billet avant de lire celui de Manuel, comme quoi c'est un sujet qui nous occupe...
Tu oublies un peu que certaines femmes préfèrent un macho, que certaines femmes laissent volontiers la responsabilité économique du foyer à l'époux.
RépondreSupprimerL'équilibre d'un couple ne connait pas une vérité unilatérale, mais chaque couple a sa vérité, et certains équilibre peuvent paraître bizarre, mais fonctionnent.
Pour info, je ne considère pas un couple où règne la violence conjugale, un couple qui fonctionne.
Je n'oublie rien mais le poids des traditions pèse aussi sur les femmes, et elles peuvent aussi choisir délibérément d'être passives même en se libérant des traditions.
RépondreSupprimerIl y a autant de différences de comportements chez les femmes que chez les hommes, et mon propos n'était que d'analyser deux types de comportement masculin.
Mon propos est de laisser la femme décider quel type d'homme elle préfère sans aller chercher des raisons au fin fond du moyen-âge.
RépondreSupprimertu peux m'indiquer où j'ai laissé penser que mon propos était d'imposer à la femme le choix de son partenaire ?
RépondreSupprimerJ'explique la différence entre Macho et Machiste rien de plus. Et pour expliquer les choses il est parfois utile de détailler leurs origines.
Disons que ta description des deux types de mach*... est plutôt négatif, j'ai eu l'impression qu'un femme devait être bien conne pour se donner à ce type de mec.
RépondreSupprimerPar définition un femme est bête de préférer un autre homme que moi.
RépondreSupprimerAprès si elles ne me choisissent pas moi elles font ce qu'elles veulent !
Après le macho, le machiste, nous avons le rêveur un peu mytho...
RépondreSupprimerOuais donc toi l'ironie c'est définitivement pas à ta portée...
RépondreSupprimerEn fait, c'est un peu comme la différence entre un bon chasseur et un mauvais chasseur, si j'ai bien compris ?
RépondreSupprimerMoi je comprends pas là...
RépondreSupprimerMachiste ? Oui, ça me plaît bien.
RépondreSupprimerPar ailleurs, vos deux billets sont vraiment intéressants. Je vais devoir me fendre d'une réponse, décidément.
Mon Dieu que ce billet est long ! mon dieu que ce billet est bête ! mon dieu que tout cela part dans tout les sens pour finalement ne rien dire !
RépondreSupprimerEt en plus, bien sûr, pour finir, on regarde les deux autres de haut, on se paie le luxe de surplomber, hein ?
Vous devriez vous cantonner au rock'n'roll, ça semble vous aller très bien. Et laisser vos deux amis penser.