lundi 16 février 2009

L'Espagne risque de payer des années d'inaction contre le racisme dans les stades européens.

Cher lecteur, comme tu le sais peut-être, l’Espagne est candidate à deux grandes compétitions sportives internationales qui auront lieu dans les prochaines années : les jeux olympiques de 2016 (avec Madrid) et la coupe du monde de football de 2018.

J’ai eu l’occasion de lire un article écrit par un de mes cousins ici concernant cette question. L’auteur rapporte que l’Espagne pourrait bien être menacée, malgré des résultats sportifs récents très positifs, par les comportements des supporters espagnols dans les stades. En effet, il semble que l’habitude de hurler sa haine des sportifs de couleur soit devenu récemment de plus en plus commune.

Le racisme dans les stades est loin d’être une nouveauté. Il a touché, à différentes périodes, tous les pays européens occidentaux. Certes, ce sont souvent les hooligans anglais qui dominent dans les esprits, mais l’Allemagne, l’Italie et la France ont régulièrement connu des incidents de ce type. Tout le monde se souvient de l’insultante banderole contre les Ch’tis déployée au Stade de France par un groupe de supporters du PSG. Les joueurs noirs sont aussi régulièrement victimes des comportements racistes des supporters. Nos députés, plutôt que de se demander si les joueurs doivent chanter la Marseillaise, devraient plutôt s’intéresser aux chants très particuliers de certains supporters.

Cependant, cela justifie-t-il d’empêcher l’Espagne d’accueillir ces compétitions internationales ?

Certes, on peut apparemment reprocher à l’État espagnol de se refuser à prendre la mesure du problème, et de lui demander d’assurer un minimum de sécurité et de respect aux joueurs de couleur. On se doit aussi de réclamer des clubs qu’ils luttent contre les comportements stupides de certains de leurs supporters.

Cependant, lorsqu’on voit la liste des autres candidats à ces deux compétitions, on peut légitimement s’interroger. Pour les JO, Madrid est opposée à Tokyo, Chicago et Rio de Janeiro, trois villes qui se situent dans des pays où le racisme est bien présent. La situation est identique pour la Coupe du Monde, voire même pire, puisque les concurrents de l’Espagne sont justement l’Angleterre, les États-Unis, la Russie, le Japon, l’Australie et le couple Belgique-Pays-Bas. Si les instances sportives internationales doivent choisir un pays sans racisme dans ces listes, autant organiser les JO en Antarctique et la World Cup au Manitoba !

Franchement, cher lecteur, on se fiche du monde. Depuis des années, les racistes et les néofascistes occupent les stades européens. Les autorités, y compris le CIO et la FIFA, ont longtemps renâclé à lutter contre ces phénomènes. Les stades ont aussi le désavantage de préserver l’anonymat des racistes qui se lancent dans les insultes. Cependant, sanctionner l’Espagne, si cela provoquerait un électrochoc dans la classe politique européenne (vu les sommes énormes en jeu), viserait surtout à se rattraper de toute une période d’inactivité coupable sur le sujet.

L’Espagne risque donc bien d’être la victime de 40 ans de racisme dans tous les stades européens.

Ce qui serait drôle, c’est que la Coupe du Monde de 2018 se déroule finalement en… Angleterre !

11 commentaires:

  1. Peu de chance que ça aille chez les anglais qui ont les JO de 2012 tout de même...

    Et au final en quoi est-ce intéressant de savoir quel pays accueillera une coupe du monde pour laquelle on ne sera pas qualifiés (oui, madame Irma voit Domenech encore là en 20017 !) ?

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  2. C'est un excellent billet. Très juste.

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  3. Ah bon ? Y a pas de racisme, au Manitoba ? Pour le reste, c'est votre étonnement qui m'étonne : depuis 40 ans, on a fait de l'antiracisme une véritable religion, le principe sacré censé tous nous unir. Dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner des "excommunions" à venir. Car elles seront de plus en plus nombreuses, soyez-en certains. Et vous finirez bien par les approuver, de gré ou de force.

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  4. Je ne suis pas d'accord avec toi, d'abord, le racisme dans les stades en France est assez marginal, c'est souvent d'un individu comme le cas Mensah ce week-end ou l'affaire Ouaddou l'an passé. Après on a les corses, mais eux, on ne peut plus rien pour eux.
    Le problème du racisme exprimé dans les stades est important en Espagne et en Italie.
    En Angleterre et en Allemagne, je n'ai pas entendu parler de problèmes de ce genre depuis très très longtemps.
    En Italie, les fascisme fait partie du paysage politique, et est de ce fait "acceptable", le problème est profond, en Espagne, rien n'est fait pour punir les fautifs, aucune sanction vraiment lourde n'a été donnée pour l'instant.
    Ensuite tu parles du Japon, je mets mes mains, mes couilles et mes doigts à couper que jamais vous n'entendrez ne serait-ce des sifflets dans l'un de leur stade, la notion de respect est bien trop importante là bas.
    Je conclurais en disant qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier, et que si on veut éradiquer le racisme, il faudrait commencer par punir les clubs racistes, Athletico de Madrid, Lazio de Rome pour ne citer qu'eux.
    Sinon d'accord avec Fabrice...

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  5. @ Fabrice : Domenech ne sera plus là quand même, il va pas s'accrocher autant.

    @ Faucon flatteur : merci !

    @ Didier : si, au Manitoba, il y a des racistes, mais vu qu'il n'y a personne, cela ne se voit pas.

    Sur l'antiracisme comme religion, dans les stades, je ne crois pas que cela soit le cas. C'est même plutôt l'inverse à mon sens.

    @ Manuel : bon, allez, tu peux garder tes couilles et ta bite.

    Donc, en clair, tu serais d'accord qu'on retire à l'Espagne ces compétitions ?

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  6. Je n'ai pas parlé de ma bite...
    Oui, il faudrait de la fermeté, mais il n'y en aura pas, trop d'argent en jeu.

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  7. @ Manuel : ah, pardon, j'ai extrapolé...

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  8. Et pas de jeu de mots!! Je te vois venir avec la fermeté et la bite...

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  9. @ Manuel : n'importe quoi, je suis un blogueur distingué.

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  10. @Mathieu

    Efféminé plus que distingué non ? ;)

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  11. @ Fabrice : putain, v'là qu'ils se liguent maintenant...

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