Cher lecteur, comme nous sommes dimanche, qu'il fait gris et que je suis fatigué, j'ai envie de t'entretenir d'un sujet léger, sans grand intérêt, mais qui m'énerve grandement.
Le 26 novembre, j'ai découvert que ma commune, la petite ville des Lilas (93), a décidé d'allumer les décorations de Noël. Sur le moment, je me suis dit : "hum, ils doivent faire un test pour vérifier que tout marche bien, et ils rallumeront tout cela dans quelques jours". Le lendemain, ma surprise et mon agacement ont augmenté : les lumières, flashs et autres projecteurs fonctionnaient bel et bien, et toute la nuit, de 17h30 jusqu'à 7h00 du matin. Ma surprise s'est accrue lorsque j'ai pu me rendre compte que les autres communes du coin, Pantin et le Pré Saint-Gervais, avaient suivi la même voie.
Tu vas me dire, cher lecteur : "Et alors ?"
Nos communes sont des vieilles municipalités de gauche, sauf les Lilas qui sont passés à gauche en 2001. Régulièrement, nos maires évoquent des manques de moyen et se plaignent des processus de décentralisation sans la transmission des fonds nécessaires par l'État. Et là, voilà que ces mairies estiment qu'elles peuvent se permettre de dépenser deux mois d'électricité, alors que le prix de celle-ci est au plus haut ? Je suis sûr que les décorations vont rester allumées jusqu'à la fin du mois de janvier.
Les lecteurs compréhensifs me rétorqueront : "mais cela égaye la ville et fait plaisir aux enfants. En plus, en période de crise, cela réjouit de voir toutes ces lumières." Justement, la crise devrait imposer aux municipalités, dont les recettes fiscales vont diminuer, de limiter au maximum les dépenses de ce type, qui ne produisent rien de précis pour la ville.
Pour le premier argument, les enfants sont sans doute heureux les deux premiers jours, et après, ils s'y habituent et n'y font même plus attention. Ces lumières sont censées marquées l'exceptionnalité de la période des fêtes. Dans la plupart des familles, les repas de réveillon sont quand même, pour les enfants, un moment assez positif et excitant : on se retrouve, souvent avec des cousins ou de vieilles tantes qu'on ne voit pas souvent, on s'offre des cadeaux, on mange et on boit ; bref, on célèbre nos retrouvailles et le fait d'être tous encore là à la fin de cette année. Les chrétiens y rajoutent la célébration de la naissance de leur prophète. Le moment est donc, en soi, totalement exceptionnel. C'est ce que je ressentais enfant. Maintenant, en allumant les guirlandes dès fin novembre, on désacralise ce moment spécial. On pourrait se contenter d'une période 15 décembre-10 janvier.
Et j'oserai, pour finir, une réflexion politique un peu plus lointaine. Et si nos municipalités allumaient pour nous rappeler, à nous pauvres mécréants, que la période de la consommation est là ? Ainsi, se dessine une alliance objective entre les commerçants et les mairies de gauche. Si les commerçants font du bénéfice et survivent à la crise qui s'engage, les revenus de taxe professionnelle se maintiennent. Pensant bien faire, nos mairies s'associent à l'idéologie consumériste et mettent en avant la dépense. Franchement, cher lecteur, ne faudrait-il pas que des villes de gauche pensent à autre chose ?
Sur cette merveilleuse conclusion, je vais sortir faire ma tournée de petits commerçants et consommer au marché...
Le 26 novembre, j'ai découvert que ma commune, la petite ville des Lilas (93), a décidé d'allumer les décorations de Noël. Sur le moment, je me suis dit : "hum, ils doivent faire un test pour vérifier que tout marche bien, et ils rallumeront tout cela dans quelques jours". Le lendemain, ma surprise et mon agacement ont augmenté : les lumières, flashs et autres projecteurs fonctionnaient bel et bien, et toute la nuit, de 17h30 jusqu'à 7h00 du matin. Ma surprise s'est accrue lorsque j'ai pu me rendre compte que les autres communes du coin, Pantin et le Pré Saint-Gervais, avaient suivi la même voie.
Tu vas me dire, cher lecteur : "Et alors ?"
Nos communes sont des vieilles municipalités de gauche, sauf les Lilas qui sont passés à gauche en 2001. Régulièrement, nos maires évoquent des manques de moyen et se plaignent des processus de décentralisation sans la transmission des fonds nécessaires par l'État. Et là, voilà que ces mairies estiment qu'elles peuvent se permettre de dépenser deux mois d'électricité, alors que le prix de celle-ci est au plus haut ? Je suis sûr que les décorations vont rester allumées jusqu'à la fin du mois de janvier.
Les lecteurs compréhensifs me rétorqueront : "mais cela égaye la ville et fait plaisir aux enfants. En plus, en période de crise, cela réjouit de voir toutes ces lumières." Justement, la crise devrait imposer aux municipalités, dont les recettes fiscales vont diminuer, de limiter au maximum les dépenses de ce type, qui ne produisent rien de précis pour la ville.
Pour le premier argument, les enfants sont sans doute heureux les deux premiers jours, et après, ils s'y habituent et n'y font même plus attention. Ces lumières sont censées marquées l'exceptionnalité de la période des fêtes. Dans la plupart des familles, les repas de réveillon sont quand même, pour les enfants, un moment assez positif et excitant : on se retrouve, souvent avec des cousins ou de vieilles tantes qu'on ne voit pas souvent, on s'offre des cadeaux, on mange et on boit ; bref, on célèbre nos retrouvailles et le fait d'être tous encore là à la fin de cette année. Les chrétiens y rajoutent la célébration de la naissance de leur prophète. Le moment est donc, en soi, totalement exceptionnel. C'est ce que je ressentais enfant. Maintenant, en allumant les guirlandes dès fin novembre, on désacralise ce moment spécial. On pourrait se contenter d'une période 15 décembre-10 janvier.
Et j'oserai, pour finir, une réflexion politique un peu plus lointaine. Et si nos municipalités allumaient pour nous rappeler, à nous pauvres mécréants, que la période de la consommation est là ? Ainsi, se dessine une alliance objective entre les commerçants et les mairies de gauche. Si les commerçants font du bénéfice et survivent à la crise qui s'engage, les revenus de taxe professionnelle se maintiennent. Pensant bien faire, nos mairies s'associent à l'idéologie consumériste et mettent en avant la dépense. Franchement, cher lecteur, ne faudrait-il pas que des villes de gauche pensent à autre chose ?
Sur cette merveilleuse conclusion, je vais sortir faire ma tournée de petits commerçants et consommer au marché...
Peut être qu'ils utilisent des ampoules à basse consommation d'énergie...
RépondreSupprimerCe n'est pas tellement la consommation électrique qui coûte cher mais bien la location des décorations, et c'est pas donné (la ville la plus dépensière à ce titre a des frais avoisinant 1.5 million d'euros chaque année, et ce n'est ni Paris, ni Lyon, ni Marseille ni même Bordeaux...).
RépondreSupprimerC'est qui alors?
RépondreSupprimer@ Manuel : peut-être, mais cela ne doit pas être donné quand même.
RépondreSupprimer@ Fabrice : 1,5 millions d'euros ?? T'es sérieux, là. Je ne pensais pas que ce serait autant.
En 2006, Nice a dépensé 1 520 000 euros...
RépondreSupprimerSuivent Marseille (750 000), Paris (684 000)et Nantes (600 000)...
Pour vous renseigner sur ce que ça coûte chez vous c'est très simple : la passation du marché a lieu au Conseil Municipal dont le compte-rendu (avec les sommes) est public...
Et le Pré Saint Gervais?
RépondreSupprimer@ Fabrice : je vais me renseigner pour mon bled.
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