mardi 30 décembre 2008

Une nouvelle crise gazière à venir ? Tensions en Ukraine.

Alors que le Monde focalise son attention sur Israël et ses territoires occupés, une autre région du monde pourrait à nouveau nous poser des problèmes. Il y a de cela deux mois, des élections anticipées avaient été annoncées en Ukraine. Depuis, elles ont été repoussées, du fait de la formation d'une nouvelle coalition dans le Parlement actuel. A l'époque, du fait des conséquences de la crise géorgienne, j'avais dit que cette affaire plaçait les Européens devant leurs contradictions et devant la nécessité de faire un choix entre la Russie et ses pays frontaliers souhaitant s'intégrer à l'Europe un jour ou l'autre.

En cette fin d'année, une nouvelle affaire gazière est en train de naître entre la Russie et l'Ukraine. Une nouvelle fois, comme cela s'était déjà produit en 2006, l'Ukraine a des arriérés de paiement envers Gazprom, le géant pétrolier russe, du fait de l'impact très fort de la crise financière dans ce pays. La dernière fois, les Ukrainiens avaient décidé de pomper dans les flux de gaz se dirigeant vers l'Europe pour continuer à faire fonctionner leur économie. Certes, un accord semble maintenant possible, mais le contexte n'est pas innocent.

En effet, la majorité qui dirige l'Ukraine est extrêmement fragile, et des élections toujours possibles. Lors des ces élections, dans un contexte où les Ukrainiens ont compris qu'on ne pouvait pas attendre grand-chose des Occidentaux devant les menées russes, il est à craindre qu'ils choisissent de remettre les pro-Russes au pouvoir, et de mettre un terme à une véritable expérience démocratique.

Globalement, malgré les grands espoirs soulevés par l'élection de Iouchtchenko en 2004, la démocratisation de l'Ukraine est un échec. Ce pays n'a pu régler la question de sa dépendance de fait envers les Russes. Je ne veux pas encore dresser ici un tableau des responsabilités de ce fiasco, mais l'Union Européenne en a une part.

Espérons que nous saurons nous positionner intelligemment dans nos futurs relations avec les Russes. Vu comment les dirigeants russes considèrent les nôtres, ces décisions futures sont d'une grande importance.

2 commentaires:

  1. Cette situation, comme peut-être aussi celle avec la Géorgie, ne me paraît pas étrangère à la sérieuse dégradation de la dette russe intervenue très récemment...

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  2. @ Rubin : sans doute, mais il y a aussi des aspects géostratégiques plus anciens. Un bel imbroglio que nos relations avec la Russie...

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