mardi 31 mars 2009

Le boulot et le net...

Ce matin, en partant travailler, France Info nous parlait de Facebook et du recours de plus en plus fréquent à l'information disponible sur le net par les employeurs ou les boites de placement pour décider de l'embauche ou non d'un candidat.
J'ai également discuté aujourd'hui avec Mathieu de la réserve à avoir ou non quand à la divulgation d'informations récoltées au sein de son entreprise.
J'en suis venu à réfléchir sur l'impact que avoir la vie internet sur sa vie professionnelle et sur le comportement à adopter.
Il y a quelques semaines, un blogueur LHC a mentionné mon nom complet deux fois sur des commentaires, je suis devenu tout rouge et ai demandé au taulier du blog en question de le retirer, toutefois une petite recherche sur mon nom permet de retrouver immédiatement ces commentaires et donc de retracer la voie jusqu'à mon blog.
Si un patron entreprend cette démarche pour mieux cerner le candidat ou employé, cela peut paraitre liberticide, mais en même temps, au vu de la grande difficulté à licencier un employé dans notre beau pays, je trouve cohérent de récolter le plus d'informations possibles la personne avec qui on va signer un contrat difficile à rompre.
On ne pourra jamais empêcher ce genre de pratique, car si quelqu'un publie des informations sur internet, et bien c'est certainement pour que quelqu'un d'autre les lise. Il faut savoir assumer ses responsabilités.
Pour ma part j'assume mes responsabilité en signant de mon seul prénom et en masquant totalement mon profil communautaire.
On peut le faire, il ne faut se plaindre si on ne le fait pas.
Pour ce qui du problème de la divulgation d'informations professionnelles internes, je pars du principe qu'en signant un contrat de travail entre employé et société, on a automatiquement un devoir moral de fidélité. La fidélité c'est entre autres de ne pas raconter ce qui dit en interne en public.
Le travail c'est travailler en échange d'un salaire, si le salarié est en désaccord avec le fonctionnement de sa société, il peut démissionner, se plaindre aux ressources humaines, aller à l'inspection du travail, aux prud'hommes ou dans les cas extrêmes porter plainte.
Je me doute que beaucoup d'entre vous ne partagent pas ce point de vue, à commencer par mes deux acolytes...

13 commentaires:

  1. @ Manuel : c'est une question très complexe en fait. Personnellement, je passe mon temps à critiquer mon employeur et sa politique, mais je ne diffuse pas d'informations précises qui ne soient pas publiques. D'autre part, j'estime que je défends aussi mon service public en faisant mes articles, mais certains penseront le contraire.

    Maintenant, je pense évidemment qu'il est inacceptable qu'un employeur discrimine des candidats sur des opinions politiques publiquement exprimées. Dans la fonction publique, le concours anonyme empêche en partie cela. Qu'un employeur se contente de faire des choix sur des expériences professionnelles et sur des compétences, cela devrait suffire...

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  2. Comment empêcher ça?
    S'il veut vérifier il peut le faire.
    C'est comme le patron qui ne veut pas employer un noir ou un arabe, on va lui interdire, mais s'il veut le faire, il le fera.
    Le mieux c'est de faire gaffe.
    Ca marche mieux pour facebook que pour le patron raciste, j'en conviens...

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  3. Deux conseils de prudence, pour ne courir aucun risque avec son patron :

    1) S'éloigner des blogs et autres facebookeries ;

    2) éviter d'être noir.

    Plus sérieusement, je suis d'accord avec la teneur générale de ce billet (ce qui ne devrait pas trop contribuer à vous rasséréner).

    Et merci pour la magnifique anacoluthe de l'incipit...

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  4. Ben si je suis content qu'on soit d'accord, étonnamment, maintenant que vous êtes LHC, faut faire gaffe quand même, ne nous faites pas trop de compliments vous allez recevoir un blâme...
    C'est quoi le remerciement??

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  5. Votre première phrase (relisez-la attentivement...) est une superbe anacoluthe (rupture dans la construction syntactique d'une phrase).

    Il est des anacoluthes volontaires. Le poète Philippe Desportes en a fait une délicieuse dans cet alexandrin :

    Le temps léger s'enfuit sans m'en apercevoir.

    Mais l en est d'autres qui le sont moins...

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  6. et voilà! Didier Goux commence par te dire qu'il est d'accord et après il te traite (avec classe : anacoluthe, c'est pas tout le monde qui connaît cette insulte, mais bon quand même) ! ben bravo !

    autrement cela m'embête car je suis d'accord aussi avec toi et m'sieur Goux : internet (et google a une trop grande mémoire pour décliner ses noms et matricules trop facilement, on ne sait jamais de quoi demain sera fait professionnellement ou même dans la vie tout court)

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  7. @Didier, vous avez raison, et j'ai appris un nouveau mot...
    Dangereux internet si on se prend au jeu de la vie virtuelle...

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  8. @ Manuel

    Je suis extrêmement dubitatif quand à l'impact power (pour reprendre notre discussion d'hier sur le même thème) que peuvent avoir nos écrits. Pour moi, et sauf notables exceptions de gens qui veulent utiliser leur blog pour se propulser dans une sphère politique, ce que nous pouvons écrire n'intéresse qu'une toute petite petite coterie de personnes, pour la plupart d'autres blogeurs d'ailleurs.

    Le délire de mettre sa vie sur le web comme promotion de CV existe déjà au Royaume Uni, cela fait déjà plusieurs mois que l'on tente de l'importer dans la vieille europe par les canaux "cultureux" qui parlent de e-portfolio pour un résultat plus que faible : au final les employeurs ne s'intéressent pas à la vie des gens mais à leurs compétences.

    J'en viens même à me demander si derrière le sujet de France Info ne se cache pas une volonté de promouvoir ce e-portfolio... mais je dois être trop soupçonneux...

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  9. Je ne crois pas que le but de France Info ait été de promouvoir cet internet portfolio, c’était plutôt un sujet grand public avec un sujet accrocheur tel que Facebook.
    Ils voulaient prévenir ses utilisateurs des risques encourus à publier sa vie privée sur le net et surtout à en autoriser un accès libre.
    Et je suis persuadé qu’un futur employeur peut tout à fait faire une mini recherche internet, histoire de trouver quelques informations sur le candidat, vu que les CV sont très souvent bidons.
    Un employeur intéressé essentiellement par les compétences d’un candidat?
    Pour le coup tu fais preuve d’une naïveté que je ne te connaissais pas, mon ami…

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  10. Je t'invite à rechercher les actions menées sur le e-portfolio depuis 2001 puis leur résultat.

    Même si ton employeur "peut" faire des recherches facilement, il ne le fera que dans le cas de boulots spécifiques demandant l'acceptation de tel ou tel mode de fonctionnement (évidemment un trader s'affichant militant NPA risquerait d'être soupçonné de vouloir venir démolir le système informatique par un virus) mais ce type d'emploi est-il réellement représentatif ? Pour bosser dans une PME, dans l'administration, comme vendeur, comme caissière, comme secrétaire ou comme OS chez renault crois-tu réellement que l'employeur s'emmerde à faire la moindre recherche ?

    Pour le coup je crois que c'est toi et les autres bloggeurs de l'extrême qui vous inventez un danger là où il n'y a pas grand intérêt.
    Méfie-toi plutôt de ce qu'est devenue EDVIGE, de ce qui figure dans ton dossier chez les flics, là c'est des infos qui peuvent un jour te metrte dans la merde.
    Facebook et les blogs ça permet surtout de foutre la merde dans certains couples quand l'un des deux papillonne trop sur le cyberspace.

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  11. T'as raison sur le fait qu'un patron ne va pas scanner le net pour un poste de caissière, mais pour un poste qui implique un minimum de responsabilités, il le fera.
    Et je pense que le but est simplement d'essayer de cerner mieux le personnage.
    Je vois que tu dénigres les blogueurs de l'extrême, mais si je devais embaucher un commercial, par exemple je taperai son nom sur 123people par exemple, par curiosité, et s'il apparait sur des sites extrêmes, je risque de ne pas le prendre.
    Alors vis ta parano grande échelle avec Edvige, mais soit conscient que dans le monde du privé, on aime savoir qui risque ou non de nous emmener aux prud'hommes.

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  12. C'est une vraie légende urbaine cette histoire d'impossibilité de licencier comme on veut ...
    D'autant que de moins en moins de contrats sont concernés, puisque plus de 70 % des embauches se font hors d'un CDI.
    En fait, quand les petits patrons disent ça (Manuel, es tu petit patron ??), ce qu'ils veulent dire, c'est qu'il est impossible de licencier SANS AVOIR UN RISQUE DE VOIR CONTESTER LE LICENCIEMENT. Le petit patron n'aime pas être contesté.

    A propos du Net, à part si c'est pour faire un blog de jardinage ou de cuisine par exemple, j'aurais tendance à conseiller d'être hyper discret, et même d'éviter les Copains d'Avant et Facebook.
    Je crois que tu es trop optimiste, Fabrice.
    Je crois que les employeurs (ou le service RH ou le cabinet de recrutement etc) COMME TOUT LE MONDE, regarde ce qu'il y a à glaner, un jour ou l'autre, sur l'Autre, sur le Net.
    C'est bien trop tentant.

    En décembre, un salarié de Michelin a été viré parce que sur Les Copains d'Avant, il disait faire un boulot de bagnard ...

    Par ailleurs, Fabrice a tout de même raison sur les multiples moyens de pister les gens, c'est quelque chose qui prend sournoisement énormément d'ampleur, et pas seulement par le biais des fichiers informatiques (mais aussi les caméras, les puces électroniques, etc).

    Enfin, Manuel, je trouve que tu as une vision très idéalisée des rapports sociaux entre employeurs et salariés. S'il y avait autant égalité que ce que tu as l'air de penser, le droit du travail n'existerait pas (il est conçu comme un droit protecteur), on se contenterait du droit des contrats, le droit civil.
    Tu confonds aussi loyauté (qui peut être assortie d'un devoir de réserve imposé) et fidélité.
    Sur la loyauté envers la boite où l'on bosse, il y aurait aussi beaucoup à dire, mais il parait évident qu'elle ne peut pas être la même pour un haut cadre que pour un ouvrier à la manutention, par exemple.
    Quant à la discrétion ou la réserve que l'on est en droit d'exiger (plus ou moins donc, suivant le poste tenu) du salarié, il y a aussi de quoi discuter, parce qu'enfin, jusqu'où par exemple doivent rester tabous les accidents du travail, la politique disciplinaire, le discours patronal ... ?

    Je m'arrête là, je serais trop trop longue !

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  13. @Audine, tu as raison, j'ai confondu fidélité et loyauté, le terme m'échappait...
    Je ne pense pas être un idéaliste du travail, mais je ne suis pas patron, j'ai eu beaucoup de boulots très différents dans différents pays, certains agréables, d'autre terribles, mais je n'ai jamais eu de guerre. Maintenant chacun fait ses expériences, chacun son caractère, chacun a une pression différente
    sur ses épaules, on ne peut pas comparer.
    En fait je suis d'accord avec ce que tu dis.

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